Agriculture : pourquoi il est important de nourrir les Congolais de façon abondante et suffisante.

Lucien PAMBOU

Débats autour d’une activité essentielle à développer, l’agriculture

La plupart des internautes sur ce site me connaissent en tant qu’analyste politique ou en tant qu’ancien éditorialiste sur Africa 24. Ma formation à Sciences Po Paris peut faire penser que je ne suis qu’analyste politique, mais ma vraie formation à la fac et aux concours de l’éducation nationale est économique. J’ai d’ailleurs commis un livre en ce sens sur la mondialisation, paru aux éditions L’Harmattan. Je me permets d’ouvrir ici un débat sur les questions économiques et de développement.

Sassou, après  36 ans de gouvernance politique, critiqué par ses contempteurs et salués par ses thuriféraires, constate qu’il est temps de valoriser l’agriculture en dénonçant par conséquent les importations de certains produits, comme les safous, les piments, voire le manioc, alors que nous avons des terres arables sur lesquelles il est possible de produire tous les biens nécessaires à la consommation des Congolais. Je ne suis pas un politique, mais en tant que fils natif de ce pays, le Congo, je propose des lignes de réflexion et d’action concrètes que le politique pourra choisir, non pour des tables rondes ou des conférences, mais pour l’action.

  1. Diagnostic

La Banque mondiale et certaines organisations non gouvernementales, sur la base de constatations des statistiques concernant les dépenses, estiment que la plupart des pays africains consacrent des sommes importantes (de l’ordre de 1000 à 2000 milliards de francs CFA) pour importer des produits qui poussent naturellement dans leurs campagnes, comme les légumes ou la tomate. Le Congo Brazzaville se trouve dans une situation identique avec des terres arables qui ne sont pas cultivées. Les exploitations familiales sur ces terres utilisent des techniques aratoires très rudimentaires et non productives. On y trouve plusieurs types de producteurs, des familles, des fonctionnaires à la retraite, des jeunes qui, hantés par le chômage, souhaitent créer leurs propres entreprises.

Sur le plan de la productivité réelle, celle-ci est quasiment nulle et non mesurable car il manque des statistiques administratives. On peut se demander ce que font les ministères de l’Industrie et de l’Agriculture qui devront jouer un rôle important pour promouvoir l’agriculture au Congo dans l’organisation et l’aménagement des activités agricoles. Certaines exploitations au Congo utilisent quelques matériels et tracteurs modernes, mais cela n’est pas suffisant. Il faut aller plus loin en faisant aimer la terre aux Congolais et en montrant que la réussite agricole est de loin supérieure à l’occupation d’un poste de fonctionnaire dans un bureau. Encore faut-il que les jalousies se taisent et que ceux qui réussissent dans l’agriculture ne soient pas pollués par d’autres qui, au nom d’une collaboration financière fictive, empêcheraient les activités de se réaliser.

B) La méthode

Il faut procéder avec méthode pour éviter les blocages et les goulets d’étranglement. Je ne suis ni Premier ministre, ni Président de la République, mais simple citoyen instruit de la chose économique qui propose un chemin discutable mais possible. C’est ici le point de départ d’une réflexion large pour les questions agricoles, que je commence ici et maintenant. Je n’oublie pas les problèmes juridiques, politiques, mais je laisse ces questions aux spécialistes du questionnement institutionnel permanent et pas très efficace, même si les institutions organisent la vie économique ; mais il y a une urgence, il faut y répondre. Il y a une réalité : comment fait-on pour aborder ces questions, même si on a très peu de chance d’être entendu.

1. Il faut créer une agence nationale de l’agriculture dépendant directement de la présidence.

2. Cette agence, qui doit être agile et pragmatique, doit recenser dans les 12 départements du Congo quelles sont les cultures vivrières et d’exportation existantes.

3. Spécialiser chaque région dans les cultures d’exportation et créer les conditions, dans tous les départements de la production des cultures vivrières.

4. Procéder à la formation de jeunes et d’adultes à la production agricole grâce à la coopération internationale (qui fera l’objet d’un texte à venir et plus précis). Cette coopération doit permettre de lever des fonds qui sont très importants (autour de 2000 à 3000 milliards de francs CFA, je sais très bien que le Congo doit résoudre le problème de sa dette et ses relations difficiles avec le Fonds monétaire international). Il faudra faire un effort au niveau budgétaire en réduisant les dépenses somptuaires qui ne servent à rien. La Banque mondiale a commencé à aider le Congo dans son projet de développement de l’agriculture commerciale. Il faut aller plus loin en réfléchissant sur la manière d’intégrer ce projet de développement de l’agriculture commerciale au reste du projet global intitulé « Agriculture pour le Congo ».

5. Il faut créer dans chaque chef-lieu de département un marché agricole national (MAN) à dynamiser structurellement et qui travaillerait avec les coopératives créées au sein de chaque département et permettraient ainsi de mieux rémunérer les agriculteurs qui en seraient les membres. Les banques commerciales et congolaises devront être sollicitées avec implication de l’État.

6. Comme vous pouvez le noter, la gestion est au cœur de la nouvelle agriculture pour le Congo. Dans un article prochain, nous évoqueront concrètement les méthodes productives dans les départements en fonction des choix des cultures et des techniques d’organisation de façon concrète en coopération avec l’étranger. Il restera, une fois l’architecture établie, à sédentariser les populations dans les campagnes, à leur fournir un revenu satisfaisant et à approvisionner les villes de manière correcte. Nous sommes au cœur d’un défi dont le gouvernement et l’opposition peuvent se servir pour débattre concrètement au lieu de passer le temps (comme c’est souvent le cas au Congo) à s’interroger sur le sexe des anges. Il y a une majorité et une opposition. Que l’opposition sorte de son rôle servile au sein du réseau politique congolais et travaille concrètement sur des dossiers problématiques concernant tous les Congolais. L’agriculture est bien l’un de ceux-là.

Lucien PAMBOU

Diffusé le 25 avril 2021, par www.congo-liberty.org

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10 réponses à Agriculture : pourquoi il est important de nourrir les Congolais de façon abondante et suffisante.

  1. Kitsoro-Ngolo dit :

    Monsieur pambou,
    Bla bla bla ! Les diagnostics sont connus tout comme les solutions! Et cela depuis des décennies. Le problème au Congo c’est essentiellement un imbécile et un incompétent qui depuis des décennies est à la tête de cet État et bloque tout, gère le pays par ‘l’infernalité’ des slogans et principalement sur l’agriculture, du genre « Auto-suffisance alimentaire d’ici à l’an 2000 », « Agriculture priorité des priorités », « Une école un champ »…et j’en passe, alors que ses vraies priorités sont ailleurs, et perverses de surcroît. Peut-on mener quelque chose de sérieux et exigeant des moyens sans l’implication sérieuse du politique! Ici, en agriculture comme sur tout le reste, on connaît où se trouve le blocage, sauf si tu ne veux pas le voir, parce que cela n’arrange peut-être pas tes petites affaires.
    Et puis, arrêtes un peu de trop parler de toi! On s’en tape à la fin! Tu es le seul ici à commencer ou finir un texte toujours en parlant de toi! Au point d’avoir créé une fois ici un pseudo internaute pour te congratuler, sans y réussir, sauf à faire rigoler le monde. Biso to lembi ! Abu bia

  2. Pambou Lucien Mkaya Mvoka dit :

    A KITSORO- NGOLO

    Cher compatriote, merci pour votre reponse

    Peut importe ce que vous pensez de moi et sans vous manquez de respect , je m enfous
    je ne suis plus dans le compassionnel et l empathie a la congolaise et a la francaise

    je vous demande un debat sur un probleme concret(‘ l agriculture). quelles sont vos remarques sur cette question au dela de Sassou et de son regime politique

    Etes vous; sommes nous capables de sortir de l entre soi en disant comment les congolais coutumiers d un intellectualisme outrancier sans pratique souvent sur le terrain pouvont etre modestes

    vous n avez pas besoin d etre un economiste pour apporter votre reflexion car j ai l a pretention d etre pratique et de receuillir toutes les propositions et de batir un memorandum pour l agriculture au congo

    je ne pleure pas et j evite de passer mon temps a bavasser et a me lamenter .je ne suis pas un politique mais modestement quelqu un qui fait de l economie et qui en est tres passionne. il faut que l on bosse et non passer son temps a se plaindre.

    il ya des problemes au congo .dont acte . que fait on? on reste les bras croises.pour ma part j essaie de bosser et de proposer des pistes de travail a la majorite presidentielle et a l opposition congolaise

    je debats je n impose rien et de plus j accepte de me tromper

  3. Samba dia Moupata dit :

    Cher Lucien , il ne faut pas compter sur ceux qui ont crée les problèmes pour les résoudre ! Avec Le président Massamba Débat le projet nourrir les Congolais de façon abondante et suffisante avait déjà connu un bon début d’exécution , avec Kombé, la station fruitière de Loudima , le foufou Matsoumba et des nombreux fermes d’état . C’est la faute à la gabegie du Mbochi Sassou et son Empire .

  4. SAFOUS NA KWANGA.... AAAAHHH SURTOUT MPAMBOU ! dit :

    MPAMBOU C PAS BEAU !

    Cet article n’a qu’une obsession : – DONNER UN JUSTIFICATIF AU DISCOURS STUPIDE, INDIGESTE ET INFÂME de safou nguesso prononcé à Madingou sur les safou et kwanga… aaaahhh surtout kwanga.

    N’est ce pas ce même safou nguesso qui a donné l’ordre de couper tous les arbres fruitiers dans le Pool récemment ?

    De quoi veut nous parler Lucien MPAMBOU ?
    Le diagnostic et le mal sont connus depuis belle lurette au Congo.

    Ne venez pas endormir les Congolais avec les faux problèmes.

  5. Val de Nantes . dit :

    Les safous « sassouiens  » sont de ressembler à ceux qui peuvent générer de la valeur ajoutée .
    Peut -on imaginer des safous transformés en compléments alimentaires pour ceux qui ont du mal à trouver sommeil de par le monde ?.
    Le rêve safouiste de sassou relève de la fumentique .
    Il est temps que chaque collectivité territoriale puisse jouir des décisions politiques et économiques de façon exponentielle de sorte que l’Etat central joue un rôle arbitraire …
    Ramener ou mettre les effets de l’économie locale dans les poches du citoyen congolais ,tel est l’objectif que s’assigne le modèle économique issu du fédéralisme .

  6. Pambou Lucien M'kaya M'voka dit :

    A SAFOUS NA KWANGA…. AAAAHHH SURTOUT MPAMBOU !

    Je vous félicite Monsieur Safous Na Kwanga pour votre intelligence et vous avez raison, vous préférez les bavardages inutiles à la place des débats sérieux.
    Le président Sassou est président de la République, ce n’est pas mon employeur. L’opposition congolaise (de ce qu’il en reste en dehors du réseau) n’est pas mon employeur. C’est bien de se vautrer dans le goudron et le sable en disant que le mal c’est Sassou et on ne fait rien pour apporter des réponses.

    Je sais bien que les Congolais que nous sommes préférons les choses faciles, bouffe, boisson et baise, et dès lors qu’il faut passer à la réflexion intellectuelle rigoureuse et sérieuse nous préférons l’anathème, l’insulte et l’invective et on s’étonne pourquoi Français, Russes, Chinois, Malaysiens et Brésiliens ainsi que les Libanais nous dirigent. Nous sommes leurs employés dans notre pays et ils sont nos patrons au Congo parce que l’on est trop nases et trop vélléitaires et que l’on ne fait pas d’efforts sur des sujets économiques.

    Pour ma part je continue, malgré votre intelligence et peu m’importe qui est à la tête du Congo car personne n’est éternel.

  7. Pambou Lucien Mkaya Mvoka dit :

    Complements au dernier paragraphe de mon post

    je continue a penser a reflechir et a travailler pour mon pays d origine le congo brazzaville malgre votre intelligence( a safous na kwanga) qui est enorme et tres pragmatique pour l action sur le terrain et peu m importe qui est a la tete du congo car personne n est eternel

    Pourquoi passons nous notre temps a pleurer a se couvrir de goudron et de plumes a debattre du sexe des anges sans apporter des arguments contradictoires en place et lieu des insultes

    je pense que nous sommes trop intelligents voila pourquoi nos patrons dans la sphere financiere et economique congolaise sont maliens , senegalais, turcs francais , chinois
    et il faut s interroger sur l absence de veritables patrons congolais qui emploieraient 1000 ou 3000 personnes

    Voici les veritables enjeux pour la modernisation de l economie de notre pays en place et lieu des bellivesees et autres attitudes comportementales negatives

    Sortons du schema enfantin et naif que la France a construit ^pour nous et devenons des vrais hommes au dela du verbiage et de l insulte entre congolais

  8. Jean Claude Boukou dit :

    Lucien Pambou dans cet article définit l’agriculture comme une activité essentielle à développer. Tenant compte du diagnostic (La vulnérabilité socioéconomique des agriculteurs du Congo-Brazzaville est due à la faible capacité productrice des sols, à l’absence d’innovations, aux outils et techniques utilisés : matériaux et produits. Il n’y a pas d’entreprises structurées dans le milieu rural), il propose des « lignes de réflexion et d’action concrètes que le politique pourra choisir, non pour des tables rondes ou des conférences, mais pour l’action ». Rappelons que la question agricole Congolais est ancienne, elle repose sur plusieurs décennies. Les dirigeants Congolais avaient annoncé la « résolution de ses difficultés économiques », la « restructuration de l’espace national », « engagement du pays dans une logique de « développement autocentré ». Paradoxalement, en dépit de la volonté exprimée de « vaincre l’exode rural » de « dynamiser les régions et l’agriculture », le Congo-Brazzaville a vécu une contre-performance économique par rapport aux objectifs déclarés. Le secteur primaire dont l’agriculture occupe toujours une place marginale et loin de répondre à la demande locale.
    Il y a urgence, L. Pambou propose entre autre, de « créer une agence nationale de l’agriculture dépendant directement de la présidence ». Pourquoi la Présidence ? Y voit-il en elle une institution capable aujourd’hui de jouer le rôle protecteur pour que ceux qui « réussissent dans l’agriculture ne soient pas pollués par d’autres qui, au nom d’une collaboration financière fictive, empêcheraient les activités de se réaliser » ? Toujours est-il que le problème est d’abord celui de l’encadrement et du financement. Il faut favoriser un accès aux entrants, aux marchés et aux technologies. Pour cela, le gouvernement Congolais a créé deux agences de développement : l’une pour l’agriculture et l’élevage, l’autre pour la pêche et l’aquaculture. (Ministère de l’agriculture). Déjà, des réussites significatives ont pu voir le jour dans un domaine d’avenir : l’agriculture biologique. Ainsi, plus de 380 maraîchers de Brazzaville sud produisent désormais des légumes issus de l’agriculture biologique à l’issue d’une formation de deux ans et initiée par le Projet d’appui au maraîchage, à la transformation agro-alimentaire et à la commercialisation des produits transformés à Brazzaville. (Ministère de l’agriculture).
    Toutefois, si le Congo-Brazzaville devait intensifier et mécaniser son agriculture à grande échelle dans le futur, elle devrait le faire avec précaution et conformément aux principes de l’intensification durable de la production que la FAO a résumés dans ses lignes directrices intitulées « Produire plus avec moins », qui font une place centrale à la mécanisation de l’agriculture de conservation, laquelle respecte l’environnement et préserve les ressources naturelles (FAO, 2011).
    Derechef, le mal de l’agriculture au Congo-Brazzaville, ce sont ses hommes.

  9. A Mr jean claude Boukou

    les congolais que nous sommes vous remercions par cet apport significatif a ma modeste contribution

    le Congo dans le domaine de l agriculture ne part pas d une tabula rasa; il ya realisations faibles certes mais il faut se mobiliser pour bsensibilisetr encore un peu plus les dirigeants politiques( majorite et opposition) et contribuer a former techniquement , procedurablement , et organisationnellement les hommes et les femmes congolais capables de promouvoir l agriculture congolaise au dela des slogans assez vides comme le developpement auto centre

  10. VAL DE NANTES : dit :

    L’agriculture congolaise est prisonnière du jacobinisme congolais où seul compte le fruit de l’or noir .
    L’ÉCONOMIE DU CONGO se limite à l’échange d’un produit non issu du travail contrairement à l’idéologie économique vantée par ADAM SMITH .
    Quand un peuple ne travaille pas sur quoi pourrait être assis son échange avec d’autres pays ?
    Que dit ce A . SMITH : »l’homme est un animal qui pratique l’échange « . Et il théorise « : la liberté qu’offre l’échange des biens permet aux individus d’accéder à la « liberté naturelle « .
    Après lecture de ces deux maximes économiques ,nous pouvons en déduire que le CONGO navigue économiquement à rebours .
    Nos régions sont des véritables cuvettes alimentaires ,nous les avons muées en entonnoir des déchets politicio-tribaux .
    Cette « tabula rasa  » va certainement raser beaucoup de monde .

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