Hilary CLINTON ou Donald TRUMP? CLINTON tout de même au regard du collège électoral américain et de la carte électorale actuelle des Etats-Unis

PALM BEACH, FL: Newlyweds Donald Trump Sr. and Melania Trump with Hillary Rodham Clinton and Bill Clinton at their reception held at The Mar-a-Lago Club in January 22, 2005 in Palm Beach, Florida. (Photo by Maring Photography/Getty Images/Contour by Getty Images)

PALM BEACH, FL: Newlyweds Donald Trump Sr. and Melania Trump with Hillary Rodham Clinton and Bill Clinton at their reception held at The Mar-a-Lago Club in January 22, 2005 in Palm Beach, Florida. (Photo by Maring Photography/Getty Images/Contour by Getty Images)

Le scrutin présidentiel américain est d’une complexité déconcertante susceptible de donner le tournis au regard des supports et des standards classiques qui participent du suffrage universel direct.

Au pays de l’Oncle Sam, l’élection présidentielle se joue aussi bien au niveau national que dans chacun des 50 Etats de la Fédération, mais l’enjeu primordial découle du vote des Etats qui en est le débouché le plus décisif, puisqu’il s’agit d’un suffrage universel indirect. Se voir octroyer les clés de la Maison Blanche implique de remporter les plus grands Etats de l’Union en s’engrangeant le plus grand des grands électeurs, soit 270.

Cela étant, le Président et le Vice-Président des Etats-Unis sont élus par un collège électoral dont les fonctions sont définies et déterminées par la constitution, ce collège établi en 1787 étant constitué de grands électeurs élus au suffrage universel direct dans chaque Etat.

Le nombre de grands électeurs attribué à chaque Etat est proportionnel à sa population. Des grands états possèdent tout naturellement un nombre important de grands électeurs. La Californie, l’Etat le plus peuplé des Etats-Unis avec 38,4 millions d’habitants en détient 55, le Texas qui est le deuxième Etat le plus peuplé avec ses 23,9 millions d’habitants en a 34, l’Etat de New-York en possède 31 pour une population de 19 millions d’habitants. Dans une optique identique, la Pennsylvanie peuplée de 12,2 millions d’habitants est représentée par 21 grands électeurs, le Mississippi en détient 6 alors que le petit Etat du Maine n’en a que 4 pour une population de 1,2 million d’habitants.

L’élection présidentielle américaine est donc à deux degrés. D’abord, il y a l’élection du collège électoral, celui-ci étant composé de 538 grands électeurs, 100 au titre du Senat, 435 au titre de la Chambre des Représentants et 3 électeurs pour le District de Columbia depuis 1964. Ensuite, ces grands électeurs considérés comme les électeurs présidentiels élisent le Président de la République.

Pour entrer à la Maison Blanche, le candidat doit s’adjuger la majorité du collège électoral, soit 270 votes du collège électoral.

Ce scrutin majoritaire indirect implique que le candidat arrivé en tête dans le vote populaire n’est toujours pas sûr et certain de remporter l’élection présidentielle, il peut perdre la course à la Maison Blanche. On s’en souvient, en 1960, Richard NIXON avait remporté le vote populaire avec 36 108000 de suffrages exprimés en sa faveur, mais avait perdu pour n’avoir obtenu que 219 grands électeurs, son adversaire John K. KENNEDY, le vainqueur, en avait engrangé 303 pour 34 227000 suffrages du vote populaire à son crédit. En 2000, le candidat démocrate AL GORE avait obtenu plus de suffrages mais avait été battu par George W. BUSH.

L’élection se joue donc Etat par Etat, le candidat doit remporter les suffrages dans les grands Etats comme la Californie, le Texas, New-York, la Floride, la Pennsylvanie ou l’Ohio. Et gagner, suivant les circonstances et la carte électorale sur le moment de l’histoire, dans un ou deux « swings states » ou « Etats pivots », ces Etats clés jugés volatiles qui transcendent les clivages partisans et sont éloignés des postures idéologiques entre Démocrates et Républicains héritées de l’histoire des Etats-Unis depuis la fin de la guerre de sécession. Ces Etats font basculer le scrutin dans un camp ou dans l’autre, il s’agit de la Floride, la Pennsylvanie, l’Ohio, la Virginie, le Colorado, la Géorgie, la Caroline du nord, l’Indiana et le Nevada. Aussi, le républicain Georges W. BUSH avait-t-il remporté le Nevada en 2000 et en 2004, mais cet Etat a été repris par le démocrate B. OBAMA en 2008 avant de retomber dans l’escarcelle républicaine sous le postulant Mitt ROMNEY en 2012.

Cela dit, à la lumière de la carte électorale actuelle et des derniers sondages, les deux candidats, Madame Hilary CLINTON et Donald TRUMP, seraient au coude à coude. Mais, la démocrate dispose d’un léger avantage qui laisse présager sa future victoire en raison d’un socle de 241 grands électeurs sous forme de droits acquis. Elle a tout de même fait moins que Barack OBAMA qui avait atteint 251 grands électeurs dans les fiefs démocrates en dehors des Swing State. Cela étant, Donald TRUMP qui suivant toutes les estimations possède un socle de moins de 200 grands électeurs, héritage des fiefs républicains, est contraint à l’exploit de ce que son sacre est subordonné à une victoire impérative dans 3 Etats clés, des swings states : la Floride, l’Ohio et surtout la Pennsylvanie qu’il doit arracher à la démocrate. Ce dernier Etat votant traditionnellement démocrate depuis quatre élections a désormais une structuration urbaine favorable à TRUMP, lequel a pu y capter l’électorat blanc des grandes villes comme Pittsburg, Philadelphie ou Reading.

Cela étant, Madame Hilary CLINTON est à la peine mais pourrait tout de même l’emporter par défaut en raison de l’accélération de fractures raciales et identitaires suscitées par le discours de TRUMP. Clinton peut bénéficier d’un vote utile soucieux d’éloigner le pays de tensions identitaires, mais paradoxalement ce mouvement peut aussi profiter à TRUMP à la faveur d’un électorat blanc nostalgique de la grande Amérique conquérante et protectionniste.

Deux hypothèses jugées plausibles viennent à la rescousse d’une telle analyse.

1ère hypothèse : victoire de Madame Clinton

D’abord, ce Mardi 8 novembre 2016, en dehors des « swings states, Madame Clinton doit atteindre facilement les 241 grands électeurs dans les Etats dits « bleues » solidement acquis aux démocrates où le suspense est nul et parmi lesquels il y a la Californie (55), l’Etat de New-York (31), l’Illinois (21), le Michigan (17), le New Jersey (15), le Massachussetts (12), le Maryland (10), l’Etat de Washington (11), le Wisconsin (10), le Minnesota (10), le Connecticut (7), l’Oregon (7), l’Iowa (6), le New Hampshire (4), Rhodes Island (4), le Vermont (3), le Delaware (3), le district de Columbia (3) etc.

Ensuite, après avoir obtenu 241 voix du collège électoral, il ne lui restera plus que 29 grands électeurs pour franchir le nombre de 270 grands électeurs présidentiels pour se voir confier la clé de la Maison Blanche. Plusieurs scénarios validant cette hypothèse s’offrent à l’analyste et à l’observateur, les uns aussi fructueux que les autres :

a – Madame CLINTON  remporte la Pennsylvanie (20 grands électeurs), elle empoche un swing state tel le Nevada (6 grands électeurs) ou la Virginie ( 23 grands électeurs). Et, dans cette configuration, même si elle perd la Floride avec ses 27 grands électeurs, elle est élue. Dans cette hypothèse si l’élection était assimilée à un combat de boxe, Hilary CLINTON gagnerait par arrêt de l’arbitre.

b – Elle perd en Floride, remporte l’Ohio (20 grands électeurs) et un swing state comme le Colorado (9 grands électeurs) ou le Nevada (5 grands électeurs), elle est élue.

c -Elle est battue en Floride et dans l’Ohio, deux grands Etats, mais remporte suivant les combinaisons deux ou trois swings states qui totalisent 29 grands électeurs comme la Caroline du Nord (15 grands électeurs), l’Indiana (11 grands électeurs), le Minnesota (10 grands électeurs), la Virginie (15 grands électeurs).

Un raz-de-marée est faveur de Madame CLINTON n’est pas à exclure dans l’hypothèse où elle remporte, au-delà des Etats « bleues » dits démocrates, la Floride, l’Ohio, la virginie, le Colorado, la Caroline du nord, le Nevada, le Minnesota et l’Indiana.

2èmehypothèse : la victoire de Donald TRUMP

Les prévisions énumérées ci-dessus mettent en lumière la circonstance que Donald TRUMP est dangereusement est difficulté, il totalise moins de  200 grands électeurs dans les Etats solidement placés dans l’escarcelle des républicains et remportés par Georges W. BUSH en 2004. Pour espérer remporter un scrutin qui semble lui échapper en dépit d’un rebond honorable dans les derniers sondages, il est condamné à l’exploit en remportant tous les swings states, mais à condition de préserver tous les bastions républicains remportés par W. BUSH en 2004. Ce qui n’est pas impossible mais tout au moins difficile au regard de la carte électorale et des mutations démographiques et sociologiques observées dans plusieurs swings states comme la Caroline du Nord, le Colorado et la Floride où le vote des afros-américains et des hispaniques, majoritairement favorable à CLINTON, fera basculer l’élection.

C’est en cela que la stratégie de TRUMP est axée sur la captation des voix de tous les grands électeurs d’une poignée d’Etats clés comme la Pennsylvanie, l’Ohio, la Floride, la Caroline du Nord et la Virginie. Ces Etats sont devenus son champ de bataille politique, il y a marqué des points en y déployant toute son énergie, il y a mené une campagne très agressive ces dernières semaines pour espérer atteindre les 270 grands électeurs.

Des observateurs et des journalistes préparent l’opinion à une longue nuit électorale pouvant déboucher sur des contestations électorales comme en 2000, leurs allégations ne sont pas infondées, mais je n’exclus pas une écrasante victoire de Madame Hilary CLINTON annoncée dès 20 heures, heure de New-York, 2 heures du matin à Paris et à Brazzaville. Dans l’hypothèse où TRUMP l’emporterait, sa victoire devra se dessiner après une très longue nuit, elle sera annoncée entre 6 heures ou 7 heures du matin demain mercredi 9 novembre 2016.

Roger MVOULA MAYAMBA

Juriste

Diffusé le 08 novembre 2016, par www.congo-liberty.org

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15 réponses à Hilary CLINTON ou Donald TRUMP? CLINTON tout de même au regard du collège électoral américain et de la carte électorale actuelle des Etats-Unis

  1. Jean OKOMBA dit :

    Après 8 ans de règne Obama n’a pas changé de constitution pour se maintenir au pouvoir aux USA. Ça coule sur les rails, la démocratie américaine. Voilà un bon exemple que les dictateurs appuyés des intellectuels bidons et délinquent du genre T. Obenga ne peuvent jamais citer encore moins copier pour faire avancer nos pays. Bien au contraire de ces faussaires on peut entendre X est le seul à pouvoir maitriser le pays comme si après X le congo será dans le précipice. Pauvre ethnophilosophe Obenga.

  2. Anonyme dit :

    Très bonne analyse OKAMBA.

  3. enfant de Komono dit :

    Mr Mvoula merci de votre analyse , tres elucidante cependant arretez de dire MADAME Clinton , ca sonne trop ya bon banana , Uncle Tom … pourquoi vous ne dites pas MONSIEUR TRUMP au moins comme cela vous n portez pas la peau d un cireur . en plus je ne comprend toujours pas l engouement de certaines personnes pour Hillary Cliton , cette femme est une peste regardons son bilan comme Secretaire d Etat , c est le chaos TOTALE dans le monde entier ( Libye , ISIS , Syrie , Kurdistan , Brasil ,…. ) en Afrique nous savons l exploitation de nos ressources par des ONGs fantomes , cette femme ne viendrat pas sauter Sassou , esperons que TRUMP puisse gagner , au moins un nouveu visage dans le paysage mondial

  4. Anonyme dit :

    C’est vrai que Trump peut gagner, tout est ouvert

  5. François dit :

    L’élection américaine n’a aucun suspens, car les deux candidats sont corrompus. Tout le reste n’est qu’un spectacle hollywoodien extrêmement coûteux, au résultat d’avance truqué.

  6. Anonyme dit :

    C’est la théorie du complot ou quoi François? Lol

  7. François dit :

    Je ne souhaite pas de débat congolo-congolais, autour d’un sujet traitant d’une élection corrompue dans un simple pays étranger qui plus est occidental. Cette opinion est la vôtre, c’est votre droit de l’exprimer dans la plus complète désinvolture et je respecte votre droit à l’ignorance. Bref, en parlant de la démocratie américaine biaisée, qu’est devenu l’ancien candidat Al Gore, le malheureux vainqueur d’une élection volée ? Il avait pourtant battu le sinistre g.bush jr. Il n’y a pas de théorie du complot, ce sont des faits et ce modeste propos en expose qu’une infime partie.

  8. VAL DE NANTES , dit :

    QUE SASSOU , s’inspire de cette sagesse humaine , où l’on quitte le pouvoir sans même tuer une mouche .
    SASSOU et sa bande doivent se regarder dans la glace .
    Sont ils véritablement humains ??????????;
    Nous en sommes à admirer l’assiette de l’autre , comme si nous n’ y avons pas droit …..

  9. URGENCE SASSOU DEGAGE dit :

    DONALD TRUMP PRESIDENT USA 2016/2020: KABILA ET SASSOU DÉGAGENT D’ICI PEU – VIVE LE CHANGEMENT ET NON A LA CORRUPTION DE SASSOU AUX USA

  10. Le Louboukou Yongo dit :

    Donald J Trump, le 45e président des Etats Unis d’Amériques!

    Nous y sommes!

    Adieu la grand mère!

    Bon vent Hussein Obama!

  11. CD JUMEAU dit :

    Bonjour cher tous!

    AND THE WINNER IS… TRUMP!!!!!!! Yeah, OBAMA et ses démocrates nous ont vendus les illusions, ils nous ont « desapointed », ils n’ont rien fait contre les dictateurs-terroristes Africains, ils n’ont pas réglé les problèmes des afro-américains. Voilà le résultat. I AM FOR TRUMP! Toutes les manipulations des médias et des lobbys, tous les faux pronostics, les fausses estimations, les faux sondages… dans l’eau. Voilà!

    Vive l’Amérique, Vive le Congo!

  12. Anonyme dit :

    Très bonne analyse Roger Mvoula, pertinent en dépit de la marge d’erreur des sondages, vous avez tout a fait prévu la victoire de TRUMP annoncée à 7 heures. C’est ce qui s’est passé. Chapeau Roger

  13. N'GABARU dit :

    Ceci me fait penser à notre terre le Congo:

    « (…) L’Europe ne sera plus jamais la même. Ces gens, des réfugiés, qui arrivent par millions, ont une autre culture, une autre mentalité, d’autres us et coutumes, opposés aux vôtres. La plupart n’ont aucune envie de s’assimiler, de s’intégrer ou de s’adapter, mais (veulent) faire en sorte que le pays d’accueil s’adapte, lui, à leur mode de vie. »
    Extraits de Donald Trump. Les raisons de la colère, entretien avec André Bercoff

    Nous connaissons aussi ce schéma d’échec de cohabitation au Congo, avec des hommes qui veulent ériger la violence, la ruse et les rituels de sacrifices humains en mode de vie et de gouvernance d’un pays.

    Notre malheur est que ces Yaka noki noki ont pris le contrôle du pouvoir politique et économique.

  14. Anonyme dit :

    Roger Mvoula, toujours pertinent dans vos écrits, article brillant et instructif sur le mode électoral des USA, moi qui suis scientifique vous m’aviez édifié. Bonne pédagogie Monsieur MVOULA, merci bcp, le Congo a besoin des talents, en voilà un et non les juristes en papier comme Pierre Mabiala ministre du gouvernement illégal

    MARTIN

  15. Basket Of Deplorables dit :

    “ding-dong the witch is dead.”

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