Après PRO-BRAZZA, voici l’alliance Ville de Brazzaville et SATAREM , par Jean Claude Beri

« L’insalubrité à Brazzaville est une grosse épine qui cause tant de dégâts qu’il n’est plus permis de tolérer que son traitement puisse souffrir d’une quelconque légèreté coupable. » JCB

L’épineux problème d’assainissement, traitement et revalorisation des déchets dans la ville de Brazzaville aurait trouvé une solution selon la Mairie de Brazzaville faisant suite à son compte rendu de sa douzième session ordinaire du conseil municipal de la ville tenue ce 31 Mai 2012.

La mairie de Brazzaville excelle dans l’art de l’opacité des contrats nébuleux

La société SATAREM, une entreprise française intervenant dans la valorisation des déchets solides et qui a été créée en 1992, aurait été choisie suite à un appel d’offre dont les contours sont restés jusqu’à présent plus obscurs que douteux. Loin de nous ici l’idée de préjuger de la bonne foi de cette nouvelle entreprise qui se lancerait tambours battant dans la résolution du calvaire des déchets dans la ville de Brazzaville. Ni encore moins de mettre en doute « sa bonne expérience dans le secteur de la collecte des ordures ménagères. » Satarem a cessé toute activité en France à la suite de sa radiation au Registre de Commerce des Sociétés (RCS) de Paris le 18-11-2010. La liquidation judiciaire de cette société a été prononcée pour « insuffisance d’actif » (1)

Comment une société liquidée judiciairement peut-elle remporter un appel d’offre au Congo ? Comment le Conseil Municipal de Brazzaville et Hugues Ngouélondélé peuvent-ils confier la gestion des ordures à une société française dont l’ensemble des activités ont été judiciairement liquidées. A tous Congolais de se faire une idée sur la capacité de Hugues Ngouélondélé de conduire les affaires de la ville de Brazzaville.

A n’en point douter la caution bancaire produite par cette société à Brazzaville mérite des égards. Nous osons croire qu’il s’agit d’un chèque en bois. N’étant pas solvable, SATAREM va profiter de l’avance de l’État Congolais pour s’équiper en Chine ou en Turquie.  Sans la protection du système clanique , Hugues Ngouélondélé aurait été ,  sans doute,  déjà emporté par le scandale des ordures.

Ce qui frappe c’est aussi  la manière de  l’apparition de cette entreprise dans le paysage économique qui interpelle plus d’un congolais notamment sur  l’acquisition de ce marché juteux de plusieurs milliards de Fr CFA par mois. D’aucun prédit déjà un nouvel épisode d’escroquerie et de magouille dont la mairie de Brazzaville s’illustre bien sur pas mal de dossier : Le Chantier de la construction des marchés de Brazzaville, la collecte de taxes journalières, l’entretien de l’espace urbain des marchés… Bref toutes ces transactions mafieuses qui polluent tant le dossier d’assainissement, collecte  et traitement des déchets depuis une dizaine d’année. Les autorités municipales n’ont pas communiqué aux citadins de Brazzaville le cahier des charges qui est exigé à cette société Satarem et le montant que la ville doit payer à cette dernière  pour l’ensemble des prestations demandées. La transparence des fonds publics n’est pas une vertu pour l’équipe municipale dirigée par Hugues Ngouélondélé. Depuis une dizaine d’années, nous ne cessons de dénoncer l’opacité et la gestion scabreuse  ou l’art de « tailler dans l’os » les fonds publics par l’équipe municipale en place qui bénéficie du soutien du gouvernement à travers des relations politiques incestueuses.

Les informations qui nous parviennent soulèvent déjà pas mal d’interrogation sur la fiabilité de la nouvelle société en charge du dossier « Traitement de déchets ». Elle serait déjà en conflit d’intérêt avec la ville d’Abidjan, la première ville africaine à avoir soumissionnée SATAREM dans le projet « dite de collecte de déchets ». Ce qui en ressort n’est pas très réconfortant pour la suite. Certains observateurs affirment que « Satarem  ne fait pas de collecte d’ordures. C’est un cabinet d’ingénierie avec une branche dans la valorisation des déchets ménagers c’est-à-dire leur transformation en énergie renouvelable. Elle ne ramasse pas d’ordures et ne serait spécialisée que dans la transformation des déchets » (2)

Connaissant le roman rocambolesque  entre la ville de Brazzaville et Pro-Brazza sur les malversations ayant occasionné la situation catastrophique non seulement en termes d’images, de probité morale et surtout de l’insatisfaction en terme du service rendu auprès des congolais, il serait prudent que les gestionnaires de la ville de Brazzaville qui ont accordé ce marché à SATEREM s’imprègne du dossier ivoirien et redouble de vigilance pour éviter que cette scabreuse affaire baptisée : AFFAIRE « Satarem-Greensol » : OULOTO ET BICTOGO PRIS « LES MAINS DANS LE SAC », ne se répercute à Brazzaville.

La mairie de Brazzaville et la Satarem pour quel contrat d’objectifs ?

Pour l’heure, nous ne pouvons mettre, par anticipation, en doute le savoir faire de la société SATAREM qui n’a que moins d’un mois d’exercice sur ce dossier congolais. C’est pourquoi notre sagesse nous oblige au respect et à l’observation sur le terrain de la conduite qu’affichera l’alliance SATAREM et la ville de Brazzaville.

Pas besoin de le rappeler que  l’insalubrité à Brazzaville est une grosse épine qui cause tant de dégâts qu’il n’est plus permis de tolérer que son traitement puisse souffrir d’une quelconque légèreté coupable. Le nombre de morts causé par l’absence  d’hygiène et de traitement de ces déchets est là pour nous imposer une rigueur exemplaire. Il appartient à chacun de nous de veiller à ce que nos responsables aient une attitude responsable dans leur choix. La moindre erreur de jugement ni encore moins de concussion dans ce genre de dossier entraine souvent des dégâts irréversibles.

Nous exigeons donc une transparence et une concrétisation efficace sur le terrain de l’alliance ville de Brazzaville et SATAREM pour offrir aux congolais une vie saine au quotidien. Ensemble nous pouvons combattre la mal gouvernance, l’affairisme et l’inexemplarité qui sont érigés en principe de gouvernance.

La résiliation de plein droit du contrat Ville de Brazzaville – Satarem

On était habitué aux affaires de terrains urbains vendus à plusieurs personnes. Hugues Ngouélondélé et le conseil municipal viennent de faire la preuve d’une légèreté épouvantable en signant un contrat avec une société qui n’a aucune personnalité juridique. L’adjudication de ce marché de la gestion des ordures à Satarem n’obéit à aucune règle d’octroi des marchés publics au Congo. Et cela au terme d’une procédure d’appel d’offre qui a allègrement mêlé délit d’initié et clientélisme.

La stratégie de Hugues Ngouélondélé qui a consisté à cacher l’identité des vrais propriétaires de l’entreprise aux autres membres du Conseil Municipal de Brazzaville ressemble beaucoup plus à un acte de grand banditisme qu’à la transparence chantée par le gouvernement de Denis Sassou Nguesso. Et puis, comment une société radiée en France peut-elle subitement devenir la meilleure au Congo ?

La décision de concéder à Satarem la gestion des ordures a été adoptée le 31 mai 2012 par le conseil municipal et département de la ville, à l’issue de sa douzième session ordinaire.

Le préfet de Brazzaville doit exercer un contrôle de légalité. Le ou les responsables de Satarem ont trompé la Ville de Brazzaville sur le fait que cette société était judiciairement liquidée.

Hugues Ngouélondélé doit de plein droit résilier ce contrat car Satarem est une société qui a été liquidée le 18-11-2010 et Satarem ne pourra percevoir d’indemnisation.

Jean-Claude BERI, [email protected]

(1) –SATAREM(RCS Paris B 388 837 510) . Entreprise radiée en FRANCE

Renseignements juridiques

Activité

Ingénierie, études techniques
7112B

Catégorie

Ingénierie

Siège social

8 Rue des Immeubles Industriels
75011 PARIS

Forme juridique

SA à conseil d’administration

SIRET

38883751000030

RCS

Paris B 388 837 510

Capital social

50.000,00 EURO

Immatriculation

12-10-1992

Radiation

18-11-2010

Nationalité

France

Décision de justice (3)

Depuis le 18-11-2010

Clôture pour insuffisance d’actif

Représentant des créanciers:

SELAFA MJA en la personne de Me Valérie LELOUP-THOMAS

Liquidateur:

SELAFA MJA en la personne de Me Valérie LELOUP-THOMAS

Depuis le 06-01-2006

Liquidation judiciaire

Depuis le 01-12-2005

Redressement judiciaire

Représentant des créanciers:

SELAFA MJA en la personne de Me Valérie LELOUP-THOMAS

Liquidateur:

SELAFA MJA en la personne de Me Valérie LELOUP-THOMAS

Dirigeants (4)

PCA

M. Jerome FRILER

DG

M. Jerome FRILER

Administrateur

Mme Sandrine FRILER

Administrateur

M. Lucien FRYDLENDER

(2) – AFFAIRE « Satarem-Greensol » : OULOTO ET BICTOGO PRIS « LES MAINS DANS LE SAC », UN DOCUMENT A LIRE ABSOLUMENT ! : ASSAlE Tiémoko : Source : L’Eléphant Déchaîné

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