Air France à Pointe Noire : du plomb dans l’aile de la coopération entre Sassou-NGuesso et ses alliés français

Depuis des décennies les « Protecteurs gaulois» de l’autocrate congolais, Denis Sassou Nguesso, nous serinent que lui seul peut assurer la paix et la sécurité dans notre pays et la stabilité dans la sous-région ; et forcément, depuis les journées sanglantes de mars 1977, ils ont toujours eu le dernier mot. Sous Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande et jusqu’à Macron, c’est pratiquement la même rengaine que l’on nous sert ! Denis Sassou Nguesso, contre vents et marées, ruines après ruines et faillites après faillites, est toujours là, paon décrépi, à faire sa roue sur tous les tapis rouges qui lui sont permis de fouler ! Avec souvent au bout, des accolades indignes pour un Peuple congolais meurtri…

Alors l’incident qui s’est produit dans la soirée du 11 avril 2020, au stationnement de l’Aéroport International Agostinho Neto de Pointe Noire sur l’Airbus A330 F-GZCK d’Air France, n’est pas anodin et vient contredire la rhétorique diplomatique  dans l’éloge de Denis Sassou Nguesso  ;  les derniers soutiens, dont le tyran de l’Alima bénéficie encore, devraient en être très sérieusement remis en question : deux balles ont perforé la carcasse de l’avion français et en sont ressorties ; soit un total de 4 trous dans la carlingue… Certes l’attentat ou l’accident aurait pu être commis au lance-roquette, ce qui n’aurait pas été impossible tant ce pays regorge d’armes, de munitions et d’irresponsables pour s’en servir, plutôt que de réserves alimentaires, d’eau potable ou de médicaments !

La bonne volonté de la compagnie française a été mal récompensée, en plein confinement international, d’avoir organisé ce dernier vol. Des Franco-Congolais de la famille du dictateur seraient au nombre des voyageurs privilégiés à pouvoir s’offrir ce vol !  La peur panique de rester dans un pays démuni de toute capacité de soins d’urgence, sauf peut-être et sûrement à l’hôpital privé et personnel du dictateur dans sa bonne ville d’Oyo, bien entouré par sa garde présidentielle comme pouvait l’être Hitler dans son nid d’aigle de Berchtesgaden…

SOURCE AFP

Air France, dans un communiqué transmis à l’AFP, a indiqué que dans la soirée de samedi 11 avril, «un Airbus A330 de la compagnie a été endommagé suite à un incident sur le tarmac de l’aéroport de Pointe Noire …. L’appareil était à l’arrêt à son point de stationnement lors de l’incident, sans équipage ni passagers à son bord», a précisé la compagnie.

L’appareil «était placé sous la surveillance de la Gendarmerie du Transport Aérien et d’un prestataire de sûreté d’Air France», selon la compagnie aérienne, qui dit avoir déposé plainte pour les dommages causés à l’avion.

«Une enquête a été ouverte par les autorités locales», a ajouté Air France.

L’appareil «devait effectuer un vol de rapatriement entre Pointe-Noire, Bangui et Paris-Charles de Gaulle (AF 4145) dimanche (…). Le vol dont le départ était initialement prévu à 10H00 (heure locale) est reporté de 24 heures afin de permettre d’acheminer un appareil de remplacement (Boeing 777-200) et un équipage depuis Paris-Charles de Gaulle», a expliqué la compagnie. «Les clients ont été avertis et pris en charge sur place et seront tenus informés. Air France regrette les désagréments liés à cette situation et rappelle que la sécurité de ses clients et de ses équipages est sa priorité absolue».

Selon l’AFP, à Brazzaville, le ministron congolais des Affaires étrangères Jean-Claude Gackosso a transmis «ses profonds regrets» à son homologue français Jean-Yves Le Drian après ce «grave incident». «Le ministre voulait me présenter les excuses et les regrets du gouvernement que j’ai acceptés volontiers», a déclaré l’ambassadeur, François Barateau.

«Apparemment» l’incident est «lié à une altercation et à un désaccord entre un agent de la DGST (Direction générale de la sécurité du territoire) et son chef. L’agent qui a tiré était sous l’emprise de l’alcool. C’était un tir à la Kalash en l’air qui a touché l’avion», a indiqué une source proche du dossier sous couvert de l’anonymat.

Encore une fois, les diplomates français et ceux de Sassou-NGuesso tentent l’impossible : minimiser un incident d’une gravité extrême qui remet en question la sécurité des aéronefs civils dans un pays qui détient, en Afrique, le record de l’insécurité de l’aviation civile liée au terrorisme (attentats et détournements). De mars 1984 au 19 septembre 1989, quatre faits majeurs se sont produits au départ de Brazzaville (sans qu’aucune complicité ou responsabilité locales n’aient jamais été révélées).

10 mars 1984 : un avion d’UTA, le DC-8 F-BOLL opérait un vol de Brazzaville à Paris avec une escale à N’Djamena durant laquelle une bombe explosa dans la soute à bagages. Bilan : vingt-cinq blessés (l’un d’eux,  un membre de l’équipage, mourra quelques mois plus tard). Aucune complicité ne fut découverte à Brazzaville.

05 février 1987 : Michel Baroin quittait Brazzaville dans un Jet privé avec avoir négocié un important permis forestier dans le Nord Congo. L’avion s’est écrasé sur le mont Cameroun dans des conditions qui n’ont jamais réellement été élucidées. Bilan : 7 victimes  avec l’équipage. Aucune cause ne fut découverte à Brazzaville.

24 juillet 1987 : détournement DC 10 d’Air Afrique vol RK55 au départ de Brazzaville pour Paris après Bangui et Rome. Au départ de Rome, le DC-10 et ses 163 passagers sont détournés vers Genève par un Libanais, Hussein Hariri, membre du Hezbollah. Le détournement a été mis en échec par les passagers et l’équipage. Bilan : un mort, un jeune français de 23 ans (Xavier Beaulieu) qui travaillait dans une société du Port de Pointe Noire. Bien qu’Hariri ait séjourné plusieurs semaines dans cette dernière aucune complicité n’a été établie. Ni à Pointe-Noire, ni à Brazzaville. Mais  a-t-on jamais cherché ?

19 septembre 1989 : attentat du DC 10 d’UTA, vol UT 772 (qualifié « accident » par Denis Sassou Nguesso, insulte aux victimes admise par les diplomates français qui se succèdent à Brazzaville). L’explosion s’est produite en plein vol au dessus du Ténéré après une escale à Ndjamena. Une bombe était placée dans la soute à bagages avant. Il n’y a eu aucun survivant. Quarante huit congolais étaient au nombre des victimes. La Fondation Kadhafi a accordé un dédommagement de 1 million de dollars pour chacune des familles des 170 victimes. Par décision du 15 janvier 2008, un juge fédéral américain a condamné le Gouvernement libyen et six de ses hauts responsables à payer environ 6 milliards de dollars de dommages et intérêts, aux quatre victimes américaines de l’attentat (pas l’accident) commis le 19 septembre 1989 contre le DC 10 de la compagnie aérienne française UTA.

Bilan : 170 passagers et les 15 membres d’équipages. Là encore, malgré toutes les preuves, pas des rumeurs, sur les informations dont auraient pu bénéficier certaines personnalités congolaises pour ne pas prendre ce vol, aucune complicité locale n’a été révélée par l’enquête. Encore une fois, a-t-on jamais cherché ?

Cerise sur le gâteau, le Juge Jean-Louis Bruguière, qui en avait la charge, a rejoint ces derniers temps la Fondation Brazzaville de Jean-Yves Ollivier. Il est membre du Conseil consultatif et du Comité de pilotage… 

Plus récemment, le19 juin 2010, un appareil d’Aéro-Service Brazzaville, un CASA C-212 Aviocar (immatriculé TN-AFA) s’est écrasé près de Djoum , au Cameroun , tuant les deux membres d’équipage à bord et les neuf passagers dont six Australiens, la totalité du conseil d’administration de la société minière australienne Sundance.

Autant d’attentats prouvés et d’accidents suspects qu’Air France garde précieusement en mémoire, de peur qu’ils se reproduisent ; les mêmes irresponsables sont toujours aux commandes au Congo. Alors dès que  le siège de la compagnie française a été informé de « l’incident », un Boeing 777 de remplacement quittait Paris, avec à son bord ingénieurs et mécaniciens, pour atterrir en début de soirée, du 12 avril, à Pointe Noire. Les passagers quitteront le Congo dans la matinée du 13 avril. L’Airbus A330 canardé ne devrait pas tarder à en faire de même.

En plus du Covid-19 qui sévit gravement dans notre pays, il semblerait qu’un autre virus local se soit brusquement réveillé. La sécurité du transport aérien risquerait d’en être affectée si l’on n’y prend pas garde. A Paris, quoi qu’écrivent les agences de presse, on sait très bien que les pruneaux qui ont truffé la queue de l’Airbus A-330 sur le tarmac de Pointe Noire, n’avaient rien d’amical !

 Comme chez les mafieux, il se chuchote que c’était un avertissement … !

La Rédaction

Diffusé le 13 avril 2020, par www.congo-liberty.org

« Effet pangolin » : la débandade de la diplomatie du tyran Sassou-NGuesso !

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7 réponses à Air France à Pointe Noire : du plomb dans l’aile de la coopération entre Sassou-NGuesso et ses alliés français

  1. Val de Nantes dit :

    C’est la réaction de Sassou à la lettre inamicale du Quai d’Orsay …Est ce que ce gendarme est il le véritable « ecce homo , » à l’instar de Ponce Pilate contre Jésus…
    J’en doute .
    Le véritable instigateur c’est Sassou ,l’homme a la dent dure contre ses potentiels ennemis ..
    Quoiqu’il advienne ,la France paie sa nébuleuse collaboration avec ce diable ..

  2. Coronavirus : la Chine promet « d’améliorer » ses méthodes envers des Africains maltraités dit :

    Des Africains de Canton ont été victimes d’interdictions d’entrer dans des commerces ou ont été chassés de leurs logements et refusés dans des hôtels.
    Sous forte pression diplomatique, la Chine a rejeté dimanche 12 avril tout « racisme » et promis « d’améliorer » son traitement des Africains dans la ville de Canton (sud), qui se disent victimes de discrimination en raison du Covid-19. L’Union africaine (UA) avait exprimé la veille son « extrême préoccupation » et appelé Pékin à « des mesures rectificatives immédiates ». Les Etats-Unis avaient dénoncé la « xénophobie des autorités chinoises ».
    Plusieurs Africains de Canton, particulièrement nombreux dans cette métropole de 15 millions d’habitants de la province du Guangdong (sud), ont déclaré ces derniers jours à l’AFP être victimes d’expulsions arbitraires et d’interdictions d’entrer dans des commerces. Ils ont raconté avoir été chassés de leurs logements, puis refusés dans des hôtels. Certains disent ainsi avoir été contraints de dormir dans les rues.
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/04/13/coronavirus-la-chine-promet-d-ameliorer-ses-methodes-envers-des-africains-maltraites_6036431_3212.html?utm_medium=Social&utm_source=Twitter#Echobox=1586765026

  3. Val de Nantes dit :

    La Chine n’a que faire des irresponsables africains , qui n’ont aucune vision de sortie de l’obscurantisme dans lequel se trouvent plongés leurs pays ..
    La sortie de la caverne platonicienne ,c’est se saisir du logos pour avancer vers des meilleurs lendemains ; ce qui n’est pas le cas de ces africains ..
    Quand Sassou a -t-il fait appel à tous ces compatriotes diplomés pour enfin mettre leurs compétences techniques ,scientifiques et médicales au service du Congo?
    La Chine ne peut se préoccuper de la vie des africains ,tant leurs dirigeants n’en montrent pas l’exemple ..
    La coopération sino – africaine est tout ,sauf affective .

  4. Samba dia Moupata dit :

    Le congo Brazzaville une destination à haut risque . Hier les recrutements se faisaient par un médecin militaire psychiatre , sorti d’une grande école française (Santé Navale ) Le colonel Abel Misontsa .Maintenant les recrutements se font chez Okemba à la rue Foura ou chez Ollesongo derrière le Lycée Angostino Neto à Talangaï . Selon Moungalla sur RFI ce matin , cet un acte un gendarme fou , visiblement un Mbochi .

  5. Val de Nantes dit :

    Le coro est l’occasion pour nous africains de penser par nous mêmes et pour nous mêmes ,pour trouver des solutions nous concernant .
    Un exemple :Notre professeur Ntumi avait souligné la nécessité de faire porter les masques à tout le monde ,afin d’en limiter la propagation .
    Elle avait ferraillé sur ce point contre ces scientifiques supposés détenir la science infuse dans le secteur médical .
    L’histoire médicale lui donne raison sur ce point ..
    Voilà un des exemples ,qui prouve que la vérité scientifique peut venir du bout de monde ,en l’occurrence de l’Afrique .

  6. Jean de Dieu BASSILA dit :

    Cette affaire apparemment gravissime n’est qu’un simple troussage entre les amis de la violence.

  7. Anonyme dit :

    Les lecteurs de ce journal sont vraiment desolés,

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