Brazzaville parviendra-t-il à conclure un accord en février 2018 avec le FMI ?

Par Benjamin BILOMBOT BITADYS

Brazzaville parviendra-t-il à conclure un accord en février 2018 avec le FMI ?
Les experts du FMI avaient pris date. La prochaine mission du FMI au Congo-Brazzaville avait été fixée au mois de février 2018 pour finaliser les pourparlers avec les autorités en charge de la politique économique.

Pour l’administration du Congo-Brazzaville, l’échéance paraissait si lointaine comme l’horizon dont la ligne s’éloigne plus on s’en approche que rien ou presque n’a été fait. Au lieu de mettre les bouchées doubles dans la réorganisation de l’appareil administratif, les autorités du Congo-Brazzaville ont passé le clair de leur temps à se tourner les pouces. « Lé dza lé noua... »

Pétrole

Brazzaville fait le dos rond et mise sur la remontée du cours du baril de pétrole qui a atteint 70 dollars et sur ses relations diplomatiques avec les pays pétroliers du Golf. Les pétro-monarchies seraient enclines de déverser une pluie de dollars au Congo-Brazzaville, ce petit pays pétrolier d’Afrique Centrale étranglé par une dette représentant 110 % du PIB. Des missions parallèles ont été confiées à la Banque Lazard du gérant associé Mathieu Pigasse par le gouvernement du Congo-Brazzaville pour négocier des lignes de crédits. En vain pour l’instant. Le roi fainéant, Denis Sassou Nguesso, les loosers Clément Mouamba, Calixte Ganongo, Lucien Ebata, Gilbert Ondongo, Jean-Jacques Bouya ont continué de dormir sur leurs lauriers. Ce n’est pas faire injure à l’équipe dirigeante du Congo-Brazzaville que de le dire et de s’en inquiéter.

Sine die

Aucune réforme n’a été entreprise ni même annoncée, ni dans le domaine de la gouvernance, ni dans celui de la lutte contre la corruption. Et, encore moins dans le domaine de la restructuration des entreprises publiques (SNPC, SNDE, SNE ). L’audit de la délégation générale des grands travaux (DGGT) tarde à être diligenté. Les réformes portant sur les régies financières (Trésor public, Douane, Impôts, Caisse congolaise d’amortissement ) ont été reportées sine die. Car de mémoire de Congolais les « autorités » n’ont jamais fait autorité en matière d’orthodoxie financière. Le gouvernement demeure pléthorique. Rien donc d’étonnant sur les mœurs et pratiques bien ancrées des dirigeants du Congo-Brazzaville qui ont du mal à s’en défaire. C’est demander à la mafia de Brazzaville de scier la branche sur laquelle elle est assise, si au pied de l’arbre se trouve un marigot infesté de crocodiles.

Aveux

Impuissant comme un manchot qui veut se gratter la tête, le président de l’Assemblée nationale et ancien premier ministre Isidore Mvouba, à la faveur de la deuxième session extraordinaire dite administrative, est passé aux aveux. « Le Congo est classé au bas de l’échelle en 2017 en ce qui concerne le marqueur de perception de la corruption de Transparency International. Notre pays occupe, en effet, le 159e rang sur 177 pays, et dans l’indice Mo Ibrahim de la gouvernance en Afrique, nous sommes classés 42e sur 54 pays » a-t-il indiqué. Mais que propose Isidore Mvouba pour améliorer ces indicateurs sans courir le risque de tomber dans le marigot aux crocodiles ?

Nouvelle éthique

Dans le même ordre d’idées, se grattant la tête, l’homme aux cheveux décolorés (Mvouba) a informé les députés que le Congo est menacé d’être exclu de nouveau de l’Initiative pour la transparence dans les Industries extractives dite processus de Kimberley. Par ailleurs, l’homme à la tête jaune, président de l’Assemblée nationale, a reconnu que les structures anticorruption mises en place par le Congo-Brazzaville n’ont pas fourni des résultats escomptés, au bout de plusieurs années d’exercice. Et, pour cause. Cheveu dans un bol de lait, ces messieurs sont des experts en pollution économique.

« Le gouvernement a mis en œuvre quelques solutions palliatives qui se sont avérées malheureusement toutes inefficaces, à l’instar de la création des organes dédiés à ce problème comme la commission nationale de lutte contre la corruption, la concussion et la fraude ; le commissariat national aux comptes ; la Cour des comptes et les mécanismes de contrôle parlementaire de l’action gouvernementale  » a-t-il confessé (Les dépêches de Brazzaville, 1er février 2018). Pourquoi le député de Kindamba dans le Pool ne l’avait-il jamais dénoncé ? Pourquoi ce constat si tardif ? Vaut mieux tard que jamais et, parfois, c’est trop tard. Comment améliorer leur efficacité ? Une montagne de crimes moraux , économiques et financiers mérite d’être déplacée par une nouvelle éthique prônée au colloque de Nice organisé par Jean-Luc Malékat ; une nouvelle éthique qui consiste à retirer le cheveu dans le bol de lait,

Impunité

La révélation la plus scandaleuse faite par Jean Claude Ibovi lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale de la route inexistante de 137 km construite et inaugurée par Jean Jacques Bouya dans la partie septentrionale du Congo-Brazzaville et qui aurait coûté au Trésor Public des milliards de francs CFA est restée sans suite judiciaire de la part du procureur de la République André Oko Ngakala. Plusieurs exemples de détournements de fonds publics impliquant des proches de Denis Sassou Nguesso ont droit au même traitement. Des personnalités du Congo-Brazzaville citées dans l’affaire dite de «  Panama Papers » se la coulent douce à l’ombre de l’indignation publique. Rien n’a changé. Une impunité à ciel ouvert qui passe mal aux yeux des experts du FMI en mission au Congo-Brazzaville.

Verdict

Et, voici arrivé le mois de février 2018, mois de tous les dangers pour les populations du Congo-Brazzaville soumises à l’inanition et au VDA, vivre durement aujourd’hui (pour vivre mieux demain (promesse de gascon faite jadis par Joachim Yomby). En effet, c’est au mois de février 2018 que, en principe, les négociations entre le FMI et le gouvernement du Congo-Brazzaville devraient connaître des avancées significatives. Le verdict tombera à l’issue des négociations. Et, l’heure de vérité sonnera. Soit le dossier du Congo-Brazzaville est présenté pour examen au Conseil d’administration du FMI de février 2018, soit il devra attendre la réunion du prochain Conseil d’administration. C’est quitte ou double. Ou ça passe, ou ça casse.
Au regard du dilettantisme qui a caractérisé l’administration Sassou Nguesso entre les deux missions des experts du FMI, la deuxième hypothèse est la plus plausible. Car, il s’agit de prêter du fric à des flambeurs. A moins de bénéficier des faveurs des fonctionnaires véreux de l’institution de Washington à l’instar de Dominique Strauss-Kahn et Yaya Moussa, Sassou Nguesso, Jean-Jacques Bouya, Gilbert Ondongo, Christel Sassou et Lucien Ebata devraient continuer de puiser dans leur bas de laine pour payer les salaires, pensions et les bourses. Jusqu’à quand ?

Benjamin BILOMBOT BITADYS

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13 réponses à Brazzaville parviendra-t-il à conclure un accord en février 2018 avec le FMI ?

  1. Val de Nantes , dit :

    Je ne pense pas que les fées soient au chevet du Congo…
    Le spectre de Mozambique plane sur le Congo,,car Sassou a innové en matière de négociations de dettes avec le FMI ,en étant riche ,menteur , pauvre à souhait .

  2. Bulukutu dit :

    C’est Tout l’enjeu des accords de paix signé à la va vite. Ce tour de passe – passe aura t -il suffit à convaincre les experts du FMI? Il en va de la crédibilité de cette institution. S’il n’y a pas d’accord avec le FMI, le pouvoir de Brazzaville va t -il rallumer le feu dans le Pool? Sous quel prétexte cette fois ci ? Le pouvoir de nuisances de cette équipe dirigeante est tel, qu’il faut envisager tous les scénarios possibles.

  3. JEAN DENIS MOUELE dit :

    @Bulukutu, le FMI et ses dirigeants ne sont pas des modèles pour parler de l’éthique et de la crédibilité, sinon les Dominique Strauss-Kahn, Rato ( ministre de l’économie en Espagne et celui dont le nom revenait dans toutes les conversations pour être à la tête du parti populaire après Aznar, mais après investigations, Aznar se rendit compte qu’il était mouillé jusqu’au cou dans plusieurs affaires de corruption, c’est ainsi que Mariano Rajoy qui n’est non plus un saint ‘ fut choisi à sa place ) , Christine la Garde avec cette affaire louche de l’indemnisation de Bernard Tapi , Moussa qui ne cache plus ses accointances avec le régime corrompu et sanguinaire de Brazzaville, … tous ont pratiquement un dénominateur commun : Corruption, blanchiment d’argent , faux et usage de faux, évasion fiscale ( compte offshore ) et pour certains , implication dans des cas de viols, de proxénétisme et corruption des mineurs, … Est ce que c’est avec ces genres des personnages pourrait -on parler de crédibilité? Dominique Strauss-Kahn n’a t-il pas déjà aidé le tyran a falsifier des documents pour bénéficier des PPTE ? pourquoi ne pourra t-il pas le répéter? Ce qui compte le plus souvent c’est le remboursement de la dette extérieure du Congo et la vie de la population importe très peu ou quasiment pas. Regardez le Grèce, un pays Européen, pourtant ils n’ont pas hésité de réduire les salaires, la pension, la vente et privatisation des biens de l’état.
    Quant à la guerre, on n’achète pas des armes et des services des mercenaires avec des cailloux ou avec des arachides , La guerre , la corruption et la mauvaise gestion sont les principales causes de l’hémorragie du trésor, y a t-il encore au Congo des parents prets à envoyer leurs enfants au front pour servir de chair à canon pour des intérêts des Nguesso ?

  4. Bulukutu dit :

    Avec les milliards planqués ça et là, ils ont de quoi rallumer le feu dans Le Pool. Concernant le FMI, vous avez raison. La crédibilité de cette institution à déjà été ébranlées par les faits et gestes de certains de ces dirigeants. Mais cela n’a pas réduit son influence, vu les espoirs que lui font porter les autorités congolaises. En témoigne les différentes gesticulations du pouvoir de Brazzaville en direction de la communauté internationale principalement représentée ici par le FMI.

  5. Julien Nganongo Itoua dit :

    Ne vous en faites pas Mr BILOMBOT BITADYS, Mr Sassou nguesso a un plan B. En mourant l’am dernier Mr Ntsourou avait laissé la planche de 1997/1998 à Claudia Ikia sous la consigne de JDO. Pour tout dire, le reccurs à ce plan B est inelelectable au cas où Mr Sassou Nguesso ne trouve pas gains de cause avec le FMI

  6. Val de Nantes ,du Vin Ethiopien. dit :

    Pendant que Sassou s’époumone. à chercher à tricoter des montagnes de mensonges,pour charmer et le FMI et les arabes , l’Éthiopie notamment Adis Abeba ressemble à une ville européenne .
    Tramway , buildings , activités agricoles ,et tertiaires , industrielles etc, sont devenus l’image d’un pays, hier orphelin , mais aujourd’hui , riche , et flamboyant.
    Sans pétrole , allez y comprendre .
    Sassou , ressentez vous , parfois l’ombre d’une honte.?
    Vous en êtes encore à supplier le FMI .
    Dans enquête exclusive consacrée à ce pays , j’ai failli faire une crise cardiaque.
    Le Congo , comparé à ce pays , c’est le jour et la nuit… incroyable .
    Demain , nous allons admirer la Centrafrique….

  7. mwangou dit :

    Je lis chez J.D. Mouele: « y a t-il encore au Congo des parents prets à envoyer leurs enfants au front pour servir de chair à canon pour des intérêts des Nguesso ? »
    Oui le clan Nguesso a encore tous loisirs de trouver des jeunes prêts pour servir de chair à canon, mais je ne suis pas sûr que ces jeunes soient envoyés par leurs parents. Ces jeunes se laissent enrolés par leur cupidité et l’amour de l’argent facile… C’est le résultat longtemps recherché par le tyran en mettant en place une politique de déscolarisation des jeunes.
    Et je lis encore chez J. Nganongo Itoua ceci: »En mourant l’an dernier Mr Ntsourou avait laissé la planche de 1997/1998 à Claudia Ikia sous la consigne de JDO. » Est-ce à comprendre par là qu’au plus haut niveau de l’Etat s’organise l’émission de la fausse monnaie? On en apprendra chaque jour qui passe, sur ce pays et son gouvernement.

  8. Val de Nantes ,du Vin Ethiopien. dit :

    Non le Congo s’est trompé d’époque , j’en suis d’autant plus convaincu qu ‘ un pays comme l’Éthiopie me confirme ce sentiment .
    Nous chantions , hier, we are the World , pour que ces Ethiopiens puissent manger Michael Jackson n’en croirait pas ces yeux..
    Question .
    Alors , comment ont ils fait ,moi le naïf , pour qu’ils deviennent riches , propres ,en si peu de temps ?
    Que les Ethiopiens nous donnent leur formule de l’émergence . puréeéee.
    En voyant cette émission , j’ai eu envie d’y aller ,et y vendre mes prestations dont le Congo ne sait que faire ?.
    Oh , seigneur , pourquoi cette pénitence contre le Congo ?
    Pendant ces Ethiopiens s’envolent , les congolais repartent s’abonner volontairement au FMI , c’est à dire , prendre le ticket de la mouise .
    Certains sont pragmatiques , la notion de l’intérêt collectif est le moteur de leurs actions publiques.
    Au Congo de Sassou, est un abreuvoir des intrigues follichonnes sur Ntumi et Sassou ,de Bouya Kiki koko Kaka , Ondongo ,des milliardaires sortis du fleuve d’alima.
    Résultat de course , la bérézina généralisée ,telle une bombe atomique, pour ceux qui n’ont pas de bunker.
    Que le FMI , envoie les congolais faire un stage en Ethiopie.
    Ce n’est pas possible , mais pendant combien de temps , allons nous être admirateurs des succès économiques des autres pays ?
    Demain,ce sera le métro d’Abidjan.
    Chers compatriotes,souffrez que je vous dise qu’on vende le pays …

  9. Val de Nantes ,du Vin Ethiopien. dit :

    Si, Sassou s’obstine à marcher sur le Congo ,un fait s’impose à nous tous.
    La partition.
    Deux choix s’offriraient à nous.
    Doit on être pauvre collectivement, en acceptant les frasques criminelles de Sassou.?
    Doit on être riche ,en se coupant d’une partie du pays ?.
    Moi , j’opte pour le deuxièmement choix , car j’en ai marre….
    Difficile de continuer à cautionner ce suicide collectif.

  10. JEAN DENIS MOUELE dit :

    @Mwangou, tout à fait, c’est pourquoi il est important et primordial la réorganisation du système éducatif , car Philip Kindred Dick dit : Après tout le est impossible à l’homme sans la connaissance, et un choix judicieux n’est possible sans une connaissance totale et scientifiquement organisé, c’est ce qui nous différencie de la brute. Donc s’ils font ce choix suicidaire c’est par manque de connaissance, car elle permet de faire un choix judicieux, bien entendu en dehors du psychopathe et d’un sadomasochiste, personne ne trouve l’orgasme en se faisant flageller ou en massacrant des êtres humains.

  11. Val de Nantes , dit :

    Le banditisme d’État ,tel qu’il est théorisé par Sassou , déconstruit l’âme congolaise.Il va falloir du temps ,, pour reconstruire sur les abîmes du Congo, post Sassou , tant la décomposition du corpus congolais a atteint la moelle épinière.
    Une éducation des cerveaux , peut s’avérer nécessaire , sinon obligatoire, pour ramener les nombreuses brebis galeuses à la prairie.
    Le Congo est dans une impasse morale, l’état est fictif , pour avoir failli à ces missions , mêmes primaires.
    Sassou , une imposture , dont l’engouement politique se limite à la conservation du pouvoir ,par la transmission du flambeau à son fils , comme une assurance contre tous risques de poursuites judiciaires à son encontre.
    Mais, le Congo a de la mémoire ,et saura en faire bon usage.

  12. ABIGNA dit :

    Jean Denis Mouelet à raison d’insister sur le mal de notre siècle: j’ai nommé la corruption; le tragique grec Sophocle dit que « de tout ce qui a cours parmi les hommes, rien ne leur est plus funeste que l’argent; il détruit les cités, il dépeuple les maisons, il corrompt les mortels les plus vertueux et les porte à des actions les plus honteuses (toute la liste que Jean Denis à signaler) il leur enseigne la ruse et l’impiete » comme quoi nous somme mal barrés. Il nous faut des hommes politiques à la dimension de Mandela; de Gandhi et autres leaders noirs du genre Martin Luter King pour que espérons sortir du tunnel; comme je l’ai déjà dit et en répétant ce que l’illustre philosophe athénien Aristote à dit que la politique à un but éthique et ne peuvent mieux la servir que des hommes et des femmes qui ont une dimension éthique dans leur vécu et qui ont trasander les jouissances matérielles. Non relu.

  13. A @Val de Nantes, qui admire l’émergence de l’Ethiopie. En voilà les fruits de la bonne gouvernance, de l’investissement stratégique dans ce monde mondialisé à l’exemple d’Ethiopian Airlines (réussite du trafic aérien africain ) et surtout l’apport entrepreneurial de sa diaspora investissant en Afrique, en Ethiopie et partout au monde avec la main d’oeuvre locale; cette bonne coordination ne peut qu’apporter des bons fruits. C’est pourquoi nous devons insister sur le volet économique de notre combat long et sans merci contre patronat ethnocentriste du Congo, allez investir en Ethiopie s’il le faut car l’Afrique gagne aujourd’hui; éduquons et formons nos enfants selon les enjeux de cette mondialisation; le développement tant souhaité du Pool et de notre pays se fera en une génération après la notre et non deux. Bien sûr qu’il faut mener aussi le combat politique contre ce régime sanguine primitif de Brazzaville. Le lobby juif est puissant parce qu’ils ont compris beaucoup de siècle avant tout le monde le pouvoir que peut procurer l’argent par le travail et le commerce, et non par la ruse et le sang (attributs de la plupart des juifs que je déteste).

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