Allocution de Benjamin Toungamani, suite à la visite en France du dictateur congolais Sassou Nguesso

Chers compatriotes,

En visite  privée et prochainement sur l’invitation du Président Sarkozy, Monsieur SASSOU est en séjour en république française.

C’est là  une  occasion pour faire quelques rappels sur un dirigeant politique, décrié par sa population à  qui les autorités françaises  semblent apporter une caution morale.

M. Sassou  est un dictateur, venu au pouvoir grâce à un coup d’état sanglant.

Après avoir organisé et participé à plusieurs guerres civiles pendant lesquelles il a massacré sa propre population,  avec l’aide de plusieurs armées étrangères, il s’est   maintenu  au  pouvoir par des élections frauduleuses dont la dernière  date de 2009.

Ce scrutin a vu  le peuple congolais s’abstenir à près de 90%. Les seuls observateurs de la communauté internationale avaient été messieurs  Jacques Toubon et  Patrick Gaubert tous les deux Français, députés européens et proches amis de Sassou Nguesso.                   .

La communauté internationale qui n’avait pas explicitement reconnu cette élection, avait pris note par défaut.

Pourrait-on parler d’élections transparentes au Congo lorsque le corps électoral n’a jamais été maitrisé et le découpage  électoral n’obéit à aucune logique, où le nombre de circonscriptions sont établis à sensibilité.

Chers compatriotes,

Les années 90, ont vu fleurir en Afrique noire des conférences nationales souveraines. C’était le printemps de ces pays, bien avant celui de nos frères arabes. Il s’en est suivi malheureusement une période de reprise en main par des  élections- alibi.

En effet dans plusieurs pays, des  démocratures  ont vu le jour  par des coups d’état et autres élections  truquées.

Les potentats au pouvoir et leurs commanditaires  extérieurs avaient là un alibi pour piller  leur peuple  en toute impunité, ils avaient été élus, donc ils avaient la permission de tuer et de voler, tous les droits sur leur population, les richesses du sol et du sous sol, leur appartenaient et la vie des citoyens aussi.

La démocratie n’est pas que le vote aussi transparent  soit- il, Ce qui n’est pas le cas du Congo.(Hitler a bien été élu par un vote démocratique).

La démocratie est l’existence des contre- pouvoirs, et des mécanismes  politiques  du contrôle  social, économique et financier. Ce n’est pas le cas du Congo.

Quelle est la réalité aujourd’hui  au Congo  avec  Sassou Nguesso?

Quelques chiffres çà et là nous donnent l’étendue du drame qui se joue à ciel ouvert avec la complicité  affirmée d’une partie de la communauté internationale. (La réduction de  la dette par le FMI  sur de faux rapports en est une bonne illustration).

EN 2010, les recettes pétrolières ont été d’environ 1800 milliards de CFA (environ 3 milliards d’euros) pour une population de moins de 3 millions d’habitants.

Malgré cela, le Congo est  un enfer  pour sa jeunesse (Il y manque à peu près tout, eau, nourriture, médicaments, vaccins, éducation, crédit, emploi, etc.).

L’enfer, justement parlons- en, en m’adressant particulièrement au peuple français et à ses dirigeants.

Le débat sur l’immigration est une redondance en France, particulièrement lors des présidentielles.

Quelle est la principale cause de l’immigration ?

Les dirigeants français savent bien que la jeunesse africaine n’a pas vocation à venir coûte que coûte en France.

L’institutionnalisation de la misère et des guerres par les dictateurs que la France soutient, font fuir la jeunesse africaine de son continent.

Sassou Nguesso qui sera reçu à l’Elysée est  bien responsable en grande partie de l’immigration congolaise.

Le peuple français sait que Sassou Nguesso est un dictateur sanguinaire qui pille son peuple.

L’affaire des disparus du Beach et  la rocambolesque libération du chef de la police François Ndenguet à 3h00 du matin,  l’affaire des Biens mal acquis, l’affaire Umberto BRADA qui court  encore après avoir ruiné les congolais déjà pauvres avec la complicité du gouvernement congolais ,le prouvent à suffisance.

 

Chers compatriotes,

L’Afrique ne sera respectée dans le monde que lorsqu’elle assurera un avenir pour ses futures générations.

Notre continent bat d’étranges records. Le continent où les présidents sont les plus vieux. Celui qui comptabilise le plus grand nombre de coup d’état. Celui  où les présidents sont les plus riches, avec eux, leurs fils qui les remplacent au pouvoir.  La longévité  des présidents  au pouvoir est la plus importante au monde.

L’Afrique et le Congo ne pourront décoller que lorsque leurs immenses richesses seront mises au service du développement économique.

Pour cela le Congo doit avoir un projet. Le projet national de reconstruction qui devra intégrer tous les  paramètres panafricains.

Je profite donc de la présence de Sassou Nguesso sur le sol français pour lancer un appel au peuple français.

Il  n’y a pas de petite et de grande dictature selon les intérêts économiques. Sassou Nguesso est un dictateur qui tue, pille et viole son peuple, il doit être considéré comme tel au même titre que ceux pour lesquels la France a facilité la chute.

A la diaspora  congolaise, je réitère la proposition qui prend le nom d’EXODUS et qui consiste à rassembler toutes les énergies politiques, intellectuelles, technologiques et humaines afin que se fasse le retour au pays.

Un retour en rangs serrés, organisé autour d’une contribution à l’élaboration du projet national de reconstruction. Mais pour cela, il faut que la gouvernance change

A tous les démocrates du monde entier, toutes les   aides  multiformes seront positivement pris en compte par les congolais.

 

Je vous remercie

 

Toungamani Benjamin
Président
Plateforme Congolaise contre la corruption et l’impunité
PCCI


Ce contenu a été publié dans Actualités du Monde, Les articles. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire