Ce que les autorités et le patronat français doivent savoir en recevant le dictateur du Congo-B. Par René MAVOUNGOU PAMBOU

hollandeLe 29 avril 2012 à Bercy lors d’un grand meeting de campagne, Monsieur François HOLLANDE, candidat à l’élection présidentielle Française avait dit: « le 6 Mai 2012, sera une bonne nouvelle pour les démocrates et une mauvaise pour les dictateurs ». Cette promesse avait été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme et de satisfaction par toutes les forces de progrès en lutte pour le renouveau démocratique en Afrique en général et dans mon pays, le Congo-Brazzaville en particulier.

En effet, au moment où Monsieur François HOLLANDE, président de la république Française s’apprête à accueillir pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir à l’Élysée, Monsieur Denis Sassou Nguesso, le peuple congolais ainsi que sa diaspora suivront avec un grand intérêt les conclusions de leur rencontre. N’oubliez surtout pas que depuis le 15 Octobre 1997, le Congo-Brazzaville est sous une dictature militaro-tribale incarnée par le future hôte des autorités françaises. Ainsi, son système politique est depuis lors verrouillé et l’opposition politique vit dans la terreur la plus ignoble qu’inspire les sbires du régime de Monsieur Sassou Nguesso et son clan.

Voilà pourquoi, le peuple Congolais prie les autorités françaises de bien vouloir être son fidèle interprète, en rappelant à leur hôte que tout le monde au Congo-Brazzaville lui a dit non : les partis politiques, la société civile, les paysans, les fonctionnaires, les étudiants, les retraités, les jeunes et les vieux, bref toutes les forces vives de la nation, à sa volonté affichée de procéder à la révision de la constitution, qu’il s’est pourtant lui-même taillée sur mesure en 2002 ; et ce, dans le dessein de faire sauter le verrou de la limite d’âge de 70 ans ainsi que le nombre de mandat.

C’est ici l’occasion de rappeler que Monsieur Denis Sassou Nguesso est tout, sauf un démocrate. Il voue un tel mépris aux principes démocratiques au point où sa sacro-sainte logique demeure celle du « pouvoir au bout du fusil ». En effet, de sa très longue carrière politique à la tête de l’Etat congolais, il n’a jamais été élu au suffrage universel. Et au regard des éléments factuels, il y est aisé d’affirmer et sans risque de se tromper, qu’il ne le sera plus jamais du reste de sa vie. Mû par une soif inextinguible de pouvoir et de gloire, son parcours politique n’est jalonné que de coups d’Etat et de fraudes électorales.

De notoriété publique, Monsieur Denis Sassou Nguesso est l’épouvantable tyran sanguinaire que le Congo-Brazzaville n’ait jamais connu. La culture de la mort dont il est viscéralement pétri est telle qu’il a plus d’un cadavre dans son placard, quand ce n’est une nécropole qu’il entretient. Pour ce faire, la première fois qu’il s’est emparé du pouvoir le 8 février 1979, ce fut des suites d’un coup d’Etat sanglant perpétré deux ans plus tôt, notamment le 18 mars 1977. Au cours duquel le président Marien Ngouabi, l’ancien chef d’Etat Alphonse Massamba Débat, le cardinal Emile Biayenda et bien d’autres personnalités furent lâchement assassinés. On ne dira jamais que le fratricide de Marien Ngouabi par les siens résulte de considération foncièrement ethnocentrique, d’autant qu’il participe notamment d’une réelle volonté de confiscation du pouvoir par les ressortissants du Nord.

C’est ainsi, qu’après avoir été battu dans les urnes en 1992, lors des seules élections véritablement démocratiques, libres et transparentes que le Congo a organisées, en 1997, il s’empare de nouveau du pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat s’étant traduit par une effroyable boucherie et dont le peuple innocent en avait été la principale victime. Depuis lors, la jeune démocratie congolaise a été compromise. En conséquence, le peuple congolais, meurtri et traumatisé par de longues années de guerres et surtout des deuils et atrocités subis, assiste impuissant à la confiscation sans partage du pouvoir par Monsieur Denis Sassou Nguesso. A l’évidence, son pouvoir n’a donc aucune légitimité d’autant qu’il n’a de cesse d’organiser des mascarades d’élections, dans l’unique dessein d’amadouer la communauté internationale.

Il convient également de signaler que le Congo-Brazzaville est mué en un Etat policier où les citoyens, embastillés pour délit d’opinion, subissent des tortures, traitements inhumains et dégradants dans les geôles du pouvoir, où les moins chanceux y trouvent la mort. Le peuple congolais vit désormais dans la terreur et la peur permanente incarnées par le régime de Monsieur Denis Sassou Nguesso. Lequel traine plusieurs casseroles, notamment l’affaire des biens mal acquis dont la justice française a été saisie et celle des disparus du Beach.

La mauvaise gestion de l’Etat par Monsieur Denis Sassou Nguesso et les membres de son clan doublée d’une boulimie kleptomaniaque sont telles qu’ils se sont accaparés des immenses richesses du pays, provenant notamment de l’exploitation pétrolières et forestières, vouant ainsi la majorité des congolais à une pauvreté et une misère anachroniques et honteuses. En effet, l’argent du pétrole n’est pas mis au service du progrès, du développement socio-économique, malgré d’importants excédents budgétaires engrangés par le pays année après année.

Le régime du Congo-Brazzaville n’a de cesse de planifier et d’entretenir la pauvreté ainsi que la misère du plus grand nombre, et ce, sur fond d’inégalités et d’injustices sociales. L’action politique de Monsieur Denis Sassou Nguesso ne vise guère la promotion de la justice sociale, encore moins la redistribution des richesses nationales. De ce fait, on assiste à une paupérisation, une marginalisation et une clochardisation d’une importante frange de la population. L’avenir de la jeunesse est hypothéqué à un point tel que l’université et les écoles sont délabrées et déliquescentes. A cela s’ajoute, le fait que le marché du travail est presque inexistant et ne peut donc absorber le flot des jeunes diplômés.

Enfin, il convient de signaler un fait non moins important : la grave crise socio-politique, institutionnelle, et morale que traverse le Congo-Brazzaville est telle que Monsieur Denis Sassou Nguesso est tombé en disgrâce aux yeux du peuple congolais, au point ou sa valeur politique se résume à 5% et encore… C’est ce qui ressort du dernier scrutin des législatives qui a connu un fort taux d’abstention de 95%. Ce qui constitue un cinglant camouflet pour Monsieur Denis Sassou Nguesso et son régime. En effet, s’il avait la moindre once de dignité, s’il était un vrai démocrate, s’il avait la moindre considération envers ce peuple il aurait pu rendre son tablier.

C’est la dramatique et insoutenable situation à laquelle le Collectif UPC-Unis Pour le Congo s’est résolu à y mettre un terme.

René MAVOUNGOU PAMBOU

Collectif Unis Pour le Congo

Secrétaire chargé des questions éducatives

et socio-culturelles

Diffusé le 5 avril 2013, par www.congo-liberty.org

Visite de Sassou: Appel à manifestation ce lundi 8 avril 2013 à Paris

Appel à Manifestation contre le pouvoir de Sassou Nguesso.
Lieu: Métro Ligne 9 – Station: Saint Philippe du Roule
Heure: 9 h à 13 heures
Réservons à notre batisseur infatigable un accueil très très chaleureux. Soyez nombreux

Sassou NGuesso chez Hollande : une visite qui ne pouvait pas plus mal tomber avec « L’affaire Cahuzac » !

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Une réponse à Ce que les autorités et le patronat français doivent savoir en recevant le dictateur du Congo-B. Par René MAVOUNGOU PAMBOU

  1. Fabrice dit :

    Il faut qu’on arrive à comprendre un jour que chaque pays va là ou se trouvent ses intérêts, la France ne fait que respecter ce principe. Les présidents français n’ont pas les moyens d’appliquer leur politique même si ils le voulaient, ils se mentent à eux même. Ils ne peuvent pas écarter un pays qui peut leur apporter des devises rien que sous prétexte que son dirigeant est un dictateur. L’ Europe va mal économiquement et socialement, l’Afrique présente des opportunités trop importantes au vue de sa croissance économique pour être mise de côté. Que ce soit Hollande, Sarkozy ou un autre ils ne sanctionneront jamais sévèrement ces régimes dictatoriaux, car les intérêts économiques priment. Ils n’abandonneront ces régimes que lorsque le peuple se sera lui-même débarrassé du dictateur. Là ils suivront la vague pour limiter la casse, comme ils l’ont su le faire à la toute dernière minute en Tunisie après que Ben Ali ait été chassé du pouvoir.

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