Attaquer Sassou NGuesso, quelle stratégie ? Par David Londi

Sassou se maintient au pouvoir, non par son intelligence, ni son intégrité, ni même sa capacité à comprendre ce qu’il fait. Frappé d’une schizophrénie du pouvoir, il manipule, se sert et sacrifie tout pour s’y maintenir. Et il se maintient, malgré la volonté du peuple, malgré les cris et les souffrances, contre tout, il affiche son arrogance sous le couvert d’une légalité usurpée et d’une légitimité qu’il n’a jamais eue.

Les énergies de tous les démocrates qui combattent ce régime véreux sont toujours focalisées sur le Dictateur, ce qui est une grave erreur.

La raison en est la suivante : Il ne tient pas par lui-même, mais grâce à ceux qu’il utilise, en écho des observations du premier paragraphe. Pour le combattre, il faut donc s’intéresser à ses collaborateurs et les piliers qui tiennent le système.

En effet, Sassou s’entoure de personnes qu’il choisit pour leur nature rampante et corvéable et utilise leurs compétences pour se maintenir au pouvoir. Ces personnes, souvent sans foi ni loi, obéissant au doigt et à l’œil pour des raisons bassement matérielles ou cyniquement personnelles, travaillent pour la pérennité de leur maitre. Ce sont des ministres, des conseillers internationaux comme les Borloo et autres, des soi-disant sages, des présidents de partis, des syndicalistes corrompus, des présidents de groupes de presse nationaux et internationaux, des maires (désignés par le pouvoir, scorie du monopartisme triomphant), des gradés militaires et sécuritaires jusqu’aux petits indicateurs.

Ce constat nous indique qu’une stratégie nouvelle se doit d’être adoptée : neutraliser l’ennemi en le privant de ses munitions. Un général qui n’a pas accès à son arsenal se rendra forcément.

L’alternance étant confisquée à travers un « fonds » de collaborateurs (civils et militaires) que le dictateur utilise pour manipuler tout le système qu’il soit social, économique et financier. Il faut donc saper ce « fonds » car c’est de lui que le dictateur tire sa capacité à se maintenir. Ils sont identifiables et identifiés.

Les actions décrites, ci-dessous, s’inscrivent dans la stratégie globale de défiance politique que nous développons un peu plus loin. Le premier moyen est la dénonciation publique. Il faut « décortiquer », le présent et le passé du collaborateur, vérifier ses compétences mettre à nu ses activités et décrier ses actes à l’échelon national et international.

Le second moyen est la dénonciation directe : il faut écrire à l’intéressé et à son entourage, le mettre devant ses responsabilités et en informer les structures nationales et internationales présentes dans le pays.

Le troisième moyen est la publicité : organiser des forums et des conférences sur les « collaborateurs » du régime et informer le public sur les résultats d’enquêtes à leurs propos.

Le quatrième moyen est la contre-expertise : s’allier à des compétences dans les domaines clef de l’action de l’Etat (social/économique/financier etc.) et dénoncer à travers des études et rapports les incohérences des actes des collaborateurs (ex. un audit des finances publiques/un audit sécuritaire etc.). Et saisir les tribunaux et les instances internationales sur la base de ces rapports.

Le cinquième moyen est la sommation : sommer nommément les collaborateurs du régime, à travers des actes collectifs (pétitions/lettres ouvertes) à se dédouaner de celui-ci et en informer l’opinion nationale et internationale.

Le sixième moyen est la mise en garde : appeler les instances internationales (économique/financières) à ne pas engager le pays à travers les collaborateurs du régime en les catégorisant et en informant largement à leurs propos (corruption/détournement…)

Quels sont les effets de tels moyens ?

D’abord dénoncer et informer sur les « instruments » humains qu’utilise le dictateur pour se maintenir. Tarir les rangs des supporters des politiciens véreux. Ensuite, créer un réflexe citoyen et une culture de dénonciation des collaborateurs afin de les mettre sous l’éclairage des médias et engager publiquement leur responsabilité dans les affres économiques et sociales que vit le pays. Enfin, envoyer des signes forts de dénonciation des actes du régime à travers l’indexation publique de ses collaborateurs.

Toutes ces actions doivent s’inscrire dans une stratégie globale de lutte. Ces derniers jours, les démocrates ont lancé des mots d’ordre qui n’ont pas eu l’impact attendu. A mon avis, ils auraient dû s’astreindre à formuler une stratégie, un plan d’action compréhensible et capable d’affermir la détermination du peuple. Cette étape de planification, souvent négligée, est pourtant incontournable. Pour cela, il faut d’abord évaluer correctement la situation et les possibilités d’action efficaces. Fort de cette analyse méticuleuse, il est possible de développer à la fois une stratégie globale et des stratégies particulières de résistance. Pour cela, l’évaluation des objectifs et l’importance de l’enjeu sont fondamentales. Les démocrates doivent répondre à plusieurs questions déterminantes, celles-ci en particulier :

  • Quels sont les obstaclesprincipaux à la mobilisation et la stratégie de riposte des forces répressives ?
  • Quels sont les facteurs qui facilitentla progression dans la lutte ?
  • Quels sont les principaux points forts de la dictature ?
  • Quelles sont les différentes faiblesses de la dictature ?
  • Jusqu’à quel point les sources du pouvoir dictatorial sont-elles vulnérables ?
  • Quels sont les points forts des forces démocratiques et de la populationen général ?
  • Quelles sont les faiblesses des forces démocratiques ? Et comment les corriger ?
  • Quel est le statut des tierces parties, non directement impliquées dans le conflit, qui participent déjà ou pourraient participer, soit du côté du dictateur soit du côté démocratique ? Et, si elles venaient à être impliquées, de quelle manière pourraient-elles l’être ?

Il faut se souvenir que l’objectif de la stratégie globale contre une dictature n’est pas simplement d’anéantir les dictateurs mais d’installer un système démocratique et de rendre impossible l’émergence d’une nouvelle dictature en installant des institutions fortes directement issues de la volonté du peuple. C’est à travers la lutte que le peuple mûrit. Les indépendances octroyées ne nous ont pas permis d’avoir la maîtrise de notre destin contrairement aux Algériens qui l’ont conquise. La lutte conscientise le peuple. En effet, la défiance politique facilite une redistribution du pouvoir effectif plus équitable grâce à la mobilisation de la société contre la dictature. Le savoir-faire et l’habileté acquis dans la lutte rendent la population moins sujette à des tentatives de nouvelle dictature.

Lors de la préparation de la stratégie globale, les rôles respectifs de la résistance interne et des pressions externes et de la diaspora pour désintégrer la dictature doivent être évalués. Cependant les forces essentielles de la lutte doivent provenir de l’intérieur même du pays. La diaspora peut mener des actions pour  obtenir des gouvernements ou des organisations internationales la mise en place de sanctions diplomatiques, politiques et économiques contre la dictature.

Après évaluation de la situation, des moyens choisis et du rôle de l’assistance extérieure, ce large plan doit partir du présent et aller jusqu’à la libération future et la mise en place d’un système démocratique. Les démocrates devront se poser de nombreuses questions pour définir une stratégie globale pour une lutte de défiance politique :

Comment pourrait commencer au mieux ce long combat ? Comment donner à la population opprimée une confiance en soi et une force suffisantes pour affronter la dictature, même initialement de manière limitée ? Comment pourrait-on augmenter progressivement avec le temps et l’expérience, la capacité de la population à appliquer la défiance politique et la non-coopération ? Quels pourraient être les objectifs d’une série de campagnes limitées visant à rétablir un contrôle démocratique sur la société et à limiter l’emprise de la dictature  ? Comment développer les capacités organisationnelles de la résistance? Comment former des participants ? Quels moyens (financiers, logistiques, etc.) seront nécessaires tout au long de la lutte ? Quelle symbolique sera la plus à même de mobiliser la population ? Par quelles sortes d’actions et suivant quelles étapes pourra-t-on graduellement affaiblir puis tarir les sources du pouvoir des dictateurs ?

Une fois la stratégie globale bien planifiée, il est judicieux de la faire largement connaître. Les personnes appelées à participer en grand nombre seront d’autant plus motivées et capables d’agir qu’elles auront compris les idées générales et les instructions spécifiques. Cette connaissance peut avoir un effet très positif sur le moral, la volonté de participer et d’agir de manière appropriée. Dans tous les cas, le schéma général de la stratégie globale sera connu des dictateurs et cela peut les conduire à réduire la brutalité de leur répression, sachant que celle-ci peut se retourner politiquement contre eux. La connaissance des caractéristiques particulières de la stratégie globale peut aussi contribuer à susciter des dissensions et des défections dans le propre camp des dictateurs. Ce plan doit être déployé et suivi tout au long de sa mise en œuvre  avec des bilans intermédiaires et des réajustements d’adaptation. Cette stratégie globale doit définir une organisation, des rôles et responsabilités, une analyse de risques, un budget et un plan de communication professionnel.

Les démocrates qui planifient les campagnes ont besoin, comme ceux en charge de la stratégie globale, d’une compréhension profonde de la nature et des modes opératoires de la technique choisie pour la lutte. De même que les officiers de l’armée doivent comprendre les structures des forces, la tactique, la logistique, les problèmes liés aux munitions, les effets de la géographie, etc. afin d’élaborer la stratégie militaire, les démocrates de la défiance politique doivent comprendre la nature et les principes stratégiques de la lutte non-violente. Ils devront considérer différents enjeux et problèmes. En voici certains, parmi d’autres :

  • Déterminer les objectifs spécifiques de la campagneet leur contribution au développement de la stratégie globale.
  • Réfléchir aux méthodes et aux armes politiquesqui peuvent être utilisées pour appliquer au mieux les stratégies retenues. À l’intérieur de chaque grand plan pour une campagne stratégique particulière, il faudra déterminer quels plans tactiques moins importants, impliquant l’emploi de méthodes d’actions spécifiques, pourraient être utilisés pour faire pression sur les sources du pouvoir de la dictature et ainsi les réduire.
  • Déterminer si, ou bien comment, les questions économiquesdoivent être rattachées à une lutte essentiellement politique. Actuellement elles sont prépondérantes et sont une des voies pour trouver une issue à la fin de la dictature (salaires, bourses et pensions non versés, licenciements abusifs, services sociaux et de santé en état de délabrement avancé, etc.), un mécontentement que les démocrates doivent structurer et canaliser pour en faire une arme.
  • Déterminer à l’avance le type de structure de commandement et de système de communicationqui sera le plus à même d’initier la lutte. Quels processus de prise de décision et de communication seront mis en place au cours du combat afin de guider constamment les résistants et la population en général?
  • Prévoir les formes des médias d’information de la résistanceen direction de la population, des forces du dictateur et de la presse internationale. Les déclarations et les reportages doivent être strictement basés sur des faits. Les exagérations et les déclarations sans fondement mineraient la crédibilité de la résistance.
  • Planifier, afin de donner au peuple confiance en lui-même, des activités constructivesde nature sociale, éducative, économique et politique, qui satisfont les besoins du peuple pendant la durée du conflit. De tels projets peuvent être menés par des personnes qui ne sont pas engagées directement dans les activités de résistance. Ces activités sont des leurres derrière lesquels s’abritent les résistants, une façade pour se protéger des forces répressives de la dictature.
  • Déterminer à l’avance le genre d’assistance extérieure qui serait souhaitable pour soutenir telle ou telle campagne particulière ou la lutte générale de libération. Comment mobiliser et utiliser au mieux l’aide extérieure sans dépendre de facteurs externes instables ? Il faut prêter attention à des groupes extérieurs qui peuvent être susceptibles d’aider le mouvement et de mener une action appropriée, comme les organisations non gouvernementales (mouvements sociaux, groupes religieux ou politiques, syndicats ouvriers, etc.), la diaspora, les gouvernements et / ou les Nations Unies et ses différents corps.

Pour assurer le succès de la défiance politique, il est essentiel que la population saisisse la notion de non-coopération. L’idée de base est simple : si un nombre suffisant de subordonnés refusent de coopérer pendant suffisamment longtemps malgré la répression, le système oppressif s’affaiblit et, finalement, s’effondre.

Les forces démocratiques doivent délibérément propager et populariser le concept de non-coopération. Une fois saisi le concept général de non-coopération, les gens seront à même de comprendre la pertinence des futurs appels à la non-coopération avec la dictature.

Malgré les difficultés et dangers inhérents à la communication d’idées, de nouvelles et d’instructions pour la résistance en période de dictature, les démocrates ont maintes fois prouvé que ces activités étaient possibles. Même sous les régimes nazis et communistes, il fut possible pour les résistants de communiquer, non seulement avec d’autres individus mais avec le grand public par la production de journaux illégaux, de pamphlets, de livres et, plus récemment, par internet. Grâce au plan stratégique préalable, les instructions générales pour la résistance peuvent être préparées et propagées. Elles peuvent indiquer les cas dans lesquels la population doit protester et refuser de coopérer, et comment cela pourrait se faire.

Les démocrates doivent évaluer les réponses et répressions probables, en particulier les seuils au-delà desquels se déchaîne la violence de la dictature. Il sera nécessaire de savoir comment supporter, neutraliser ou éviter cette possible répression sans se soumettre. En anticipant la répression, les démocrates doivent envisager des tactiques et méthodes qui permettront d’atteindre les buts spécifiques de la campagne, ou la libération, tout en réduisant la probabilité ou la possibilité pratique d’une répression brutale. Des manifestations et parades de rue contre des dictatures extrêmes peuvent être dramatiques, elles mettent en jeu la vie de milliers de manifestants. Le prix élevé payé par les manifestants peut parfois avoir moins d’impact sur la dictature que si les participants avaient choisi de rester chez eux, de faire une grève ou de participer à un mouvement de non-coopération de fonctionnaires. Tant que les analyses de base sont jugées pertinentes, la tâche des forces démocratiques est de faire monter la pression étape par étape.

Dans les situations où les gens se sentent impuissants et effrayés, il est important que les tâches qui leur sont initialement confiées présentent peu de risques, leur apparaissent constructives et les mettent en confiance, par exemple porter des vêtements de manière inhabituelle, faire un concert de casseroles ou de sifflets peuvent donner au public l’occasion de marquer sa différence d’opinion et de participer de manière significative à des actes de dissidence. Les démocrates doivent choisir une cause dont les mérites seront largement reconnus et difficiles à rejeter. Le succès de telles campagnes limitées devrait convaincre la population qu’elle possède un vrai pouvoir.

En planifiant une stratégie de « résistance sélective », il est nécessaire d’identifier des questions ou des griefs qui symbolisent l’oppression générale de la dictature. De telles questions peuvent devenir les cibles appropriées pour des campagnes qui permettront de gagner des objectifs stratégiques intermédiaires, s’insérant bien sûr dans la stratégie globale. Au début d’une campagne visant à saper les fondements d’une dictature, les premières actions spécifiquement politiques peuvent avoir une portée limitée. Elles sont destinées, en partie, à tester et influencer les intentions de la population, et à la préparer à continuer la lutte par la non-coopération et la défiance politique.

L’action initiale peut prendre la forme d’une protestation symbolique ou d’un acte symbolique de non-coopération, limité ou temporaire. S’il y a peu de volontaires pour agir, le premier acte peut consister par exemple à mettre des fleurs à un emplacement symbolique comme l’ont fait les démocrates conduits par madame Munari. Par contre, si le nombre de volontaires est très important, on peut observer une pause de cinq minutes dans toutes les activités ou pratiquer plusieurs minutes de silence. En d’autres circonstances, quelques individus pourraient entreprendre une grève de la faim, une veillée à un endroit d’importance symbolique, un bref boycott des cours par les étudiants ou un sit-in temporaire dans un bureau important.

Les actions initiales de protestation symbolique ont parfois attiré une large attention nationale et internationale, comme ce fut le cas des manifestations de rue en Birmanie en 1988, ou de l’occupation étudiante et de la grève de la faim sur la place Tienanmen à Pékin en 1989. Les pertes importantes des manifestants dans ces deux cas montrent bien qu’il est impératif pour les démocrates de prendre soin de planifier les campagnes. Bien qu’elles aient un formidable impact moral et psychologique, de telles actions montrent que la résistance est présente et renvoient l’image de son impopularité au pouvoir.

Lors d’une campagne de résistance sélective, le poids de la lutte est normalement supporté par une ou plusieurs sections de la population. Lors de la campagne suivante, avec un autre objectif, le fardeau de la lutte est déplacé vers d’autres groupes de population. Par exemple, des étudiants peuvent mener des grèves concernant des questions d’éducation, des taxis et des vendeurs sur les marches sur le refus de payer les taxes. Parallèlement, les dockers peuvent se mettre à obéir scrupuleusement aux règles de sécurité afin de ralentir tout le système portuaire. Des journalistes peuvent défier la censure en laissant des espaces vides là où des articles interdits auraient dû apparaître. Des policiers peuvent à plusieurs reprises rater la localisation et l’arrestation de membres recherchés de l’opposition démocratique. En échelonnant les campagnes par types de problèmes et par groupes de population, on permet à des segments de population de se reposer alors que la résistance continue.

Les démocrates doivent calculer la manière de restreindre encore les sources de pouvoir des dictateurs. Le but est de se servir de la non coopération populaire pour créer une nouvelle situation stratégique plus avantageuse pour les forces démocratiques. Alors que les forces de la résistance démocratique deviennent de plus en plus puissantes, les démocrates mettent en place des stratégies de non coopération et de défiance politique plus ambitieuses qui permettent de tarir plus encore les sources de pouvoir de la dictature. Le but est de créer une paralysie politique croissante et, finalement, de désintégrer de la dictature elle-même. Il est nécessaire de planifier avec soin la manière dont les forces démocratiques peuvent affaiblir le soutien que des gens et des groupes offraient jusque-là à la dictature. Point que nous avons abordé en introduction à cet article.

Une attention particulière doit être accordée aux militaires. Le degré de loyauté au dictateur des forces militaires, des soldats et des officiers, doit être soigneusement évalué. Quelle est leur sensibilité aux idées des forces démocratiques ? Y aurait-il chez les soldats de base des conscrits malheureux ou révoltés du rôle que le tyran leur fait jouer dans le Pool ? Des soldats et officiers se sentiraient-ils assujettis par le régime pour des raisons personnelles, ethniques, familiales ou politiques ? Quels autres facteurs pourraient rendre les soldats et officiers vulnérables à la subversion démocratique ?

Très tôt dans la lutte, il s’agit de développer une stratégie qui permette de communiquer avec les troupes et les fonctionnaires du dictateur. Par des mots, des symboles et des actes, les forces démocratiques peuvent informer les troupes que la lutte pour la libération sera vigoureuse, déterminée et durable. Les militaires doivent savoir que la lutte aura un caractère spécial, qu’elle sera destinée à miner la dictature mais qu’elle ne menacera pas leurs vies. Il faut leur montrer le danger qu’ils encourent pour des crimes de guerre ou contre l’humanité dans le Pool. Ces efforts visent à miner à la longue le moral des troupes du dictateur et en fin de compte à subvertir leur loyauté et leur obéissance au profit du mouvement démocratique. Des stratégies similaires peuvent viser la police et les fonctionnaires.

Il ne faudrait pas que les tentatives pour gagner la sympathie et inciter à la désobéissance dans les rangs du dictateur soient interprétées comme un encouragement adressé aux forces armées à renverser rapidement la dictature par une action militaire. Ce scénario ne conduirait probablement pas à une démocratie qui fonctionne. Comme nous l’avons dit, un coup d’État ne corrige guère le déséquilibre des relations de pouvoir entre le peuple et les dirigeants. Il sera donc nécessaire de prévoir la manière de faire comprendre aux militaires sympathisants que ni un coup d’État militaire, ni une guerre civile contre le dictateur n’est requis ni souhaitable. Des officiers sympathisants peuvent jouer un rôle vital dans la lutte démocratique, comme répandre la désaffection et la non coopération parmi les forces militaires, encourager des inefficacités délibérées, et soutenir la décision d’ignorer discrètement des ordres et de refuser de poursuivre la répression.

L’armée est l’une des plus importantes sources de pouvoir des dictateurs parce qu’elle peut utiliser ses unités militaires disciplinées et ses armes directement pour attaquer et punir une population désobéissante. Les démocrates  doivent se souvenir qu’il sera extraordinairement difficile, sinon impossible, de désintégrer la dictature si la police, les fonctionnaires et les forces militaires soutiennent pleinement le régime, en obéissant et en exécutant ses ordres. Les stratégies visant à réduire la loyauté des forces du dictateur devraient donc être considérées par les démocrates comme une priorité.

Par David Londi

Diffusé le 24 juillet 2017, par www.congo-liberty.org

 

 

 

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21 réponses à Attaquer Sassou NGuesso, quelle stratégie ? Par David Londi

  1. dgrippe dit :

    Le Che avait pensé une théorie révolutionnaire qui consistait à créé un, deux, plusieurs Vietnam pour vaincre l’impérialiste US. Elle s’appelait le foco. (Focus)

    Que de perte de temps pour Mr Lonfi à nous pondre un aussi long texte pénible à la consommation.

    Il faut dire la vérité, Les Congolais ne veulent pas régler le cas Sassou.

    A la lecture de la théorie du Che, il est au Congo, un Vietnam dans le pool dirigé par Mr Ntoumi.

    Pourquoi les amis politiques de Mr Londi ne peuvent créer un Vietnam dans leur espace?

    A Makoua, les amis de notre Président Élu, General du Peuple ne peuvent le faire?

    Dans la likouala,les amis de Motondo, les amis de Bowao, les amis de Noumazalay ne peuvent ils le faire

    Dans les plateaux, département qui a donné à Sassou ses meilleurs policiers, les amis de Okombi, de Ntsourou de l’agité General ngoulondele , ne peuvent-il le faire?

    Quid des Aubevillois de Mme Munari.?

    Pourquoi n’y a t/il point de Vietnam dans toute ces contrées?

    Mr Londi qui écume les sites pour vendre sa bonne parole devrait aussi se donner la peine d’examiner les causes exhogenes. Quid du silence de la France pour tout ce qui se passe au Congo? Le même silence qu’on observe au Gabon, en Rdc, au Tchad, en côte d’Ivoire.

  2. David Londi dit :

    Mr Dgrippe, avec des raisonnements comme les vôtres, nous sommes loin de sortir de l’auberge. J’ai pour principe simple de ne pas rentrer dans des polémiques inutiles parce qu’elles ne font pas avancer la lutte légitime du peuple qui souffre d’une dictature cruelle et inhumaine. Encore un petit effort intellectuel, vous arriverez à comprendre l’importance de la cohésion dans une lutte aussi ardue que celle-ci. Bien sûr, j’écume les réseaux sociaux pour détourner nos compatriotes des fzux-prophètes qui les conduisent dans l’impasse politique, sociale et sécuritaire. L’une des obligations de toute avant-garde dans une lutte est de conscientiser le peuple et de le voir comme un tout. Merci d’avoir pris le temps de me lire. Vous proposez une solution, ok, prenez le loisir d’en étudier l’opportunité, la faisabilité et les modalités de sa mise en œuvre et ensuite la soumettre à l’opprobation des démocrates engagés dans la lutte. C’est cela aussi l’exercice de la démocratie, n’est-ce pas, cher Dgrippe ?

  3. Dgrippe dit :

    ´´ Soumettre les stratégies de lutte contre Sassou a l’approbation des démocrates engagés dans la lutte ‘´

    Mr Londi, on est loin d’entrevoir la sortie de l’auberge.

  4. Anonyme dit :

    Cher Dgrippe, la communication est une arme redoutable et un outil terriblement efficace. Soumettre une stratégie pour adhésion du grand nombre, c’est fédérer un plus grand nombre de combattants. Deux têtes qui pensent valent mieux qu’une.

  5. Anonyme dit :

    SASSOU, UN VIRUS DEVASTATEUR DANS LE SANG DU CONGO, IL A DETRUIT LES INTESTINS, LES REINS, LES YEUX, LE CERVEAU, LES TESTICULES, LES ORGANES GENITAUX, BREF IL NE RESTE QUE L’ENTERREMENT. UN VIRUS PIRE QUE LE SIDA, EBOLA ET LA PESTE. CE MONSIEUR DE 80 ANS EST HEUREUX DE DETRUIRE LE CONGO. POURQUOI S’EN ETONNER FACE A UN VIEUX DICTATEUR QUI UTILISE DES PRODUITS DECAPANTS POUR ECLAICIR SA PEAU, D’AILLEURS AVEC LA VIEILLESSE SON FRONT DEVIENT ROUGEATRE, LES JOUES JAUNATRES, LES MAINS TRES NOIRATRES, SASSOU UN PAUVRE TYPE, CE MONSIEUR EST NUL, PAPA ZERO

  6. VAL DE NANTES ,aaaah les MWANA OYOUROU , QUE C'est dur de s'improviser , bon gestionnaire dit :

    AVEC MWANA OYOUROU il faut aller au bazookas ;;;;;;;c’est tout .Le reste relève de la sociologie DURKHEIMME ….

  7. hallo hallo dit :

    Tous les jours faut écrire aux adresses suivantes:
    sassounguesso.8%@assassin.com
    sassounguesso.8%@génocidaire.com
    sassou nguesso.8%@voleur.com

  8. Mark dit :

    Il y a eu quand même certains congolais de la diaspora candidats aux élections legislatives au Congo. S’ils étaient élus, ils allaient donc travailler pour ce même Sassou Nguesso que nous critiquons. Je réalise que les gens critiquent Sassou parcequ’ils sont dans la galère. Si Sassou leur proposait des posts, ils iront travailler pour lui. C’est pourquoi, la bataille contre Sassou est loin d’être gagnée. Les congolais ne sont que des hypocrites.

  9. David Londi dit :

    @Val de Nantes, malheureusement cette stratégie n’est pas forcément la plus efficace. Attaquer Sassou par les armes revient à l’affronter sur le point qu’il prépare depuis plus de 40 ans. Dès que Ngouabi a pris le pouvoir, la première des préoccupations a été l’épuration ethnique dans l’armée. Objectif réalisé dès le coup d’État de Kinganga dès 1970. Il a privatisé toutes les richesses du pays donc il peut se payer l’arsenal qu’il veut. Raison pour laquelle a échoué en :
    1970, 1972 et n’a réussi qu’en 1977 parce que cela se passait au sein du trio Ngouabi, Yhombi et Sassou.

  10. anonyme dit :

    Dans la panoplie des stratégies proposées, l’auteur semble ignorer que de Djo Bill peut venir la solution. Attendons voir.

  11. Il faudrait couper la tête du serpent et le reste ne suivra plus.

  12. Se concentré sur le dictateur rien que sur le dictateur

  13. David Londi dit :

    @lecongodesvoyeles, on éradique pas le cancer en é ciblant que la partie contaminée. Le système Sassou repose sur 3 piliers :
    – l’instrumentalisation du tribalisme pour avoir une assise populaire parce qu’aucun dictateur ne peut régner longtemps s’il n’a pas une base électorale minimale ;
    – des soutiens internes corrompus comme les leaders de l’opposition, les leaders syndicaux corrompus et des gradés acquis à sa cause par affinité ethnique ou regionale;
    – une communauté internationale sous influence. Sassou dépense un argent fou pour corrompre la communauté internationale s’assurant ainsi un réseau de pseudo-conseillers influents auprès des chefs d’État, des organisations internationales susceptibles de prendre des mesures de rétorsion contre son pouvoir.
    Couper l’un de ces piliers revient à faire tomber le système. Cela fait depuis 1969, que les uns et les autres essaient de renverser ce système par des coups d’État militaires sans résultats probants. On n’attaque pas un ennemi par ses points forts, à moins d’être un kamikaze or, le congolais ne brille pas par ce genre d’action. Les seules fois où le pouvoir a plié au Congo, c’est quand le peuple a pris ses responsabilités. L’ANC de Mandela n’aurait pas vaincu la puissante armée sud-africaine, les Tunisiens et les Burkinabés non plus. Cette option de la force armée est en cours dans le Pool, quel bilan objectif peut-on en tirer ?

  14. bikindou simeon sylvain dit :

    C est tres bien connu qu il suffit de repeter continuellement un mensonge pour en faire une verite’,une fausse verite’ colporte’ par la propagande des medias occidentaux.c est sont les memes pratiques que les gens utilisent pour diviser les familles ,des que tu devient plus que les autres tu devient la bete de la famille en t accusant de tout ,alors sa detruit nos valeurs.le manque de respect des autres et de leurs valeurs.les congolais doivent voir ce qui les unis .non a la division et a la haine aveugle ,faisons preuve de sagesse en n essayant de respect les autres car il et permit a toute personne de tout perdre mais sauf sa dignite’.merci

  15. David Londi dit :

    @Bikindou, comme dirait Val de Nantes, je valide.

  16. Bouesse Bouesse dit :

    @ Dgrippe et @ D. Londi

    Dans une lutte. toutes les strategies sont à explorer.

    S’agissant du (long) texte de Londi, soignons plutot honnêtes: je signale à Dgrippe que ce texte est un extrait (plus de 90%) des écrits de Gene Sharp tirés de son Livre: De la Dictature a la Democratie: Un cadre conceptule pour le Liberation, Traductions par les Editons L’Harmattan.
    Peut-etre que Londi a « oublié » de citer la source (Gene Sharp) a la fin de son article, ce qui est une faute intellectuelle.
    Mais ici, ne nous attardons pas sur cette faute (quoi que !!!!!) Rélechissons comment les ecrits de Sharp peuvent etre utilisés dans le cadre de la lutte anti-dictature au Congo Brazzaville.

    Le Congo, depuis 1960, n’a jamais vécu une telle shape de plomb (une dictature feroce) accompagnée d’une barbarie dont les auteurs sont fiers et se vantent même d’être des effaceurs des vies humaines. Le dernier acte de leurs prouesses est la publication des « pseudo-resultats » des pseudo-elections.
    La seule question qui vaille: Pourquoi Mboulou zephirin, le ministre de l’interieur du maitre absolu, ne se serait-il pas contenté de nommer les 150 ou 160 deputés, tous PCT, tous à 100%, et aussi nommer quelques noms « pré-connus » pour completer la liste, et ces noms sont: Tsaty Mabiala, fils Kolelas, fils Yhombi, fils Ganao, fils Lissouba, fils Mberi, fils Moukoueke, fils Tchicaya, fils Dzon, fils Mokoko, fille Oba Apounou, fille Nkoumba, fille Nsilpu, flis Tchibambelela.
    Ainsi, la fete serait complete ete totale, dans tout le pays, du nord au sud, de Oyo a Tsinguidi, en passant par Kinkala, bien sur.

  17. David Londi dit :

    @Brouesse, je l’avais noté. Un petit oubli au moment de la publication. Merci de l’avoir fait remarquer. Je suis acquis à ces théories depuis 2002. J’ai voulu partager ses réflexion à qui peuvent nous aider à aller plus loin dans la stratégie à adopter face à une dictature aussi féroce que celle de Sassou.

  18. Lucien PAMBOU dit :

    David Londi dit :
    25/07/2017 à 11:50

    Le 25, David vient de vous donner la configuration de deux types de réseaux au Congo: le réseau interne et le réseau englobant qui représente l’international. Depuis les années 1960 à nos jours, le réseau interne se transforme, se métamorphose de façon endogène. Vous connaissez tous les acteurs politiques et le plus fort d’entre eux, Sassou, est le point focal du réseau. Que ceux qui font semblant de ne pas en connaître les fondements, relisent et méditent attentivement le post de David du 25/07/2017 à 11h50, en amont de mon propre post.

  19. le fils du pays dit :

    A mes amis Vietnamiens,Algeriens et Cubains je leur dis toujours bravo-chapeau les gars vous etes fantastiques,courageux,vaillants et determines.Vous vous etes debarrasses des empires avec peu de moyens tandis les noirs au Sud du Sahara sont contents d’etre esclaves.
    Aux fameux intellos Congolais qui passent leur temps a discourir Mr Sassou est l’ombre de l’empire francais je persiste que le respect se gagne,la liberte ne se negocie pas.Regardez comment les peuples que j’ai cites au haut ont fait pour imposer le respect.
    Ecoutez,les Matoyi ma Ngogui,une fois de plus je le reitere c’est par la force brute qu’on chasse les empires et leurs valets.

  20. Hypocrites 'Plagiatiques' Impostas de Négros- Moutons Asepso dit :

    Les totos académiques SUPER aveugles reprennent depuis en choeur l’évangile selon Saint-Usurpateur, autrement et convenablement surnommé par ailleurs alias ‘Self-Anonyme’ pour personnelles congratulations masturbées à ‘perpète’, (nous vous mettions en garde plusieurs fois), intentionnellement pour niquer éperdument les éternels naïfs ‘ivoiriens’ au Sud du Con-go… Ces derniers n’ont jamais RIEN pigé du tout, depuis la nuit des temps et l’avènement des singes sales de ‘luxe’. Qui comme les faux colonels soulards aux fausses photos et idem servant des couleuvres faisandées à-tout-va, ne sont tous que des I M P O S T E U R S aux idées, idéaux et malice malveillants enseignés, pratiqués et vendus par la très sale et vieille école du PCT toute pourrie et macabre sans lendemain, avec les mêmes vieilles tactiques de Staline et autre Hitler des années ‘lumières sombres’.

    Amusez-vous bien encore en continuant de tromper les I M B E C I L E S viguple I D I O T S. Makouas ou Nibos aigris à l’infini, ou traitres aux relents de Judas partout aileurs, nous vous connaissons parfaitement, vous serez D E C A P I T E S un de ces jours. Jouez toujours avec le feu, la comédie cynique et criminelle n’a que T R O P duré et va B I E N bientot prendre F I N.

    D E G U E U L A S S E S fous joyeux de Malheur sans état d’âme aucun ni la moindre vergogne dans leur P I T O Y A B L E fort interieur de fourbes et simples petits menteurs insignifiants, maintenant plus que jamais disqualiés quoique leurs tentatives de gesticulations et soubresauts au bal-masqué, ici et là. Morons !

    Pauvre Con-go Zoba. De quoi vomir…

    M A W A !

  21. Hypocrites 'Plagiatiques' Impostas de Négros - Moutons Asepso dit :

    *(disqualifiés)

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