En France, l’affaire des Biens Mal Acquis (BMA) est peut-être la plus célèbre affaire judiciaire en cours d’instruction et aussi, peut-être, la plus ancienne. Trois enquêteurs de la sous-direction de la lutte contre le crime organisé et la délinquance financière (SDLCODF) à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) s’y occupent toujours à plein temps dans le cadre de l’instruction menée par le Cabinet de Roger Le Loire, Vice-Président chargé de l’Instruction et de René Grouman, Vice-Président Chargé de l’instruction, co-désigné.
C’est le 2 décembre 2008, que Transparency International France, l’Association Sherpa et un citoyen gabonais Grégory Ngbwa Mintsa (décédé le 10 avril 2014) avaient déposé une plainte assortie d’une « constitution de partie civile » visant Omar Bongo, Denis Sassou Nguesso et Teodoro Obiang ainsi que leurs entourages pour « recel de détournement de fonds publics ». Longtemps, les articles, qui lui avaient été consacrés, avaient mis en avant Omar Bongo, président du Gabon, puis, après sa mort en juin 2009, ce fut au tour de Teodoro Obiang Nguema, président de la Guinée Equatoriale, et de son fils Téodorino.
Le silence de Transparency International France et de Sherpa
Il a fallu patienter jusqu’à ce dernier 15 mars, pour que l’intérêt de la presse hexagonale s’éveille enfin sur le cas de Denis Sassou Nguesso, le président du Congo-Brazzaville, et les membres de son clan, du fait de la mise en examen de Wilfrid Nguesso, dit « Willy » ; le premier de cette famille à être serré dans les filets de la justice française. Le plus étonnant est que Transparency International France (tout comme Sherpa) ait observé un incroyable silence radio à ce sujet, tant sur son site internet que sur son compte Twitter, et surtout, depuis cette mi-mars 2017. Constat d’huissier à l’appui, aucune communication directe de Transparency International France n’apparait, concernant Willy Nguesso et sa mise en examen, contre 33 pour le fils Obiang pour des faits similaires en remontant jusqu’au 07 septembre 2016 dans le fil Twitter de l’ONG ; impossible d’aller au-delà ! Triomphe incroyablement modeste de la part de cette dernière ; le succès très timide, presque honteux, d’une combattante contre la corruption à l’égard d’un individu qui pourrait en être le symbole bien vivant… !
Lanceur d’alertes patenté
En réalité, les détournements massifs opérés par Denis Sassou Nguesso n’avaient pas attendu la plainte de Transparency International France et de Sherpa pour être révélés au grand public. Dès le début des années 2000, détenteur d’une décision définitive à l’encontre de la République du Congo -qu’il m’a été impossible de faire exécuter -, bien avant que cette activité n’attire les médias et les législateurs, j’étais devenu « lanceur d’alertes » quasiment patenté sur les dossiers congolais. L’on me doit à cet égard une importante contribution dans le volet congolais du rapport « Time for Transparency » de Global Witness en collaboration avec Sarah Wykes, en mars 2004. Il en a été de même, plus tard, avec Xavier Harel dans son célèbre « Afrique, pillage à huis clos » pour la partie essentielle qu’il a consacrée au Congo. Plus tard encore, les Fonds vautours anglo-saxons s’étaient appuyés sur ces travaux de dénonciations répétées, pour lancer leurs très contraignantes actions dont le point d’orgue fut le dépôt de la plainte Action RICO (Racketeer Influenced and Corrupt Organizations Act) notamment contre la Banque BNP PARIBAS, dont j’avais été le premier à révéler les préfinancements pétroliers en faveur de la SNPC (Société Nationale des Pétroles du Congo) ; entre autres nantissements honteusement protecteurs. D’ailleurs, en Conseil des ministres à Brazzaville, le dictateur congolais ne manquait pas de pointer une responsabilité d’un rageur : « C’est Berrebi qui est derrière tout cela… ! »
Bruno Ossebi achevé sur son lit d’hôpital
Et il y eut, aussitôt après le dépôt de la plainte des « Biens mal acquis » de Transparency International, avec le fol espoir né de cette initiative dans l’opposition congolaise, la volonté de Bruno Ossebi de la rallier. A-t-il payé de sa vie cette demande, que j’avais facilitée, auprès de Maud Perdriel-Vaissière qui dirigeait Sherpa avant qu’elle ne rejoigne Transparency International France ? Ou bien, plus sûrement le fait qu’il ait dénoncé, le 17 janvier 2009, un nouveau préfinancement de 100 millions de dollars, par BNP PARIBAS, dans l’article « Pétrole contre poignée de dollars : on gagerait toujours le pétrole au Congo » publié alors par Mwinda.org ? Le 21 janvier 2009, sa compagne et ses deux fillettes ont péri brulées vives dans l’incendie provoqué par le jet de cocktails Molotov dans la chambre dans laquelle elles dormaient. Bruno était dans le salon heureux de suivre, à la télévision, l’investiture de l’Afro-américain Barack Obama, métis comme lui. En ouvrant la porte de la pièce dans laquelle se trouvaient les malheureuses victimes, il a été atrocement brulé sur toute la partie supérieure de son corps. Dès le lendemain, les ruines encore fumantes de la maison ont été rasées pour effacer toute preuve compromettante. Bruno Ossebi, soigné et sauvé grâce à l’aide des médecins militaires de l’ambassade de France, fut achevé sur son lit d’hôpital dans la nuit du 1er au 2 février, veille de son évacuation sanitaire sur Paris.
Cas de conscience éthique tardif de William Bourdon
Toutefois, ces « alertes » et ces drames n’empêchèrent pas l’effacement indu de la dette congolaise sur la base de faux rapports du FMI en janvier 2010. Durant les mois qui avaient précédé l’accord du FMI, nous avions travaillé de concert avec Sarah Wykes pour empêcher cette fraude aux fonds publics (5 milliards de dollars) qui avait obtenu l’accord de Dominique Strauss Kahn. Transparency International France, ainsi que Sherpa, étaient informées en permanence sans que jamais une quelconque initiative propre, de leur part, ne tente d’empêcher le déroulement de ce crime économique parfait : tous les fonctionnaires de l’Institution bénéficiant d’une immunité totale . Dans son n°622, du 3 novembre 2011, la Lettre du Continent a rapporté l’évocation d’un conflit d’intérêts tardif de William Bourdon, Président de Sherpa et avocat de Transparency International au motif « qu’il est l’avocat de Matthieu Pigasse sur plusieurs affaires, notamment de presse. Neveu du communicant de Denis Sassou Nguesso, Jean Paul Pigasse, Matthieu Pigasse est le patron des Inrockuptibles (Ndlr : juillet 2009), actionnaire du Monde, mais aussi le directeur général délégué de la banque Lazard en France, indirectement visée dans la plainte de Berrebi… Bourdon n’évite-t-il pas ainsi un conflit d’intérêts après un cas de conscience éthique tardif ? » Le même Berrebi client de Bourdon, honorant ses factures, avait été également un donateur de Sherpa pour une très modeste contribution de 5000 euros dûment enregistrée dans ses comptes en cette même période…
Des ONG que finance Open Society de George Soros
Denis Sassou Nguesso est un homme très puissant sur le Continent africain et même bien au-delà comme nous venons de le voir. Il est reconnu comme tel grâce aux énormes revenus pétroliers de son pays, qu’il a utilisés uniquement pour conforter son pouvoir personnel au détriment d’un minimum de bien-être pour sa population. Ces vingt dernières années 30 milliards de dollars se seraient évaporés sur des comptes en Chine, des tours à Dubaï, des palais au Maroc, des châteaux en Espagne, un Boeing 787 Dreamliner VIP flambant neuf stocké dans le désert du Nevada, des participations dans des compagnies et des permis pétroliers, des comptes divers et variés dans des paradis fiscaux et aussi dans l’entretien d’un très vaste système de corruption planétaire ; tout cela aux antipodes de la bicoque du Vésinet qui a été à l’origine de l’affaire BMA. Il a ainsi obtenu le respect et la considération de George Soros qui l’ignore royalement au travers de sa fondation Open Society qui contrôle, par ses donations, les plus puissantes ONG très dérangeantes quand elles le veulent bien. Global Witness, Transparency International, Human Right Watch, Amnesty etc. sont du nombre et curieusement depuis 2009, elles ont été très discrètes concernant le Congo de Sassou Nguesso. De plus, Georges Soros, secondé par Tony Blair, a eu des ambitions minières très marquées en Guinée Conakry, très riche en minerais de fer et en bauxite, d’un Alpha Condé élu Président en 2010. Ce dernier doit tout ou presque à un Denis Sassou Nguesso qui l’accueillait très généreusement à Brazzaville depuis le début des années 80, alors qu’il était accompagné de l’homme d’affaires libano-guinéen, Kamal Moukarim. Comment dans pareilles conditions et intérêts miniers très marqués, pour George Soros, soutenir financièrement un réseau de dénonciation de crimes divers et variés liés au Congo Brazzaville ?
Les communiqués de Sherpa
Cette étonnante discrétion de Transparency International France, à l’égard du régime de Brazzaville et de ses Biens mal acquis, se retrouve également dans les communiqués de presse de Sherpa. Aucune attaque frontale contre le pouvoir de Denis Sassou Nguesso n’y est décelable sauf dans le tout premier communiqué mis en ligne sur son site internet le 2 février 2010, en mémoire du décès de Bruno Ossebi. Sa conclusion laissera un goût amer au lecteur qui aura déjà pris connaissance du cas de conscience éthique tardif de l’avocat de Matthieu Pigasse : « Sherpa, Survie et le CCFD-Terre Solidaire s’inquiètent des modalités selon lesquelles le FMI et la Banque mondiale ont décidé, le 28 janvier 2010, de procéder à l’annulation de la dette congolaise, à hauteur de 1,9 milliard de dollars (ndlr : en réalité 5 milliards de dollars). Cette décision, véritable chèque en blanc à un régime toujours aussi opaque et autoritaire, sonne comme une insulte à la mémoire de Bruno Ossebi un an après sa mort ».
Une véritable partie civile dans les BMA
L’opposition congolaise, ses lanceurs d’alertes, ses sites d’information sur Internet et ses comptes Twitter ont alimenté constamment les enquêteurs de la SDLCODF à Paris, mais également les polices et des journalistes aux USA, au Canada (bientôt une enquête très approfondie y sera publiée), au Brésil, en Suisse, au Portugal, en Italie, à San Marino, à Singapour et en Australie. D’incroyables investigations ont été déclenchées par les procureurs de Berne et de Lisbonne au travers de commissions rogatoires internationales qui ont procédé à des arrestations jusqu’en Argentine et à d’énormes saisies parmi les proches du régime de Denis Sassou Nguesso. Aucune de ces actions n’a jamais fait l’objet de communiqué de la part de « l’actuelle partie civile ». L’enquête portugaise a accepté qu’une personnalité congolaise de l’opposition devienne « assistente » statut plus important que « Partie civile ». Les associations congolaises s’attèlent actuellement à un regroupement pour le rejoindre et intervenir conjointement au Portugal et dans tous les autres pays cités.
Les enquêteurs et les magistrats instructeurs savent parfaitement ce qu’ils doivent à « l’actuelle partie civile » dans l’avancement du volet congolais de l’affaire BMA Paris. Si l’on s’en tient à la communication de Transparency et de Sherpa : « pas grand-chose ! » Aussi, il serait bon, du fait de cette suspicion de potentiels conflits d’intérêts, que l’affaire des BMA soit dissociée par chef d’Etat. Pour le moins, que le dossier Nguesso soit traité à part. Transparency International France et Sherpa, qu’il ne faudrait pas accuser d’user de deux poids, deux mesures, pourraient ainsi se consacrer pleinement à leurs attaques d’Obiang. Le volet congolais, totalement libéré du fait du décès de Grégory Ngbwa Mintsa, pourrait alors s’ouvrir aux associations congolaises qui auront fait leurs preuves, notamment dans leur coopération réelle avec les actuels enquêteurs français.
Pour être admis « partie civile », deux des trois conditions à remplir sont :
- avoir la qualité de victime c’est-à-dire être la victime d’un dommage direct et personnel
- avoir un intérêt à agir.
Il est clair et évident que Transparency International France et Sherpa n’y répondent plus ou pas. Sans oublier l’insupportable soupçon de conflits d’intérêts… !
Par Serge BERREBI
@SBerrebi
Lanceur d’alertes sur le Congo depuis le 31/08/89
Investisseur spolié par Denis Sassou Nguesso
Détenteur d’un jugement définitif contre la République du Congo
Demande de partie civile dans BMA rejetée le 18 juin 2013
Diffusé le 10 avril 2017, par www.congo-liberty.org
Merci pour cet article qui doit éveiller nos consciences sur la nécessité de compter sur notre propre engagement pour nous débarasser de cette dictature sanguinaire qui brutalise toute dignité humaine dans tous les domaines. En effet certains d’entre nous, devant une situation aussi complexe et dure, placent leurs espoirs de libération en des entités tierces, en une force extérieure qui peut être « l’opinion publique », les Nations Unies, un autre pays, des organisations des droits humains comme celles citées dans cet article ou encore des sanctions économiques et politiques internationales.
Une telle vision est confortable, mais elle pose de sérieux problèmes. Cette confiance accordée à une puissance extérieure peut être très mal placée. Dans cette situation nous devons garder à l’esprit que notre dictateur a construit un réseau, à coup des milliards, qui touche tous les organes importants du monde (UE, UA, OIF, etc.), nous ne pouvons rivaliser.
Le plus souvent aucun sauveur étranger ne se présente, et si l’un d’eux le fait, on ne devrait probablement pas lui faire confiance. Car de dures réalités sont à considérer avant de s’en remettre à une intervention étrangère :
• Fréquemment, les puissances étrangères tolèrent et même soutiennent une dictature afin de faire avancer leur propre intérêt économique et politique.
• Certains iront jusqu’à trahir le peuple opprimé plutôt que de tenir leur promesse d’aider à sa libération, cela afin de poursuivre un autre objectif.
• D’autres agiront contre la dictature pour mieux maîtriser le pays aux plans économiques, politiques ou militaires.
• Les puissances étrangères s’investissent parfois de manière positive pour le peuple opprimé, mais seulement si le mouvement intérieur de résistance a déjà ébranlé la dictature au point d’attirer l’attention internationale sur la nature brutale du régime.
Les dictatures existent principalement à cause de l’insuffisante répartition du pouvoir dans le pays lui-même. La population et la société sont trop faibles ou corrompues pour poser des problèmes sérieux au pouvoir dictatorial, la richesse et le pouvoir sont concentrés en trop peu de mains. La survie des dictatures dépend principalement de facteurs internes, même si elles peuvent être renforcées ou affaiblies par des actions internationales.
Ces pressions internationales peuvent être utiles lorsqu’elles soutiennent un puissant mouvement intérieur de résistance. Ainsi, les boycotts économiques internationaux, les embargos, la rupture des relations économiques, l’expulsion des organisations internationales, ou la condamnation par les Nations Unies, par exemple, peuvent être utiles. Mais en l’absence d’un fort mouvement intérieur de résistance, de telles actions ne risquent guère d’être entreprises.
Faire face à la dure vérité. La conclusion est difficile à accepter. Pour renverser une dictature efficacement et au moindre coût, il est impératif de travailler à quatre tâches :
• Renforcer la détermination de la population opprimée et sa confiance en elle-même, et améliorer ses compétences pour résister ;
• Fortifier les groupes sociaux indépendants et les institutions qui structurent la population ;
• Créer une puissante force de résistance interne à travers tout le pays, dans chaque district, chaque grande ville pour préparer les conditions d’insurrection générale ;
• Développer un plan stratégique global de libération judicieux et le mettre en œuvre avec compétence avec la conviction que la lutte a un coût. Je l’ai déjà proposé ici.
Une lutte de libération est un temps d’affermissement de la confiance en soi et de renforcement de la cohérence interne des groupes combattants.
Nous ne devons compter que sur notre propre détermination… Aidons-nous en nous soutenant les uns les autres par un dépassement des clivages éthniques fictifs et convainquons celles et ceux qui y croient encore. Unissons-nous, organisons-nous et nous gagnerons.
Une fois que nous aurons pris cette question en main, c’est à ce moment-là, et pas avant, qu’elle sera résolue.
Quand la dictature doit faire face à une force solide, sûre d’elle-même, dotée d’une stratégie intelligente, avec des actions disciplinées, courageuses et vraiment puissantes, elle finira par s’écrouler. Mais, au minimum, les quatre conditions énumérées ci-dessus devront être remplies.
Comme je viens de le montrer, la libération des dictatures dépend finalement de la capacité des peuples à se libérer eux-mêmes.
Les expériences réussies de défiance politique – ou de lutte non violente à buts politiques comme en Inde, en Afrique du Sud, en Tunisie ou au Burkina prouvent qu’il est bel et bien possible pour les populations de se libérer par elles-mêmes.
UNITE dit : Les plaintes avec constitution de partie civile de transparency et Sherpa ont permis à la justice française de déclencher l’action publique à l’encontre de Sassou et son clan. L’irrecevabilité d’une plainte est soulevée in limine litis ; cela a pour conséquence de conduire le juge à refuser d’instruire.
Or dans les procédures sus évoquées, les personnes ont été mises en examen et des saisies mobilières et immobilières ont été opérées par les services habilités. Dire qu’un conflit d’intérêts liant ces associations à je ne sais quels individus est un argumentaire que nous avons lu il y a 5 ans dans les dépêches de Brazzaville et suivi à télécongo de la part du clan Sassou.
Les professionnels du droit savent que le droit positif affirme que : une fois que le procureur de la république a ouvert une information judiciaire, la procédure suit son cours jusqu’à ce qu’intervienne un jugement. La partie convoquée qui refuse de se présenter devant le juge d’instruction se verra décerner un mandat d’arrêt aux fins de se voir être mis en examen.
L’instruction étant secrète, l’on peut se poser la question de savoir si certaines personnes convoquées devant le juge d’instruction au TGI de Paris ont déféré à leurs convocations?
#INFO : Les conditions #subjectives et #objectives se réunissent. #Chute_programmée du tyran #Sassou.
#Témoignage d’un #Homme_de_main_de_Sassou (Large diffusion).
« ……#Cet_homme_nous_met_tous_en_danger,
Cet homme c’est Sassou Nguesso Denis, pour nous qui lui sont si proche, nous l’appelons « Mouènè » pour d’autres il est l’os « Lekoubè » ou encore la belle noix de palme « Otsouèmbè ». Malgré tous ces noms attirant, l’homme est une bombe ambulante et une machine répression machiavélique.
Avec un recul, je me rends compte que « Mouènè » n’a jamais aimé personne. Nous sommes beaucoup à le penser. Mais, avec l’infiltration bien profonde du système nous ne nous faisons plus confiance. Nous nous espionnons entre frères, entre amis, entre parents.
J’ai approché « Mouène » après avoir été viré de mes fonctions militaires, suite au fameux code 104. A cette époque je n’étais qu’Adjudant. J’ai été parmi de ceux qui ont aidé « Mouène » Nous avons commencé par la formation des jeunes pour la résistance. Ceux que nous appellerons par la suite « Condors et Cobras ». Nous avons fait des erreurs de jugement, aujourd’hui je le sais.
Tout est parti de la création de cette résistance dite Cobra, malheureusement « Mouènè » avait son plan. Je parle aujourd’hui de Plan, je vois tout ce qui se passe. Rien ne va dans le plan qu’il nous avait présenté. Nous avons formé et détruit la jeunesse de ces jeunes congolais. Aujourd’hui, tout ne tourne qu’autour de sa famille et des amis. Nous les fidèles, nous qui avons pris des risques depuis 1993, nous ne sommes que pour la forme.
Si cela continue, nous aussi allons devenir des victimes. Victimes, parce que : Yves Motando, Blaise Adoua, Emmanuel Avoukou, Fréddy Menga ….. Toutes ces personnes de valeurs, ayant donné jusqu’à la dernière énergie, ont péri pour avoir un jour soit donner conseils ou tenu tête à « Mouène ».
Partant du grade d’adjudant, considérant la traversée du désert et aujourd’hui Lieutenant-Colonel, vous vous doutez que j’ai vécu des choses ? Oui j’en ai vécu, c’est pourquoi, je m’exprime. Pour l’instant, mon nom ne vous sera pas révélé. Pour des raisons de sécurité, je ne citerais pas d’autres personnes, pour ne pas mettre au péril des familles. Je vais donc commencer par relater les opérations et tout le cheminement des opérations depuis 1994 jusqu’à ce jour. Vous allez bien comprendre qui est « Mouène » ?
La peur de perdre le pouvoir :
Après les événements de Bacongo (Sarajevo) en 1993, nous avons reçu mandat d’empêcher à Lissouba de travailler. Le maintien de la pression par des braquages et des tueries, malgré la création des forces d’interposition ont dégradé la situation sécuritaire du pays. Voir les Aubévillois à Gamboma n’arrangeait nos déplacements. Entre Brazzaville et Oyo, il nous fallait maitriser les allées et venues des personnes. Une propagande anti Lissouba a vite été mise à pied d’œuvre. Tous nos jeunes, condors, cobras, recherchés étaient soit à Mpila, pour des opérations ou encore à Oyo pour formation. Beaucoup de Jeunes des quartiers nord de la capitale (Mpila, Ouénze, Talangaï, Texaco, Mikalou, Kombo, Petit-chose Mamboualé …) allaient à Oyo pendant les vacances scolaires pour ne pas éveiller les soupçons. Mpila était une bonne position, nous bénéficions des appuis des quartiers comme Poto-Poto (la porte d’entrée), Mpila (la porte de sortie), Ouénzé (Bretelle de dégagement), les autres quartiers venaient en support en cas d’attaque. Tous les quartiers acquis à notre cause étaient minés d’armes. Ces armes que nous sortirons en juin 1997, même dans certaines églises de réveil.
Après le retour aux affaires, « Mouène », a commencé à nous montrer son vrai visage. Nous pensions qu’il s’agissait de la gestion d’après-guerre. Mais, nous n’avions rien compris. Seul Blaise Adoua à l’époque l’avait compris. Les personnes ayant fait un nom pour bravoure en pleine guerre ce sont vu pousser des ailes. Cela dérangeait « Mouène ». Le général Blaise Adoua, a aidé beaucoup de jeunes à sortir du pays, ce qui lui valut cette notoriété. Hélas, il est mort parce qu’il devenait populaire, de peur qu’il prenne le pouvoir un jour.
Jean Marie Tassoua, aussi populaire a commencé lui aussi à avoir des soucis, il a été accusé de tout. « Mouène » a vite oublié le rôle qu’’il a joué pendant les hostilités. La proximité entre Tassoua et Motando un autre homme fort, a précipité Yves Motando dans la tombe. Car il était lui considéré comme le soutien armé de Tassoua. On a commencé à l’accuser d’infiltré. Le Saboter en habillant les ninjas acquis à notre cause en tenue « Mongouna a leka te » la tenue que nous portions pendant les événements de 1998. Il a même été accusé d’avoir voulu tuer « Mouène » pendant la guerre du 5 juin à Kombo, dans la maison de Jean Marie TASSOUA.
Nous avons joué le meilleur des atouts qui se présentaient à nous. Il fallait commencer par émietter les partis forts du moment. Il y a eu beaucoup d’argent, pour bousculer l’UPADS, le MCDDI, UDR-MWINDA, le RDPC et le PCT. Avec les tensions internes, Mouènè était tranquille.
Ensuite, nous sommes passés par l’épreuve des intimidations. Un budget a été mis en place pour faire venir les guerriers se trouvant hors du pays, pour intimider les hommes politiques, qui ne rentraient dans la boite. C’est lorsque nos propres petits ont commencé à mourir, par décision de Mouènè, ou du « maître moro a nzambé » JDO, que même nous sentons déjà en insécurité. Si eux sont traités comme ça, pourquoi pas nous ?, entre eux et nous ya pas de différences. Gaulois « Freddy Menga », Seigneur « Willy Matsanga » et bien d’autres …..
Simulacre d’une opposition :
Il fallait, créer une opposition pour rendre crédible un changement de textes de lois, la constitution. Tout avait été orchestré, pour arriver au plan de Mouènè. Mais, il y a des gens qui ne pouvaient être manipulés ou nguirisés. Il s’agit de certaines personnalités de l’IDC-FROCAD, de madame Aimé Mambou-Gnali, et bien d’autres jeunes que nous ne contrôlons pas. Ceux même qui sont fatigué de la politique de Mouènè.
La technique adoptée était de préparer une élection avec un deuxième tour entre Mouène et Pako « Parfait Kolélas », puisque « Okombi Salissa » échappait à tout contrôle. Même la proposition d’un deuxième tour entre lui Mouènè ne l’ébranlait pas. Dans le milieu, on disait qu’il était « un petit incontrôlable ». On ne peut pas faire de lui « un enfant prodige ». Il risque de s’allier avec l’aille du PCT des amis de Marien Ngouabi. Si c’est le cas, Le projet de la Nouvelle Espérance, celle qui a but d’être remplacé par ces propres enfants, tombera à l’eau. C’est comme ça qu’un pacte secret a été mis en place : Il fallait infiltrer l’opposition. Préparer un second tour entre Sassou – Kolelas.
Un opposant inattendu :
L’arrivé de Mokoko dans la course au pouvoir a tout changé. Tous les plans et projets ont été révisés. Il a bien été infiltré à Bangui, comment avant nous laissé échapper de telles informations ? Comment Léonard Essongo, avec tout le budget pour le surveiller a failli ? à toutes ces questions, nous ne pouvions répondre. Mokoko a toujours fait l’objet d’une surveillance particulière et accrue. Avec son arrivé dans la course, le projet du 2è tour à la présidentielle devait disparaître. C’est comme ça qu’est né le « Coup KO ». Il fallait commencer par l’intimider. La mission a été confiée à « Barack Obama » Philippe Obara qui chargea Jean François Ndenguet, ordres donnés par JDO. Grosse erreur, il ne fallait pas l’attaquer. Après cette attaque, tout ce que nous avons ventilé comme informations, que Mokoko était avec nous, qu’il jouait un double jeu, n’avait plus d’échos. Nous avons-nous même tué notre stratégie. Mouènè été très en colère.
Changement de stratégie et perte de contrôle :
Avec l’arrivée de Mokoko, C’est là que j’ai compris que Même Mouène avait peur de Mokoko. La machine a été mise en marche. Une machine aujourd’hui contrôlée par des personnes qui ne maîtrisent. Ils ont commencé par les problèmes de coup d’état et de guerres. Tout portait sur la sécurité nationale. Quelle sécurité ? Nous sommes jeté dans le jeu d’accuser tous nos voisins, RCA, RDC, Angola, Gabon et même les sud-africains, dans de prétendu préparation de guerre. Même nos propres frères d’armes sont devenus des suspects. L’armée c’est vu le retrait de son matériel de travail ; son armement. Le vrai problème c’est que Mouènè a perdu toute crédibilité chez les congolais, du nord au sud. Il fallait revoir les stratégies : Infiltration des opposants, surveillance, espionnage, intimidation, incarcération, soudoyez la population …
Mon récit ne s’arrête pas là, vous aurez la suite si je vous juge digne de confiance. Le comment et les procédures vous seront révélés ….
Pour l’instant je suis BRDiem, pour vous… »
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