Première partie : confession de monsieur Bourgi
Monsieur Bourgi, après avoir contribué à la paupérisation et à la destruction des peuples africains, passe à la télévision pour se repentir ; voici ce qu’il dit en gros :
Je suis monsieur Bourgi, citoyen français, meilleur spécialiste de l’Afrique ; je suis un ami intime des dirigeants politiques français ; je confesse avoir été la main porteuse des mallettes contenant de l’argent liquide, des dizaines de millions de dollars, venant directement des dirigeants africains et destinés aux dirigeants français ; l’argent des pauvres servant à mieux enrichir les riches.
J’effectuais les opérations de mains à mains sans autres intermédiaires que moi. Je le confesse aujourd’hui car je veux une France propre pour mes enfants et petits enfants.
Je vous informe également que tous les « sales dirigeants » à qui je remettais ces mallettes ont quitté la scène politique, soit parce qu’ils sont morts, soit parce qu’ils sont à la retraite.
Les actuels dirigeants politiques français sont très très très « propres », irréprochables et très saints, vous pouvez me croire et vous pouvez leur faire confiance.
Pour ceux qui n’ont pas bien compris, je traduis ma confession en langage plus simple ; je prends un exemple terre à terre, sur un de mes amis, que j’apprécie beaucoup et pour qui j’ai beaucoup de respect : Bienvenu Mabilemono.
Ceci est juste un exemple pour aider les uns et les autres à mieux comprendre la situation, ne le prenez pas mal, s’il vous plaît. Voici alors l’histoire :
Un de mes amis, français, a séquestré puis commis des viols à répétition sur une parente très très proche et très chère à monsieur Mabilemono, par mon intermédiaire. Cette parente est aujourd’hui très mourante, abandonnée dans un désert.
Je suis donc venu vous avouer que je suis celui qui :
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a personnellement kidnappé la parente de monsieur Mabilemono pour la livrer à mon ami le Français qui l’a violée,
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a aidé mon ami le Français à dompter la captive et à la maîtriser de force, pour l’empêcher de hurle ou de s’échapper
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restais debout dans la chambre pour veiller à ce que le viol et la séquestration se déroulent dans des meilleures conditions sans que personne ne s’en aperçoive,
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a transporté la captive jusqu’au lieu de la potence où nous l’avons abandonnée dans état très critique ; à l’heure actuelle, elle doit déjà être morte.
Ce que je confesse aujourd’hui est la stricte vérité car j’ai activement pris part à toute cette action.
Deuxième partie : Soutien de monsieur Mabilemono à monsieur Bourgi
Bienvenu MABILEMONO
Paris, le 12 Septembre 2011
A vous, mon très cher Robert Bourgi
Très cher Robert, comme vous le savez, je vous soutiens et je ne doute pas que le président Nicolas Sarkozy vous soutient également. Naturellement, je vous félicite pour avoir finalement décidé de soulager votre conscience et de vous libérez enfin de ce poids trop pesant de la FrançAfrique. Et à 66 ans, je pense que vous avez eu raison de le faire maintenant. Après tout, ne dit-on pas qu’il vaut mieux tard que jamais, ou que seuls les imbéciles ne changent pas ?
Très cher Robert, je n’ai pas beaucoup de commentaires à faire à propos de vos révélations qui au fond ne peuvent surprendre que celles et ceux, en France comme en Afrique, jouant à l’hypocrisie, croient encore qu’en plein 21è siècle, ils peuvent continuer à prendre les peuples français et africains pour des imbéciles. […]
Et je tiens à souligner que ni Jacques Chirac ni Dominique de Villepin ni Denis Sassou Nguesso ni Pascal Lissouba ni Madame Claudine Munari, n’ont jamais démenti ces propos ni même intenté un procès en diffamation contre Jean-François Probst. Il y a donc lieu de s’interroger sur l’attitude de certains aujourd’hui face à vos révélations.
Voilà donc, très cher Robert, ma modeste contribution pout te témoigner de mon soutien et de mon amitié.
Bien amicalement
Bienvenu MABILEMONO
Secrétaire Général du Mouvement pour l’Unité et le Développement du Congo (M.U.D.C.)
Troisième partie : Réaction de Mabilemono fils
Papa, je vais tout d’abord citer quelques phrases de ton texte :
«Et je tiens à souligner que ni Jacques Chirac ni Dominique de Villepin ni Denis Sassou Nguesso ni Pascal Lissouba ni Madame Claudine Munari, n’ont jamais démenti ces propos ni même intenté un procès en diffamation contre Jean-François Probst. Il y a donc lieu de s’interroger sur l’attitude de certains aujourd’hui face à vos révélations.»
Et toi, papa, tu ne vas pas porter plainte contre cette personne qui avoue lui-même sa complicité active dans la destruction de ta famille? Au contraire, tu lui apportes ton soutien, cela signifie-t-il que tu es de tout cœur avec lui pour ce qu’il a fait à ta famille ? Ou est-ce une de tes stratégies pour éventuellement préparer ta future place comme prochain protégé de la France à fric, le prochain dirigeant africain qui fournira les mallettes ?
Si tu ne poursuis pas ce monsieur Bourgi, il y a donc lieu de s’interroger sur ton attitude aujourd’hui face à ces révélations et face à ta famille.
Marie-Louise ABIA