Peut-on lutter efficacement contre la corruption dans les affaires en Afrique ? Par Lucien PAMBOU

Alpha Condé de la Guinée et Vincent Bolloré

Le Tycoon, homme d’affaires français, Bolloré à été en garde à vue à Nanterre et mis en examen. Sans connaître le dossier au fond et sans présumer de sa culpabilité réelle ou fictive, le cas Bolloré que d’aucuns considèrent comme un cas de #Corruption, est pour d’autres le traitement normal des affaires. Cette affaire Bolloré ouvre une page de réflexion intense sur les relations consanguines entre les hommes d’affaires français et les chefs d’État africains. Où se trouve la frontière entre la corruption et le business, sachant que dans tout acte de corruption, il faut un corrupteur et un corrompu. 

Dans les relations spécifiques franco-africaines, on pense souvent que le corrupteur, c’est l’homme d’affaires français et le corrompu le chef d’État, mais on peut trouver des modèles inverses dans lesquels c’est le chef d’État africain qui corrompt l’homme d’affaires français.

Dans les milieux de la communication en France, certains responsables de journaux ne font jamais de reportage, ni ne disent jamais de mal de certains pays situés surtout en #Afrique centrale, alors que la situation chaotique au plan politique de ces pays donne de la matière journalistique et remplirait des pages entières des rubriques Opinion ou Débat d’idées.

La Françafrique n’est pas morte, les hommes d’affaires français madrés le savent

La France a perdu une partie de son empire africain, les pays d’obédience française sont devenus indépendants, mais les relations d’affaires n’ont pas changé. Les formes modernes des relations cachées ont évolué avec les Paradise papers. Les modalités de constitution des sociétés écran privées conjointes favorisent l’évasion fiscale du corrompu et du corrupteur et permettent au corrompu de se constituer des patrimoines immobiliers en France.

Souvent ces patrimoines immobiliers sont gérés par les mêmes hommes d’affaires qui font du business en Afrique et qui reçoivent des frais de commission et de représentation aux motifs que le nom du corrompu ne doit jamais apparaître en lettres d’or.

La question du développement est souvent présentée dans la chaîne corrompu-corrupteur comme un moyen de favoriser la croissance des emplois et la distribution des revenus pour les populations pauvres. Nous sommes au coeur d’un mensonge d’État avéré car certains pays africains, dotés de ressources minérales, agricoles, pétrolières, continuent de vivre sous le seuil de pauvreté alors que dans les statistiques officielles, ces pays affichent des taux de croissance de l’ordre de 4, 5 ou 6 %. L’indicateur statistique de référence étant le PIB, celui-ci comptabilise d’abord la production et les exportations des produits liés aux matières premières qui font l’objet de vente sur le marché mondial. duction et redistribution.

La création des règles juridiques (OHADA, Organisation pour l’harmonisation Afrique du droit des Affaires) ne supprime pas les faits de corruption en Afrique noire

Le « Consensus de Washington » a introduit trois idées néfastes pour le développement de l’Afrique : le marché, les droits de propriété et de contrat, la libéralisation/privatisation.

Les Etats africains, dont la plupart des dirigeants, très peu formés aux compétences professionnelles des activités économiques, ont vu afflué sur leur continent des hommes d’affaires défendant leurs intérêts économiques. Parmi ces nombreux hommes d’affaires, Bolloré, naguère affublé du titre de jeune premier de la finance et du business quand il a fait ses premières armes chez Rothschild avant de reprendre l’affaire familiale de fabrication de papier bible. Il a élargi son portefeuille d’activités en Afrique: transport maritime, la gestion des ports, palmeraies. En France et dans le monde, Bolloré, c’est le patron de Havas communication, c’est celui aussi de Canal Plus et de la maison mère Vivendi dont son premier fils Yannick va prendre la présidence. Bolloré, c’est aussi autolib et les semi-conducteurs.

Ces relations en Afrique ont souvent fait l’objet de reportages plus ou moins agacés de la part ce certains commentateurs français car Bolloré représente une puissance financière importante. Sans préjuger du fond de l’affaire, j’ouvre ici quelques pistes. Peut-on interdire à Bolloré de défendre ses intérêts économiques aux dépends de chefs d’État africains dont la seule préoccupation est le pouvoir pour le pouvoir ? Est-ce la faute de Bolloré ou d’autres hommes d’affaires français si les cadres africains sont incompétents en refusant le changement et le développement pour leur population? Le Fonds monétaire international demande aux pays africains de créer des organes indépendants de lutte contre la corruption sans en préciser ni les modalités, ni les instruments à utiliser. De qui se moque-t-on ? #Vincent Bolloré

Par Lucien PAMBOU

Diffusé le 28 avril 2018, par www.congo-liberty.cp

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9 réponses à Peut-on lutter efficacement contre la corruption dans les affaires en Afrique ? Par Lucien PAMBOU

  1. Val de Nantes dit :

    Enfin une analyse qui capte l’attention .Cet argumentaire expurgé du cadre réseautal se veut pédagogique et convaincant .
    On retrouve ,notre Lucien national ,brillant par éclipse .A cette allure ,le Congo des Nguesso n’a qu’à bien se tenir car certains de ces fils brouillés par le radar de Sassou commencent à recouvrer le sens de la critique cartésienne …

  2. Mark dit :

    La corruption est un mal qui affecte tous les pays du monde, pas seulement l’ Afrique. Je ne pense pas qu’il puisse exister une solution à ce probleme. Mettre fin à la corruption c’est dire qu’on mettait fin à la prostitution. Ce sont des problemes qui vont avec la vie de l’homme sur terre. La corruption et la protitution sont des sources des revenues pour certains, autrement dit du travail, certes du sale travail. Il y a plusieurs moyens de se faire de l’argent: le travail normal et le sale travail: trafic humain, drogue, trafic d’armes, prostitution, corruption……L’homme ne peut pas mettre fin à Tout ce qui fait produire de l’argent dans sa vie sinon les américains pouvaient se debarasser des armes à feu qui causent tant de malheurs( Impossible, parceque les armes c’est de l’argent aux USA).

  3. Val de Nantes dit :

    @Mark tout à fait sauf qu’au Rwanda ,ce dictateur intelligent qui est tout le contraire de Sassou ,est un homme éclairé .
    Le rapport annuel de la banque mondiale Doing Business est un outil indispensable à la compréhension de la température financière et économique d’un pays .
    La corruption est indissociable de la richesse mal acquise .Il est des richesses qui sont construites sur des bases saines sans marcher sur des valeurs morales ..
    La corruption , au Congo ,s’apparente à la revanche sociale .Le pouvoir a été utilisé aux fins d’assurer à ceux qui le servent ,des conditions de vie meilleures que celles qu’ils ont vécues au sein de leur famille ..
    La problématique anti corruption soulevée par Lucien ,appelle à une prise de conscience collective
    pour construire et sauvegarder nos intérêts financiers et économiques ,au travers des contrats non leonins ..

  4. David Londi dit :

    Le pouvoir de Sassou repose sur 3 piliers : l’instrumentalisation du tribalisme, la corruption des hommes politiques et des syndicalistes et de celle de la communauté internationale. Sassou est persuadé que le danger viendra de la communauté internationale pas de l’intérieur. Les sommes consacrées à l’activité de corruption de la communauté internationale sont certainement supérieures au budget national. Il s’achète une paix royale quand l’ONU ne déclenche pas des mesures de rétorsion contre sa tyrannie et les crimes contre l’humanité dont il est responsable dans son pays. Il entretient ainsi un réseau d’hommes politiques, de chefs d’industrie et d’experts de tout genre qui le protège. N’importe qui d’autre, à sa place, aurait déjà subi les foudres de cette fameuse communauté internationale.

  5. Lucien Pambou dit :

    A TOUS ET SURTOUT A VAL DE NANTES

    Désolé frangin Val de NANTES
    C ‘est bien une analyse qui fait partie de l ‘analyse réseautale( mon papier sur la corruption en Afrique)
    C’est quoi pour toi la FRANCAFRIQUE c ‘est bien un réseau

    C’est quoi pour toi les relations particulieres entre Bolloré et certains chefs d’états africains c’est bien de l analyse de réseau qui lui permet d ‘acceder plus facilement que d’autres tycoons francais aux concessions portuaires en afrique voire de contester certains business comme ceux de SAMUEL DOSSOU homme d’affaires beninois dans la construction du chemin de fer en Afrique de l ‘ouest

    Ne dors pas frangin et appuie toi sur des faits

    tu verras que tout le business franco africain n echappe pas à la puissance de l ‘outil analytique que represnte LE RESEAU dans ses versions interne et international

    lis attentativement le papier de DAVID LONDI EN AMONT TU TE FERAS TA PROPRE IDEE

    IL N UTILISE PAS LA NOTION DE RESEAU MAIS LES ELEMENTS DE PRESENTATION DE SON PAPIER RAPELLENT LES ARGUMENTS DU RESEAU

    CORDIALEMENT et dépasse la simple dénonciation collective
    Construis tes propres elements critiques en restant toi meme

    Medites ce que je te dis car tu es un garcon malin et inteligent

  6. le fils du pays dit :

    Mr Pambou,merci pour votre texte.
    La corruption est le mal d’exportation d’origine occidentale
    Un petit rappel pour le cas du Congo avant 1979,la corruption n’existait pas au Congo.
    Ceux qui sont a la tete des prefectures francaises en Afrique sont corrompus comme leurs corrupteurs.Le cas d’Alpha Conde fait froid au dos.Ce professeur en papier sans personnalité qui fustigeait Mr Lansana Conte durant son long exil d’ore Parisien et la preuve palpable du manque de sérieux chez ces hommes surtout l’absence en eux du volontarisme politique ou citoyen de faire bien.
    Ailleurs ou il y a le sérieux le corruption est combattue sans état d’âme
    P.s: Mr Zuma également corrompu,un vrai cas école qui montre la faiblesse morale de ces hommes qui pourtant devraient porter le flambeau en indiquant la bonne voie a suivre aux nouvelles generations.

  7. Lucien Pambou dit :

    Oui fils du pays, voilà ce que sont les intellecuels africains qui emprisonnés par le pouvoir en place ou dans l ‘opposition disent avec de belles phrases vouloir répresenter leur peuple

    une fois arrivés aux affaires ces faux opposants africains pensent d ‘abord à eux memes et a leurs familles

    on l’a vu au senegal en guinee au congo brazzaville et un peu partout en afrique

    Les présidents africains ne sont pas pris au sérieux dans le reste du monde et encore moins en FRANCE

    Lisez la lettre du continent et vous saurez que les nominations aux affaires en afrique n ont rien avoir avec les competences academiques et professionnelles des individus.certains intellectuels opposants a Paris finissent par se taire quand ils sont nominés par le pouvoir en place

    C’est vrai une bouche pleine ne parle pas selon un dicton universel et donc africain

    il faut faire partie de la tribu du clan au pouvoir et faire allegeance

    Les francais le savent et utilisent les réseaux endogenes aux affaires en afrique pour que leur business reste as usual

    Ceux d entre vous qui contestaient la puissance du réseau voient que c’est un outil important meme s il nest pas suffisant pour decrypter les relations mortiferes des soumis(PAYS AFRICAINS FRANCOPHONES° ) a dominant( France mere nourriciere)

    AU FAIT AU DELA DU SITE CONGO LIBERTY QUI FAIT UN EXCELLENT BOULOT POURQUOI LES CONGOLAIS DE France ont peur de parler du congo sur d autres medias ecrits télevisuels ou radiophoniques,

    Peut etre que la puissance du réseau congo les neutralise

    Hypothese gratuite de ma part j ‘attends la contradiction et ce n’est pas que de la provocation

    bonne fin de soiree fils du pays

  8. Rorchard dit :

    C’est une peu curieux en 2018 de ne parler que de la corruption de la « Francafrique », en sait aujourd’hui, et ce depuis plusieurs années que tous les acteurs étrangers en Afrique doivent verser des sommes aux états en question pour obtenir les marchés. Les entreprises Chinoises par exemple versent des sommes colossales aux hommes d’états des pays en question. Regardez pour le Congo, les plus gros créanciers sont des multinationales américaines (Glencore par exemple) et Chinoise ( CSCEC, CRBCC, BRCC, Sinohydro etc etc…) Nous sommes donc loin d’une exception Française dans les rapports commerciaux entre les pays.
    Pour info, en RDC, Kabila à alloué les autorisations d’exploitation des mines à des sociétés américaines contre des dizaines de millions de dollars en cadeau! il n’y a pourtant aucun lien historique entre ces deux pays, pas de syndrome « post coloniale »!
    La corruption existe et a toujours existé, et existera toujours, et c’est encore plus facile dans des pays où les structures étatiques sont quasi inexistante. Il y a aussi un coté culturel qu’on ne peut pas ignorer, comment expliquer qu’au Congo que le moindre fonctionnaire ou employé qui prends du « galon » pense en priorité à ce qu’il pourra se mettre dans la poche!

  9. Val de Nantes dit :

    @ Grand Lucien ,C’est ce que la diaspora élitiste attendait de vous .On espère vous revoir ,sinon vous relire ,pour éclairer de façon pédagogique les congolais sur des problématiques qui leur semblent inaccessibles et qui échappent aux communs des mortels congolais….
    La sauce réseautale , associée à tous argumentaires,devenait indigeste et répulsive .
    J’espère que vous parviendrez à convaincre bon de nos compatriotes de la pertinence des réseaux dans la gouvernance criminelle de Sassou ,à partir des argumentaires aussi simples et captifs que ceux vous avez doctement exposés ,au travers de votre valable papier .
    Je prie que vous ne tombiez plus dans l’obsession réseautale ,qui a transfiguré vos post.
    Dont acte ,et au plaisir de dévorer votre prochain papier ,qui me rappelle le Lucien d’Afrique24…

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