Arrestation de Me Malonga et Me HOMBESSA: Selon Me Guy Roger Kinga: « Le dossier d’instruction est vide »!

Avocat au barreau de Brazzaville, il s’exprime sur l’arrestation des deux de ses confrères à Brazzaville, pour atteinte à la sureté de l’Etat

Vous avocat au barreau de Brazzaville. Vous confirmez qu’un collectif s’est constitué pour la défense d’intérêts des deux avocats interpellés pour « atteinte à la sureté de l’Etat?
Nous sommes effectivement un collectif de huit avocats, constitués pour défendre les intérêts de nos deux confrères, maitres Hervé Ambroise Malonga Gabriel Hombessa, arrêtés par la police.

Dans quelles conditions vos collègues ont-ils été arrêtés?
Ils ont été pris au moment où ils voulaient organiser un point de presse sur les obstacles rencontrés dans l’exercice de leur fonction. Nous n’allons pas rentrer dans le secret de l’instruction, mais, on peut dire à ce stade qu’ils ont été arrêtés dans un domicile. Dire qu’ils ont été pris comme de vulgaires malfrats, ça ce sera le débat de l’instruction et nous ne pouvons pas en dire plus. La version du gouvernement n’engage que le gouvernement, parce que personne n’ignore que la contrepartie des prestations de l’avocat ce sont les honoraires; et Me Malonga qui s’est constitué, avait droit de percevoir des honoraires et il ne peut donc pas être traité d’escroc. C’est l’exercice normal de sa profession qui lui permet de percevoir de l’argent de ses clients. Nous avons depuis la constitution du collectif, commencé à rentrer en contact avec nos confrères et nous sommes sereins. Notre attitude n’est pas du mutisme, mais nous préférons que l’instruction se poursuive, que la loi s’applique tant au niveau de la procédure qu’au niveau du fond.

Dans quelles conditions sont-ils actuellement détenus?
Ils sont à la maison d’arrêt (De Brazzaville Ndlr.) et ils ont le moral, et c’est ce que nous avons admiré en eux! C’est mieux (Les conditions de détention Ndlr.) à la maison d’arrêt qu’aux geôles de la police.) A la fin de la deuxième comparution en instruction, nous avons formulé la demande de mise en liberté provisoire pour le compte de nos deux confrères.

Pour revenir à l’objet de leur arrestation, le ministre de la justice a estimé que les deux avocats ne pouvaient pas ignorer l’interdiction, de pénétrer dans une zone militaire, ni les conséquences encourues. Qu’est que vous répondez à cela?
Là encore, cela relève que l’instruction et nous n’allons pas préjuger des débats ou des preuves qui seront apportées au niveau de l’instruction, parce que cela relève du fond. Je ne peux pas m’étaler pour dire s’ils savaient ou ne savaient pas. Cela pourrait aussitôt déterminer un élément de l’infraction qu’on appelle l’élément intentionnel de l’acte, donc je ne peux pas en dire plus.

Le dossier d’accusation est-il consistant et dans quelle ambiance se déroule l’instruction?
Le dossier est totalement vide ! L’instruction se passe normalement et les magistrats instructeurs sont à la hauteur de leur tâche. Ils nous laissent poser des questions aux détenus. Jusqu’alors, nous avons confiance à ce qui se fait au niveau de l’instruction.

Les avocats relevant du barreau de Brazzaville sont en grève depuis le 11 avril 2012, est-ce que vous conditionnez la reprise du travail, par exemple, par la libération de vos confrères?
C’est une décision de l’assemblée générale du barreau de Brazzaville. En réalité, ce n’est qu’en assemblée générale qu’on décidera de la poursuite ou non de cette grève. Donc, il arrivera un moment où les avocats seront encore appelés en assemblée générale. Pour les conditions posées, il faut savoir d’abord savoir que c’est un sentiment de mécontentement par rapport aux conditions dans lesquelles les collègues ont été pris. Nous ne pouvons pas accepter ces restrictions dans l’exercice de notre métier. Nos collègues doivent être libérés avant que nous ne reprenions le travail. Nous avons formulé une demande de mise en liberté provisoire. Le juge avait cinq jours à partir du 13 avril pour donner une suite à cette demande.

Qu’en est-il des dossiers en cours et notamment du sort des justiciables qui attendent le dénouement de leurs affaires au parquet de Brazzaville?
S’agissant des dossiers en cours, il faut rappeler aux congolais que l’intervention de l’avocat dans un procès est un gage pour l’administration d’une bonne justice. Les avocats n’ont pas suspendu leurs activités par simple farce, mais pour lutter contre les restrictions non prévues par la loi. Nous continuerons à lutter pour qu’il y ait assez de liberté pour les avocats. Et si tout le monde comprenait ça, les dossiers en cours nous viendrons les retrouver et nous ferons notre travail comme il se doit.

Par Ngouela Ngoussou
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