Les dessous des cartes de la présence rwandaise au Congo-Brazzaville

Paul Kagamé et Sassou Denis au Rwanda

Ce n’est pas le ricin qui est convoité par le Rwanda au Congo-Brazzaville, un pays qui a une faible expertise en matière de culture du thé, car au niveau africain en matière d’agriculture il ne figure même pas dans le top 10 des pays agricoles du continent en 2023, selon l’Agence Havas Paris et l’institut Choiseul. Cependant, le pillage des ressources minières à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) en a fait un expert dans l’extraction de l’or, du coltan et d’autres minerais inexistants dans son sous-sol au profit des Occidentaux.

Le Rwanda à travers la culture du ricin avec la compagnie pétrolière italienne Eni a pour ambition première d’accéder aux ressources minières du Congo-Brazzaville, d’où sa présence dans notre pays. Pourquoi se contenter de si peu quand l’on peut avoir plus ?

Ce que le Rwanda veut c’est l’exploitation des ressources minières du Congo-Brazzaville dans des zones déjà recensées notamment la Bouenza, le Niari et le Pool, qui regorgent ces matières premières à savoir le cuivre, le plomb, le zinc, l’or, le diamant, l’argent, le colombo-tantalite (coltan), la cassitérite, la wolframite, le nickel, le tungstène, les terres rares, la potasse, les phosphates, le grès bitumineux, la tourbe, le titane, les pierres à bâtir, les pierres d’ornement, le graphite, l’argile, le cobalt, le molybdène, la bauxite, etc.

Le département du Pool a la particularité d’être très riche en coltan d’où les différentes guerres qu’a connu cette contrée provoquant le déplacement de la population locale, dans le but de favoriser l’installation des Rwandais qui vont y extraire le coltan nécessaire aux Occidentaux pour leur industrie téléphonique. Embarrassé sur le plan international par le « coltan du sang » provenant de la République démocratique du Congo (RDC), ce coltan pourrait être mélangé à celui extrait dans le Pool (Congo-Brazzaville) afin de lui assurer une virginité « morale » sur le marché international.

La présence du Rwanda au Congo-Brazzaville sous couvert de l’agriculture est un contrefeux dans le pillage de nos ressources naturelles afin de les blanchir chez les Occidentaux pour que ces derniers aient la « conscience tranquille ». Mais force est de constater qu’après l’esclavage et la colonisation sans repentance ni réparation, les Occidentaux continuent de mépriser les Africaines et les Africains qu’ils traitent comme des Négresses et de Nègres de maison à travers les dirigeants qu’ils ont si bien asservis et assujettis.

La cession des terres congolaises au Rwanda ne doit pas nous faire oublier l’histoire de ce grand pays, la Yougoslavie, qui accueillit des réfugiés Albanais fuyant la guerre et la misère qui sévissaient dans leur pays. Ces derniers furent installés dans la province du Kosovo, dans la bande des Balkans. Le temps passa, plus de 35 ans plus tard, ces Albanais réfugiés dans la province du Kosovo prétendirent être maltraités par le pouvoir yougoslave, décidèrent de disposer d’eux-mêmes dans ce territoire qu’on leur avait offert pour un asile devenu définitif. S’en suivit une demande d’autonomie appuyée par la communauté internationale qui aboutit à l’indépendance du Kosovo qui devint un État indépendant, une République en 2008. 

En cédant des terres congolaises, le peuple congolais prend le risque de créer tôt ou tard une enclave rwandaise dans le Congo-Brazzaville comme l’île de Kaliningrad, un territoire russe au sein de l’union européenne. « L’Histoire ne se répète pas, elle bégaie ».

En demandant des titres fonciers aux dirigeants congolais pour une durée de 25 ans, il est évident que les Rwandaises et les Rwandais ne vivront pas en vase clos. Il s’en suivra de la mixité, du métissage à partir des mariages, et le Congo-Brazzaville sera confronté à des Congolo-Rwandais comme dans l’Est de la RDC. Il est évident que : est Congolaise ou Congolais celui qui la nationalité congolaise, ce qui reviendra dans un État de droit que nous voulons tous de nos vœux, que nous considérions ces Congolo- Rwandais comme nos compatriotes. Il se posera alors la question de la part de ces compatriotes de leur loyauté vis-à-vis du Rwanda ou de leur reconnaissance vis-à-vis du pays d’accueil le Congo-Brazzaville comme en RDC actuellement ?

Ce qui est gênant, c’est que cette stratégie qui est bien pensée et réfléchie, est le dessein funeste de monsieur Paul Kagame, celui d’étendre l’influence de son pays au-delà de sa petite superficie de 26.338 km², avec une population de  14 094 683 d’habitant au 06 mai 2024. En 2022, la population féminine du Rwanda s’élevait à environ 7,04 millions d’habitants, tandis que la population masculine s’élevait à environ 6,74 millions d’habitants. Quant au Congo-Brazzaville, sa superficie est de 342 000 km² avec une population de 6 142 180 habitants constituée de 3 049 942 hommes (49,7%) et de 3 092 238 femmes (50,3%).

La libre circulation des personnes et des biens entre le Rwanda et le Congo-Brazzaville, à travers les 8 accords secrets (dont celui de la Défense) non ratifiés par les parlementaires congolais et non publiés au Journal officiel, permet de craindre à juste titre un bouleversement démographique et culturel dans le Sud du Congo-Brazzaville dans les décennies à venir. Il y a lieu de noter que les Rwandais Hutus arrivés dans le Nord du Congo-Brazzaville, qui comptaient parmi les 900 000 à 1 million de réfugiés après le génocide rwandais de 1994, se sont fondus dans la population congolaise, ce qui montre dans certains recensements « fallacieux » que le Nord du pays serait devenu plus peuplé que le Sud du pays. Certains militaires Hutus aidèrent monsieur Denis Sassou Nguesso dans son épopée macabre pour la reconquête du pouvoir le 05 juin 1997 avec 400 000 congolais qui périrent à cause de la folie meurtrière d’un homme dépourvu de sens moral. Ce sont des Congolais qui tuèrent d’autres Congolais pour l’ambition démesurée d’une personne, ce qui constitue un crime contre l’humanité pour lequel des historiens devraient se pencher.

L’Afrique est un continent riche qui regorge de toutes les matières premières dont ont besoin les Occidentaux pour leurs industries, pour la transition énergétique et dans la lutte contre le réchauffement climatique. Quoi de mieux que de déstabiliser ces pays africains par des guerres absurdes, abjectes afin de se servir, sans se soucier de la valeur humaine, de la vie des Africaines et des Africains. Il est vrai que les États n’ont pas d’amis mais que des intérêts. Il faut penser que dans l’échelle des valeurs humaines occidentales, il y a les Blancs suivis des chiens, puis des chats, et enfin des Africaines et des Africains. Il n’y a qu’à voir le tollé que suscite le mauvais traitement infligé à un chat par un Noir que la mort d’au moins 10 millions des Congolaises et des Congolais dans la guerre qui sévit dans l’Est de la RDC. C’est du cynisme et de la méchanceté sans nom pour des gens qui prônent des valeurs humanistes. Les Africaines et les Africains ne sont plus dupes de ce double langage.

Les récents accords signés par « Perfide Albion », l’Angleterre, avec le Rwanda afin d’envoyer des réfugiés indésirables au Rwanda s’inscrivent dans des actes de duplicité et de trahison du droit d’asile, afin d’envoyer des Afghans, des Syriens, des Irakiens, des Iraniens et autres rompus au maniement des armes pour servir de supplétifs à l’armée rwandaise devenue le bras armé des Occidentaux dans le pillage des richesses africaines que le Rwanda ne possède pas. Après le Proche-Orient un autre foyer de tension se dessine en Afrique centrale avec comme tête de pont le Rwanda qui sert de cheval de Troie aux intérêts des Occidentaux. Les millions d’euros que l’Union européenne déverse au Rwanda ainsi que l’Angleterre ne sont pas des œuvres de bienfaisance ni de la philanthropie. Le retour sur investissement par le pillage des matières premières de l’Afrique doit être garanti en soutenant le Rwanda au péril de l’effondrement économique de l’Occident. L’effondrement moral de l’Occident n’est plus à démontrer dans la politique du deux poids, deux mesures qui frise l’indécence.

Ces réfugiés militaires envoyés au Rwanda se retrouveront dans les enclaves rwandaises au Congo-Brazzaville sous le couvert de faire de l’agriculture. Mais ce serait pour mieux maltraiter les populations congolaises hostiles au gouvernement de monsieur Denis Sassou Nguesso, et sécuriser les investissements miniers rwandais et occidentaux par la force des armes.

Le peuple congolais qui vit dans la misère depuis des lustres doit se battre pour préserver les richesses naturelles de la terre de ses ancêtres dont il ne bénéficie pas, mais qui ne  profite  qu’à un clan, l’ethnie mbochi qui a fait une OPA sur notre beau pays le Congo-Brazzaville.

Peinant à balkaniser la RDC, il se dessine un plan de la balkanisation du Congo-Brazzaville avec des enclaves rwandaises sous contrôle du Rwanda au Congo-Brazzaville, et avec la bénédiction des Occidentaux.

N’oublions jamais que toute guerre à un but économique. Les Occidentaux ont divisé le Soudan, pour mieux contrôler les richesses naturelles du Sud-Soudan pendant que le peuple du Sud-Soudan vit dans une misère extrême dans un contexte de guerre permanente, mais le « business must go on ».

Nous réaffirmons avec force que l’Afrique, notamment le Congo-Brazzaville doit prendre sa place dans le concert des nations civilisées qui n’ont qu’un seul but, le bien-être de leurs populations dans un échange gagnant-gagnant et respectueux avec nos partenaires d’où qu’ils viennent.

NON, les matières premières du Congo-Brazzaville ne sont pas à vendre, ni la cession de nos terres au Rwanda pour la pérennité du pouvoir du dictateur Denis Sassou Nguesso et de sa clique.

Pour une succession monarchique à la tête de la République du Congo, sont à la manœuvre des cessions de terres congolaises aux Rwandais, madame Claudia Sassou Nguesso qui a ramené dans ses bagages madame Françoise Joly à la Présidence de la République du Congo, et monsieur Denis Christel Sassou Nguesso le prétendant au trône du Congo-Brazzaville qui a signé les 08 accords avec le Rwanda en violant la Constitution congolaise en son article 219, c’est de la haute trahison.

La Constitution de la République Congo adoptée par référendum le 25 octobre 2015, publiée au Journal officiel de la République du Congo le 6 novembre 2015 stipule à la page 19 dans son article 219 : « Nulle cession, nul échange, nulle adjonction du territoire national n’est valable sans le consentement du Peuple congolais appelé à se prononcer par voie de référendum ». Quant à l’article 5 de la même Constitution du 25 octobre 2015 à la page 3, il est constamment bafoué, foulé au pied par ceux-là même qui l’ont changé au prix des morts des Congolaises et des Congolais, car notre pays le Congo-Brazzaville est une dictature très féroce : « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce au moyen du suffrage universel, par ses représentants élus ou par voie de référendum. Aucune fraction du peuple, aucun corps de l’État ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice ». Le Congo-Brazzaville est devenu un État mbochi qui décide en lieu et place d’autres tribus de notre pays avec un tribalisme exacerbé et un régionalisme rétrograde ; ainsi pour paraphraser feu Ruben Um Nyobe nous dirons : « à l’heure actuelle comme dans l’avenir ces maux représentent un réel danger pour la promotion de l’épanouissement de notre État afin que ce dernier devienne une nation dans laquelle nous aurons la conscience de son unité et la volonté de vivre en commun ».   

Le Congo-Brazzaville a acheté pour 268 millions de dollars américains d’armes en 2023 selon Sikafinance (Source : Stockholm international peace research institute). Les seuls à garantir la sécurité de monsieur Denis Sassou Nguesso après son départ du pouvoir ne sont que son fils, sa milice tribale et l’armée rwandaise. N’oublions jamais que monsieur Denis Sassou Nguesso en tant ministre fut gardé par des militaires cubains en lieu et place des militaires congolais républicains qu’il abhorre.  

Au peuple congolais comme disait Goethe : « À partir du moment où l’on s’est engagé définitivement, la providence entre alors en scène. Toutes sortes de choses se produisent qui, autrement, ne se seraient jamais produites. De la décision jaillit un flot d’événements qui déterminent en votre faveur quantité d’incidents, de rencontres et d’appuis matériels imprévus qu’aucun homme n’aurait pu imaginer. Ce que vous pouvez faire ou rêver de faire, commencez à le faire. L’audace est porteuse de génie, de puissance ou de magie. Commencez dès maintenant. »

Unissons-nous pour sauver notre pays qui nous survivra et que l’on laissera à nos enfants et petits-enfants. Ne nous laissons pas déposséder notre terre, même s’ils ont déjà bradé notre pétrole et notre gaz.

Seule la lutte libère.

Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA

Diffusé le 10 mai 2024, par www.congo-liberty.org

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2 réponses à Les dessous des cartes de la présence rwandaise au Congo-Brazzaville

  1. le fils du pays dit :

    La fripouille Sassou Denis, l’agent et serviteur de l’imperalisme francais au Congo.
    Sassou Denis est pire que Fulgencio Batista a Cuba et il fait pire que Fulgencio Batista.
    Que les Congolais s’organisent pour livrer la mere des batailles pour leurs terres et pour leur survie.

  2. Samba dia moupata dit :

    Cher Patrice , Sassou Denis est un adversaire du progrès ! Cette cession des territoires du sud Congo aux Rwandais , est une grave régression économique ! D’ailleurs de quel droit ce Mbochi Sassou Denis se permet de vendre nos territoires pourtant sans mandat électif des congolais ?Notre impératif le rassemblement entre fils et fille Kongo pour remettre en cause cette vente des territoires

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