Chers compatriotes Tékés, prenez vos responsabilités ! La nation entière vous sera reconnaissante

Martin Niemöller

Martin Niemöller, pasteur et théologien allemand 

(14 janvier 1892 – 6 mars 1984)

 »Quand ils sont venus chercher les communistes, Je n’ai rien dit,
Je n’étais pas communiste. Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,Je n’ai rien dit,Je n’étais pas syndicaliste.

Quand ils sont venus chercher les juifs,Je n’ai pas protesté,Je n’étais pas juif.

Quand ils sont venus chercher les catholiques,Je n’ai pas protesté,
Je n’étais pas catholique.

Puis ils sont venus me chercher,Et il ne restait personne pour protester  »

Chers compatriotes Tékés, prenez vos responsabilités ! La nation entière vous sera reconnaissante

makokoRoi Téké (Makoko)

Depuis un certain temps, on constate la disparition plus ou moins mystérieuse d’officiers supérieurs de l’armée. La rumeur locale affirme que ces morts seraient liées au dossier des « Disparus du Beach ». Parallèlement à ces morts suspectes, des arrestations et des interpellations extra judiciaires s’opèrent dans la ville. Leur nombre augmente. Morts et arrestations concerneraient essentiellement des ressortissants de la Likouala et surtout des Plateaux. L’histoire récente de notre pays montre que les cadres civiles et militaires de ces deux régions ont apporté une contribution importante sinon décisive à la prise du pouvoir en 1997. Au lendemain d’octobre 1997, les cadres de ces deux régions ont été royalement récompensés pour services rendus. Malheureusement, comme il arrive souvent aux auxiliaires, s’ils ne sont pas remerciés en monnaie de singe, le moment venu ils sont priés de déguerpir.

Les victimes de cette épuration qui ne dit pas son nom ont une caractéristique commune: ce ne sont pas des enfants de chœur. Les militaires ou seigneurs de guerre ont brillé par une cruauté inouïe. Les cadres civiles se sont distingués par une incroyable félonie. Au sein de l’opinion publique, le sentiment qui règne est qu’ils sont victimes du juste retour des choses. Ils n’ont que ce qu’ils méritent. Si un tel raisonnement est justifié du point de vue judiciaire, il est d’une monumentale cécité sur le plan politique. En effet toute dictature (et le Congo est depuis 1997 sous un régime dictatorial) opère par des méthodes plus ou moins connues. Propagande, désinformation, diffamation, manipulation etc. sont quelques-unes d’entre elles. Les nazis par exemple avaient une prédilection pour les crimes collectifs. Les SS, lors de leurs opérations d’extermination avaient coutume de mouiller tous les participants au point où personne n’aurait pu affirmer plus tard ne pas avoir participé au massacre. Tenus par l’omerta, ils persistaient dans l’illusion de s’absoudre en défendant leurs supérieurs envers et contre tout. Ils les défendaient jusqu’au jour où, rattrapés par un scandale imminent, ils étaient sacrifiés sans autre forme de procès.

Les dictatures manient l’art de diviser pour régner. Elles terrorisent les citoyens pour étouffer toute révolte. Le meilleur moyen pour y parvenir est de supprimer sans état d’âme les anciens collaborateurs devenus encombrants ou manifestant des velléités d’affranchissement. Les cadres militaires et civils de la Likouala et surtout des Plateaux sont en train d’expérimenter cette triste vérité dictatoriale. Après avoir émietté, humilié et bâillonné l’opposition au sud du pays, le temps est venu de se charger des récalcitrants du nord qui pourraient compromettre les tripatouillages de la constitution et surtout les fraudes électorales, seule garantie de maintien au pouvoir en 2016 d’une dictature honnie et vomie par plus de 85 % de la population.

L’unité du nord affichée au lendemain d’octobre 1997 est en train de voler en éclat. La cupidité d’un pouvoir, d’abord régional puis clanique et aujourd’hui de plus en plus familial, constitue une immense menace pour la stabilité du pays. Après avoir opposé le nord au sud, le voilà en train de diviser le nord. Chaque fois, le pouvoir opère avec méthode et minutie: frapper par petits groupes, empoisonner par petite dose, observant le temps nécessaire à la digestion entre deux bouchées comme le boa. Une méthode tellement éprouvée que le peuple, témoin silencieux est totalement hypnotisé.

La machine est rodée depuis la nuit des temps: Se servir du complice, le presser comme un citron, le compromettre par une fausse impunité, le salir, le lâcher à la vindicte populaire, le frapper (arrêter ou tuer), le récupérer si nécessaire. En 1979, Thystère Tchikaya avait aidé au triomphe du 5 février. 3 ans plus tard, devenu trop encombrant et ambitieux, il est sacrifié par l’affaire des bombes avant d’être récupéré plus tard. En 1993-1994, Kolélas est envoyé au four affronter Lissouba ; le travail de sape fini, il a été humilié et remercié en monnaie de singe. Bien avant lui, Yhombi avait connu un sort similaire : 11 ans de prison sans procès et aujourd’hui à la remorque du pouvoir au nom de l’unité du nord.

Il y a quelques jours, c’était le tour de maître Mbemba. Après de « bons et loyaux services » rendus sans brancher, le pouvoir n’a pas hésité un seul instant à encercler sa résidence. Il ne doit sa liberté qu’à la farouche détermination de sa garde rapprochée et probablement à un renfort dont la coloration tribale ne fait aucun doute.

Trois enseignements importants s’imposent à la lecture de cette rocambolesque histoire.
D’abord, la fin provisoire par un échec cuisant, d’une série d’agissements indignes d’un État de droit que vante à tort le pouvoir. Répétons-le, maître Mbemba n’est ni un ange ni un enfant de chœur. Cela ne justifie en rien les méthodes cavalières utilisées à son encontre. La réaction de sa garde, pour illégale qu’elle puisse paraître est l’unique réponse appropriée. À l’heure où nous écrivons, maître Mbemba aurait déjà rejoint Marcel Ntsourou et bien d’autres dans les geôles du pouvoir. Il serait en train d’attendre un hypothétique jugement forcément injuste parce que basé sur une fausse accusation.

Ensuite, le silence coupable de l’opposition. Une opposition digne de ce nom ne peut demeurer silencieuse face à une violation aussi flagrante du droit le plus élémentaire. Quelle qu’en soit la victime, une violation de droit par le pouvoir reste un acte politique grave. Le droit ne s’applique pas en fonction de la personne visée. La loi doit être la même pour tout le monde. Or le silence de l’opposition semble cautionner les agissements du pouvoir. On ne serait pas loin de croire qu’elle s’en frotte même les mains en pensant: « Ils n’ont qu’à s’entre-tuer, notre tâche n’en sera que plus facile »

Enfin, l’attitude plus qu’ambiguë d’une grande partie de la population. Comme l’opposition, les 85% de la population qui ont boudé les urnes en 2012 ont dû voir en la tentative d’arrestation de maître Mbemba, la rançon plus que méritée d’un comportement liberticide. N’avait-il pas cautionné le retour aux affaires dans des conditions antidémocratiques de ceux qui s’en prennent à lui aujourd’hui? Si c’est le cas, un tel raisonnement serait une erreur grave, un aveuglement politique impardonnable. Ce serait une façon de livrer un blanc seing, un permis de tuer à une dictature aux abois alors que c’est tout le contraire qui serait recommandé.

Toute dictature craint comme la peste le soulèvement populaire ou tout acte de résistance. La garde de maître Mbemba a envoyé un signal fort au pouvoir. Pour laver cet affront, il devra trouver une victime symbolique et de taille. Alors, il pourra continuer son œuvre de boa : frapper séparément, se reposer, digérer la proie avant de repartir à l’assaut. Ainsi, il parviendra à son objectif : un boulevard électoral en 2016.

Dans le bras de fer qui vient de s’engager entre le peuple et le pouvoir, le peuple a remporté une manche importante. Cet avantage doit être consolidé en refusant toute arrestation à caractère politique. Toute expédition punitive de la police (quelle qu’en soit la victime) doit être considérée comme une déclaration de guerre contre le peuple et servir de déclencheur d’une désobéissance civile. Tous les soldats de notre armée qui se sentent la fibre patriotique doivent s’opposer avec la dernière énergie à ces arrestations arbitraires. Ce sera l’unique moyen de faire reculer un pouvoir qui devra réfléchir à deux fois avant de se lancer dans d’autres aventures du genre. 

C’est ici qu’apparaît le rôle essentiel de nos compatriotes des Plateaux et de la Likoula. Vous avez ramené un pouvoir honni et sanguinaire qui se retourne contre vous après vous avoir utilisés et humiliés. Vous avez le devoir moral de constituer le fer de lance de la restauration de la démocratie. Prenez vos responsabilités, le Pool, les Pays du Niari et toutes les autres régions vous suivront. Pour une fois, faites preuve de leadership national. Ce sera une façon de réparer les prémices démocratiques que vous avez aidé à détruire. Ce sera surtout l’occasion de laver l’affront qui vous a toujours été fait: « Même les Batékés veulent diriger ce pays». Votre allié naturel dans cette noble tâche est la région de la Likouala. Le pouvoir le sait, le redoute et en tremble.

Oui, le temps est venu, prenez vos responsabilités!!! Toute la nation vous sera reconnaissante et vous pardonnera vos errements du passé. Le pouvoir le sait et il craint de vous voir emprunter ce chemin, issue honorable pour le salut national.

 

Par Pierre Abel Ntsouari

Diffusé le 12 mai 2013, par www.congo-liberty.org

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4 réponses à Chers compatriotes Tékés, prenez vos responsabilités ! La nation entière vous sera reconnaissante

  1. le fils du pays dit :

    Excellent texte de Mr Pierre Abel Ntsouari,les Congolais doivent faire bloc contre ce pouvoir tribal et moribond.Les vaillantes forces speciales(avispas) sont au boulot.D’ici tous ces criminels seront mis au arret.Rendez vous pris sur ce site.

  2. Rodgers dit :

    Depuis les années 60,plusieurs cadres tékés ont cautionnés la majorité des maux qui grangrènent notre nation de nos jour.
    Je me souviendrais toujours de la phrase lancée par le fameux chauffeur de taxi que le pouvoir dantant avait trouvé bien d’exposer à côté la dépouille criblée de balles du capitaine feu Kikadidi Barthélémy.
    Pendant le procès Il avait dit je cite: »VOUS LES NORDISTES VOUS N’ETES PAS DES VRAIS PATRIOTES ».fin de citation.Quelle vision!
    Oui,lui voyait déjà les stigmates moisies qui devaient inhiber le developpement de la nation congolaise avec ce groupe de nordistes mafieux qui prétendaient diriger le congo.
    13 ans après,la conférence nationale apportait la lumière.L’échèc était cuissant sur tous les plans.Les dignes fils du congo,les vrais ,ceux qui comprènnent le sens du patriotisme,le sens vrais valeurs du « KIMUNTU »,les valeurs de la mérite,etc..se débarassaient de ce clan tribal d’un autre âge aux suffrages svp.Quelle grandeur d’esprit!
    Voilà qu’en 1997 le même clan recidivise,avec cette fois ,la complicité de la majorité des cadres du nord et surccroît tékés.C’est grâve!
    Ceux qui prétendent faire parti de l’opposition aujourd’hui,ont tous été baisés ( permettez moi le terme svp) par le clan familial.Oui,je le pense puisque les cadres tékés ont beaucoup oeuvrés pour transformer la victoire militaire de 1997 en victoire politique.Je me permet de citer quelque noms:
    Ntsiba florent,Mbémba martin,Dzon mathias,Ntsourou marcel,Okombi salissa,et bien d’autres dont les noms me donnent souvent un sentiment de nausée..
    Aujourd’hui notre petite nation est déboussolé,meurtrie,incapable de se relever à cause de votre manque de vision patriotique voir nationaliste.Vous avez abandonnés les vrais valeurs pour épouser la philisophie minable et misérble d’un clan « Lénua,lédza,lé tonga,etc… »
    La preuve c’est que petit à petit avec votre complicité ils ont transformés momentanement leur petite burgade d’oyo en capital politique par un simple caprice sans aucune vision économique.La facture est tellement exhorbitante que la dette sera payée par nos enfant qui verons le jours d’ici 10 à 15 ans.
    La question que je me pose est la suivante: Les cadres tékés ont ils encore les moyens psychologiques de se relever?

  3. Patrick Delbar dit :

    Je suis le conseil du Colonel Ntsourou et l’ami de son excellence le Président Mbmba.
    Je pense effectivement que ce qui s’est passé vis à vis de l’ancien Garde des Sceaux est d’une
    Gravité extrême.
    Je crois cependant que ceux qui défendent la démocratie doivent s’abstenir de faire références
    à toutes notions vis à vis du tribalisme.
    Le Colonel Ntsourou et Maître Mbemba, qui sont mes frères, n’ont toujours pensé qu’au peuple
    congolais sans s’interroger sur leurs origines.
    Un homme est un homme qu’il soit noir ou blanc alors peu importe évidemment son lieu de naissance.
    Pour en revenir à la défense du colonel, je voudrais vous indiquer que nous sommes déterminés
    Plus que jamais.
    Nous ne lâcherons rien et je l’ai annoncé à la Cour Suprême.
    Le Colonel est dans une forme exceptionnelle, il rayonne.
    Il est pour ses avocats un exemple de force de caractère, d’abnégation.
    Chaque jour passé en plus illégalement en prison ne fait que rendre ce grand congolais plus fort
    et plus attachant.
    J’ai hâte de le serrer dans quelques jours dans mes bras.

  4. revolution dit :

    les vili, les teke, les lari sont des vrais patriotes, aujourd’hui nous etudions l’histoire a l’ecole on ne parle pas du nord..A chaque fois un sudiste au pouvoir il respecte toujour la constitution congolaise bref.. Ntsourou etait en prison et c’est fait comme un rat par le regime de Sassou qu’elle honte! L’histoire commence de MA Loango jusqu’au rayaume de Mbe chez Makoko.. mes freres nous formons un bon pays ecarte de ce nord terroriste!!

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