Benjamin Toungamani condamne l’appel au meurtre et la xénophobie du général Ndenguet.

toungamaniLundi et mardi se sont déroulés à Brazzaville deux événements qui, mis côte à côte traduisent la déliquescence insidieuse des us et coutumes politico sociales au Congo.

La presse a diffusé une vidéo montrant le général Jean François Ndenguet, Directeur Général de la Police Nationale (DGPN), haranguant la foule et promettant la mort aux ressortissants de la République Démocratique du Congo (RDC) qu’il appelle « zaïrois », sous prétexte de lutte contre le phénomène Kuluna , en clair gangs de jeunes qui terrorisent les populations des capitales congolaises depuis déjà plusieurs mois.

Le lundi 23 juillet 2013, cinq femmes prostituées originaires de la RDC étaient humiliées publiquement et forcées par des militaires de la garde présidentielle de se déshabiller entièrement. La scène s’est déroulée dans la forêt située à quelques mètres du Palais du Parlement (où s’ouvrait le même jour le Forum économique Forbes consacré à l’émergence des classes moyennes en Afrique

Sur la vidéo publiée par le site Brazzanews, on reconnait distinctement la patrouille d’éléments de la garde républicaine, reconnaissables à leurs bérets violets traditionnels.

Outre l’indignation justifiée que ces deux actes ont provoquée à travers le monde, ils semblent faire naître actuellement à travers les réseaux sociaux, un vent de xénophobie entre les frères congolais des deux rives que la PCCI ne peut laisser passer sous silence.

Remettons les choses dans leur véritable contexte.

  • Les phénomènes de la prostitution et kuluna ne sont pas spécifiques à la RDC. Depuis le miracle pétrolier et l’injustice sociale organisée, l’instrumentation militaire des jeunes et le sabotage de la formation scolaire, la jeunesse est livrée à elle même. Le vol, la prostitution plus ou moins à ciel ouvert, l’achat des consciences sont actuellement les seuls débouchés d’une grande partie de la jeunesse. En cela ils ont un bel exemple à travers leurs responsables politiques dont le comportement social n’est pas un exemple pour les futures générations. Les deux phénomènes précités sont pour les deux Congo, la preuve la plus irréfutable de l’échec de la distribution des richesses nationales.
  • Monsieur Jean François Ndenguet, officier supérieur, directeur de la police est fortement impliqué dans l’affaire des disparus du Beach et recherché par la justice en France. Il est mal placé pour faire devant une foule, l’apologie du crime et de l’assassinat même concernant des citoyens ayant enfreint la loi. La justice est là pour cela. La parole d’un dirigeant politique doit être emprunte d’une certaine réserve. En indexant les ‘’kinoises’’ donnait- il son propre sentiment ou la position officielle du pouvoir politique auquel il appartient ? Etait ce la position de son Président de la République qui se propose d’être médiateur dans les concertations nationales en RDC ? Des milliers de jeunes miliciens désœuvrés, après les guerres contre les civils sont devenus des bandits de grands chemins. Beaucoup ont été exécutés sans jugement. Quels étaient les véritables responsables ? Ceux qui les avaient armés pour la prise du pouvoir ou les jeunes qui avaient été abandonnés à eux-mêmes par la suite? Il y a autant de jeunes délinquants à Brazzaville qu’à Kinshasa. Menacer de mort ceux qui ne sont pas de chez soi relève de la simple xénophobie et ne résout pas fondamentalement le problème de la délinquance urbaine dû aux manques d’investissements pour la jeunesse.

  • Dans l’affaire Quand la garde de Sassou Nguesso humilie des femmes congolaises, nous sommes surpris de la présence de la garde républicaine en ces lieux et pour cette mission. Il existe une police et une gendarmerie dont les missions sont celles de gérer juridiquement des situations sociales. Quelles sont alors les attributions de la garde républicaine, corps militaire d’élite par définition ? L’armée ‘’Républicaine Congolaise’’ dont la mission est de défendre la patrie contre l’ennemi extérieur doit- elle s’occuper aussi de la prostitution ? Peut être que la proximité avec le Forum économique Forbes (haut lieu de l’avenir économique du Congo) faisait du ‘’nettoyage ‘’ des environs du palais des congrès, une mission pour la patrie en danger à confier à l’armée.

En guise de réponse à cet acte odieux d’humiliation de la personne humaine (nos sœurs, nos mères), le pouvoir congolais parle de l’immoralité de la prostitution. La PCCI rappelle que toute personne même enfreignant la loi a droit au respect de sa dignité (Qu’elle soit zaïroise ou congolaise). Elle pose la question aux congolais de savoir qui est plus indigne entre la prostituée et le dignitaire politique qui détourne des cargaisons entières de pétrole et envoie sûrement vers la mort des milliers de bébés qui ne peuvent bénéficier ni de la moindre eau potable ni du moindre médicament gratuit ?

A nos frères de la république démocratique du Congo

La PCCI a constaté depuis un moment la recrudescence sur la toile et les réseaux sociaux des propos de xénophobie latente entre les frères des deux rives.

Les citoyens congolais sont solidaires de leurs frères empêtrés dans la même crise économique et politique infligée par leurs dictateurs respectifs.

Les propos irresponsables et populistes tenus par le chef de la police, le général Jean François Ndenguet n’engagent que lui et ceux de son pouvoir.

La PCCI en appelle aux patriotes des deux rives afin de ne pas céder aux sirènes de la provocation

Paris le 3 aout 2013

Pour le bureau exécutif

P.C.C.I

Plateforme Congolaise contre la Corruption et l’Impunité

Dénoncer la Corruption et l’Impunité au Congo et en Afrique ; Saisir les juridictions compétentes nationales et internationales; Solliciter une réparation des préjudices ; Contribuer à la bonne gouvernance au Congo

28, Avenue des Fleurs, 45130 Saint-Ay

Tél. : 06 64 88 01 59

http://pcci.wordpress.com/

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10 réponses à Benjamin Toungamani condamne l’appel au meurtre et la xénophobie du général Ndenguet.

  1. PATRIOT MAN dit :

    NDENGUET A DEJA FAIT UNE MISE AU POINT SUR CES INSINUATIONS DE XENOPHOBIE; ARRETE TON CIRQUE TOUMANGANI

  2. Patriot Man,le fait que Mr Benjamin Toungamani,moralise votre fou de Général de la police,sur l’attitude irresponsable qui a été la sienne ,c’est du cirque à vos yeux?seriez -vous entrain de cautionner,ce que d’aucuns qualifient de Xénophobie?D’après vous,Ndenguet a fait une mise au point et ça s’arrête là.Heureusement,qu’il y a des frères et soeurs congolais un peu plus intelligents que vous ,sur la rive droite,car vous êtes à plaindre pauvre monsieur…

  3. TSIBISI dit :

    DENGUET n’a pas dit qu’il n’aime pas les kinois, mais plutôt le phénomène des kulunasqui émane de la rive gauche semble vouloir gagner du terrain chez nous et face a ca, il y aura plus de voix qui viendront s’ajouter a celle de J.F DENGEUT peut être même de la façon la plus radicale possible. On disant non au phénomène des kulunas, comme on a su le faire hier avec les tchadien.
    Nous sommes un peuple hospitalier mais, il ne faut pas abuser de notre gentillesse.
    Donc si c’est des sujets de la RDC qui sont à l’ origine de phénomène qui s’oppose la paix et la sécurité chèrement acquises par les congolais, il est donc nécessaire de le dire.
    Je pense que si c’était l’inverse devra certainement s’attendre à pire

  4. PATRIOT MAN dit :

    Monsieur PAUL Mukumpuri,
    Je ne revendique pas une haute intelligence comme vous. Mais, à vous lire, vous ne volez pas bien haut. Je réaffirme que j’ai suivi les deux vidéos du Général, et à mon avis, la mise au point du week-end confortent le fait qu’il s’insurgeait bien contre les kulunas qui gangrènent notre ville capitale. Donc, l’article ici publié, avec ce titre ronflant est un cirque.
    Par ailleurs, voyant les atrocités commises par ces kulunas à POTO POTO, je soutiens qu’il ne sont pas les bienvenus à Brazzaville. Si le fait de dire vous sort de vos gants, c’est de bonne guerre et à nous la toile. Seulement, cher Paul, je n’ai pas la culture de l’injure facile comme vous. Pardonnez moi de ne pas vous suivre dans votre éducation.

  5. AAAAAA dit :

    Il n’y a pas que les kinois qui foutent le désordre dans les villes du Congo? Y’a meme nos soi-disant policiers, militaires et j’en passe qui sont à aussi à l’origine du désordre.

    Un Directeur Général de la Police, n’est pas le parquet de la République, donc si ces « kulunas » comme j’entends les gens les appeler, sont pris en flagarant délit, c’est à la justice de regler leurs comptes et pas à François NDENGEUT de le faire. Curieusement, dans un Etat de droit, les policiers et militaires se permettent de faire bon leur semble, alors qu’il y’a les instances habilitées pour celà.

  6. J’estime être un resistant pur et dur. Mais, sur le phénomène kuluna pas de politique politicienne, j’opte bien évidemment sur la tolérance ZÉRO. Il est inacceptable que des Zaïrois traversent le fleuve pour venir tuer ou amputer nos compatriotes. Les Congolais sont déjà assez écrasés comme ça pour accepter ce drame de trop . Bien entendu lancer un appel au meurtre est indécent et irresponsable, mais si un individu, Congolais soit- il ou zaïrois se livre à des actes aussi barbares; visant à vulgariser l’assassinat ou l’amputation, il doit être puni avec l’extrême sévérité et la peine capitale n’étant pas encore supprimée au Congo, serait assez dissuasive pour enrayer ce dangereux phénomène kuluna.

  7. CONGOLIYA dit :

    Comment vous levez qu’il puisse avoir des mesure diplomatique face à des gens qui eux même ont déjà choisis leur sort! Même la bible le dit : le salaire du pêché, c’est la mort donc situer son prochain de sang froid est un pêché alors la monnaie de la pièce est la mort pour c’est KULUNAS.
    JEAN FRANCOIS DEGEUT, RETABLISSER LA PAIX, ELIMINER LES KULUNAS RETABLISSER LA PAIX, ELIMINER LES KULUNAS RETABLISSER LA PAIX, ELIMINER LES KULUNAS …

  8. Anonyme dit :

    Dans cette situation particulière, il faut reconnaître que nos frères se laissent trop instrumentalisés. De tout temps nos frères sont au centre des différents politiques à Brazzaville entre les forces politiques. Ils prennent faits et causes pour le PCT qui les instrumentalisent. Pendant la guerre du 5 juin les frères d’en face ont combattu aux côtés des milices cobras du président SASSOU et ont joué un rôle important dans la victoire. La récompense promise, était que le régime contribuerait à la restauration des mobutistes au pouvoir à Kinshasa. Or comme on le sait, avec SASSOU, il n’a jamais respecté les engagements. Surtout, jamais le servir en premier et attendre de lui le respect des engagements pris. Les congolais d’en face vont continuer encore pendant longtemps à attendre la réalisation d’un rêve qui n’est qu’une utopie au regard de la situation entre les deux régimes qui sont appelés à se soutenir. Mieux encore aujourd’hui où la situation d’en face n’est pas du tout confortable pour le jeune frère.

  9. Max dit :

    Après la guerre du 05 juin 1997, le braquage était devenu une pratique banale à Brazzaville. Comment NDENGUE avait-il fait pour éradiquer ce phénomène ? En tuant ces hors la loi. C’était des jeunes congolais (ressortissants de la partie nord du pays dans leur grande majorité) qui furent abattus de sang froid parce qu’ils représentaient un réel danger pour la société. Tout le monde semble-t-il avait apprécié que le calme revienne assez vite à Brazzaville, comparé à d’autres pays qui ont connus des situations semblables aux nôtres. Que l’on condamne NDENGUE pour avoir manquer de tact ou de diplomatie dans son langage peut se comprendre, mais qu’on lui reproche de vouloir tuer les kulunas équivaudrait à accorder plus de valeur à la vie de dangereux malfrats par rapport à nos propres enfants qui furent sacrifiés pour le bien de tous. Sur youtube circulent des vidéos où l’on voit des kinois eux-même brûlés vifs les kulunas, si nos frères se sentent mal aimé chez nous, malgré notre hospitalité à leur égard, ils sont libres de rentrer chez eux.

  10. Manunta.S dit :

    Au valeureux général NDENGUE je dis de bien faire son travail car 99 pour de ces compatriotes sont avec lui. A TOUGAMANI je dis si tu as à coeur le sort de ces kulunas prends en quattre ou cinq et emmènes les chez toi. Comme ça on verra si cet amour durera.

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