A tribute to LEVY-CHARLES NGOMA MBY :  Premier noir directeur de l’institution « Télévision nationale » dans le paysage audiovisuel mondial                                

                                                              

Première partie (1/4) : Le rôle de l’institution « télévision nationale » et de son manager

Auteur : Noël Magloire NDOBA

« La mémoire doit être un tremplin pour l’avenir »: cette pensée du grand historien Joseph KI-ZERBO[1] était sans doute l’une de celles qui nourrissaient l’esprit du Congolais Lévy-Charles NGOMA-MBY. Ce discret homme de culture, né le 26 décembre 1930 dans la Vallée du Niari, dans l’actuelle République du Congo. Un journaliste, décédé le 11 avril 2020 en France, en exil.                                                                                                                                

Muntu                                                                                                                                        

Dans les annales de l’histoire des institutions du soft power que constituent entre autres les médias, Lévy-Charles NGOMA-MBY ne restera pas que l’homme d’un titre, l’homme d’un poste de « chef ». Tel que le poste le plus élevé qu’il eût jamais occupé : celui de chef d’une institution constitutionnelle en tant que Président du Conseil Supérieur de l’Information et de la Communication, dans son pays, ce poste auquel il avait été élu en 1994 pour un mandat démocratique « stoppé» -hélas !- en 1997. À dire vrai, ce « stop », qui concernait toutes les institutions constitutionnelles du Congo, mérite qu’on l’évoque d’entrée pour situer les contextes mis en avant par ce texte.                    

Un texte en ligne, descriptif, relativement long – utilement très long-, et qui est destiné au grand public, avec des références, des « sources ». Un texte en guise d’hommage spécial rendu à un illustre « homme public » qui, paradoxalement, évoluait avec humilité comme un « homme de l’ombre », alors qu’il était surnommé « Le Père de la Nation » dans le  microcosme de la chaîne publique, « Télé Congo », au moins depuis le début les années 1980 – comme l’a révélé l’un des anciens présentateurs-vedettes. Une révélation, le jour J des adieux, le 21 août 2021 à Brazzaville[2]

« Le Père de la Nation »…d’une télévision nationale : un homme qui aura incarné l’ubuntu – en xhosa et en zoulou, ki muntu, en kikongo, et bo moto, en lingala -, autrement dit, l’humanisme bantou. Un muntu parmi les bantu– un humain parmi les humains-, indifférent au lustre et au lucre provenant du seul pouvoir qui semble compter en Afrique – et pas seulement en Afrique- :                    le pouvoir politique.                                                       

Ce texte est un devoir accompli, post-mortem. Pour la mémoire collective, pour l’ « éducation populaire », pour le Congo, pour l’Afrique et pour le monde de la télévision comme institution – « la dernière des institutions », si l’on suit de nos jours un auteur français préoccupé par l’empire et l’emprise du digital[3].

En effet Lévy-Charles NGOMA-MBY était un professionnel des médias, marqué par l’histoire sanglante du Congo-Brazzaville – pour reprendre le titre d’un ouvrage devenu quasi introuvable du Professeur Théophile OBENGA[4],  qui avait très tôt analysé lucidement la logique du coup d’Etat d’octobre 1997. Ce drame avait mis fin aux fonctions de ministre de l’enseignement supérieur qu’exerçait depuis quelque temps l’historien bien connu et reconnu. Et il en était de même de l’activité institutionnelle de Lévy-Charles NGOMA-MBY. Un autre régime était institué depuis lors par les auteurs du coup d’Etat qui, en effet, avaient stoppé le régime constitutionnel mis en place auparavant en 1992 suite à un processus de démocratisation ponctué successivement par  des séquences classiques en Afrique – dans les régimes de transition. Des étapes connues : le référendum constitutionnel, les élections locales et législatives ainsi que – dans le cas du Congo- la toute première élection présidentielle au suffrage universel direct. Comme on le sait, en octobre 1997, c’était dans le contexte d’une « guerre civile du pétrole »[5], que le Général Denis SASSOU NGUESSO et ses alliés étrangers avaient réussi à évincer le Président élu, le Professeur Pascal LISSOUBA.

Les archives de la « télévision nationale », la chaîne publique, au Congo, pourraient probablement le rappeler, en arrière-plan, pour la lecture du présent texte : un processus de démocratisation était réellement en cours en République du Congo, voulu par l’ensemble du peuple souverain au terme d’une Conférence Nationale Souveraine  qui avait rassemblé des représentants  des « forces vives de la nation» du 25 février au 10 juin 1991 dans la capitale, Brazzaville.   Le monde entier avait été agréablement surpris par cette success story du Congo que les chaînes de télévision avaient contribué à faire connaître. D’ailleurs, il en était de même avec les « Conférences Nationales Souveraines » et les « Conférences Nationales »  organisées durant cette période, 1990-1993, dans quelques autres pays (Bénin, Gabon, Mali, Niger, Togo,  Tchad, Zaïre ou actuelle République Démocratique du Congo)[6] .                                                                          

L’image d’un « mediaman », son rôle et le rôle de  la « télévision nationale » : « Le Père de la Nation » et trois de ses leçons

À la tête de la télévision congolaise, durant un peu plus de deux décennies,  du tout début des années 1960 au milieu  des années 1980 –avec deux ou trois moments d’éclipse -, il y avait cet homme qui deviendra une légende – tout au moins dans le cadre institutionnel- : Lévy –Charles NGOMA-MBY. Il était avant tout le rare mediaman francophone de sa génération que les anglophones pouvaient voir, écouter et entendre. On en conviendra, toute investigation conduit au double constat  que voici : de manière générale, l’itinéraire professionnel de ce Congolais restera un miroir de l’histoire de la télévision comme institution sociale en Afrique ; tout particulièrement, et hormis l’expérience lancée au NIGERIA en 1959 avec la « Western Nigerian Government Broadcasting Corporation » (WNGBC) et sa WNTV à une échelle provinciale[7] , juste avant l’indépendance obtenue le 1er octobre 1960 par ce pays, l’expérience congolaise montre un itinéraire qui est celui du premier Noir dans le statut et le rôle de Manager, Directeur d’une « Télévision nationale ». Et cette particularité n’est pas qu’un détail dans l’imaginaire véhiculé par l’univers de la télévision (toutes choses égales par ailleurs, pour ainsi dire).           

Lévy –Charles NGOMA-MBY était titulaire d’un Master en communication obtenu à Londres dans le cadre d’une formation en « Techniques de Réalisation », de 1972 à 1976, à la British Broadcasting Corporation (BBC). Il avait marqué l’histoire des médias en Afrique en devenant, plus de dix ans auparavant, en 1964, le directeur de la première « télévision nationale » en Afrique Noire. Lui, le journaliste-reporter formé aux Etats-Unis de 1961 à 1963 au temps de John KENNEDY. Le temps de Fulbert YOULOU au Congo et du Général De GAULLE en France. Trois Présidents de la République, trois chefs d’Etat auxquels il devait sa naissance comme « homme de télévision ». Une belle page d’histoire qu’il conviendrait toujours de rappeler. Puis l’après-YOULOU et l’après-KENNEDY et un quatrième Président : Alphonse MASSAMBA-DEBAT, au Congo, qui l’avait nommé « directeur de la télévision nationale ».                                                            

Pour toute l’Afrique et pour l’avenir, l’itinéraire professionnel de Lévy-Charles NGOMA-MBY fournit des réponses qui resteront des repères au sujet de certaines questions essentielles d’aujourd’hui et de demain. Et tout d’abord la suivante, qui est quasi-éternelle dans tout pays africain : comment faire jouer à l’institution qu’est la « télévision nationale » un rôle qui puisse correspondre aux aspirations des peuples devenus libres et souverains   – au-delà des aspects formels de la liberté et de la souveraineté et en prenant en compte les aspects réels qui sont le fruit des luttes pour l’émancipation dans certains domaines ? Tout ceci, depuis les indépendances proclamées en 1960, en ce qui concerne l’Afrique sub-saharienne dite francophone, de manière générale.

Durant toute sa vie professionnelle, Lévy- Charles NGOMA-MBY avait apporté des réponses concrètes à la question ainsi posée, que l’on sait stratégique. Le 21 août 2021, lors d’une modeste cérémonie d’obsèques organisée dans l’enceinte de la chaîne publique « Télé Congo », à Brazzaville, en hommage à l’illustre disparu, une figure légendaire du journal télévisé, Jean-Claude KAKOU – pour le citer -, a permis de tirer une première leçon sur le rôle de l’institution « télévision nationale ». Deux autres leçons  se dégagent de quelques autres témoignages. Trois leçons, les premières, illustrées par des témoignages.

Première leçon : le rôle de la télévision nationale dépend d’abord de la qualité du travail de cette institution, étant entendu que ce rôle doit être positif, nécessairement. Et l’on peut ainsi entendre le journaliste Jean –Claude KAKOU sur YouTube , expliquant la place de ce principe selon NGOMA-MBY: « Il m’a accueilli [vers la fin des années 1970].Il m’a mis le pied à l’étrier. Dans notre microcosme de Télé Congo, on l’appelait Le Père de la Nation. Il était le rassembleur. Il était le réconciliateur. Ah, oui ! Absolument. C’était un obsédé du travail bien fait. C’est ce que je retiens de lui. »[8]. Et l’on peut ainsi l’entendre sur YouTube : « Il m’a accueilli [vers la fin des années 1970].Il m’a mis le pied à l’étrier. Dans notre microcosme de Télé Congo, on l’appelait Le Père de la Nation. Il était le rassembleur. Il était le réconciliateur. Ah, oui ! Absolument. C’était un obsédé du travail bien fait. C’est ce que je retiens de lui. »[9].                               

« Le travail bien fait » …mais, comment ? L’institution « télévision nationale » est donc appelée à relever « en interne » le défi de la méthode pour produire « le travail bine fait ».                                                                                                                  

Deuxième leçon : les journalistes de l’institution « télévision nationale » ne peuvent valablement permettre à celle-ci de jouer un rôle nécessairement positif dans la société que s’ils sont eux-mêmes suffisamment compétents pour accomplir des devoirs  qui se ramènent à trois questions.

Rien n’est alors plus éclairant que l’excellent « point de vue » paru dans le journal La Semaine Africaine en sa 69ème année, le 16 août 2021(numéro 4079) : « Il était une fois un journaliste »[10]. Les auteurs de ce texte – Nicolas NIATY et KENGUE-DI-BOUTANDOU, deux journalistes congolais chevronnés recrutés vers le début des années 1980- auraient  pu ajouter le sous-titre suivant : « Le métier de journaliste et la postérité». Car voilà une pépite en guise de « point de vue » à quatre mains. Et qui devrait permettre de penser la chose suivante : Lévy- Charles NGOMA-MBY était comme le philosophe SOCRATE.    Ce philosophe de l’Antiquité grecque qui avait professé sans laisser d’écrits, et qui avait transmis son œuvre à la postérité à travers son principal disciple, PLATON. Ici, deux PLATON présentant le message central de NGOMA-MBY en tant que journaliste et dont l’enseignement pourrait se trouve dans une synthèse triangulaire au sujet des « Devoirs des journalistes »:                    «  Faire savoir les faits, par les réponses  aux questions ‘Qui ? Quoi ? Quand ?’» ; faire comprendre les faits par les réponses aux questions ‘Comment ? Pourquoi ?’ ; faire entrevoir l’avenir, par la réponse à la question ‘et après ?’ ».

Troisième leçon : parce qu’il doit être nécessairement positif dans le pays d’abord, le rôle de la télévision nationale repose non seulement sur le travail bien fait des journalistes compétents mais également sur celui tout aussi bien fait des techniciens qui doivent être suffisamment bien formés, suffisamment qualifiés.

 Cette autre dimension devrait être mieux connue. Il s’agit de ce qu’on appelle depuis quelque temps le « renforcement des capacités » notamment dans le domaine  des qualifications en technologies de l’information et de la communication. À l’évidence il s’agit de l’une des conditions nécessaires et suffisantes pour la production des programmes de l’institution par les journalistes et par les animateurs. Et c’est ladimension que soulignait un ancien de la « Télévision Nationale Congolaise » – l’ancêtre de « Télé Congo »- , un « ancien » dont les réminiscences et les souvenirs étaient si frais le 20 août 2021, dans un entretien réalisé à Paris, bien loin de la capitale congolaise et  la veille de la cérémonie d’hommage de Télé Congo. Cet ancien est l’humaniste, essayiste et éditorialiste  Joseph BADILA.  Pour celui-ci, il y a cette formule restée inoubliable que Lévy –Charles NGOMA-MBY répétait pour des besoins pédagogiques : « Il ne faut pas confondre les torchons et les serviettes ». Une manière populaire de mettre l’accent sur la rigueur dans le travail.                                                                                                              

Une manière si efficace qu’elle est restée dans la mémoire de « JEFF» depuis cette année 1965 où Lévy- Charles NGOMA –MBY lui avait dit : « Reste, ton avenir c’est ici, Jeff ». Le lycéen BADILA, 19 ans à peine, s’était vu ouvrir un boulevard pour la vie. « C’est Lévy-Charles NGOMA –MBY qui m’a convaincu de faire partie du personnel de la TV ». C’était une époque où plusieurs jeunes brazzavillois « tentaient leur chance » à la « Télévision Nationale Congolaise » pour diverses tâches dans la couverture des « PREMIERS JEUX AFRICAINS » en 1965. Comme le 20 août 2021, JEFF BADILA fera toujours ce récit saisissant  au présent: « J’arrive à la TV à la faveur des Premiers Jeux Africains de Brazzaville. Nous sommes en 1965.J’ai 19 ans. Après une formation accélérée d’Opérateur de Prise de Son  assurée par les coopérants techniques de la mission française, je renforce alors les équipes  des Programmes  de la TV qui assurent  la couverture des Jeux ».

« Il m’a mis le pied à l’étrier », « Il aimait le travail bien fait », « Il m’a convaincu de travailler à la TV »: parmi les journalistes et parmi les techniciens de la TV au Congo, tant d’autres, vivants et morts, auraient pu dire la même chose. Il est une certitude, d’après les témoignages lus, vus et entendus: Lévy-Charles NGOMA-MBY était toujours disposé à « servir » pour permettre à chacune et à chacun de s’assurer « le bonheur » et d’assurer « le  bonheur » dans la société. C’est ainsi que, 56 ans après ses premiers pas de technicien de l’audiovisuel à Brazzaville, dans les propos d’intellectuel qu’il tenait à l’auteur du présent article le 20 juin 2021 à Paris, en mettant l’accent sur le rôle de « manager des ressources humaines » que jouait si bien NGOMA-MBY. « Il avait une vision de l’avenir, une approche ‘gestionnaire’ des problèmes et de la valorisation des travailleurs qui était très séduisante et convaincante. Cela traduisait un sens des responsabilités et du travail en équipe ».  Et en 2021, en insistant sur le mot « bonheur » et en y voyant la quintessence de  l’œuvre de Lévy-Charles NGOMA –MBY, son « élève » Jeff BADILA avait sans doute fourni une clé utile pour tous les professionnels  de  TV. Une clé dont le code fait nécessairement l’objet d’une quête sans fin, au-delà de ce qu’établissent les travaux académiques au moins depuis La télévision et son langage : l’influence des conditions sociales de réception sur le message, un article de 1971 que l’on doit à un élève du mythique sociologue Pierre BOURDIEU[11]

Partie 2/4  prévue le week-end  29-31 avril 2023

  • Auteur : Noël Magloire NDOBA est un économiste du courant institutionnaliste, rédacteur en chef de la revue française DROIT & POUVOIRS et Président du Centre International Joseph Ki-Zerbo pour l’Afrique et sa Diaspora- Na’an laara an sara  

[1] http://www.unesco.org/new/fileadmin/MULTIMEDIA/HQ/AFR/pdf/Citations-Joseph%20Ki-Zerbo.pdf

[2]https://www.youtube.com/watch?v=yxYrmyiOBQM

[3] S. Hugon : https://eranos.fr/fr/article/la-television-est-la-derniere-des-institutions 

[4] https://www.fnac.com/a908233/Theophile-Obenga-histoire-sanglante-du-congo-brazzaville

[5] Lire l’ouvrage de P. Yengo qui situe bien le cadre temporelhttps://www.oceplibrairie.com/livre/9782845868151-la-guerre-civile-du-congo-brazzaville-1993-2002-chacun-aura-sa-part-patrice-yengo .

[6] Pour un aperçu général : https://fr.wikipedia.org/wiki/Conf%C3%A9rences_nationales_en_Afrique_francophone

[7] https://marketingedge.com.ng/throwback-thursday-old-television-stations-in-nigeria/#:

[8] https://www.youtube.com/watch?v=yxYrmyiOBQM

[9] https://www.youtube.com/watch?v=yxYrmyiOBQM

[10] https://lasemaineafricaine.net/wp-content/uploads/2021/08/4079.pdf

[11] https://www.persee.fr/doc/rfsoc_0035-2969_1971_num_12_3_1997

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4 réponses à A tribute to LEVY-CHARLES NGOMA MBY :  Premier noir directeur de l’institution « Télévision nationale » dans le paysage audiovisuel mondial                                

  1. Samba dia Moupata dit :

    Cher Magloire Ndoba , malheureusement les histoires Mbochi commence par le sergent Marien Ngouabi , l’instituteur adjoint Sassou Dénis. Ou encore Yhombi Opango , diplômes connus le certificat d’études a l’école d’Owando. Donc trois usurpateurs aux parcours scolaires très médiocre ! Cher Noël notre silence fait perdurer la barbarie Mbochi . Théophile Obenga est le conseiller Machiavélique de Sassou Dénis , dissociant l’égyptologie et le sorcier Mbochi , donc ce personnage à deux visages. Les Ya Charles Ngoma -Mby , Joseph Badila ont laissé la place aux journalistes de caniveau comme André Ondelé , Antoine Mokia ou encore Dominique de kellé ou Mbomo.

  2. val de NANTES . dit :

    Vous avez cité SOCRATE ,dont PLATON est le zélé évangéliste ,lui ; qui prétendait ne rien connaitre ,était le philosophe qui marchait à l’essence .
    Autrement dit la nature fondamentale des yeux est de voir et non la beauté physique des yeux .La beauté en soi .Ou encore ,selon lui , un bon pied est celui qui marche, et non celui portant un weston .
    En transposant cette allégorie socratique sur les compétences exquises des journalistes , comme CHARLES GOMA BY et joseph BADILA , l’on peut en dire qu’ils incarnaient l’essence même du journalisme congolais ,c’est à dire le métier du journalisme .Et c’était SOCRATE ,dans son questionnement des faits qui régissent l’esprit humain .
    De nos jours , ce métier a été phagocyté par la pression politique et par la cooptation ethnique ,d’où son inutilité dans notre sphère sociétale ,car l’information est connotée et porte les couleurs du pouvoir dictatorial…
    C’est BACHELOR , dans l’inquiétude de la raison ,qui disait : »qu’il ne fallait pas laisser la raison au repos « ,mais force est de constater que les journalistes asservis à la sassoufolie ont remisé leur déontologie en faveur de l’avoir au détriment de l’être . Car l’être ,c’est l’essence ,qui ne change pas , intemporel ,quelque soit le régime politique auquel le pays fait face .
    Comme le dit , HEIDEGGER , les journalistes de la sassoufolie ont oublié l’être au profit de l’étant ,c’est à dire de leurs personnes .Car l’être ,c’est le surgissement ,la présence au monde .D’où le caractère corruptible du devenir qu’est l’avoir .
    Voilà une explication philosophique de l’anté – journalisme qui sévit sous SASSOU .

  3. Val de Nantes. dit :

    Suite, l’avoir dont je parle , c’est bien sûr l’argent roi .. Difficile de faire sans argent dans une époque où l’ hubris reste la première motivation sous le régime de sassou.
    Sur le fronton du temple d’Apollon ,on pouvait y lire ,la phrase de sagesse suivante »: gnothi seauton  » ou « connaîs- toi ,toi même. ». Mais cette maxime divine n’était pas suffisante aux yeux de ce fameux Apollon.Il y ajouta , à l’intérieur de ce temple, ce concept de hubris, autrement dit la démesure, et l »orgueil.
    Alors ces journalistes de la sassoufolie ,s’en -inspirent ils?.. Car ce conseil qui se veut universel vaut pour toute l’humanité…
    Mais le Congo Brazzaville est devenu le temple des anti – valeurs ,de la démesure, où chaque adepte doit se convertir à la religion de l’argent public pour se conformer à la doctrine officielle du pouvoir..
    Les journalistes Charles Goma By et Louis Badila , contemporains d’une contemporanéité , qui a connu les lettres de noblesse du métier du journalisme..

  4. Val de Nantes. dit :

    Lire , Bachelard, dans l’inquiétude de la raison.

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