Le vrai courage de la Cour Constitutionnelle du Congo-Brazzaville dirigée par Auguste Iloki aurait été d’invalider, à l’instar de la Cour Constitutionnelle de la RCA, l’élection législative donnant victorieux Osdet Vadim Mvouba à Bacongo 2 et Claude Ayessa à Makélékélé 4. C’est ce qu’on aurait appelé « avoir la suite dans les actes ». Mais y a-t-il une logique chez ces camarades-membres ?
A l’occasion des élections législatives et locales de 2022 au Congo-Brazzaville, le « moro bosso » (le piston) a fonctionné à plein régime. « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Des poids lourds du PCT, dont les candidatures ont été pourtant entachées de graves irrégularités, sont passés entre les mailles du filet de la « sourcilleuse » Cour Constitutionnelle, qui a fermé les yeux, ruinant sa crédibilité. Pour faire l’illusion du travail bien accompli, l’élection de Princesse Mouangassa proclamée par la CENI d’Henri Bouka a été mise sur l’échafaud, au profit de son adversaire Alban Kaki à Makélékélé 3, par l’intrépide Cour Constitutionnelle d’Auguste Iloki.
FORT AVEC LES FAIBLES
La Cour Constitutionnelle du Congo-Brazzaville est forte avec les faibles et faible avec les forts. Princesse Mouangassa a ainsi battu le record de la durée de vie d’un député 29 jours). (Le parapluie de Princesse Mouangassa n’était-il pas assez solide pour imposer l’élection de la fille aux tatouages à l’Assemblée Nationale du Congo-Brazzaville ? Le piston de Princesse Mouangassa n’était-il pas assez puissant ? Pas assez proche du ‘khalife « d’Oyo ? Princesse Mouangassa porte-t-elle le bon patronyme ? Y avait-il une erreur de casting au sein de l’équipe de sélection du PCT ? Il se pose un problème de ressources humaines au PCT où la corruption, la dilapidation des deniers publics et les malversations financières ont pris le dessus sur le débat idéologique. Jean-Jacques Bouya, Bruno Jean-Richard Itoua, Chrystel Sassou Nguesso, Henri Djombo, Pierre Oba, Jean-Dominique Okemba, Claudia Sassou Nguesso, Gilbert Ondongo, Denis Ngokana, ne devraient jamais porter l’étendard du PCT qui a pendant longtemps voué aux gémonies la bourgeoisie compradore. Le PCT de Pierre Moussa se trouve dans la position de « l’arroseur arrosé ». C’est en son sein qu’on retrouve les plus grands voleurs de la République et les plus grands tricheurs des scrutins électoraux, à commencer par le premier d’entre eux. Comment Princesse Mouangassa, aux mœurs légères, à la langue pendante et au discours politique décousu, avait pu convaincre le PCT de Pierre Moussa de présenter sa candidature à l’élection législative ? Il y a aussi Inès Ingani et Ngolou Olou dont les sorties médiatiques font jaser dans les chaumières. Poto-Poto et Moungali sont de grandes écoles de la tricherie, assidument fréquentées par des élèves sans talent, notamment la camarade Ingani. Cette fille a cassé le stylo de l’éloquence. Après une faramineuse offrande, on lui donna la parole dans son église évangélique. Le résultat fut catastrophique (congopage.com, 28 août 2022). Le PCT , sous la houlette de Pierre Moussa, a-t-il des difficultés de renouvèlement de sa classe politique ?
MOUANGASSA : L’EXCEPTION ET LA REGLE
Auguste Iloki, le Président du Conseil Constitutionnel, ne l’ignore pas. Il existe le PCT au Congo-Brazzaville où règne une classe des intouchables. Quoi qu’ils fassent, quoi qu’ils soient responsables des fraudes électorales criantes, quoi qu’ils volent dans les caisses de l’Etat, qu’ils soient responsables des faillites des entreprises publiques, qu’ils assassinent les populations, pour eux, il ne se passe rien. Ce sont des véritables intouchables. Princesse Mouangassa n’en faisait pas partie. Au moindre coup de vent, la plume s’est envolée. L’invalidation de son élection à l’Assemblée par Auguste Iloki, qui ne les a pas « bien suspendues », contrairement à Osdet Vadim Mvouba et Claude Ayessa qui conservent leurs écharpes sous les yeux vigilants de leurs pères Isidore Mvouba et Firmin Ayessa, vient lui rafraîchir la mémoire.
La mort dans l’âme, Princesse Mouangassa a pris la mesure de son poids politique ainsi que celui de son mentor, au sein du PCT dominé par des barons intouchables. Tout comme d’ailleurs Roger Ndokolo, candidat indépendant, qui a joué à qui perd gagne à Mayama.
Quel baron du PCT, en échange de quel service, originaire de l’axe Oyo-Boudji-Ollombo-Makoua-Owando (OBOMO) a fait rêver Princesse Mouangassa ?
Benjamin BILOMBOT BITADYS
Bon l’infortunée candidate, gagnante puis perdante, peut se retourner contre celui par qui l’incroyable mésaventure lui est arrivée dans un système où la triche est érigée pourtant en vertu. De quel malfrat du PCT est-elle la maîtresse ? Son amant l’a menée en bateau. On ne comprend rien, en effet, à cette volte-face. Mais peut-être que pour accepter ce traquenard, Princesse Mouangassa a dû fixer ses conditions. Il se pourrait qu’au prochain remaniement on lui trouvera un portefeuille sur les Droits des femmes. Ou alors on lui fera le piège de l’exil doré dans une Ambassade, par exemple en Russie où on lui attribuera un poste puisque Sassou file désormais le parfait amour avec Poutine. Et dire que la malheureuse ex-députée a de très prestigieux ascendants. Son grand-père, feu Ferdinand Mouangassa, grand écrivain, doit se retourner dans son sommeil éternel. La petite-fille qui s’est lancée en politique en se plaçant du côté des escrocs n’a pas honoré la mémoire de l’auteur de « Nganga Mayala », un drame sur le pouvoir en tant que guet-apens.