La fin de l’année est le moment idéal pour faire le bilan et prendre des résolutions pour l’année suivante. A quelques jours de la nouvelle année, les officines du pouvoir doivent probablement s’atteler à la tâche ingrate de préparer le discours traditionnel de Sassou. Tâche d’autant plus ingrate que l’année a été riche en malheurs qui ont fragilisé le pouvoir. La crise institutionnelle commencée en octobre 2015 s’est aggravée. La guerre du Pool est entrée dans une phase larvée qui continue de saigner les caisses de l’Etat et d’étouffer l’économie nationale. Les révélations du FMI sur la dette cachée et la disparition du Fonds des générations futures ont fini de décrédibiliser le pouvoir. Plus grave encore, rentré bredouille de sa quête parisienne et humiliante auprès de Bruno le Maire, Sassou a trouvé sur son bureau l’accablant rapport de la dernière mission du FMI au Congo censé préparer une facilité budgétaire. Deux expressions résument la dureté du verdict : «dette insoutenable » et « faiblesse de la lutte contre la corruption » Autant dire que le docteur-FMI prescrira une potion très amère au malade chronique Congo. Reste à savoir si la potion aura l’effet magique escompté. Une chose est déjà sûre, c’est le peuple innocent qui trinquera.
Pas étonnant dans ce contexte que la crise économico-financière ait débouché sur ce que Sassou redoutait le plus : la première vraie grogne sociale. En effet, pour la première fois depuis son indépendance, le plus grand centre hospitalier du pays a connu de longues semaines d’arrêt pendant que la contestation s’enfle à la mairie de Brazzaville, au Radison etc. Si Brazzaville dont l’économie dépend des salaires de la fonction publique plonge progressivement dans la contestation, Pointe-Noire, la capitale économique subit depuis longtemps et de plein fouet les graves conséquences du ralentissement de l’activité économique concentrée sur le pétrole. On peut facilement imaginer dans quelle catastrophe se trouve le reste du pays.
Ce tableau apocalyptique n’augure rien de bon. Tout aurait pourtant pu être différent. Après analyse méticuleuse, on peut affirmer sans ambages que Sassou s’est accroché au pouvoir en partie pour profiter du troisième boom pétrolier, celui de 2018. En effet, monsieur savait très bien par les bons soins des pétroliers opérant au Congo, que la production nationale allait doubler à partir de 2018. Ce que ces derniers lui avaient caché, c’est la chute brutale des cours du baril à partir de 2014. Pourtant, les informations dont nous (profanes en la matière) disposions dès 2010 faisaient état d’une réelle menace sur le prix du baril vers 2015 à cause du pétrole et du gaz de schiste américains. Les USA avaient comme objectif de limiter drastiquement leurs importations et même devenir exportateur net d’hydrocarbures. La menace est arrivée plus tôt que prévu. Elle disparait également plus tôt que prévu car ayant flirté avec les 30 dollars au plus fort de sa chute, le baril est remonté à 60 dollars en cette fin 2017. Sassou qui aurait dû quitter le pouvoir en juillet 2016, n’a pas résisté à la tentation de profiter de cette nouvelle manne. Malheureusement, ce boom de 2018 risque d’être le boom de trop et surtout lancer le pays dans une spirale d’une violence inouïe.
« Congo 2018 : Et si l’on osait s’arrêter avant de sombrer dans le chaos ? »
Cette réflexion aurait dû porter le titre ci-dessus. Sur la scène déjà survoltée de la politique congolaise, deux camps extrémistes s’affrontent depuis quelque temps au sacro-saint sein du pouvoir. Le sanctuaire du régime est divisé en deux courants (au moins). D’un côté, ceux qui veulent maintenir coûte que coûte Sassou au pouvoir ou au besoin nous imposer son fils, et de l’autre ceux qui pensent qu’il faut se débarrasser de Sassou pour pouvoir conserver le pouvoir au nord. Le fait que le régime Sassou touche à sa fin ne fait plus l’ombre d’aucun doute. Nous l’avons souligné à plusieurs reprises, la question n’est plus « si », mais « quand et comment » ce régime va chuter. Ceux qui en doutaient encore il y a quelques mois doivent se rendre à cette triste ou joyeuse évidence, selon le camp qu’ils ont choisi. Sassou qui nous a habitués depuis des décennies à des faux coups d’Etat dans le seul but d’assurer la pérennité de son pouvoir vient de subir la première vraie alerte qui a failli l’emporter. Lui qui a simulé les attentats des cinémas à Brazza pour emprisonner son rival Thystère Tchicaya en 1982, qui a récemment inventé en cascade des attentats à la sûreté de l’Etat pour emprisonner Paulin Makaya, le général Mokoko et André Okombi Salissa, découvre avec stupeur les délices d’un vrai coup d’Etat. Plus grave pour lui, le Troubadour, sa Pravda locale affirme qu’un homme du sérail en la personne du général Norbert Dabira avait planifié ni plus ni moins son élimination physique. N’eût été la réaction de Nianga Mbouala qui a vendu la mèche à la dernière minute, Sassou aurait aujourd’hui rejoint ses ancêtres. Ironie du sort, Sassou doit désormais la vie à Nianga-Mbouala qu’il a failli laisser moisir dans les geôles de JDO. Mais pour combien de temps ? On peut imaginer l’état d’esprit de ce buffle blessé. Va-t-il se ruer dans les rancards et éliminer ou neutraliser une bonne partie de ses fidèles (mais désormais plus très fidèles) compagnons de route de 1997 ou au contraire constater qu’il est temps de partir et tirer sa révérence ?
La question que j’ai déjà posée à Jean Dominique Okemba (qui m’a transmis une réponse sidérante par lieutenant interposé) et à Nianga Mbouala (qui l’a certainement ignorée) pendant que ce dernier était interpellé pour un complot présumé incluant la complicité de Ntumi, question que je repose aujourd’hui avec acuité après la tentative avortée de Dabira est la suivante. Sassou avait-il « rétabli » la démocratie en 1997 au prix de tant de vies humaines pour arriver à ce pitoyable résultat ? Dit autrement : « Avait-il fait tout ça pour ça ? »
La somalisation programmée du Congo
A JDO et à Nianga-Mbouala, j’avais posé cette autre question : « Puisque nous sommes en ‘’démocratie’’, qu’est-ce qui vous empêche de quitter vos treillis et de vous engager en politique pour solliciter les suffrages des Congolais ? » J’avais profité de l’occasion pour leur signifier que le cas échéant, mon vote n’irait ni à l’un ni à l’autre. Visiblement, la ‘’démocratie’’ restaurée par Sassou n’a pas pu s’enraciner. Le Troubadour, encore lui, nous affirme dans sa dernière livraison que la disparition de Sassou aurait plongé le Congo dans une inévitable somalisation. Ah bon ! Tiens-tiens ! Le mot a finalement été lâché. Le Congo après Sassou serait donc transformé en Somalie ou Libye ? Voyant ce que sont devenues la Somalie depuis la mort de Siad Barre en 1995 et la Libye depuis l’assassinat de Kadhafi en 2011, on est en droit de se demander quel plan macabre nous préparent les officines de Mpila.
Non, le Congo n’est ni la Somalie ni la Libye. JDO et Nianga-Mbouala ainsi que tous les autres membres du haut-commandement militaire doivent savoir que ce pays mérite mieux que cette pitoyable fuite en avant. L’heure est grave. La crise est trop profonde et personne ne pourra reconstruire ce pays sinistré sans être capable de rassembler tous les Congolais du nord, du sud, de l’est et de l’ouest. Et ce n’est pas en tuant Sassou que le pays se rassemblera. Bien au contraire. J’entends de nombreuses voix se réjouir en déclarant : « Laissez-les s’entretuer. Tika ba bomana bango na bango. » On ne peut pas se réjouir de la mort des concitoyens surtout quand cette mort peut ouvrir un enfer qui durera 20 ans ou plus comme en Somalie. Ressaisissons-nous !
Ce dont nous avons besoin aujourd’hui, c’est une solution consensuelle. Le Congo est dans une impasse totale. Le coup-d’état de Dabira n’est que le sommet de l’iceberg, un coup-d’état parmi des milliers d’autres en gestation dans la tête des Congolais dont un finira par réussir et peut-être plonger le pays dans l’abime. Sommes-nous incapables d’initier un vrai dialogue inclusif qui aboutirait à une solution consensuelle ?
Sassou a fait son temps, il est un homme du passé. Affaibli par son monumental échec politique et économique, il ferait mieux de quitter la scène politique d’une façon négociée. Malheureusement, plus le temps passe, plus la solution négociée apparaît comme une condamnation à mort de Sassou. En effet, si l’on en croit le Troubadour, pour Dabira, un Sassou passant sa retraite à Oyo serait une menace pour son successeur. Ce que Dabira a oublié, c’est que Sassou poussé à la sortie par un dialogue inclusif bénéficiera de la clémence du peuple. La même clémence dont il bénéficia à la Conférence National Souveraine mais dont il abusa en revenant par effraction au pouvoir en 1997. La contrepartie étant l’instauration d’une vraie démocratie. Deux facteurs devraient nous encourager sur cette voie. D’une part, Sassou est un homme fatigué qui doit au fond de lui regretter amèrement d’avoir brigué ce mandat de trop qui le ridiculise et l’expose désormais à la mort alors que ceux qui l’ont poussé à cette forfaiture se la coulent douce. D’autre part, combien de temps lui reste-t-il à vivre ? Consacrerait-il le peu de temps qui lui reste sur cette terre à nuire à ses compatriotes ?
Et pour sortir de l’impasse actuelle, cela pourrait commencer par un dialogue inclusif de quelques jours au début de 2018, dialogue qui aboutirait à la démission de Sassou (ou à la réduction de sa présidence à un rôle protocolaire), à la nomination du président du sénat à la tête de l’Etat pour un mandat intérimaire de trois mois. A la constitution d’un gouvernement de large union nationale qui préparerait des élections présidentielle et législative démocratiques et totalement transparentes sous la houlette d’une commission électorale réellement indépendante. La délicate question de l’amnistie serait évidemment posée sur la table des négociations.
Est-ce trop nous demander à nous tous : « Nous arrêter au bord du gouffre avant qu’il ne soit trop tard ? » Comme l’écrit le Troubadour, le ver est déjà dans le fruit. Le sanctuaire du pouvoir a été souillé, il est gangréné et le cancer est entré dans la phase de métastases. La question cruciale qui se pose à Sassou aujourd’hui est la suivante : Le dialogue inclusif OU la mort ? Demain, la question deviendra : Le dialogue inclusif ET la mort ? Oui, demain, nous risquons d’entrer dans un paradigme ou pour Sassou accepter le dialogue reviendra à signer son arrêt de mort. On se souvient en effet que Marien Ngouabi ayant décidé de quitter la présidence au profit de Massamba Débat avait été abattu « comme un chien » le 18 mars 1977. L’histoire risque-t-elle de se répéter 40 ans après la mort de Marien ? Qui avait dit « Qui a tué Marien, mourra comme Marien ? »
Nous vivons le lugubre temps des charognards et des hyènes. Les hyènes en meute encerclent la proie affaiblie et attendent le moment où il posera le deuxième genou en terre pour l’achever. Pendant ce temps, les charognards volent en rond au-dessus de la scène, attendant le moment de piquer vers les restes de la charogne.
Le temps du grand courage
Entrons dans le temps du courage qui exige de chacun de nous le dépassement de nos égoïsmes pour qu’un jour très prochain…
Le soleil se lève
Et notre Congo resplendisse
Pour que cette longue nuit s’achève.
Pascal Malanda
Diffusé le 24 décembre 2017, par www.congo-liberty.org
Malanda,
Je croyais qu’il fallait simplement rester tranquille et attendre que sassou chute de lui même. Aussi, je suis perplexe de lire que vous voulez un dialogue inclusif pour négocier le départ de sassou. SVP, je ne vous suis plus. Pouvez-vous donner plus d’explications ?
Âpres un mois de salaire sous plusieurs mois impayés les congolais dansent.
Ceci ne peut étonner personne.
Tout le monde le sait bien que l’allemand est un très bon travailleur et intelligent.
Mais Hitler a entrainé ce pays dans la première et la deuxième guerre mondiale, sans compter d’autres crimes.
C’est ce que le Congo vit aujourd’hui
Nous devrons travailler sans relâche pour conscientiser les congolais, pour dire aux congolais que nous sommes sorti de la vision normal humaine au Congo, avec sassou au Congo c’est le monde à l’ envers.
Ce terroriste pratique une épuration ethnique dans le Pool sous la bénédiction de la France et de l’ONU, pour les congolais ceci est normal, car personne et personne ne dénonce, ce qui est tout simplement un crime contre l’humanité en plein 2017, avec les progrès des satellites de communication tout vue et connu de tous.
COMME EN Allemagne, HITLER DEVRAIT D’ABORD PARTIR POUR QUE SE PEUPLE REALISENT LA REALITE.
AU CONGO C’EST LA MEME CHOSE LE TERRORIST SASSOU DOIT PARTIR OU ETRE ARRETE, EN CE MOMENT LA LES CONGOLAIS VONT SE REVEILLER.
@ Malanda,
Dommage, je ne sais pas si vous êtes au Congo ou en dehors du Congo. Vous aurez pu être un bon conseiller pour Sassou.
Ce n’est pas mauvais de chercher le consensus pour sortir le Congo du trou profond dans lequel il se trouve. Mais chercher à dialoguer avec celui qui l’a creusé pour qu’il s’en tire à bon compte, cela me surprend un peu car vous n’aviez pas retenu la séance de lavement des mains où tout le Congo a été berné totalement pour se retrouver un bon matin avec un 5 Juin 1997 sous les coups de feu d’un Mr qui était sensé être endormi alors qu’il était tranquillement de l’autre côté du fleuve Congo chez sa belle famille.
De grâce, quand le fruit est mûr, il faut le laisser tomber pour le ramasser. Laisser le pouvoir de Sassou mourir de ses propres contradictions. C’est l’oiseau qui oublie le piège mais pas le contraire, le peuple peut attendre après tout ce qu’il a déjà subit, il n’a plus rien à perdre.
Pascal MALANDA toujours et encore à implorer un dialogue alors que l’ogre de l’Alima a en cure de ce dialogue ou alors ce sera celui du serpent. Un dictateur n’organise pas d’élection pour les perdre comme il n’organisera aucun dialogue qui puisse le mettre en difficulté. Le reste n’est qu’utopie ou voeux pieux incantatoires qui ne soulage que celui qui les émets.
Cette population Congolaise ne se soulèvera pas car sur ce point sassou à réussit au dela de ses espérances en détruisant les consciences, tout ce qui est anomal ailleurs est chose normale au pays de sassou, le vol, la corruption, la désinformation, l’embastillement arbitraire voir les meurtres, Ce pays ou l’on danse et on chante de satisfaction lorsque le tyran dans sa grande mansuétude vous fait l’aumône de vous payer un mois de salaire sur près de douze mois d’impayés ???.
Cette population est atteinte du syndrome de Stockholm et le tyran sassou a encore de beaux jours devant lui.
MALANDA toujours fidèle à lui même!
L’homme tente toujours par tous les moyens intellectuels dont il dispose de faire disculper un sanguinaire criminel, j’ai cité SASSOU. Quand il ne demande pas à NTUMI d’aller négocier la paix avec Brazzaville à Paris (pour le faire capturer par les rois de l’hypocrisie (Les Français, soutenant SASSOU)), Il veut maintenant un dialogue inclusif avec ce maudit SASSOU, sinon des pouvoirs limités pour celui-ci. Monsieur, nous le peuple du Congo nous ne voulons plus de SASSOU sous aucune forme de responsabilité! Point barre.
Le seul bon SASSOU est un SASSOU en prison ou avec la tête coupée!
Tiari, tâ MALANDA mayéla mampamba, béno bou lou banzâ SASSOU NGUESSO muntu wena??? Ambé nkatika satana!
Avec SASSOU au Congo c’est comme prendre une voie sans issue. Une nouvelle génération sera sacrifiée et la barbarie n’aura plus de limite.
Chers internautes,
Veuillez respecter la différence et ne pas user de l’arme des faibles qui est l’injure.
Tout propos injurieux envers l’auteur sera supprimé et les récidivistes blacklistés.
Merci pour votre compréhension.
Malanda a écrit :
» Ce tableau apocalyptique n’augure rien de bon. Tout aurait pourtant pu être différent. Après analyse méticuleuse, on peut affirmer sans ambages que Sassou s’est accroché au pouvoir en partie pour profiter du troisième boom pétrolier, celui de 2018. En effet, monsieur savait très bien par les bons soins des pétroliers opérant au Congo, que la production nationale allait doubler à partir de 2018… Sassou qui aurait dû quitter le pouvoir en juillet 2016, n’a pas résisté à la tentation de profiter de cette nouvelle manne. Malheureusement, ce boom de 2018 risque d’être le boom de trop… »
Hummm Malanda, c’est ce que vous trouvez à dire aux congolais à savoir que sassou s’est accroché pour profiter du troisième boom pétrolier?
Par ailleurs, il semble normal chez vous que sassou a le droit de continue à usurper le pouvoir pour profiter du boom pétrolier? Si ce n’était pas pas le cas, pourquoi ne montez vous pas sur les toits pour condamner d’abord cette intention que vous prêtez à sassou avant de continuer votre discours?
Cette intention de corruption que vous avez détecté chez sassou est aujourd’hui au cœur des exigences du FMI. Ce n’est donc pas banal pour que vous décidiez de mettre le couvercle dessus en banalisant cette intention criminelle sur le plan économique et financier. Aujourd’hui le congo est en faillite à cause de telles intentions qui ont été transformées en actes de vol, de corruption, de recel, d,abus des biens sociaux ayant entraîné la banqueroute d’un pays.
Quelqu’un qui décide de se maintenir au pouvoir pour profiter du boom pétrolier d’un pétrole qui ne lui appartient pas, il faut le condamner énergiquement comme le fait le FMI. Vous aviez cette information depuis longtemps et ce n’est qu’aujourd’hui que vous la rendez publique?
J’espère que le fruit mûr ne mettra pas trop de temps à tomber !? Vite, vite !
Bakala Telema dit :
« Je croyais qu’il fallait simplement rester tranquille et attendre que sassou chute de lui même. »
Il s’avère que je ne suis pas adepte de la passivité. Attendre que Sassou chute est vouloir subir l’histoire. Un grand arbre qui tombe peut détruire votre maison. Les forestiers qui abattent les géants des forêts ont appris l’art d’orienter la chute des arbres. Sassou est condamné, il le sait mieux que vous. Aidons-le sans somaliser le Congo. Autour de lui, il y a des fous qui sont prêts à tout. Croyez-vous que la destruction en vol de son avion et donc la mort probable de Sassou aurait résolu les problèmes du Congo ? J’ai mes doutes. La destruction de l’avion d’Habyarimana du Rwanda avait ouvert l’enfer et déclenché un génocide ayant coûté la vie à 800.000 personnes. La mort de Kadhafi a plongé la Lybie dans les ténèbres.
Ne nous amusons pas avec la mort, même celle d’un adversaire que nous avons des raisons de détester. Les Russes ont un beau proverbe : « Si j’avais su l’endroit où j’allais tomber, j’y aurais mis un matelas pour amortir ma chute. » Personne ne sait ni le jour de la chute de Sassou, ni la manière dont il va chuter. L’avantage d’un dialogue inclusif est de gérer de façon consensuelle le départ de Sassou. Nous l’avons réussi en 1992, qu’est-ce qui nous empêche de le refaire en 2018, en tenant compte des erreurs de 1992 ?
Sous les airs de caïd, Sassou est un simple mortel qui craint la mort autant que tout le monde. Si vous l’avez vu pleurer sa fille Edith, vous aurez compris que face à la mort, nous sommes tous égaux.
« Aussi, je suis perplexe de lire que vous voulez un dialogue inclusif pour négocier le départ de sassou. SVP, je ne vous suis plus. Pouvez-vous donner plus d’explications ? »
J’espère vous avoir répondu ci-dessus. Et si cela ne suffit pas, j’ajouterai ce qui suit. Même les changements les plus souhaités ont leur nostalgie. Dans l’entourage de Sassou, il y a des gens (et peut-être lui-même) qui sont capables de somaliser le pays. Ils en ont les moyens financiers et militaires ; beaucoup plus qu’en 1992. En 1991, dans les coulisses de la conférence nationale, nous avons humblement pesé pour que Sassou ne libanise pas le Congo. A l’époque, c’était l’expression en vogue : libaniser. Aujourd’hui, le Troubadour parle de somaliser le Congo. Le mot a-t-il été lâché de façon anodine ? Je ne le crois pas. Notre soif de changement ne doit pas nous aveugler. J’ai eu la chance de suivre dans les coulisses (en tant que membre du conseil d’administration, chargé des stratégies de l’IGUA, l’institut Al Kadhafi pour l’Union Africaine) la descente aux enfers de la Libye. Je ne souhaite pas que mon pays puisse subir le même sort. Ce n’est pas par hasard que Sassou s’est proposé médiateur dans la crise libyenne et centrafricaine. Méditons tous ensemble avant qu’il ne soit trop tard.
BRAVO LA FRANCE UN…. dit :
« Âpres un mois de salaire sous plusieurs mois impayés les congolais dansent.
Ceci ne peut étonner personne. »
Vous avez compris le drame de l’inconséquence des Congolais. Les mêmes Congolais qui ont donné 17% de leurs votes à Sassou en 1992 ont acclamé son retour par le sang en 1997. Ce peuple est hyper-versatile est c’est l’un de ses malheurs.
OYESSI dit :
« Dommage, je ne sais pas si vous êtes au Congo ou en dehors du Congo. Vous aurez pu être un bon conseiller pour Sassou. »
Je suis très content et triste en même temps de vivre ce drame hors du Congo. J’ai conseillé Sassou par personne interposée en 1991-1992. Je ne le regrette pas parce que cela a permis de ne pas libaniser le Congo. Si c’était à refaire, je le referais pour épargner à mon pays le drame de la Syrie, de la Libye, de la Somalie et du Sud-Soudan. Une guerre qui dure 5, 10 ou 20 ans est un drame dévastateur pour les pays qui les subissent. Avec 4 millions d’habitants sur 342.000 km², notre pays aux immenses ressources naturelles a tout pour être un paradis. Ce qui nous empêche de réaliser ce paradis, c’est l’égoïsme, la haine et l’exclusion. Ce sont des maux que nous sommes capables de surmonter avec un peu d’intelligence.
« Mais chercher à dialoguer avec celui qui l’a creusé pour qu’il s’en tire à bon compte, cela me surprend un peu car vous n’aviez pas retenu la séance de lavement des mains où tout le Congo a été berné totalement pour se retrouver un bon matin avec un 5 Juin 1997 sous les coups de feu d’un Mr qui était sensé être endormi alors qu’il était tranquillement de l’autre côté du fleuve Congo chez sa belle famille. »
Une amie juive m’a dit un jour : « Toute la planète nous envie notre richesse et notre intelligence. Ce que les gens oublient, c’est que nous sommes un peuple à la foi immense ; nous avons appris à persévérer depuis des siècles. Savez-vous que depuis l’an 70 après la naissance de Jésus et la dispersion des Juifs, partout où ils se sont trouvés en diaspora, ils faisaient toujours le même vœu : ‘’la prochaine Pâques, nous la fêterons à Jérusalem’’. Cela a duré près de 2000 ans, jusqu’en 1948 et la création de l’Etat d’Israël. » La même amie m’a dit : Si je me trompe 8 fois, je suis toujours sûre que la 9ième sera la bonne.
Nous nous sommes trompés en 1992 et Sassou nous a surpris en 1997, OK ! Est-ce une raison suffisante pour plonger le pays dans l’inconnu parce que Sassou nous tromperait une deuxième fois ? Non, nous n’avons pas en face de nous le même Sassou. 25 ans après la Conférence Nationale Souveraine, le monsieur a pris un sacré coup de vieux. En plus, il est malade et tourmenté par l’avidité de sa famille biologique et ses courtisans. Au fond de lui, Sassou est peut-être plus demandeur d’un dialogue inclusif qu’il ne le montre de peur d’être taxé de faible et de mourir comme Marien qui avait osé penser à Massambat-Débat comme alternative. Nous savons tous ce qu’il est advenu de Marien. Mugabe acculé exigeait des garanties. Il les a finalement obtenues. Le Zimbabwe n’a pas sombré dans une inutile guerre civile.
« De grâce, quand le fruit est mûr, il faut le laisser tomber pour le ramasser. Laisser le pouvoir de Sassou mourir de ses propres contradictions. »
Entièrement d’accord avec vous, sauf que vous vous faites des illusions. Le fruit mûr peut tomber sur la tête d’un innocent qui en mourrait. Tandis que le fruit cueilli tombe dans un panier. En plus, laisser les contradictions du système arriver à leur bout c’est courir le risque de voir un Sassou remplacé par un Nguesso. Nous ne serions pas du tout sortis de l’auberge, bien au contraire. Sauf à voir un élément républicain de l’entourage de Sassou le remplacer, nous rentrerions dans un cycle de grande instabilité avec des coups –d’état à la pelle, c’est-à-dire mangondo en congolais.
D’ici peu on dira : Na Kongo, ba coup-d’état ekomi ko tula.
« C’est l’oiseau qui oublie le piège mais pas le contraire, le peuple peut attendre après » tout ce qu’il a déjà subit, il n’a plus rien à perdre. »
Le peuple peut toujours attendre passivement, c’est pour découvrir demain le nouveau pion de la France. Car contrairement au peuple attentiste, la France a déjà et depuis longtemps choisi son poulain ; une analyse simple vous permettra de comprendre que la France maîtrise très bien son jeu et a une longueur d’avance sur le peuple congolais. Notre chance est que le nouveau poulain ait un peu de nationalisme économique. Suivez mon regard….
‘ dit :
« Pascal MALANDA toujours et encore à implorer un dialogue alors que l’ogre dl’Alima a en cure de ce dialogue ou alors ce sera celui du serpent. »
Non, cher frère, je n’implore pas le dialogue, j’essaie de nous l’imposer à nous tous comme unique voie raisonnable de sortie de crise. Après, chacun fait ce qu’il veut. On peut même libaniser ou somaliser le Congo, j’ai refait ma vie à l’extérieur de ce pays qui se maudit par lui-même. Dans nos villages ancestraux, quand on découvrait un sorcier, est-ce qu’on le tuait ? Non, on l’amenait au Bongui et on prenait des dispositions pour le neutraliser. Si les parents de la victime étaient plus « puissants » que le sorcier, ils pouvaient le tuer, mais tout était fait pour que la vie continue. Je me souviens de mon grand-père maternel réputé pour sa sorcellerie. Pris en flagrant délit, il fut conduit chez le célèbre ‘’Malanda Croix-Koma’’. Il en revint totalement « diminué » mais vécut encore une vingtaine d’années heureuses dans l’Armée du Salut. En tant que petit-fils, j’ai profité de ces années heureuses qui auraient pu ne pas avoir lieu. Sassou est un sorcier ? OK, sommes-nous incapables de le neutraliser comme le faisaient avec sagesse nos ancêtres ?
« Un dictateur n’organise pas d’élection pour les perdre comme il n’organisera aucun dialogue qui puisse le mettre en difficulté. »
Ne détournez pas la phrase. Elle est de Pascal Lissouba et je ne sais pas s’il ne citait pas lui-même quelqu’un d’autre. Un candidat démocrate à une élection croit toujours en ses chances, même si elles sont minces. Il peut aussi compter sur le jeu des alliances pour négocier un positionnement. Quelles étaient les chances de Benoit Hamon ou Mélenchon aux dernières présidentielles en France ?
Je vous le concède, un dictateur n’organise pas d’élection du tout. Ce qu’il fait est une mascarade pour complaire à la communauté internationale. N’oubliez cependant pas qu’un peuple déterminé peut imposer des élections libres et transparentes à un dictateur. Ce fut le cas au Congo en 1991-1992 ou en Gambie cette année. Le peuple peut imposer un dialogue inclusif à Sassou et l’issue de ce dialogue dépendra de la pugnacité du peuple. Une chose est sûre, échaudé par la CNS, Sassou ne se laissera pas écraser par un dialogue inclusif qui ne lui garantirait pas un minimum de survie. Je vous l’ai déjà dit, l’homme est fatigué et ne souhaiterait rien de mieux qu’un dialogue qui lui permettrait de tirer sa révérence sans trop de casse. Mais sachant qu’en face de lui il a un peuple sanguinaire comme lui-même, il n’y cédera que sous une vraie contrainte. Mettons un peu d’humanisme dans nos démarches et pensons à la persévérance juive.
« Le reste n’est qu’utopie ou voeux pieux incantatoires qui ne soulage que celui qui les émets. »
Mes vœux sont certes incantatoires, mais mes actions sont souterraines. Elles donneront (ou pas) leurs fruits le moment venu. J’aimerais cependant voir vos actions si efficaces !!!
« Cette population Congolaise ne se soulèvera pas car sur ce point sassou à réussit au dela de ses espérances en détruisant les consciences, tout ce qui est anomal ailleurs est chose normale au pays de sassou, le vol, la corruption, la désinformation, l’embastillement arbitraire voir les meurtres, Ce pays ou l’on danse et on chante de satisfaction lorsque le tyran dans sa grande mansuétude vous fait l’aumône de vous payer un mois de salaire sur près de douze mois d’impayés ??? »
Vous avez raison sur une chose, l’alarmant état de conscience du peuple. Si Sassou a réussi à embastiller une partie du nord du pays, de nombreux sudistes l’aident dans ce travail de sape en passant leurs journées à injurier les « sales Mbochis, voleurs, incestueux etc. » qu’ils pourchasseront dès qu’ils auront repris le pouvoir à Sassou. Ce discours effrayant est tellement banal aujourd’hui que je me dis : Sassou serait resté encore des décennies au pouvoir avec un peuple aussi irresponsable.
Pourquoi les « Mbochis » lâcheront-ils Sassou si c’est pour devenir esclave des sudistes ? Dabira n’a-t-il pas voulu tuer Sassou au nom de la conservation du pouvoir au nord? C’est pour sortir de ces illusions que nous souhaitons un vrai dialogue national qui sortirait le pays de la crise actuelle. Il nous faut de nouvelles institutions fortes qui rassurent les nordistes et rendent justice au sudistes. Le reste n’est que pure utopie.
« Cette population est atteinte du syndrome de Stockholm et le tyran sassou a encore de beaux jours devant lui. »
D’où la nécessité d’un vrai dialogue qui mettrait tout à plat dans l’intérêt de tout le monde, à commencer par celui de Sassou lui-même. Mais malheureusement, pour vous, la priorité c’est la mort de Sassou. Je vous souhaite bonne chance.
CD JUMEAU dit :
« MALANDA toujours fidèle à lui même! »
La constance est une qualité que je cultive et apprécie. Cela ne m’empêche pas d’intégrer les évidences. J’ai horreur de l’opportunisme et de ce que Marien appelait des « profito-situationnistes ». Quant aux extrémistes, je les évite comme la peste.
Vous dites :
« L’homme tente toujours par tous les moyens intellectuels dont il dispose de faire disculper un sanguinaire criminel, j’ai cité SASSOU. »
Je pense très modestement que vous n’avez rien compris. Je n’ai jamais tenté de disculper le sorcier Sassou ; combien de fois faudrait-il que je vous le répète ? Votre insistance frise la mauvaise foi qui m’insupporte. Sassou est responsable de crimes économiques patents : disparition du fonds des générations futures, dette extérieure du Congo supérieure au double de la dette cumulée de tous les pays de la CEMAC, crise du Pool etc. J’ai déjà écrit sur ce site même le 07 octobre 2017 sous le titre sans équivoque SASSOU : INÉVITABLE MISE EN EXAMEN POUR HAUTE TRAHISON ce qui suit :
« Hier, Sassou a refusé la sortie honorable, aujourd’hui il est passible de poursuite pour haute trahison. C’est encore le moindre mal : démissionner courageusement ou accepter un coup d’Etat de palais pour sauver le peu d’honneur qui lui reste. Car demain, le peuple en fureur exigera sa pendaison pure et simple, et qui osera le défendre ? Nous avons tout fait pour l’avertir, le voilà face à son cruel destin. »
L’article peut encore être consulté à l’adresse suivante : http://congo-liberty.com/?p=18938
Je ne défens pas les sorciers, je contribue à les neutraliser (sans devoir les tuer, car pour moi, la vie est sacrée), d’abord pour leur propre intérêt qu’ils ne comprennent pas. J’ai déjà parlé de mon défunt grand-père accusé de sorcellerie.
« Quand il ne demande pas à NTUMI d’aller négocier la paix avec Brazzaville à Paris (pour le faire capturer par les rois de l’hypocrisie (Les Français, soutenant SASSOU)), Il veut maintenant un dialogue inclusif avec ce maudit SASSOU, sinon des pouvoirs limités pour celui-ci. »
Ah bon !? J’envoyais Ntumi à Paris pour le faire capturer ? Vous me prêtez trop de pouvoir. Je n’ai jamais cru au combat de Ntumi pour les raisons que je vous ai évoquées ici-même. Je suis heureux de constater que beaucoup de voix s’élèvent au Pool pour demander des comptes à Ntumi pour sa lutte qui ne se cantonne qu’au Pool sans soutien extérieur et sans attaque substantielle contre son adversaire. Ntumi n’a jamais eu l’ambition d’aller prendre le pouvoir à Mpila. Jamais une petite escarmouche de Ntumi à Oyo ou même au nord de Brazza et vous parlez d’une guérilla. Ntumi a été utilisé par des gens dans l’entourage de Sasso qui voulaient faire pourrir la situation sécuritaire afin de justifier leur prise de pouvoir. Est-ce si difficile à comprendre ? J’avais dit que Ntumi n’avait plus besoin de continuer son combat dont les seules victimes étaient dans le Pool. Où en sommes-nous aujourd’hui ? Quelle est l’intensité des combats de Ntumi ? Vous regrettez que Ntumi ait enfin entendu la voix de la raison. Je vous l’ai écrit ici, « avec ou sans la guerre du Pool, le pouvoir de Sassou est déjà condamné. » Avez-vous encore besoin de preuve ?
« Monsieur, nous le peuple du Congo nous ne voulons plus de SASSOU sous aucune forme de responsabilité! Point barre. »
N’oubliez pas, cher Jumeau que je fais aussi partie du peuple et j’ai mon mot à dire. Et que pour moi, un Sassou neutralisé vaut mieux qu’un Sassou partisan de la terre brûlée ou du déluge. Retenez bien ce que je vous dis, ce n’est point une menace, mais un constat basé sur une analyse froide. Ne faites pas du Congo une Libye, Syrie, Somalie ou Sud-Soudan. Ceci étant dit, je ne vous empêche pas de faire de Sassou ce que vous vous voulez. C’est votre droit le plus absolu.
« Le seul bon SASSOU est un SASSOU en prison… »
Demandez à Dabira ce qu’il pense d’un Sassou en prison.
«… ou avec la tête coupée! »
Je vous conseille de couper aussi la tête aux 8% de Congolais qui ont voté pour lui et qui ne jurent que par lui. Je vous signale en passant, que ces 8% sont plus déterminés que vous dont les seules actions (je peux me tromper) se limitent à souhaiter la mort de Sassou, sans y participer. Les 8% sont très bien armés et ont caché d’immenses trésors largement suffisants pour déstabiliser ce pays. Nous n’en sortirons qu’ensemble et cela signifie : rassurer ces 8% et rendre justice aux 92% qui n’ont pas voté Sassou. Si vous pouvez le faire par les armes, je ne vous l’empêche pas, mais permettez-moi d’exprimer mes réserves.
« Tiari, tâ MALANDA mayéla mampamba, béno bou lou banzâ SASSOU NGUESSO muntu wena??? Ambé nkatika satana! »
Même Nkadia-Mpemba est l’œuvre des mains de Dieu, combien de fois Sassou ? Quand nos pères ont tapé sur la tête du mpelo Youlou, savaient-ils qu’ils ouvraient la voie à la malédiction ? « Vous serez un jour dirigés par un fou » Ce jour est-il déjà arrivé ou va-t-il encore arriver ? Je vous laisse y répondre. Tâ Jumeau : Didi pari, mayéla mpimpa.
Vous dites :
« Avec SASSOU au Congo c’est comme prendre une voie sans issue. Une nouvelle génération sera sacrifiée et la barbarie n’aura plus de limite. »
Cela ressemble drôlement à une incantation….
Entre-temps, Sassou est toujours au Congo. Heureusement, comme le disait un ami Tanzanien, chaque jour le rapproche (comme tout mortel) de la mort.
NTUMI NE DOIT PAS INTERVENIR PAR RFI, RFI ne PARLE QUE DE NTONDO LE PRISIONNIER SOUS MENASSES AVEC L’ARME A LE JOUE DU TERRORISTE LE PLUS REDOUTABLE D’AFRIQUE AU NOM DE SASSOU, OU EST LA DECLARITION SUR RFI DU REPRENSENTANT DE NTUMI EN EUROPR
Cher Bakala Telema
Vous dites :
« Hummm Malanda, c’est ce que vous trouvez à dire aux congolais à savoir que sassou s’est accroché pour profiter du troisième boom pétrolier?.. »
Ce qui me fascine chez vous, c’est votre capacité de lecture sélective. Faites l’effort de prendre l’intégralité d’une pensée. Je sais que c’est parfois éprouvant, mais avec le temps on y arrive. Je reprends le passage que vous citez en y intégrant deux mots-clés et jugez vous-même le résultat.
« Ce tableau apocalyptique n’augure rien de bon. Tout aurait pourtant pu être différent. Après analyse méticuleuse, on peut affirmer sans ambages que Sassou s’est accroché au pouvoir EN PARTIE pour profiter du troisième boom pétrolier, celui de 2018. »
Avouez que vous avez sauté l’expression EN PARTIE pour dénaturer ma pensée. Si vous ne l’avez pas fait sciemment, rien de grave, ce sont des choses qui arrivent dans un débat intense. Je ne vous en tiens pas rigueur.
Concernant le boom pétrolier de 2018, il a en effet pesé dans la décision de Sassou de s’accrocher au pouvoir. Il y a d’autres facteurs qui ont pesé dans la balance : les disparus du Beach, les Biens mal acquis, l’impréparation de Kiki à le remplacer etc…
Cher Bakala Telema, Il est difficile que Sassou reste au pouvoir dans les conditions actuelles sans faire de réels et profonds changements de gouvernance économique. Le FMI n’accordera pas de facilité budgétaire au Congo avec l’actuel gouvernement aux affaires. Dans les conditionnalités du FMI il y a la gouvernance et la lutte contre la corruption. Le Congo peut se targuer d’être souverain et refuser ces conditions, il lui faudra alors trouver d’autres sources de financement.
Si l’intérêt général du Congo commande de réduire Sassou à un rôle protocolaire comme sous la transition de Milongo, avec une équipe de technocrates consensuels chargés de remettre de l’ordre dans les finances et l’économie congolaises, quel droit aurez-vous de vous y opposer et au nom de quelle justice ? Quel droit aurez-vous d’engager un bras de fer meurtrier avec des gens qui ont accumulé des dizaines de milliards de dollars à l’étranger et capables de s’acheter les mercenaires de la terre entière pour embraser le pays ? Qu’a pu opposer Lissouba à Sassou dont les lieutenants avaient promis au président démocratiquement élu : « Tu ne t’assoiras pas sur le fauteuil présidentiel, tu dirigeras debout-debout. » On voit bien comment ils ont déstabilisé le règne de Lissouba (sans bien sûr oublier que ce dernier leur a facilité la tâche). Ils l’ont fait avec le peu d’argent qu’il leur restait après le premier boom pétrolier de 1979-1985. Maintenant, ils ont pris le soin de mettre de côté presque tous les milliards de dollars du deuxième boom pétrolier, ils vous ont fabriqué une dette insoutenable (aux dires même du FMI). Croyez-vous pouvoir leur faire face avec une opposition émiettée, laminée pulvérisée ? J’aimerais bien vous croire, mais j’ai mes doutes. Il faudra bien me convaincre avec des arguments solides et avec un peuple responsable, pas celui que j’ai vu jubiler hier dans les rues de Brazza après avoir perçu un mois de salaire sur 8 d’arriérés.
Un rôle protocolaire pour Sassou ne vous suffit pas ? Alors capturez-le, dépecez-le, mangez-le et reconstruisez l’économie nationale. Je vous souhaite bonne chance !!! Il y a une autre méthode plus radicale, abattez son avion comme a essayé de le faire Dabira, mais alors n’informez pas Nianga-Mbouala.
« Par ailleurs, il semble normal chez vous que sassou a le droit de continue à usurper le pouvoir pour profiter du boom pétrolier? »
Je viens d’expliquer que Sassou réduit à un rôle protocolaire ne pourra pas profiter du boom pétrolier. Si nous, Congolais l’y contraignons sagement comme en 1991-1992, mais en tirant les leçons du passé. Et puis, combien de temps lui reste-t-il à vivre ? Le danger du Congo aujourd’hui, ce n’est plus Sassou (un homme fini qui a montré toute son incompétence extrême) mais ceux qui l’entourent et se battent pour le remplacer. Si son successeur n’est pas assez républicain pour rassembler le peuple, nous sommes partis pour une période sombre de notre histoire. J’aimerais bien me tromper.
« Si ce n’était pas pas le cas, pourquoi ne montez vous pas sur les toits pour condamner d’abord cette intention que vous prêtez à sassou avant de continuer votre discours? »
J’espère avoir répondu à cette inquiétude. Nous devons tout faire pour empêcher Sassou de gérer le troisième boom pétrolier. Il n’en a ni la légitimité ni la légalité, malheureusement, il a les armes. Il faut pour cela un large consensus national incluant même la frange républicaine du PCT. Eh oui, elle existe. Observez bien la scène politique congolaise !
« Cette intention de corruption que vous avez détecté chez sassou est aujourd’hui au cœur des exigences du FMI. Ce n’est donc pas banal pour que vous décidiez de mettre le couvercle dessus en banalisant cette intention criminelle sur le plan économique et financier. »
Là aussi, je crois avoir répondu. Un rôle protocolaire pour les vieux jours d’un autocrate finissant. Mais si vous pouvez le tuer, faites-le vite, avant que le troisième boom ne démarre. Pour l’assassinat de Sassou, je ne vous accompagnerai pas. J’espère qu’avec son meurtre vous ouvrirez une nouvelle page plus glorieuse de l’histoire du Congo.
« Aujourd’hui le congo est en faillite à cause de telles intentions qui ont été transformées en actes de vol, de corruption, de recel, d,abus des biens sociaux ayant entraîné la banqueroute d’un pays. »
Entièrement d’accord avec vous sur ce point. Je fais le même constat depuis 2009.
« Quelqu’un qui décide de se maintenir au pouvoir pour profiter du boom pétrolier d’un pétrole qui ne lui appartient pas, il faut le condamner énergiquement comme le fait le FMI. »
Vous me reprochez d’être dans l’incantation. Si ce que vous écrivez là n’est pas une pure incantation magique, expliquez-moi le sens du mot incantation.
Oh, Sassou a tellement peur du FMI, qu’il tremble dès que madame Lagarde parle. Non, ce n’est pas à madame Lagarde de faire le travail à notre place. Le Congo nous appartient à nous tous. Des compatriotes que vous avez applaudis hier quand ils ont chassé Lissouba du pouvoir nous ont nargués pendant 20 ans et vous vous contentez du rôle du FMI pour les ramener au bon sens ? Dites-moi, cher Bakala, l’erreur est humaine, aviez-vous, oui ou non applaudi la victoire de Sassou le 15 octobre 1997 ? Moi, je m’y étais opposé et avais refusé de la cautionner en travaillant pour Sassou.
Je répète haut et fort, Sassou est passible de haute trahison. Ceci étant dit, sommes-nous incapables d’aller au Mbongui pour trouver une sortie intelligente à cette crise ? Sommes-nous condamnés à la guerre qui pointe de nouveau son nez ? Regardons un peu plus loin que le bout de nos nez déjà aplatis.
« Vous aviez cette information depuis longtemps et ce n’est qu’aujourd’hui que vous la rendez publique? »
C’est le seul moyen que vous trouvez de me remercier pour le travail bénévole que je mets à votre disposition ? Je vous trouve bien ingrat. Le Congolais est dans l’émotion pure et destructrice. Apprenons les règles fondamentales de la prospective. Osée : 4.6 « Mon peuple est détruit, parce qu’il lui manque la connaissance. »
Ce que je mets à votre disposition c’est le résultat de plusieurs mois de travail et de milliers de pages de lecture.
« J’espère que le fruit mûr ne mettra pas trop de temps à tomber !? Vite, vite ! »
Il tombera plus vite que vous ne le pensez. Sassou est un homme acculé de toute part. Sans Nianga-Mbouala, il serait déjà mort. Il craint pour sa vie et le fils qu’il voulait installer sur le trône s’est grillé à la cellule financière de Paris. Mettez-vous à sa place. Quelle joie a-t-il encore de vivre ? Sa vie s’achève par un désastre. Un tel désastre qu’il suffit de plonger dans la prospective pour voir l’homme que les Français ont déjà désigné pour le remplacer. Suivez mon doigt….
Si la France a déjà son poulain, que faisons-nous pour avoir le nôtre afin qu’il prenne les rênes du congo, au risque d’avoir un Ouattara bis? On nous prend encore pour des enfants.
Un dialogue inclusif avec sassou sera du même tonneau que le grotesque simulacre de « cessez le feu » dans le pool.
Bulukutu dit :
« Si la France a déjà son poulain, que faisons-nous pour avoir le nôtre afin qu’il prenne les rênes du congo, au risque d’avoir un Ouattara bis? »
Vous posez la seule vraie question. C’est à nous tous d’y répondre. Une chose est sûre, la France est dans la prospective tandis que le Congo est dans l’expectative. Deux mondes différents où les uns agissent sur l’histoire, les autres la subissent éternellement.
« On nous prend encore pour des enfants. »
Non, on ne nous prend pas pour des enfants ; nous sommes pires que des enfants. On nous doit 8 mois de salaire ; dès qu’on en verse un, on se met à danser. C’est vrai que tout le monde n’a pas dansé, mais c’est quand même symptomatique d’un comportement enfantin sinon débile.
Nous sommes pires que des enfants, nous sommes la volaille qui picore le maïs autour du feu sur lequel bout l’eau dans laquelle on va la plumer.
‘ dit :
Un dialogue inclusif avec sassou sera du même tonneau que le grotesque simulacre de « cessez le feu » dans le pool.
La guerre du Pool n’a aucun sens sinon justifier le hold-up électoral de mars 2016 et actuellement faire pourrir la situation au profit d’un cacique du pouvoir qui attend son heure dans l’ombre. La guerre du Pool a deux sortes de victimes : les populations innocentes du Pool qui paient le prix fort et les éléments de la force publique qui sacrifie inutilement leurs vies.
Un mauvais cessez-le-feu est meilleur qu’une guerre inutile. Ceux qui s’opposent à ce cessez-le-feu sont ceux qui pensaient que Ntumi allaient leur servir le pouvoir sur un plateau d’argent. Ntumi n’a jamais eu d’ambitions présidentielles sinon il y a longtemps qu’il aurait délogé Sassou du pouvoir. Je repose les questions qui fâchent.
1. Pourquoi la lutte de Ntumi se cantonne dans le Pool où il fait tuer ses propres parents ? Jamais une petite escarmouche à Brazza Nord ou à Oyo.
2. Quels sont les soutiens extérieurs militaires, financiers et diplomatiques de Ntumi ?
3. Quelles sont les bases d’appui et de repli de Ntumi à l’extérieur ?
4. Pourquoi les autres régions n’adhèrent pas à la lutte si nationale de Ntumi ?
La crise actuelle ne s’achèvera que par un vrai dialogue inclusif. Plus tôt on se rendra à cette évidence, mieux vaudra pour les populations meurtries du Congo. Chaque jour qui passe, ce sont des morts inutiles dans les hôpitaux sous-équipés ou en grève, dans les camps des déplacés du Pool et sur le champ de bataille de cette région-martyre.
Vous traduisez mal le fond de ma pensée que j’essayais de traduire succinctement.
Jusqu’à ce jour tout ce qui a été entrepris fut fait sous couvert d’une certaine ouverture mais qui en fait cachait de grossières manipulations dont le seul but est de protéger sassou et son clan. Pourquoi voulez-vous qu’il en soit autrement demain? Quelle est l’assurance qui vous fait dire qu’il pourrait en être autrement ?
Ce tyran en a rien à foutre du bien être des Congolais, si c’était le contraire on le saurait.
1. Pourquoi la lutte de Ntumi se cantonne dans le Pool où il fait tuer ses propres parents ? Jamais une petite escarmouche à Brazza Nord ou à Oyo? Le congo n’est pas un pays, encore moins une nation. C’est conglomérat d’ethnie forcées de cohabiter pour servir les intérêts de l’ancienne puissance coloniale. Ceci n’est pas une remise en cause de cet état de fait, mais il est toujours utile de le rappeler. C’est une des raisons pour lesquelles il n’y a pas de solidarité inter ethnique, inter régionale, …
‘ dit :
« Jusqu’à ce jour tout ce qui a été entrepris fut fait sous couvert d’une certaine ouverture mais qui en fait cachait de grossières manipulations dont le seul but est de protéger sassou et son clan. »
Vous me reprochez de mal traduire votre pensée. Je remarque que vous ne faites aucun effort pour l’exprimer de façon limpide. Difficile donc de vous répondre sans équivoque.
Si j’essaie de me mettre à votre diapason, toute ouverture vise à protéger Sassou et son clan. Tous ceux qui participeraient à un dialogue inclusif seraient automatiquement des complices de Sassou. Sous la réserve de cette compréhension, je vous répondrai ce qui suit.
La politique est un champ de pragmatisme pur et dur. Chacun y défend ses intérêts qu’il essaie d’assimiler à ceux du peuple ou inversement. Sassou a fait un putsch en bonne et due forme en juin 1997 sous le fallacieux prétexte de restaurer la démocratie. Le fond de sa démarche était un retour au pouvoir par la seule voie qu’il pouvait emprunter : celle de la violence. Allié de Kolélas dans l’URD-PCT, il aurait dû tranquillement soutenir la candidature de ce dernier contre Lissouba dans une élection dont la transparence était garantie par l’UNESCO. Or, en 1996, il remet insidieusement en cause la posture de Kolélas qui est obligé de lui répondre : Je suis le candidat naturel de l’URD-PCT. On connaît la suite.
1997 est donc un marqueur dans la descente aux enfers de la démocratie congolaise. Cher ‘ », quelle était votre position en 1997 ? Je réitère la question à Bulukutu : quelle était votre position en 1997 ? Trop nombreux sont les Congolais qui occultent cette période et surtout leur position à ce moment-là. Ils se drapent aujourd’hui du manteau de l’intransigence à l’égard de Sassou. Je ne parle même pas de ceux qui ont activement soutenu le retour violent de Sassou. L’erreur est humaine. Que chacun fasse son examen intérieur, le Congo ne s’en portera que mieux.
Sassou est revenu au pouvoir par la violence, il s’y est maintenu par la force. Tout le monde le sait. Il a économiquement et financièrement ruiné le pays et il sait que partir sans négocier quelque garantie que ce soit serait un suicide pour lui et son clan. Toutes les garanties possibles et impossibles lui ont été proposées avant octobre 2015 afin qu’il ne change pas la constitution. Je sais de quoi je parle. A l’époque, ses crimes économiques étaient encore voilés. Il coulerait à présent des jours ‘paisibles’ dans les Emirats arabes ou quelque part à côté de Ben Ali, Wade etc. Aujourd’hui, Sassou est triplement responsable :
1. D’une grave crise constitutionnelle et post-électorale aigüe ayant débouché sur une impasse politique
2. D’une crise sécuritaire et humanitaire dans le Pool
3. D’une crise économico-financière qu’il ne pourra jamais surmonter
Vous dites: « Pourquoi voulez-vous qu’il en soit autrement demain? Quelle est l’assurance qui vous fait dire qu’il pourrait en être autrement ? »
Le tableau apocalyptique que représente la triple responsabilité de Sassou ci-dessus évoquée en fait un candidat passible de jugement pour haute trahison. Je l’ai déjà évoqué ici. Il en sera ainsi si Sassou ne négocie pas sa sortie. Il a déjà raté sa sortie honorable avec des conditions en or. Il est dans la phase d’une probable sortie négociée avec des conditions moins lucratives. Demain, ce sera la potence pure et simple. Sassou est à la croisée des chemins et il a son destin en main. Il est sur une corde raide qui peut rompre d’un moment à l’autre.
Pour les illuminés qui croient que je suis un défenseur acharné de celui qu’ils traitent de criminel avéré et patent, de malade mental, de fou à lier etc., je voudrais solennellement dire ceci. Le sort de Sassou ne me préoccupe pas du tout et ne m’a jamais préoccupé en tant que tel (mis à part le cadre de l’humanisme global), il est assez grand pour s’en charger lui-même. Ce qui en revanche me préoccupe et devrait préoccuper tous les Congolais qui aiment ce pays est le lien inévitable entre le sort de Sassou et l’avenir du Congo. Pour avoir régné pendant 33 ans sur le pays, pour avoir créé un système tentaculaire de courtisans soumis, corrompus, virulents, riches, violent, etc., son départ brutal déclenchera forcément un séisme national. De quelle amplitude ou magnitude ? Là est toute la question. Le système Sassou fait peser deux épées de Damoclès sur notre pays: la dette insoutenable et la guerre potentielle. Ce diptyque nous conduit droit au postulat qui sous-tend le règne de Sassou : Moi ou le chaos. Notre pays a trop souffert de guerres inutiles. Asseyons-nous autour d’une table pour trouver la sortie pacifique à cette impasse. Encore une fois, s’il y a des gens convaincus de pouvoir régler le sort de Sassou sans déclencher une interminable guerre civile, qu’ils le fassent, je ne m’y opposerai pas et je leur souhaite d’avance bonne chance. Si en revanche ils ont sont incapables, qu’ils aient l’humilité de tenter le dialogue inclusif que Sassou refuse aujourd’hui (il sait pourquoi) mais pour combien de temps encore ?
D’un vrai dialogue inclusif, tout le monde sortira gagnant au nom du CONGO ETERNEL. N’en déplaise à certains, ange pour les uns ou démon pour les autres, Sassou est un fils de ce CONGO-là. Et à ce titre, il a ses droits et ses devoirs inaliénables ; il a des comptes à rendre à la nation et méritera une certaine clémence du peuple souverain si ce dernier l’en juge digne.
Vous dites : « Ce tyran en a rien à foutre du bien être des Congolais, si c’était le contraire on le saurait. »
Sassou est un homme fini, laissons-le partir sans nous empoisonner l’avenir. Face au mal qu’il a fait consciemment ou inconsciemment au CONGO ETERNEL, notre clémence sera pour lui et les siens une sentence plus lourde que la potence.
Bulukutu dit :
« Le congo n’est pas un pays, encore moins une nation. C’est conglomérat d’ethnie forcées de cohabiter pour servir les intérêts de l’ancienne puissance coloniale. »
D’accord avec vous, nous sommes ce triste conglomérat d’ethnies qui se haïssent. Qu’avons-nous fait pour inverser la tendance 57 ans après le départ des Français ? Cela ne vous dérange pas d’accuser les colons après tout ce temps.
J’ai l’âge de l’indépendance du Congo et j’ai honte de constater que mes compatriotes n’ont qu’un seul bouc-émissaire de leur mal : le colon français.
1. Quand le sudiste traite le nordiste de voleur et chieur dans l’eau ; quand le nordiste transforme le sudiste en esclave dans son propre pays, où est la responsabilité de la France ?
2. Quand Brazza sud est écrasé par les hordes du pouvoir pendant que Brazza nord danse, où le rôle de la France?
3. Quand le Pool est détruit par l’armée congolaise pendant que les autres régions rasent les murs, où la responsabilité de la France ?
@M. Malanda. … voici la fin de mon commentaire : C’est une des raisons pour lesquelles il n’y a pas de solidarité inter ethnique, inter régionale, … je complète. Le choix des dirigeants africains francophones sur la base de leur pédigrée psychologique permet de voir des comportements irrationnels comme celui que l’on observe actuellement au congo. Pourquoi Sassou et pas un autre, de 1979 à 2017? J’occulte volontairement la patanthèse 1992 – 1997. Je suis beaucoup plus jeune que vous, et je n’ai donc pas vécu la décolonisation, mais l’analyse géopolitique du Congo et de l’Afrique francophone m’amène toujours à la même question. Pourquoi la France a toujours eu un poulain pour diriger ces anciennes colonies depuis les pseudos indépendances ?
Cher Bulukutu
Vous dites:
« C’est une des raisons pour lesquelles il n’y a pas de solidarité inter ethnique, inter régionale … »
Vous n’avez pas répondu à ma question. Est-ce la France qui empêche la solidarité inter-ethnique au Congo ? La France empêche-t-elle que les Congolais de la Sangha, de la Likouala, du Kouilou et de la Bouenza viennent en aide aux populations du Pool ? Quand, au lieu de s’attaquer à Sassou de nombreux Congolais du sud passent leur temps à injurier tous les Mbochis (même ceux qui n’ont jamais touché un franc cfa de Sassou, eh oui, ils existent) sont-ils instrumentalisés par la France ?
« Je suis beaucoup plus jeune que vous, et je n’ai donc pas vécu la décolonisation, mais l’analyse géopolitique du Congo et de l’Afrique francophone m’amène toujours à la même question. Pourquoi la France a toujours eu un poulain pour diriger ces anciennes colonies depuis les pseudos indépendances ? »
En géopolitique, il n’y a pas d’amitié, il n’y a que des intérêts. Jusqu’en 1991 et l’implosion de l’URSS, aucun Etat de l’Europe de l’Ouest ne pouvait s’affranchir de la couverture des USA. Même la France et sa dissuasion nucléaire ne pouvait rien sans l’OTAN. Quand Mitterrand est arrivé au pouvoir en 1981 avec l’aide du parti communiste français, la nomination de 4 communistes au gouvernement provoqua une énorme colère des USA. Mitterrand finit pas plier et sortir ces communistes du gouvernement. Revisitez cette période et vous constaterez que les USA avaient largement influencé la politique économique de la France, à commencer par l’arrêt des nationalisations. Rapport normal de ‘vassalité’ géopolitique.
Les rapports de vassalité géopolitique n’évoluent que sous la montée en puissance du vassal, ce qui dure parfois des siècles. A la chute de l’URSS, la Réserve fédérale américaine avait imposé des règles coloniales à la Banque centrale russe. Ces règles sont encore en vigueur aujourd’hui. N’eût été l’arrivée de Poutine au pouvoir en 2000, ces accords auraient conduit à la phase suivante du jeu géopolitique des USA, le découpage territorial de la Russie en petites entités inoffensives. La guerre de Tchétchénie était un élément de cette politique de démentèlement de l’espace post-soviétique. Les USA n’ont jamais caché leur ambition de dominer tous les autres Etats. Concernant la Russie, la dernière orientation stratégique globale pour les 25 prochaines années et publiée par le département d’Etat mentionne ceci : « Ne plus jamais permettre à ce pays de retrouver la capacité de nuisance de l’URSS.» Pour la Chine, il s’agit de « contenir » ce pays afin d’empêcher qu’il suplante économiquement les USA. La Chine est en train de déjouer ce pronostic grâce à la politique de Deng Xiao Ping qui a fait monter la Chine de vassal de l’URSS puis des USA, à puissance émergée qui dépassera les USA en 2032.
Notre fixation sur la France est une preuve de grave ignorance géopolitique. Nous gagnerions beaucoup plus à faire de la France une alliée, un partenaire stratégique, que nos rodomantades actuelles qui ne sont que des crachats sur le ciel, ils finissent par retomber sur nous.
Le Congo est un Etat failli qui doit d’abord remettre de l’ordre dans sa gestion économique et politique nationale et monter en puissance au sein de la CEMAC pour espérer négocier de meilleures conditions avec la France. Remarquez la différence entre les Etats voyous de l’Afrique Centrale et ceux un peu plus vertueux de l’Afrique Occidentale. Les premiers, malgré leurs immenses richesses ont la main tendue vers Paris pour quémander des miettes. Les seconds connaissent une stabilité politique et une meilleure gestion. Résultat, menaces sur la zone cfa de l’Afrique Centrale. Comble de l’ironie ou de la bêtise, Sassou a prêté des millions de dollars à la Côte d’Ivoire. Soit dit en passant, en tournée symbolique en Afrique, Macron a soigneusement évité à ce jour les pays de l’Afrique Centrale.
Mirons-nous d’abord dans notre incohérence avant d’accuser la France. La France a déjà désigné son poulain qui succédera à Sassou. Bulukutu, quel est votre poulain ? Que pèsera-t-il face à celui de la France. Notre peuple peut-il s’unir et prendre son destin en main en soutenant un candidat de son choix ? J’ai mes doutes ?
Et pour finir, une petite réflexion :
Si ngué ké léki ya munu, banda tété ku sonika na kituba konso vé na lingala. Ngué lenda sonika pé na dinga ya kaka ya buala ya béto. Béto na béno ké ba nkutu ya dinga ya ba ngana. Béto lenda kuzua kimpuanza ya kédika vé, mpéléko mambu ya béto nyonso, ba nzenza ke ku tanga yaou.
Léki ya munu, béno ké finga ba Français ya mpamba na dinga ya baou. Tékila beto ké banda ku kanisa na ba dinga ya béto mosi, béto ké vanda kaka ba nkutu ya Mputu. Mabanza ya béto nyonso ké salama na dinga ya bangana. Wapi mutindu béto lenda kuzua kimpuanza ? Mabanza na mavuanga ya béto nyonso kaka na dinga ya baou. Kituba yina béto ké bokila kikongo ya l’état, kélé mpé dinga yina sonika ba Français na ba Belge, samu na béto.
Mpangui ya munu, yindula mambu yina.
A mon frère Malanda dont j’apprécie les analyses et les réflexions, juste une question de détail pourquoi Kituba en lieu et place de Kikongo? Munu ké zonza kikongo, kituba vé.
Très cher Jb
Je ne suis pas linguiste, loin de là. Les infos à ma disposition concernant nos langues vernaculaires sont donc de source générale. S’il y a des spécialistes, ils éclaireront peut-être notre lanterne.
Ce que je sais de mes sources scolaires est que le kituba = kikongo ya l’Etat dans l’actuelle RDC. Kituba, munukutuba u kikongo ya l’Etat ont certainement été utilisés pour éviter la confusion avec le Kikongo, la langue parlée par les Kongo dans le Pool et en RDC.
Il y a la même difficulté concernant le lingala. Par métonymie, le sens initial a évolué. Actuellement, les Ngalas ne désignent plus une ethnie, mais l’ensemble des nordistes, comme Bakongo devient sudistes. A Kinshasa, 5 km à peine de Brazza, ces mots n’ont pas le même sens.
Pour finir, lingala et kituba (si vous préférez) sont des langues artificielles, des « lingua franca » destinées à palier la difficulté de communication dans des sociétés éclatées sur le plan linguistique.
Les Français et les Belges les ont consolidées en les structurant comme moyen de communication avec les « indigènes ». Depuis l’indépendance, très peu a été fait pour développer la convergence entre ces deux langues. Bien au contraire, elles sont devenues des instruments de domination ou de soumission. Pour ma part, je préfère le swahili, plus dynamique et plus panafricain avec plus de 100 millions de locuteurs.
@ mon grand frère P. Malanda. Merci pour le conseil.
Pour répondre à votre question, les antagonismes ethniques ne datent pas d’aujourd’hui. C’est une donnée connue de tous. Elle a été exacerbée par le biais des gouverneurs locaux pour arriver au résultat que nous connaissons. Diviser pour mieux régner. Croyez-moi, je déplore cet état de fait. L’inexistence du fait national est un handicap qui nous empêchent de mener le vrai combat de l’indépendance à notre détriment bien sûr.