NOËL EUGÈNE BALLAY « L’infatigable bâtisseur africain »

Noël Ballay par Nadar

Il est des explorateurs ou administrateurs coloniaux qui par leur empreinte, dévouement, implication et affection pour le continent auront marqué l’histoire de l’Afrique. Certes, ce ne sont pas toujours les hommes pris individuellement qui façonnent celle-ci, mais d’aucuns leur donnent un cachet et une orientation particulière.

Noël Eugène BALLAY est de ceux-là. Né à Fontenay sur Eure, près de Chartres, le 14 Juillet 1847, au sein d’une famille de cultivateurs beaucerons aisée, il obtint successivement haut la main, le baccalauréat ès lettres en 1864, et le baccalauréat ès sciences en 1865. Cette polyvalence lui permit de se présenter à l’école Polytechnique, surnommée l’X, en raison de la prépondérance des mathématiques dans la formation. Polytechnique est un des fleurons de l’élite scientifique française.

Polyvalence qui le prédestina aussi à une autre école élitiste, l’école Normale Supérieure. Victime des aléas des concours, il fut recalé à la première, ce qui le dissuada sans doute de se présenter à la seconde. Il se consolera avec la prestigieuse école de médecine de Paris.

La guerre Franco-prussienne de 1870, le contraignit à mettre ses études entre parenthèses et à s’engager dans le premier bataillon de la garde nationale de son département d’Eure et Loir.

Auréolé du grade de sergent-chef une fois la guerre terminée en 1871, Ballay reprit ses études de médecine. La même année, il franchit la première marche des concours d’externe des hôpitaux de Paris mais échoua à la seconde censée lui ouvrir les portes de l’internat.

Alors qu’il est jeune médecin de la Marine, en 1875, une annonce parue dans la presse va faire basculer le cours de son destin. En voici un extrait : « Monsieur de Brazza a terminé ses préparatifs pour l’accomplissement de la mission d’exploration en Afrique Équatoriale que lui a confiée le ministre de la Marine ; il n’attend plus pour partir, que d’avoir trouvé un jeune médecin qui consente à l’accompagner ».

Très intéressé, Noël Eugène BALLAY prit de vitesse tous les candidats et ne se contenta pas que de répondre favorablement à cette annonce. Audacieux, il se rendit sur les lieux, 66, rue Mazarine à Paris, siège du ministère de la Marine où il rencontra de Brazza, le convainquant de l’incorporer dans son équipe en tant que jeune médecin auxiliaire. Cet épisode fut révélateur de la personnalité de Ballay et de sa volonté et envie d’aventure et d’exploration, ce que ne manqua pas de confirmer la soutenance de sa thèse de doctorat plus géographique que médicale. Ce ne fut pas le fruit du hasard si celle-ci s’intitula : « Quelques mots sur L’Ogooué, le Bas-Congo et les avantages qu’ils offrent pour le commerce » Prédisposé à une carrière dans l’administration coloniale, Ballay fut avec Dechavanne, un des compagnons de de Brazza, représentant la France à la conférence de Berlin en 1885, qui consacra le partage de l’Afrique.

Nommé lieutenant-gouverneur du Gabon en 1886, à la fois simple et modeste, comme l’écrivit A Terrier : « Il fuyait l’éloge et nul n’a été plus opposé à la réclame » que lui, Libreville lui doit son tout premier jardin d’essai, créé pour initier les indigènes à l’agriculture à un moment où ce territoire et celui du Congo ne faisaient qu’un. Il y fonda aussi de nombreux centres de santé, preuve qu’en dépit de ses fonctions d’administrateur, il était toujours préoccupé par les questions de santé publique. Pris d’affection pour le continent, il fut très proche des populations dont il avait la charge. Il fut notamment très lié à certaines familles, ce fut le cas de celle de son cuisinier, Tchidimbo, et celle de Pouaty, un proche ascendant de monseigneur Louis Mbuyu Portella, évêque de Kinkala, au Congo-Brazzaville dont j’ai recueilli le témoignage. Il démissionna en 1889 suite à un désaccord avec de Brazza, sur la gestion de la colonie. Promu gouverneur en 1890, dans les Rivières du Sud , c’est ainsi qu’on nommait la Guinée à l’époque, il emmena avec lui les deux jeunes Congolais. Je renvoie les lecteurs à l’article que j’ai consacré à monseigneur Raymond Marie Tchidimbo et accessoirement Jean-Marie Pouaty sur le site de Congo-liberty, au mois d’Avril 2018.

 

Fidèle à sa réputation de bâtisseur infatigable, il créa la ville de Conakry et fut à l’origine des grands travaux d’urbanisation de la ville et du port. Il joua également un rôle essentiel dans l’ouverture des premières routes, la promotion et la construction du chemin de fer entre la Guinée et le Niger, sous la direction du capitaine de génie Salesses. Très bon gestionnaire de sa colonie, il obtînt de ses supérieurs hiérarchiques, l’octroi d’une autonomie budgétaire pour sa colonie, le faisant apparaître comme un gouverneur général adjoint de l’AOF (Afrique Occidentale Française) . Installé à Dakar au Sénégal, capitale de la fédération, celui-ci avait la haute main sur l’ensemble des territoires ouest-africains. Ballay avait d’ailleurs assuré l’intérim à plusieurs reprises du gouverneur général, Chaudié, qui dût donner sa démission suite au déclenchement de la fièvre jaune qui sévissait au pays de la « Teranga », décimant notamment une partie de la population européenne en 1900. Cette grave épidémie qui frappait le Sénégal mit le ministre des colonies, Albert Decrais, dans une situation très inconfortable quant à la nomination d’un nouveau gouverneur général, dans les conditions sanitaires sus-décrites. Un pis-aller fut donc proposé à Ballay, candidat à la succession, celui d’accepter le poste avec résidence non pas à Dakar mais à Conakry. La réponse de Ballay, le 06 Août 1900 fut sans appel : « Dans les circonstances présentes, le devoir du gouverneur général, surtout quand il est en même temps médecin, est d’être au Sénégal et non à Conakry. Ce serait pour moi une grande honte d’aller me mettre à l’abri, abandonnant les autres au milieu du danger… ».

Arrivé à Dakar le 18 Août 1900, il mena lui-même le combat contre l’éradication du fléau, jusqu’au 26 Février 1902, date à laquelle il décéda, emporté par la fièvre jaune pour les uns, par une affection diabétique pour les autres, tel que le soutint N Broc.

Depuis 1958, date de l’indépendance de la Guinée, il ne reste plus aucune trace du monument érigé en sa mémoire. Il semble qu’un monument ait été érigé aussi en sa mémoire à Okoyo, dans l’Alima, au Congo-Brazzaville, en 1954, et réhabilité en 1959 en présence de deux ministres du président Youlou, Faustin Okomba et Christian Jayle d’après Michel Pautasso, auteur des photos numérisées envoyées à la bibliothèque de Chartres.

Attristant pour ces deux pays qui ont comme dénominateur commun, le déni de leur passé et le refus de se doter d’une mémoire.

Que reste-t-il alors aujourd’hui de son passage en AEF et en AOF ? Une rue à Brazzaville porte son nom, tandis qu’à Dakar, un monument près de la gare lui rend hommage au même titre que William Ponty, Joost Van Vollhoven, François Clozel, les quatre prestigieux gouverneurs généraux de l’AOF.

En France, les villes de Chartres et de Fontenay sur Eure, sa ville natale se sont associées entre Juillet et Novembre 2017 pour honorer sa mémoire. Plusieurs expositions et conférences ont eu lieu, retraçant l’itinéraire de ce Beauceron, animé notamment par Lydie Delanoue, historienne, auteur d’un bel ouvrage « Ballay avec ou sans de Brazza ». Chapeau bas pour cet Africain au grand cœur qui a tant œuvré pour le continent et qui finalement se sera sacrifié pour son bien-être.

 

LIONEL GNALI

Diffusé le 02 janvier 2019, par www.congo-liberty.org

Ce contenu a été publié dans Les articles. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

26 réponses à NOËL EUGÈNE BALLAY « L’infatigable bâtisseur africain »

  1. Bakala dit :

    Ah bon ! Un individu qui va à Berlin pour discuter de la déshumanisation de l’Homme Noir, vous le qualifiez de grand africain. Tant que nous sommes, Sassou dénis est héro national, le bâtisseur infatigable.

    Il n’y a que chez l’africain que l’on trouve ce genre de comportement.

  2. Bulukutu dit :

    Quelques morceaux choisis de ce texte complètement surréaliste.

    … [Quelques mots sur L’Ogooué, le Bas-Congo et les avantages qu’ils offrent pour le commerce]. Derrière le mot commerce, on peut aussi y lire  » vache à lait  » de l’ancienne métropole… [Chapeau bas pour cet africain au grand cœur…]. Nous voyons à travers ce texte, une certaine idéologie d’une certaine france qui croit aux effets positifs de la colonisation et reprise par certains africains dont j’espère qu’ils sont ultra minoritaire. Affligeant. Car Qui peut encore croire en plein 21° siècle que l’on puisse trouver une once d’humanité dans le fait colonial ? Quels sont ces africains qui croient encore à la fumisterie que constitue la fameuse « mission civilisatrice » dont s’est drapé la France de l’époque, pour asservir des peuples entier aux quatre coins du monde ? Détruire des sociétés humaines dans un but purement mercantile. Qui peut croire en plein 21°siècle, que les infrastructures réalisées en Afrique par les colons, avaient pour but, le développement endogène de l’Afrique ? Le grand dessein de la France pour l’Afrique, n’a jamais été l’humanisme. Bonne année à tous.

  3. Je suis l’auteure de la biographie de Noël Ballay, parue en 2016 aux éditions L’Harmattan, sous le titre: Noël Ballay, l’Africain. Avec et sans Brazza. C’est un ouvrage historique, auquel j’ai consacré trois années pleines, c’est pourquoi je me permets aujourd’hui d’apporter quelques précisions. La thèse de médecine de Noël Ballay s’intitule: « L’Ogooué ». Il n’y est pas question du commerce, mais de la géographie, du climat, de la faune, de la flore de la région, des maladies des Africains et des Européens. Le titre donné dans l’article de Lionel Gnali provient de Wikipédia, or Wikipédia s’est trompé sur plusieurs points, y compris en désignant Noël Ballay comme un poète. Deuxième chose: Noël Ballay n’est pas allé à Berlin « pour discuter de la déshumanisation de l’Homme Noir »; il est allé en tant que délégué technique. Sa connaissance du territoire, suite aux explorations qu’il y avait menées, lui ont permis d’intervenir d’un point de vue géographique. Il a fait partie ensuite de la commission qui, sur le terrain, a délimité les frontières. On peut, bien évidemment, s’élever contre la colonisation de l’Afrique par les Européens, mais on ne peut nier que l’esclavage a été largement antérieur à l’arrivée des Européens. Brazza a d’ailleurs libéré de nombreux esclaves. J’ajoute, à l’intention de Lionel Gnali que je remercie pour son article, que le monument Ballay de Conakry se trouve actuellement dans l’enceinte du Musée national. J’en ai des photos prises par un ami qui habite Conakry. Quant à la mort de Noël Ballay, elle résulte bien de complications pulmonaires dues à son diabète. Voir, à ce sujet, l’article signé du Dr Guillon-Metz, endocrinologue-diabétologue, dans Histoire de la médecine, Mai 2018, Volume 12, N° 3.

  4. Bulukutu dit :

    … [Il a fait partie ensuite de la commission qui, sur le terrain, a délimité les frontières].

    Voilà. Il a activement participé à la partition arbitraire de l’Afrique, et à sa balkanisation dont les conséquences sont encore palpables à ce jour.

    [On peut, bien évidemment, s’élever contre la colonisation de l’Afrique par les Européens, mais on ne peut nier que l’esclavage a été largement antérieur à l’arrière des Européens].

    En plein rêve ou que dis-je? En plein cauchemar. Justifier une ignominie par une autre c’est très courant comme argument pour faire croire par la suite que la colonisation était une aubaine. Le Choix entre la peste et le choléra. Cette audace dans le propos est la traduction d’un certain paternalisme (empathie malveillante) dont sont victimes les africains, car enfantilisés. D’ailleurs pourquoi parler de l’esclavage alors que le sujet de ce texte est précisément la colonisation?

    [Debrazza a d’ailleurs libéré de nombreux esclavages…].

    Libéré des esclaves pour en faire des indigènes. Il y a de quoi être fier bien sûr dans ce monde en noir et blanc. Leurs conditions de vie étaient supposés être meilleures après plusieurs siècles d’esclavage. Être esclaves sans déportation, sur la terre de ces ancêtres, c’est bien sûr ce dont rêvaient les africains de l’époque n’est ce pas? Ils ne pouvaient pas espérer mieux de la part de ceux qui faisaient la promotion des droits de l’Homme partout dans le monde. Mais au fait! De quel homme parlaient – il? Il faut rappeler une chose. Les africains n’ont jamais demandé à être colonisé par qui que ce soit. En effet, De quel droit des êtres humains décident unilatéralement de dépecer tout un continent pour leur seule soif de grandeur? S’octroyer de vastes territoires à l’aide de traités bidons est une pure escroquerie aux conséquences dévastatrices pour tout un continent.
    L’entreprise de destruction qu’à été la colonisation est et restera pour l’Afrique, une page sombre de son histoire car le prix à payer en vies humaines est très lourds.

  5. Bulukutu dit :

    [… Il a fait partie ensuite de la commission qui, sur le terrain, a délimité les frontières.]

    Il a donc activement participé à la balkanisation de tout d’un continent pour assouvir la soif de grandeur des européens et trouver de nouveaux débouchés économiques, de la main d’œuvre serviables, car asservi par 400 ans d’esclavage,…

    [On peut, bien évidemment, s’élever contre la colonisation de l’Afrique par les Européens, mais on ne peut nier que l’esclavage a été largement antérieur à l’arrivée des Européens].

    Choisir entre la peste et le choléra? Drôle de propos pour justifier l’inqualifiable et faire ainsi croire que la colonisation étaient une aubaine pour les africains. Passer d’esclave à indigènes, c’est bien sûr ce dont rêvaient les africains.? Etre asservi sans déportation, sur la terre de ses ancêtres est un horizon heureux pour les millions d’africains de l’époque ? C’est tout ce que pouvait offrir les promoteurs des droits de l’Homme? Mais au fait, de quel homme parle t-on?
    Quelle audace? Cette audace traduit un paternalisme encore en cours chez les africanistes qui croient pouvoir écrire l’histoire de l’Afrique à la place des africains eux-mêmes: bref! Une posture néocoloniale qui se drapent derrière certains proxys africains infantilisés malheureusement.

    Brazza a d’ailleurs libéré de nombreux esclaves.

    Peut-on parler de libération, lorsque l’on vous fait passer d’un asservissement a un autre? On change d’appellation, on arrête les déportations et on nous demande d’applaudir, alors que le système est le même. Il faut en être fier n’est ce pas?
    S’octroyer de vastes territoires à l’aide de traités bidons, est une escroquerie dont les conséquences sont encore palpables à ce jour.

  6. Bulukutu dit :

    Une statue de Christophe Colomb a récemment été déboulonnée à Los Angeles en Californie pour respecter la mémoire des indiens qui ont été les principales victimes des conquistadors. À méditer par les africains.

    Lu pour vous.
    Le conseiller de la ville Mitch O’Farrell, un Amérindien originaire de la tribu Wyandotte de l’Oklahoma, qui a porté la demande de suppression de la statue, considère qu’il s’agit « [d’]une étape naturelle dans l’élimination de la fausse histoire selon laquelle Christophe Colomb a découvert l’Amérique », a-t-il affirmé sur NBC. Il a également indiqué que Colomb était « responsable des atrocités et [que] ses actions ont déclenché le plus grand génocide de l’histoire ».
    Certes l’histoire des indiens d’Amérique n’est pas celle des africains, mais il n’en demeure pas moins vrai que les deux histoires soient liées par la soit disante découverte de C. Colomb. Et surtout ce qui a suivi.

  7. Lydie Delanoue dit :

    Vous vous trompez d’adversaire, Bulukutu, mon livre n’est pas un essai en faveur de la colonisation, mais une BIOGRAPHIE. J’y raconte la vie de Noël Ballay, toute sa vie, et notamment le contexte dans lequel il a suivi Brazza au Gabon. Lisez-le, vous jugerez ensuite, mais ne faites pas de moi une ennemie de l’Afrique alors que c’est tout le contraire. Il faut aimer ce continent pour consacrer autant de temps à la lecture de multiples archives, celles d’outre-mer en particulier, à Aix-en-Provence.

  8. Lila dit :

    Mme Lydie Delanoue,
    Je comprends votre positionnement mais je crois qu’il faut arrêter de tout le temps croire qu’un point de vue différent est une guerre (vous parlez d’adversaire!) Votre livre est une biographie, on a compris,ok, sauf qu’écrit avec un pensée européenne. La preuve en est, vous avancez le fait que l’esclavage existait avant l’arrivée des européens et c’est là que le bas blesse !!! prouvez moi cette affirmation, l’histoire de l’Afrique n’a été écrite en majorité uniquement par des européens empreints d’un paradigme européen et non par les africains eux-mêmes. Dans aucune langue africaine le mot esclave n’existe dans le sens auquel les européens font référence (cf le code noir, le noir est l’égal voire moins qu’un meuble). Il a existé des relations d’assujettissement et non d’esclavage que ça vous plaise ou non. Vous vous dîtes éprise de l’afrique et bien je vous conseille d’étudier très calment le Royaume Kongo avant l’arrivée des européens et vous verrez que ce que vous prétendez connaître de l’afrique est erroné.
    Il va falloir commencer un moment donné reconnaître que les états européens lorsqu’ils ont décidé de venir en afrique, l’objectif n’était pas de commercer comme c’est le fantasme de bcp d’européens mais bien de réduire cette population à néant. Je suis désolée, vous ne trouverez aucun roi qui, je le dis bien avant l’arrivée des européens, qui a coupé les mains de ces sujets pour du caoutchouc !!!! Vous parlez de de Brazza qui aurait libérer des esclaves, mais c’est combien par rapport aux millions de déportés ?
    Ecoutez, je ne suis pas votre adversaire mais tiens juste à vous interpeller que écrire un livre qui plus est une biographie ne fait pas gage d’une vérité absolue !! Comprenez que mettre le colon au grand de grand homme épris de compassion peut en faire hérisser plus d’un.
    Je suis donc d’accord avec Bulukutu. L’afrique a aussi ses héros qui ont combattu la férocité de l’esclavage et des travaux forcés. Et sur ce point j’aimerais attiré votre attention sur « la guerre de l’impôt » qui a eu lieu au Congo dans les années 20 et qui a décimé une très grande partie de la population congolaise, ok !! Donc M. BELLAY vous force son admiration, moi ce n’est pas mon cas mais je respecte votre point de vue. Et je ne débattrai pas sur ce sujet avec vous car il sera stérile. A mon humble avis, réduire l’afrique a la période coloniale est tout simplement honteux mais ça ce n’est pas de votre fait et ce n’est pas le sujet de votre livre je l’ai bien compris. Là je m’adresse à mes compatriotes pour qu’enfin la période pré-coloniale soit valorisée.

  9. Nous ne pourrons continuer à échanger que lorsque vous aurez lu mon livre et pris en compte le fait que Noël BALLAY était d’abord un MEDECIN. Je vous rappelle, pour terminer, qu’il est né en 1847 et mort à Saint-Louis-du-Sénégal en 1902. Quant au Rapport Brazza, dont je parle également dans mon livre, il date de 1905. Ces dates sont importantes par rapport aux faits que vous évoquez. Cela dit, j’entends vos arguments et je ne souhaitais, en aucun cas, paraître belliqueuse, Lydie Delanoue.

  10. Lilou dit :

    Oui restons en là !
    Mais je répète qu’evidemment je n’ai rien contre vous puisqu’il est normal d’écrire sur les personnes que l’on considère et qui ont marqués l’histoire de la France. Le Congo a une histoire commune avec la France c’est indéniable sauf que les « humanistes français » de cette période douloureuse du point de vue congolais ne peuvent à mon sens parfois être considérés comme tels bien que médecin. Et je n’ai rien contre ce personnage historique français loin de là ! Il est français c’est normal d’écrire sur les personnages français, vous êtes française.
    Maintenant pour la date de la guerre de l’impôt effectivement c’est une erreur de datation mais ça n’enlève en rien l’atrocité des faits.

  11. Anonyme dit :

    « Le drame de l’Afrique c’est que l’homme africain n’est passez entré dans l’Histoire ». On se souvient tous de ce discours insensé aux relents colonialistes qu’avait osé prononcé l’ashkénaze de combat (détruire l’histoire et la mémoire du peuple noir) n.sarkozy, au pays de Cheik Anta Diop. Par là je voudrais dire qu’il est temps pour nous les africains d’écrire sur le passé glorieux et sur le martyr de nos ancêtres, avant que d’autres puissent se l’approprier définitivement à des fins de domination culturelle psychologique.

  12. Connaissez-vous le livre de David Van Reybrouck, Congo. Une histoire, éditions Actes Sud, 2010?

  13. Uhem mesut dit :

    Connaissez-vous le livre de Raphael Batsîkama ba Mampuya ma Ndâwla. « L’ancien royaume du congo et les Bakongos » chez L’harmattan paru en 1999?

  14. Lydie Delanoue dit :

    Je ne le connais pas encore, mais ça ne va pas tarder, d’autant qu’il a été publié par L’HARMATTAN.

  15. Ubuntu dit :

    C’est bien ! Il y a d’autres auteurs africains qui ont écrit sur le congo.

  16. mwangou dit :

    @Lila : »Votre livre est une biographie, on a compris,ok, sauf qu’écrit avec un pensée européenne. La preuve en est, vous avancez le fait que l’esclavage existait avant l’arrivée des européens et c’est là que le bas blesse !!! prouvez moi cette affirmation, »
    OUI. L’esclavage a existé au sein des sociétés africaines, congolaises; cela est établi. C’est sa forme et son but qui ont changé avec l’esclavage par les Blancs. Lydie Delanoue l’a peut-être lu quelque part, mais nos grands parents l’ont dit en même temps qu’ils ont fait le récit des razzias humaines chez les Noirs par le Blanc. Par ailleurs, une biographie est une forme précise de publication; on ne peut la modifier sous prétexte qu’elle contient une partie de l’histoire douloureuse d’un peuple…Quand il faudra établir une biographie de Sassou Nguesso, il ne faudra pas effacer les faits qui le collent à des individus par exemple originaires du Pool, sous prétexte que ce Sassou Nguesso a fait du mal au Pool.

  17. Lydie Delanoue dit :

    Je n’ai rien effacé du tout. J’ai même terminé en parlant du rapport Brazza. Je le répète encore une fois: lisez-moi avant de juger.

  18. Lilou dit :

    @ Mwangou
    Tout d’abord je n’ai jamais parlé de modification d’un livre sous pretexte que je ne suis pas d’accord. Ce que je dis c’est que l’Histoire peut etre comprise et analysée de différents points de vue. En l’occurrence l’Histoire a été écrite par les esclavagistes en majorité.
    Vous dites que la forme et le but n’était pas la même donc si c’est le cas on ne peut pas utiliser le mot esclavage. Et être esclave signifie ne pas avoir de droit, être une chose. Je doute fort que dans le paradigme africain cette vision existe. l’esclavage par les noirs a été une justification pour légitimer leur agissement. Apparemment vous n’êtes pas d’eccord avec ce point de vue. Je respecte cela.
    Maintenant et pour finir, je n’ai rien contre la personne de Lydie Delanoue et encore moins contre son livre, que vous défendez. C’est mon point de vue, simplement je refuse qu’on m’impose des héros français concernant l’histoire du Congo. Chacun a son point de vue. Je suis française aussi et Charles de Gaulle est présenté comme LE héros français moi j’ai une admiration pour Léon Blum bien que lui aussi a sa part d’ombre.
    Vous ecrivez que « nos grands parents » ont parlé de l’esclavage des noirs par les noirs aussi, désolée mais ne généralisez pas svp car les miens très au fait de leur histoire ne m’ont pas relaté ce point de vue de l’esclavagiste.
    Respectez mon point de vue ! Je crois que la majorité des noirs n’ont pas fait l’esclavage comme l’ont fait les européens sur les africains. Et le problème c’est qu’on veut mettre tout sur le même plan, c’est une vision simpliste. La majorité des africains se sont révoltés les rois en premier que les européens ont pris le soin de couper les têtes pour asseoir leur domination. Et je crois que l’histoire des africains devrait être axé sur ses héros comme le font tous les peuples !

  19. Lilou dit :

    Maintenant DSG, l’histoire commence bien avant lui donc avant d’écrire sur lui faudrait d’abord commencer par s’intéresser a l’Histoire du Royaume Kongo auquel le Kongo M’Foa a fait partie.
    Si demain le peuple Kongolais décide de retenur de ce Monsieur qu’il n’est que le mal personnifié ben c’est leur choix. Ce ne n’est pas a qqn d’autre de venir écrire l’histoire du Kongo. L’histoire de la France est écrite par les francais, l’histoire des anglais par les anglais et ainsi de suite

  20. Bulukutu dit :

    @Lilou. Merci pour cette mise au point. Vos propos sont clairs.

  21. Lydie Delanoue dit :

    C’est clair en effet, mais, selon moi, on doit laisser à chacun le droit d’apporter sa pierre à l’immense édifice que constitue l’Histoire en général. Cet édifice sera d’autant plus riche qu’il comprendra un maximum de points de vue. Il ne me viendrait pas à l’idée de repousser un livre consacré à un pan de l’histoire de la France, sous prétexte que son auteur n’est pas français. Sachez enfin que je n’ai jamais considéré Noël Ballay comme un héros. Lui-même était bien trop modeste pour se considérer comme tel.

  22. Val de Nantes. dit :

    Une petite distraction intellectuelle peut-être . Revenons un peu au Congo , le nouveau retraité, dont les enfants sont nantis des savoirs livresques, est dans un état comateux avancé .
    Jouer de la mandoline sous son lit de malade ,c’est un peu fort de café .
    Ah ,les livres . Vous , congolais , parlez et magnifiez la langue coloniale , pour mieux être pauvres ,dixit ,un chinois ironisant la maîtrise de la française par les congolais .
    Ces chinois nous adorent ,car nous ne sommes que des gros consommateurs.

  23. mwangou dit :

    Ok. Je m’excuse Lilou. Mais je crois avoir répondu au post de Lila… Est-ce la même et unique personne?
    Par ailleurs, je ne soutiens personne dans ce débat, d’autant plus que je n’ai pas lu le livre. J’ai seulement voulu montrer qu’on peut ne pas être d’accord sur le fond, mais sur la forme, si l’on se lance dans la rédaction d’une biographie, ben…, on s’y lance, sans état d’âme particulier… Sinon, moi je n’aurais jamais à consacrer mon temps pour aller fouiller dans ces histoires là…
    Pour le reste, sur cette question de l’esclavage, le terrain est trop vaste… Là aussi, on peut le prendre par le bout qui satisfait l’objectif que l’on poursuit.
    Sans vouloir vous offenser. Je respecte votre point de vue.

  24. Lilou dit :

    @Mwangou
    C’est bien la même personne mais comme j’ecris a partir de mon telephone qui a bcp de pb je ne me suis pas rendu compte que j’avais ecrit Lila.
    Y’a pas de souci on est ensemble ! Nous sommes tous et toutes les fils et filles du Congo que nous aimons tellement !!!

  25. mwangou dit :

    @ Lilou, mes meilleurs vœux!

  26. Lilou dit :

    Merci, pareillement !

Laisser un commentaire