FORETS : SILENCE ON VOLE !

Une concession de 235 000 hectares de forêts dans la Cuvette-Ouest vient d’être offerte à une des filles du président actuel, comme un petit paquet de bonbons. Au regard de tout ce qui est volé , pillé, détourné par la famille au pouvoir, ce permis forestier n’est rien d’autre que cela, toutes proportions gardées : un petit paquet de bonbons !

Henri Djombo, ministre des forêts, devrait veiller au patrimoine des Monjombo, à  leurs forêts primaires ancestrales, mais il est bien plus attentif à ses intérêts personnels. En outre, il joue sur deux tableaux, incompatibles l’un avec l’autre : l’exploitation des forêts, par des partenaires asiatiques, et leur prétendue préservation. Pour l’instant, tout le monde ni voit que du feu, en premier lieu, comme toujours, les aveugles de service, les Experts du FMI et de la Banque Mondiale !  Les sauveteurs du Bassin du Congo seraient Sassou NGuesso et Henri Jombo. Et l’argent rentre des deux côtés…

L’exploitation des forêts du Nord, par exemple, n’est pas aisée. Il ne suffit pas d’abattre un arbre, encore faut-il amener les grumes ou le bois scié au port d’exportation, Pointe Noire ou Douala,  distant parfois de plus de 1500 kilomètres. Il faut tracer des pistes, des routes. Un permis forestier est riche lorsqu’il  ne compte que deux pieds exploitables à l’hectare .

Il en va tout autrement lorsque tous les arbres sont commercialisables et que le permis forestier se trouve à une trentaine de kilomètres, comme c’était le cas des forêts d’Eucalyptus, du Port de Pointe Noire. L’opération la plus scandaleuse qui ait été commise dans le domaine forestier est bien celle de ces forêts…. !

Le pays est en coupe réglée, cela ne date pas d’aujourd’hui.

Depuis le retour d’un Sassou NGuesso triomphant dans un pays qu’il avait baigné de sang, la décision avait été prise que seuls ses enfants en profiteraient. Il n’y aurait plus de traversée du désert comme celle que, président déchu, il avait connue avenue Rapp à Paris, avec le manque d’argent, la dépression nerveuse et l’effondrement moral. Mais avant qu’il ne puisse dépecer le pays qu’il avait de nouveau conquis, il devait encore s’appuyer sur des éléments extérieurs. Personne dans son entourage familial immédiat ne pouvait justifier d’un diplôme ou de qualifications utiles.  Magindustries a alors fait partie des principaux relais utilisés.  Mwinda avait publié en février 2006, un article important consacré aux activités de la Magindustries Corp. Cette compagnie canadienne, qui était présente au Congo depuis le 28 mai 1997, s’était engagée à produire du magnésium à Pointe Noire avant le 28 mai 2001 (lire l’article).

Il n’y a eu aucune production effective et au lieu de centaines d’emplois qui devaient être créés, seules trois ou quatre personnes avaient effectivement été embauchées. On aurait pu croire que ce manquement à des engagements contractuels aurait valu la mise hors-jeu automatique de ces partenaires. Il n’en n’a rien été…  Maginsdustries Corp s’étaient vu attribué pour une somme dérisoire, à peine un milliard de FCFA (2 millions de dollars) à l’époque, 48.000 hectares de plantations industrielles d’eucalyptus autour de Pointe Noire. Plantations industrielles dont tout le monde s’enorgueillissait…

Selon cet article, pour lequel ni Mwinda ni ses auteurs n’ont jamais été poursuivis en diffamation, la valeur réelle de ces plantations était de 960 milliards de FCFA ! Mwinda, qui qualifiait ce contrat de léonin, en avait appelé aux organisations internationales, FMI, Banque Mondiale, qui veillaient prétendument à réduire la pauvreté au Congo. Mais personne n’avait  bougé et les plantations octroyées, petit à petit, ont été rasées !  Bien entendu le profit a été colossal. Une mise d’un milliard de FCFA et l’on en récolte 1000 fois plus sur le dos miséreux des populations…. Où trouver meilleur investissement ?

Aujourd’hui ces forêts n’existent plus…. Vous auriez beau chercher, vous ne trouveriez trace d’un quelconque programme de reforestation.

Magindustries Corp ne s’étant pas suffisamment enrichies, la République du Congo, représentée par son président  et surtout par le ministre tout terrain Pierre Oba, leur confia une nouvelle source de bonne fortune : d’importants permis d’exploitation de potasse, ceux qui appartenaient aux Potasses d’Alsace avant le noyage de la mine. Plus question de produire du magnésium malgré le prêt de 13 millions d’euros de l’European Investment Bank  qui avait été accordé à Magindustries Corp justement en 2006.  A l’époque Mwinda écrivait : «  L’European Investment Bank finance une société Magindustries :

–         Qui n’a contractuellement plus de contrat d’exploration avec la République du Congo puisqu’elle devait présenter une étude banquable de faisabilité avant le 28 mai 2001 ;

–         Qui n’a pas les garanties propres à garantir un quelconque prêt (il suffit d’aller sur les comptes que la société Magindustries a publié) ;

–         Qui apporte, très sûrement en garantie d’un prêt et d’un projet, un bien dont elle a obtenu le contrôle à des conditions scandaleusement minorées, par un contrat léonin.

C’est effectivement un scandale ! Un scandale de plus direz-vous, auquel nous sommes confrontés.

Après la complaisance du FMI voilà l’assistance de l’Union Européenne au travers d’un de ses instruments de financement. Monsieur Louis Michel, Commissaire européen au développement, qui était tout récemment auprès de Monsieur Sassou NGuesso à Brazzaville, aurait-il donné son approbation à ce pillage ?»

Ce n’était nullement une question idiote de la part de mon confrère, malheureusement trop de monde se sucre sur le dos du Congo et ce ne sont pas nos petits articles qui stopperont ce pillage… !

D’ailleurs, un peu  plus loin, la question suivante était posée : « Institutions myopes, aveugles ou corrompus ? »

Pas de doute possible aujourd’hui, le FMI traine tellement de casseroles aujourd’hui que seule la dernière proposition serait sérieusement envisageable…

Pour bien enfoncer  le clou sur cette société Magindustries et ses complices, les permis d’exploitation de potasse obtenus contre la signature avenante de Pierre Oba, pour rien ou presque comme pour  les forêts d’Eucalyptus, viennent d’être cédés à une entreprise chinoise Evergreen pour 120 millions de dollars soit 60 milliards de FCFA environ, quelques petits paquets de bonbons ! ( http://ca.reuters.com/article/businessNews/idCATRE73J5C220110420 ).

A ce prix-là, après avoir rasé des forêts entières, qui dépolluaient un peu l’atmosphère quasi-toxique de Pointe Noire, les Canadiens, fortune faite, font cadeau de la compagnie cotée à la Bourse de Toronto.  Ils laissent aux Chinois un gisement énorme de potasse qui va pouvoir satisfaire leur appétit pour cette denrée qui ne fait que s’apprécier sur les marchés internationaux.

Rassurez-vous, comme pour le pétrole, de l’exploitation des forêts et de la potasse, les populations congolaises n’ont rien eu et n’auront jamais rien !

Sassou NGuesso, sa famille et ses quelques amis y veillent bien ! Le pillage est systématique, le pays ne sera lâché que lorsqu’il aura été vidé de son pétrole, que les forêts auront été rasées et que toutes les mines auront été creusées et dépouillées….

Les Trabelsi tunisiens n’étaient que des enfants de chœurs, de petites saintes personnes au regard de nos Trabelsi congolais !

 

Sergeï  ONDAYE , l’homme qui a dit non à Sassou Nguesso

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