Réaction de Jean Claude Mayima Mbemba, suite à l’appel de la FIDH sur la ratification de la charte africaine de la démocratie

 

Mais M. SIDIKI KABA , Président d’honneur de la FIDH, doit également le dire et le faire comprendre aux tenants et souteneurs (proxénètes politiques) français de la Françafrique. Car la Françafrique est l’autre face de la médaille de l’esclavage et de la colonisation dont les « Préfets de région africains» désignés sous le vocable de « Président de la République » sont en fait ni plus ni moins que des « AFFRANCHIS » déguisés en GOUVERNEURS NOIRS LOCAUX. Et quand on y ajoute l’action des adeptes de l’obédience maçonnique de M. STIFANI, pilier de la françafrique, alors l’esclavagisme et le colonialisme y trouvent leur compte.

Comment expliquer que la majorité des « Présidents » et/ou des ministres des Colonies Françaises d’Afrique (CFA) , surtout au Congo-Brazzaville, sont tous membres des loges affiliées à la GLNF (Grande Loge Nationale Française), cette obédience affairiste qui fait tant parler d’elle et qui fait honte aux autres obédiences maçonniques ?

Avant les années 1990, année dite des Conférences Nationales, tous les présidents des CFA étaient tous Présidents des Partis uniques (dictature). A cette époque, un slogan était en vogue : « LE PARTI DIRIGE L’ETAT ». A partir de 1991, après les Conférences nationales ayant aboli les partis uniques, ces mêmes présidents, chefs des slogans « Le Parti dirige l’Etat », sont immédiatement devenus « Chefs » des Loges maçonniques de la GLNF des CFA.

Ainsi, à la place de « Le Parti dirige l’Etat », il y a à présent « LA LOGE DIRIGE L’ETAT ». Et , quiconque n’est pas membre de la Loge maçonnique du GRAND-MAÎTRE/PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE n’a aucune chance d’obtenir un poste, un emploi, comme au temps du monopartisme. Ces individus ont simplement changé de veste, mais n’ont pas changé les pratiques, encore moins le corps qui porte cette nouvelle veste. Ils ont changé la couleur de la veste, sans changer l’individu que cette veste couvre.

On connaît les valeurs de la Franc-Maçonnerie. Mais ces individus, qui agissent sous couvert et au nom de la Franc-Maçonnerie, sont les mêmes qui privent leurs peuples d’eau potable, de soins médicaux, les enfants d’éducation, de savoir, de connaissance (école), etc. Ce sont là des crimes invisibles, incolores et inodores. Car l’arme de la faim, de la soif, de la privation du Savoir et de la Connaissance, est plus pernicieuse, subtile et plus dangereuse et dévastatrice que l’arme à feu, parce qu’invisible.

Et la France qui nous a catapulté ces individus au Congo-Brazzaville, voire ailleurs, par un bout de canon, de fusil-mitrailleur et de bazooka, reste les bras croisés devant ces massacres humains. Elle a atteint son but, le reste ne la concerne plus, tant que ses « intérêts sont sauvegardés et ne sont pas menacés ». Alors, elle nous dit : « Entretuez-vous, mes intérêts sont garantis et protégés ». Voilà une attitude qui, demain, posera problème et qui risquera d’amener les peuples à se révolter ou à se constituer en Groupes d’autodéfense de type AQMI ou Brigades Contre le Déni de Dignité et de Souveraineté. Ce qui est très regrettable.

Voilà ce qui va détruire, dévoyer l’image de toute la Franc-Maçonnerie en Afrique. Les peuples, les populations, c’est-à-dire le monde profane, ne sont pas capables de faire la différence entre les Obédiences, entre les bonnes et les mauvaises obédiences, entre les bons et les vrais-faux (mauvais) francs-maçons. Là est le danger qui va menacer toute la Franc-Maçonnerie en Afrique, surtout en Afrique centrale, notamment au Congo-Brazzaville et au Gabon.

Il est temps d’y prêter attention et que cela change.

 

Jean-Claude MAYIMA-MBEMBA

 

Auteur de « La violence politique au Congo-Brazzaville. Devoir de mémoire contre l’impunité », L’Harmattan, Paris, 2008.

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