ALAIN AKOUALA ATIPO, le Ministre des démentis reprend du service. Par Jean-Claude BERI

 alain akouala

 « La sagesse voudrait qu’avant de se lancer dans une diatribe indécente et accusatrice en voulant retirer la brindille  dans l’œil du voisin qu’il serait préférable au préalable de s’occuper de la grosse paille qui obstrue sa propre vision. « 

Il est évident que c’était prévisible que l’un des ‘chiens de chasse’ de monsieur SASSOU sorte de ses gongs  pour distiller son habituel venin de prédateur inconstant.  Mais lorsqu’on réagit à une démarche comme celle mener par nos compatriotes au palais Bourdon, il serait souhaitable de s’assurer que le reproche formulé à un Parti politique d’une grande expérience n’est pas prématuré au regard de ce qui se passe au sein de son Parti, le PCT.  Ou encore s’assurer  qu’on est irréprochable soi-même en terme de probité morale et politique pour s’ériger en donneur  de leçons de gouvernance au Parti Socialiste Français ? Voici la déclaration d’un ministre en quête de considération AKOUALA ATIPO : « Le parti socialiste français dont un représentant s’est retrouvé au Palais Bourbon avec nos compatriotes dont je salue l’initiative, est un parti qui d’un point de vue conceptuel, n’existe plus. Il n’est plus qu’une machine de pouvoir. Il n’y a plus de courant, que des écuries et des clientèles. Il a gagné les élections présidentielles en faisant des promesses dont son Gouvernement a du mal à tenir. Depuis la disparition de François Mitterrand son fondateur qui le dominait, on a le sentiment que ce parti a du mal à travers son Gouvernement, à être à la hauteur de sa tâche historique… Avec un taux de croissance en dessous de 1%! Le déficit sera de +3,7% du PIB en 2013, +3,9% en 2014. En conséquence le point 9 des 60 engagements de son candidat ne sera pas respecté. Face à la dureté de la crise, ce grand pays ami semble dans l’impasse. Si l’on considère les taux d’abstention successifs aux élections en France, l’apparition des Mélenchon, Marine Le Pen et autres votes protestataires et extrémistes, dont les principaux acteurs estiment que les opinions politiques de leurs électeurs ne sont pas représentées au Palais Bourbon justement! Cette « vieille » démocratie française mérite également ses états généraux…. »

Nous avons là l’expression d’une arrogance qui a atteint son paroxysme dégradant d’un membre du gouvernement de Sassou. Les frasques publiques  de ce Ministre font légion dans la société congolaise ou  l’indécence et l’immoralité se côtoient au plus haut point.  Son bilan au sein de ce gouvernement se résumant en une multitude d’accusation. Si l’on se réfère à ses nombreuses victimes supposées qui auraient subies ses agressions à répétition, c’est en prison que ce Ministre serait aujourd’hui. Le signe d’une intolérance, l’irrespect et l’irresponsabilité frisant l’excès de zèle d’un ministre qui a du mal à cacher  une agitation incontrôlée, une peur qu’il aurait du mal à contrôler.

Pour ceux qui ont suivi le débat, en conviendrait avec moi que le représentant du Parti socialiste, Bruno le roux,  est venu apporter son expérience dans le combat noble et humain des peuples en lutte pour la libération, le recouvrement de leurs droits de jouir  d’une liberté totale dans un pays réellement démocratique. A aucun moment il n’a fait référence du bilan désastreux du gouvernement SASSOU. Il se trouve que  d’un point de vue conceptuel de forme  qu’il serait logique que Monsieur AKOUALA réagisse sur  le concept de gouvernance démocratique.

Or notre tourbillon de ministre s’est lancé dans une démonstration osée et surtout mal maîtrisée des supposées difficultés rencontrées par le Président Hollande dans la concrétisation de ses 60 engagements de candidat. Comment peut-on porter un jugement aussi sévère sur un gouvernement à 10 mois de gouvernance lorsque son propre gouvernement en 16 ans a plongé le Congo dans l’hécatombe économique accumulant les déficits d’année en année? Monsieur AKOUALA a-t-il agit en tant que ministre, membre du PCT ou en tant que simple individu ?  Si nous osons croire que ce serait les deux premières hypothèses qui seraient retenues, ce ministre  fait preuve de la manifestation d’une crise d’amnésie incurable.  

Peut-on réellement prendre au sérieux un ministre qui déclarait il y a peu de temps  je cite « les grandes dictatures démocratiques, quand le pouvoir change de main, des gens comme moi ne seront jamais inquiétés, nous n’avons jamais du sang sur les mains, nous passons notre temps à dire des contrevérités au peuple, à chanter les louanges de nos chefs » C’est ce travail de désinformation apprise à l’école soviétique que ce ministre, dont la plus part de ses collègues parlent de lui avec une certaine désinvolture non dissimulée, s’attèle en s’y mêlant les pinceaux. La sagesse voudrait qu’avant de se lancer dans une diatribe indécente et accusatrice en voulant retirer la brindille  dans l’œil du voisin qu’il serait préférable au préalable de s’occuper de la grosse paille qui obstrue sa propre vision.

Le bilan du PCT est-il éloquent pour s’auto réjouir  devant le Parti socialiste ? 

En 2010 au moment où le Congo accédait à l’initiative PPTE, il connaissait un taux de croissance du PIB réel de 8.8 %. En 2011, il est descendu à 5.3% et, les prévisions pour 2012 et 2013 tablent sur un taux de croissance du PIB réel de 5.7% en 2012 et 4.7% en 2013. S’agissant de l’inflation l’indice des prix à la consommation (IPC) était de 5% en 2010, de 2.5% en 2011. Pour 2012, on prévoit une inflation de l’ordre de 4.9% contre 3.1% en 2013. Or, d’après le rapport « Doping Business » 2013, le Congo est classé 183ème sur 185 pays dans la facilité à faire des affaires. Selon Albert Zouak, directeur sectoriel macro-économie et gouvernance de la Banque mondiale pour l’Afrique centrale, « le Congo reste un pays où la pauvreté  est plus parlante ». Ce sont les chiffres officiels démontrant l’Etat de délabrement de l’économie congolaise. (1)

« Depuis le retour par la force au pouvoir le PCT devient l’ombre de lui-même, un parti sans valeur, ni idéologie. Ayant scellé son alliance avec le diable, le PCT peine à retrouver  son audience auprès d’un peuple qu’il a massacré de ses propres mains. Sous ses 44 ans d’existence, le PCT ne peut présenter un bilan élogieux malgré les années fastes du moment. Le PCT fait souffrir les congolais  dans leurs vies quotidiennes. Sa politique accentue  le chômage en creusant de plus en plus les inégalités. La hausse des prix des denrées alimentaires et autres produits de premières nécessités  ampute le maigre pouvoir d’achat des congolais. L’insécurité est palpable ainsi les recrudescences des vols à mains armées et autres actes de vandalismes.

La jeunesse congolaise, hors  militants et membres du PCT, se désespère d’être maintenue en lisière de la société. Une jeunesse qui subit un impôt in-équitablement réparti selon les capacités de chacun. Ce qui a construit une société ou le règne des privilèges et des passes droits est réservé à une catégorie d’individus ou le mérite est totalement méconnu.  Une jeunesse qui subit de plein fouet la discrimination sociale dans les écoles en excluant d’accorder à chaque enfant la même attention. Une jeunesse dont l’accès aux soins est disparate et très inégalitaire.  Une jeunesse qui ne peut espérer pouvoir vivre de son travail. Enfin, une jeunesse qui vit perpétuellement en sursaut en ayant cette épée de Damoclès sur la tête  que la paix et la sécurité  seraient  conditionnées par le maintien  au pouvoir du PCT et de son chef SASSOU. Voilà ce que le PCT offre comme  avenir à cette jeunesse depuis 44 ans. Où est l’espérance d’un quelconque transfert de flambeau entre les générations ? Il est clair, que le  PCT par sa politique dévastatrice place la République en porte à faux devant les congolais, par des agissements qui poussent à  penser que la République doit être  méprisée dans ses valeurs comme dans le fonctionnement de ses institutions démocratiques. En cautionnant ce discours  l’emporte-pièce ce Ministre, qui ne mérite pas de l’être, non seulement s’humilie mais tente  de rejeter l’opprobre sur un peuple qui n’a rien demandé. Les mauvais chiffres du chômage  sont là pour témoigner que depuis 44 ans que le PCT  ne s’est pas seulement trompé de prévision: il se trompe de politique économique et sociale. D’année après année, le bilan du chômage s’alourdit faisant du PCT un parti du chômage. Pourtant face à cette réalité dramatique et traumatisante nous constatons encore qu’aujourd’hui que ce Parti ne fait qu’agiter des slogans vides et déclarations culpabilisantes pour les chômeurs congolais qui attendent autres choses.

Dès qu’on lui fait le reproche sur ses actes anti-démocratique, les aboyeurs du pouvoir, en l’occurrence ALAIN AKOUALA, se mettent en branle pour distiller le venin propagandiste à la sauce soviétique. Le PCT a toujours eu peur de la démocratie, du combat des idées, de l’effort consentis pour gagner son pain, tout de la conception moderne et républicaine d’une nation démocratique » (2) C’est certainement ce fait qui accroit l’inquiétude du pouvoir à l’idée de s’asseoir avec l’opposition pour parler des états généraux de la nation.

Ne serait-il pas la crainte de voir se profiler à l’horizon la déchéance de son mentor Sassou Nguesso  qui le pousserait à se lancer dans une bataille médiatique perdue d’avance ? Cette même France dont il s’évertue de vouloir traîner dans les eaux boueuses ne l’a-t-elle pas adoubée hier ? Elle se serait  transformée curieusement en une adversaire dès lors qu’elle devient un peu plus regardante dans la direction de leur gestion chaotique et clanique du pouvoir ?

Toujours est-il que les propos de ce Ministre sans valeur, le symbole même de la dérision au sommet de d’Etat, le Ministre des démentis, le bouffon du roi  n’affectent personne. « La penséevéritable et authentique est semblable à une graine ; elle est semée dans la terrefertile du cerveau. Pour qu’il y aitgermination, il faut une culture, des engraisintellectuels et l’irrigation par la morale. » Driss Chraïbi . Il se trouve que ce ministre brille par une immoralité qui laisse à désirer. Ses élucubrations sont loin de modifier le cours de l’histoire qui s’écrit dès à présent. Surtout pas le PS, ni encore moins nos compatriotes qui se sont mobilisés dans le combat pour la restauration de la démocratie et la constitution de 1991.

C’est aux congolais d’en décider de ce que sera fait demain.  Vous avez le destin de votre avenir dans vos mains maintenant. Qu’on ne s’y trompe pas l’échec actuel de notre démocratie, la faiblesse grave de notre économie n’est pas imputable aux congolais, c’est l’échec, d’un parti, d’un clan, d’un gouvernement, d’une politique hasardeuse et semée d’antivaleurs symbolisé par le PCT depuis 44 ans.

Jean-Claude BERI : [email protected]

(1) www.LibreAfrique.org : Congo Brazzaville : quel bilan socioéconomique après l’accession du pays à l’initiative pays pauvres très endettés ?

(2) : http://www.dac-presse.com/actualites/a-la-une/politique/719–le-pct-symbole-dun-echec.html 

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