Lissouba, Sassou, Kolélas : Retour sur le grand gâchis de ces 30 dernières années

Quand je reconsidère la dimension et le niveau de conscience du Président Pascal Lissouba, je me rends compte de la perte qui a été la notre et du grand rendez-vous manqué de ces trente dernières années. Des esprits malins ont eu raison de lui, et c’est vraiment dommage qu’il n’eut pas l’intelligence de s’extirper des pièges qu’on lui avait tendus en évitant au Congo le déchirement de son tissu social.

Au regard de son discours – sauf à considérer qu’il était tout juste pompeux – il avait la bonne lecture des enjeux du monde et de notre continent en proie à toutes les convoitises. Mais le système des partis politiques (avec son double maléfique qu’est la politique politicienne basée sur l’intrigue) ne pouvait guère s’accommoder à l’espoir qu’il incarnait. Il prit le pouvoir dans un environnement miné où il fallait faire preuve de beaucoup de tact pour réussir. Il aurait vraiment fallu qu’il se levât au dessus de la mêlée, qu’il bût son orgueil en rassemblant par la pédagogie et tous les procédés pacifiques qui pouvaient servir. Un proverbe congolais dit que le chef du village ne voit jamais le diable. Ce qui veut dire que les combats qu’il mène nuitamment pour la quiétude, la sécurité et la cohésion de sa communauté ne sont connus que de lui seul. En tant que chef de l’Etat, c’est à lui que revenaient toute la sagesse et toutes les stratégies de sa réussite et de la réussite du pays au cours du mandat à lui confié.

Pouvait-il convaincre l’allié Denis Sassou Nguesso de renoncer à la part du lion qu’il lui réclamait dans le nouveau gouvernement ? Pouvait-il négocier un nouvel accord équitable avec lui ? Et bien après, pouvait-il convaincre l’opposant Bernard Kolélas de renoncer à ses prétentions gouvernementales sous couvert d’orthodoxie constitutionnelle ? Pouvait-il le raisonner, et sans vouloir le mettre au pas, négocier un terrain d’entente avec lui ?

Les aînés qui ont nette lecture de cette période de notre histoire ne condamneront certainement pas le caractère un tant soit peu simpliste de mon analyse (Cf. Lettres de feu Albert Roger Massema à Pascal Lissouba, et à Bernard Kolélas et Denis Sassou Nguesso – 4ème trimestre 1992). A l’époque des faits, j’étais au Collège, je ne comprenais pas ce qui se passait dans le pays ni ce sur quoi les acteurs politiques se disputaient. J’étais d’ailleurs très loin de m’intéresser à tout cela.

Les hommes passent, le pays demeure, et les nouvelles générations ont besoin d’être éclairées. C’est pourquoi, au lieu d’être intimidé par la difficulté d’écrire sur des questions aussi sensibles au regard des passions qu’elles cristallisent, je choisis, ce jour, d’apporter ma contribution, fut-elle insignifiante.

Nous devons appartenir aux générations des patriotes intègres qui, vêtus du costume de l’objectivité, traitent les questions de l’Etat dans le seul souci de l’intérêt général. Nous devons cesser de reproduire les schémas du passé nous ayant fait du tort, et sortir de la binarité ethno-régionaliste du « Nous / Vous » ou du « Nous / Eux » qui empoisonne notre marche vers le progrès. Je m’efforce donc de prendre une distance avec les faits, me départant ainsi des postures partiales de certains historiens qui, comme des nourrissons en refus de sevrage, s’accrochent aux dividendes des hommes de pouvoir en colportant des versions officielles empreintes de mensonges.

Je pense profondément qu’en politique, avoir raison ne suffit pas. La sagesse doit prévaloir et surpasser toutes les passions. C’est pourquoi il ne faut pas suivre les va-t-en-guerre, les leaders politiques sans sagesse. Ressemblant à des chauffards éméchés, et posant des actes sans réfléchir à leurs conséquences négatives, ils mettent les peuples en danger et provoquent des guerres civiles inutiles. Or, dans l’état de pauvreté qui est le notre en Afrique, les guerres civiles sont des vices que nous ne devons jamais nous permettre. La défense de la Constitution du 15 Mars 1992 aurait pu se passer du sang de nos compatriotes sacrifiés sur l’hôtel de la cupidité politique.

Mon propos n’est pas ici de dédouaner le Président Lissouba face à ses adversaires politiques de l’époque – tous ont leur part de responsabilité – mais de faire comprendre à tous les meneurs d’hommes et surtout ceux qui trempent dans la politique politicienne que leurs personnes et leurs ambitions, soient-elles nobles, ne sont pas au dessus des vies sacrées de leurs concitoyens. L’action politique, dans sa noblesse, demande que tout règlement de conflits se passe sans effusion de sang, car aucun problème n’est aussi grand et insurmontable pour qu’on le règle par les armes. Les cas de force majeure ne sont pas légion et ne sont pas non plus insolubles. J’en appelle à la sagesse pour que toutes les radicalités qui conduisent à la guerre civile n’aient plus cours dans notre pays.

Dans ce drame post-conférence-nationale, la faute incombe à toute la classe politique qui n’avait pas eu le recul des erreurs du passé en se donnant une constitution conflictogène. Ce qui fit qu’à peine élu, Lissouba perdit sa majorité parlementaire par la rupture de son alliance avec le PCT de Sassou qui partit grossir les rangs de l’opposition. La nouvelle majorité menée par Kolélas vota une motion de censure contre le tout premier gouvernement. Et de là commencèrent toutes les misères du nouveau Congo que nous voulûmes meilleur après trois décennies d’errance idéologique.

Voici presque trente ans qu’au lieu d’avancer, nous marchons à reculons : Pas de justice, pas d’égalité des chances, pas de libertés, pas de salubrité, pas d’eau, pas d’électricité, pas d’unités de production, pas d’emplois, et pas de développement tout simplement.

Les faits historiques ont la fâcheuse habitude de se répéter lorsqu’on les oublie ou lorsqu’on n’en tire pas de leçons, les mêmes causes produisant les mêmes effets. Congo 1958 et Congo 1992 : même situation de changement de majorité ayant entrainé des drames nationaux. Le Président Lissouba refusa ce que le Président Jacques Opangault avait fait, c’est-à-dire laisser l’initiative gouvernementale à la nouvelle majorité constituée. Craignant de se retrouver dans une situation d’entenaillement comme celle qui prévalut à la démission du Président Alphonse Massamba-Débat en Août-Septembre 1968, il prit des mesures inconstitutionnelles. Il refusa de nommer un Premier Ministre issu de l’opposition, décida de dissoudre l’Assemblée Nationale et entreprit de se construire sa propre majorité parlementaire dans un imbroglio qui dura deux ans sur un mandat de cinq ans. C’est énorme, le Congo n’en avait pas besoin. Ce fut un énorme gâchis, surtout en termes de vies humaines perdues et de régression des consciences. Comparaison n’est pas raison, mais il ne serait pas déplacé de relever le contexte quasiment similaire de l’avènement du Président Félix Antoine Tshisékédi qui a choisi de coopérer avec l’ancien pouvoir.

La présidence Lissouba aurait dû être une présidence de combat, un nouveau départ pour le Congo. Le travail était colossal et les défis, nombreux à relever. Le pays était surendetté et en sérieuses difficultés économiques. Il avait besoin de stabilité et d’unité, non de querelles partisanes. Vous l’aurez remarqué par ailleurs, le succès saillant de son quinquennat, à savoir l’accord pétrolier sur le partage de production survint en 1995, bien tard, après le tumulte des empoignades politiciennes. Mais à ce moment là, le mal était déjà fait et le ver était dans le fruit. Sassou, qui n’avait jamais digéré l’affront de la Conférence Nationale et qui vit d’un mauvais œil le rapprochement de Kolélas et Lissouba, affuta sa stratégie de reconquête du pouvoir et attendit le moment qui lui sembla propice pour la dérouler.

En tant que premier président sorti des urnes après la grand-messe de réconciliation nationale que fut la Conférence Nationale Souveraine, le Président Lissouba avait besoin du soutien de toute la nation pour réussir son mandat. Mais nous vîmes les choses autrement et versâmes dans l’intrigue en jouant le jeu mesquin de la guerre des partis politiques.

Tirer les leçons du passé et prendre une nouvelle direction

Si en 1958 les textes faisant office de Constitution ne prévoyaient pas explicitement qu’il fallait recourir au suffrage populaire en cas de changement de majorité parlementaire, la Constitution de Mars 1992 ne devait pas manquer de précisions strictes sur ce cas de figure.

Glogalement, en 1991, bien de déboires étaient évitables et prévisibles si nos éminents conférenciers y avaient pensé. Mais ne jurant que sur le modèle démocratique français, ils ne pouvaient voir plus loin que le bout de leur nez. Une cohabitation à la française pouvait-elle être possible dans ce Congo qui s’organisait déjà sur des bases tribales à la conférence nationale ? Quelles mesures exécutoires avait-on pris pour ne pas retomber dans les travers « obumitriques » (1) du passé ?

Là se trouve notre capacité à résoudre nos problèmes en mobilisant notre propre intellect en dehors des sentiers battus et des canons occidentaux. Tout n’est pas parfait dans les modèles que nous copions. Il faut de l’esprit et de l’intelligence pour adapter ce qu’on copie. Je fais ce reproche aux intellectuels africains mentalement suroccidentalisés et n’ayant d’yeux et de foi que pour la démocratie à l’occidentale. Au Congo, nous l’avions eue cette pseudo-démocratie, et, combien de morts nous a-t-elle occasionné ? Quelle dévastation ! Quel retard accumulé !

Au lieu de la « petite Suisse » (2), nous en sommes encore à patauger dans la fange de la bêtise humaine avec des comportements indignes des êtres humains accomplis, des antivaleurs de toutes sortes, et un endettement baudruche galopant.

Aujourd’hui encore, après presque trente ans, nous ne voulons pas faire le bilan de la pseudo-démocratie voulue, rejetant toute la faute aux valets zélés de la Françafrique, et refusant ainsi notre responsabilité collective. Presque trente ans après les faits susdécrits, nous continuons de ne jurer que sur la démocratie pluraliste, espérant qu’une génération spontanée vienne balayer toutes les contradictions, tous les tourbillons d’un système aussi imparfait qu’inutilement budgétivore. L’idée de compétir pour le pouvoir est-elle censée pour nous ? Est-elle saine ? Comment peut-on construire la paix et la stabilité dans un climat de compétition, d’aigreur et d’invectives permanentes ? Ceux qui ont inventé cette forme de démocratie (urnocratie) savaient qu’ils instituaient le dépouillement de la souveraineté du peuple au profit de la caste des « élus » et des parrains qui les financent.

Les conflits de 1992-1993 étaient occasionnés par un problème purement institutionnel. Le Président Lissouba l’avait d’ailleurs souligné dans une interview de l’époque. Il convient donc de noter que :

  1. Responsabilité Collective : Notre Constitution de Mars 1992 était lacunaire et contenait des manquements. Ceux qui veulent la réhabiliter doivent en tenir compte.
  2. Leçon à en tirer : Répertorier et Corriger tous les cas constitutionnels laissant entendre des vides juridiques et surtout prévoir une disposition explicite en cas de changement de majorité parlementaire en cours de legislature pour que Novembre 1958 et Octobre 1992 ne se répètent plus.
  3. Autres pistes de réflexion : Quels garde-fous contre les abus de pouvoir ? Quels règles et processus de résolution des conflits institutionnels ? Enumérer tous les conflits possibles et y apporter des solutions implacables.

« Un Etat dépourvu des moyens de quelque changement n’a pas les moyens de sa propre conservation. » (Edmund Burke). Réfléchissons donc et comprenons que les choses dans la vie ne sont pas figées. Il n’y a pas qu’une seule manière d’organiser la vie politique ou de conduire les affaires de l’Etat. Les échecs du gouvernement actuel sont les échecs de tout le Congo, et la bérézina dure trop longtemps. Mettons-y fin en ayant une seule chose en ligne de mire : l’intérêt général. En politique ce n’est pas comme en sport où l’aspect ludique est conjugué aux efforts personnels des compétiteurs. En politique, Compétition égale Division. Inutile de me citer les exemples occidentaux qui ne suscitent l’admiration que de ceux qui se brident les yeux et la cervelle pour ne pas en voir les limites.

Les primates dans la forêt ne sont pas capables de progrès. Leur vie se limite à sauter de branche en branche et à se nourrir de ce que la nature leur offre. Si nous ne sommes pas capables de réflexion et de progrès, si nous ne pouvons vivre essentiellement que de la générosité de la nature (chasse, cueillette, rentes minières, prêt-à-penser), alors rien ne nous distingue des primates de la grande forêt équatoriale.

Faisons l’effort de la rationalité et cessons de voir les choses par le prisme de l’ethnie ou de la région. Le fanatisme est le fait des personnes sans capacité de réflexion ou des personnes de mauvaise foi. C’est un panurgisme mortel, indigne de tout esprit intelligent et transcendant. Le fanatisme nous pousse à soutenir les leaders de nos régions, même quand ils commettent des actes répréhensibles et dépourvus de tout sens pour l’intérêt général. Le fanatisme est l’un des aiguillons du tribalisme, le plus puissant même. Le fanatisme découle d’un schéma de pensée irrationnel dont nous devons tous nous débarrasser si nous voulons infléchir positivement l’image de notre pays. Il s’impose donc que nous passions tous maintenant notre examen de conscience devant le grand Tribunal de la Rationalité.

Tout peuple, tout pays est jugé à l’aune de son niveau de développement ; et le développement d’un pays n’est que la matérialisation de l’intelligence collective de son peuple. Si notre pays ne compte pas, c’est la preuve que nous ne sommes pas collectivement intelligents. Le tribalisme qui en est l’une des causes est une idiotie pure et simple. L’eau, l’électricité, la salubrité, les infrastructures, les services administratifs et hospitaliers de qualité manquent pour tout le monde, pas seulement pour les ethnies indésirables ou ostracisées. Nous n’avons pas à demeurer idiots à nous haïr continuellement et à mourir de notre propre venin tribal. Nous avons plutôt des rangs à conquérir dans le concert des nations, et il faut pour cela que notre conscience citoyenne prenne de la hauteur.

Privilégions la démarche scientifique dans nos approches. La science est cette discipline qui repose sur le déterminisme, c’est-à-dire sur les effets et les causes qui les induisent. La matière à étudier est là, abondante ; explorons-la, sur notre société et sur les moyens de sa rédemption. Tirons les leçons du passé et prenons une nouvelle direction. Créons, s’il le faut, ce qui n’a pas encore été créé, pourvu que les succès du nouveau Congo soient au rendez-vous.

Le système Majorité/Opposition nous fait perdre du temps – c’est ma conviction. Il faut l’admettre et absolument en sortir. Au lieu de nous mettre tous au travail sur un Projet Commun de Développement, de regarder dans la même direction – non pas à la manière monopartite – nous passons notre temps à la querelle, à l’invective, à nous cantonner dans des postures partisanes, à nous ingénier dans des calculs de géostratégie ethno-régionale pour le contrôle exclusif du pouvoir. « Qu’untel de telle ethnie ne doit pas prendre le pouvoir, Qu’untel de telle région ne doit pas être à tel poste. » Cela est par ailleurs l’effet direct de la démocratie pluraliste. Et, c’est le pays tout entier qui en pâtit tandis que les politiciens s’engraissent toujours et mettent leurs familles à l’abri du besoin et des guerres qu’ils créent. La déliquescence du pays ne les impacte nullement. Leurs enfants étudient à l’étranger et reviennent au pays occuper les postes politiques de leurs parents. A nous peuple de le comprendre et de nous organiser autrement que par la médiocrité qu’ils nous imposent.

Congolese citizen, think, stand up and be proud !

To boya nzala élongo et à jamais !

[Refusons la misère, ensemble et à jamais !]

  1. OBUMITRI : Oligarchie Bureaucratique et Militaro-Tribaliste.
  2. Etant donné que le Congo est plus grand que la Suisse, nous devons plutôt ambitionner de dépasser largement le niveau de développement de la Suisse. L’épithète « petite » accolé à « Suisse » ne me semble donc pas approprié. Le Congo a les moyens de cette ambition.

TABLE RONDE SUR UNE TRANSITION « EXCLUANT SASSOU-NGUESSO » DU 26 OCTOBRE 2019 – FILM INTÉGRALE

Louis Yvon MBANZOULOU

Diffusé le 01 novembre 2019, par www.congo-liberty.org

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27 réponses à Lissouba, Sassou, Kolélas : Retour sur le grand gâchis de ces 30 dernières années

  1. Bienvenu au club de l’intérêt général dit :

    @ Louis Yvon MBANZOULOU
    Merci pour cette pensée « Au lieu de la « petite Suisse » (2), nous en sommes encore à patauger dans la fange de la bêtise humaine avec des comportements indignes des êtres humains accomplis, des antivaleurs de toutes sortes, et un endettement baudruche galopant. Tirer les leçons du passé et prendre une nouvelle direction »

    Bienvenu au club de l’intérêt général, explications en 2 minutes 11 secondes top chrono en cliquant ici: https://www.youtube.com/watch?v=eVsVNSybuZA

  2. Val de Nantes dit :

    @Bienvenu
    Grosse validation.
    L ‘intelligence a été chassée au nom du tribalisme triomphant.
    Être comme la suisse est une possibilité congolaise, encore faudrait- il penser par nous-mêmes, pour trouver les faiblesses et les avantages qui sont en nous .?
    Nous vivons encore sous l’ère de la mythologie congolaise,une période sans écriture où l ‘on raconte des fables aux indigènes..
    Le Congo attendrait , peut-être,son Socrate pour réveiller les consciences endormies..
    La Suisse est une réalité matérielle, mais le Congo est une ombre,comme le disait : tonton Platon.
    Que Platon ou Socrate nous livre le talisman de la naissance de la nation congolaise..
    @Val de Nantes.

  3. Pambou Mkaya Mvoka dit :

    A Monsieur Louis Yvon MBANZOULOU

    Le papier de notre compatriote mérite d’être lu et médité car il montre de façon nette et précise le niveau et l’état de la réflexion politique de nos hommes politiques congolais enserrés dans un réseau dont ils ont beaucoup de mal à se défaire, réseau qui contribue à leur perte car ils se connaissent tous depuis les années 60 et tous essaient d’être chef et calife.

    Lissouba, homme politique de ce pays qui se dit intellectuel, n’a jamais compris les subtilités d’une politique enserrée dans un réseau. Le piège tendu par Sassou est intéressant à analyser car Sassou connait les turpitudes de la plupart des hommes politiques congolais depuis les indépendances. Lissouba était entouré de son clan et de ses amis et n’a pas compris les compromis piégeux que lui tendait Sassou. Il n’a pas appliqué les résolutions de la conférence nationale. Pour des raisons de préséance il a fait comme il a voulu et s’est laissé coincer par Sassou. Lors de la conférence de Libreville il a commis une erreur majeure en se rendant à Kigali et à Kinshasa pour rechercher un appui militaire alors que sa place était à Libreville et que le président Bongo était prêt à l’aider. Trop imbu et trop sûr de lui, il a toujours considéré Sassou comme moins que rien, sauf qu’il n’a pas compris que Sassou est un élément important du réseau de la Françafrique.

    Ceux qui refusent la théorie du réseau se trompent car ils ne comprennent rien à la géopolitique des territoires. Le Congo n’est rien à l’échelle monde, c’est une petite île enserrée dans le jeu polymorphe des rapports incestueux des grandes puissances. Les Congolais qui pensent qu’au nom de la souveraineté ils ont des choses à dire, ils ont à la fois raison et tort.Raison juridiquement et tort politiquement.

    Il faut dépasser la théorie du réseau pour faire Nation, mais sans la théorie du réseau on ne peut pas comprendre les arrières pensées des hommes politiques congolais. Le réseau est un outil analytique de compréhension et d’explication de la situation politique au Congo. Il ne suffit pas de dire « le réseau n’existe pas » pour que les solutions idoines reviennent. Départissons-nous de l’émotion et de la naïveté qui nous saisissent. Nous n’avons pas les compétences pour exploiter le pétrole en haute mer, nous sommes incapables de mettre en place une infrastructure industrielle pour exploiter nos mines et nos forêts. Nous n’avons pas la compétence pour industrialiser notre pays le Congo. On ne doit pas baisser les bras mais réfléchissons à la lecture biblique de la bataille entre David et Goliath, un David qui par son intelligence, alors qu’il était moins fort physiquement, a réussi à triompher de Goliath. En sommes-nous capables au lieu de pleurer en permanence, de se morfondre et de ne pas réfléchir stratégiquement ? Les hommes passent, les structures et les territoires demeurent.

  4. Anonyme dit :

    @Pambou
    Grosse,validation. Mais ?
    Dépasser la théorie du tribalisme,c’est à la rencontre de la science et à sa branche utilitaire qu’est la technologie.
    Le réseau dont vous nous parlez est métaphysique tant il reste encore à déterminer.
    La marche vers l’industrialisation du pays est un processus qui intègre beaucoup de composantes diverses dont le capital humain.
    La valeur ajoutée ne se décrète pas , elle se travaille d’où la cartographie complète de la structure humaine et économique du pays.
    L’on ne peut développer ce pays ,avec une liberté totale d’esprit et donc de pensée.
    La pensée scientifique doit primer sur les dogmatismes ethniques, religieux ,en gros sur l’obscurantisme.
    L’intelligence scientifique est heuristique en ce qu’elle peut résoudre les problématiques les plus improbables qui ont cours dans notre pays depuis des lustres.
    Toutefois, je n’oublie pas l’apport essentialiste de la philosophie à la science.
    Comme, dirait,Sartre : l’essence précède l’existence,en ce qui concerne les sciences.
    @Val de Nantes.

  5. Anonyme dit :

    Lire , c’est aller à la rencontre.
    L ‘on ne peut développer notre pays qu’avec une liberté…..
    @VAL DE NANTES.

  6. SAMBA DIA MOUPATA dit :

    Aujourd’hui le président Lissouba est aussi comptable du désastre que vivent les congolais , pour avoir instauré un état faible, qui a laisser sassou libre comme si ce dernier n’avait pas commis des crimes de sang et économiques . Bernard kolélas avec son beach privé (La main bleu ) , le marché Total et les stations services où il prélevait des taxes . Demain nous devons instauré des institutions fortes pour pas répéter les mêmes fautes , car les voyous d’aujourd’hui avec l’argent de la corruption peuvent manipuler nos jeunes à l’instar des milices de Tsambitso .

  7. Lucien Pambou MKAYA MVOKA dit :

    Merci cher Samba dia moupata

    ceux qui veulent avoir une explication non metaphysique du reseau comme ANONYME
    doivent mediter le papier de SAMBA et ils auront à la petite echelle ce que le reseau voulait dire avec KOLElAS pere

    Ce reseau n ‘apas disparu il s’est elargi au congo dans son integralite et kolelas bernard pour etre adoube a epouse une femme du nord ce qui ne me derange pas en revanche c ‘est un signe d ‘allegeance au reseau dominant dont nos compatriotes du nord sont les gestionnaires de reference

    IL FAUT MAINTENANT PASSER DU RESEAU A LA NATION EN PRENANT EN COMPTE LES COMPETENCES REELLES ET NON ETHNIQUES DES CONGOLAIS POUR CONSTRUIRE LE VIVRE ENSEMBLE QUI DOIT REFUSER L ARTIFICE ET LA FACTICITE

  8. Bakala Téléma dit :

    Ce que dit mon ainé Samba est vrai.

    Mais que peut-on avec les “si”?

    Il y a beaucoup à redire. Mais dans toute cette tragédie c’est seul le général ETA Anka qui a eu le courage de dire haut et fort l’origine des malheurs des congolais : elf-Aquitaine.

    Oui, ce général avait bien pointé elf-aquitaine. Mais combien l’ont suivi dans le gouvernement de Lissouba? Zéro . Oui zéro . Tous voulaient être aimés par les français. Aussi, il ne fallait pas dire la vérité au peuple congolais comme le général, alors CEMG ou secrétaire d’état à La Défense, a eu le courage de le dire à la RTC. Qui s’en souvient encore?

    Arrêtons avec l’autoflagellation. Les français ont tué le Congo et les congolais avec leur homme de main: sassou denis. Le reste n’est que de l’enfumage. Pour preuve en 1997, leur armée était à Brazzaville qui commençait à brûler. Mais ils ont préféré plier bagages avec les autres armées étrangères .

    Attention, l’autoflagellation n’est pas bonne. On risque de revivre les événements du passé.

    Pour terminer, il y a un proverbe de la rdc qui dit: quand un enfant jette des pierres à un adulte, au lieu de s’en prendre à l’enfant, il faut d’abord voir s’il n’y a pas un adulte derrière.

    Que disait chirac le cupide à Luanda ? Il,était parti congratuler le kleptomane dos santos pour son intervention au Congo. Au cours d’une rencontre des armées étrangères en 1998, un général angolais avait dit que c’est chirac le cupide qui avait demandé aux angolais d’intervenir au Congo . Pour quelles raisons si ce n’est finir le travail que loic le flot pringent avait commencé en 92-93.

    Alors, ayons une analyse systémique des faits et des événements. Ce qui est arrivé aux congolais en 92-93 et 1997 jusqu’à aujourd’hui, c’est ce qui était arrivé à Gbagbo en Côte d’Ivoire .

  9. Bulukutu dit :

    Je lis ça Et là des termes comme  » développement « , « industrialisation », pour le salut de « ce qui aurait pu être un pays  » dans un monde où la question climatique vient remettre en question ce modèle. Des organismes comme GIEC ont, dans leur rapport, pointé du doigt, les effets de l’activité humaine sur les émissions de gaz à effet de serre, principale cause du réchauffement climatique. Dans les pays qui servent d’exemple à nos adeptes du développement industriel, la question du modèle de développement emprunté depuis deux siècles est également remise en cause. On parle désormais de décroissance, ou de croissance verte,… On parle d’économie decarbonée, on parle sorti du nucléaire, on parle passiv’ house pour les Bâtiment à énergie positive, j’en passe… Dans ce contexte, doit-on encore penser développement selon les canons de ces deux derniers siècles? Où alors, il faut dès à présent, réfléchir à un nouveau modèle de développement ? Pour rappel, si tous les pays de cette planète devaient avoir le même niveau de vie qu’en Occident, il faudrait au moins 7 planètes comme la nôtre. Alors, soit on continue d’ignorer ce paramètre, soit on réoriente nos schémas de penser pour faire émerger le pays que nous voulons, Et pas celui qui nous a été imposé. Ce qui est valable pour le modèle économique, l’est aussi pour le cadre institutionnel.

  10. Lucien Pambou mkaya mvoka dit :

    PAS FAUX BULUKUTU ET PAS FAUX BAKALA TELEMA

    COMME QUOI IL SUFFIT DE DEBATTRE ET DES OBSERVATIONS CONTRADICTOIRES JAILLISSENT LA LUMIERE

    BONNE JOURNEE

  11. TAATA NDUENGA dit :

    Yvon Mbanzoulou
    Comment tu vas frangin !

    Merci beaucoup pour ce papier dont le contenu est fort remarquable. Cela ne m’étonne pas de toi. Bravo !

  12. JEAN MATSAKA dit :

    Bravo SAMBA DIA MOUPATA MOSSI

    Brillante analyse qui nous mène droit aux effets néfastes et criminels des actions Françaises en Afrique.
    Pascal LISSOUBA au Congo, tout comme Laurent GBAGBO en Cote d’Ivoire, n’ont pas su déjouer les sataniques interventions françaises comme le fait actuellement Archange TOUADERA en RCA.
    LISSOUBA n’a pas su développer des institutions nationales fortes et GBAGBO n’a pas su s’adjoindre d’un puissant soutien extérieure pour mener à bien ses réformes d’expulsion de la France et de sa sortie programmée de la zone CFA par l’adoption d’une monnaie indépendante.
    Les défenseurs corrompus des intérêts français au Congo comme les MAHICKA et BANKOUNDA ont beau critiquer la Russie, mais si celle-ci permet de bouter la France hors d’Afrique je suis preneur.
    On ne peut tolérer même avec la plus grande indulgence possible les crimes perpétrés par la France en Afrique se soldant par des millions de morts. Ils ont tué ou fait tué TROP de noirs depuis les pseudo-indépendances parmi lesquels d’illustres hommes d’état comme Ruben Um Nyobé, Thomas Sankara, Marien Ngouabi et …
    Le malheur de l’Afrique francophone c’est d’avoir croisé la route de ce monstrueux et diabolique pays qu’est la France.

  13. Anonyme 5 dit :

    La seule façon de se prémunir contre le génocide le pillage des richesses et de la mauvaise gouvernance c’est de scinder ce territoire en deux entités les Kongos en territoire Kongo et les Ngalas en territoire Ngala
    Ces deux peuples n’ont rien en commun le colon n’a pas s consulté ces deux peuples avant de créer ce territoire
    Ce territoire est issu de la volonté du colon raciste et prédateur des richesses

  14. Anonyme 5 dit :

    Lorsque je parle des richesses je parle avant tout des richesses humaines ensuite des richesses de notre sous sol

  15. Tala dit :

    Il n’est pas tard pour mieux faire.
    Samba dia Moupate parle des Mbochi qui refusent de venir débattre ici. Vous ne savez pas qui sont certains qui se cachent sous les pseudonymes. Nous qui sommes au Congo, nous savons qu’il y a des mbochi qui travaillent pour la chute de ce régime. Dans quelques jours, vous verrez.

  16. VAL DE NANTES dit :

    @j matsaka
    grosse validation ;;
    Je souscris à cette opinion anti française , car de nos jours , la France apparait ,au travers , des témoignages MAPINGOUINS , comme le faiseur des dictatures africaines et notamment au CONGO où l’argument de stabilité du Congo est une pure hérésie .
    La vérité colonialiste est plus matérielle qu’éthique .
    D’ailleurs , à ce sujet , je vous convie de visionner les vidéo sur you tube , qui exaltent le miracle rwandais .
    Vous y verrez  » KIGALI CITY  » , CHERS COMPATRIOTES , j’ai eu l’impression de me trouver dans une cité européenne et c’est incroyable .
    Que « TÉLÉ FOUFOU  » MONTRE CES IMAGES DE » KIGALI CITY » aux congolais et ce sera la chute de ce tyran SASSOU .
    J’ai visionné ces vidéos , jusqu’à 2 heures du matin et je n’en ai pas dormi ,tant j’ai beaucoup pleuré pour mon pays .
    Mais qu’ a- t-on fait pour subir ce supplice de tantale ?
    Chers compatriotes ,
    l’histoire de ce pays ressemble à la tragédie et la mythologie grecques .La similarité est frappante et bouleversante à beaucoup d’égards .
    La sentence suprême  » connais toi , toi même ‘ et rien de trop  » est venue effacer les tragédies grecques et ces mythologies .
    Il est des phrases ,qui transforment tout un pays ,et le RWANDA nous en donne la pure illustration .
    De leur tragédie surgit un bonheur . Ils ont pensé par eux mêmes pour défier les esprits monstrueux qui terrorisaient leur pays et ils y sont parvenus .
    Ces rwandais ont une sentence nationale qui a conjuré leur passé diabolique .Notre pays ne diffère en rien des difficultés existentielles connues par ce pays et nous n’avons nullement en tirer des enseignements .
    Pour penser , il faut exister .
    Sartre avait écrit un livre sur » l’être et le néant « , au regard de ce titre ,nous sommes « néant » , c’est à dire ,vide , inexistant ,rien .
    Nous devons nous extirper de la mythologie congolaise ( mensonges , etc ) et de la tragédie congolaise ( guerre tribale à odeur présidentielle ) pour poser les dalles du nouveau CONGO .
    Le RWANDA est devenu , pour nous , l’horizon irrattrapable .Avec SASSOU , AU POUVOIR , s’abstenir de faire des AVC ;;
    SONI ;;;;;;;;;;;;;;;La leçon pratique du patriotisme en soi .Eh OUI .
    Conseils : chers amis , regardez attentivement leurs routes , verdures ,marchés , les cités et dire qu’ils vont construire sous peu , une nouvelle ville .
    Bonjour , la dépression congolaise .

  17. le fils du pays dit :

    Eh oui Mr Kagame et son equipe travaillent au Rwanda.Les resultats sont palpables et visibles.Contraire au Congo qui vient de rater une occasion en or de se hisser au niveau des Emirates unis avec une manne petroliere

  18. le fils du pays dit :

    La manne petroliere engrangee de 2002-2014 totalement dilapidee.Ces moyens qui auraient pu etre correctement utilises pour construire le Congo comme il se doit a l’instar des Emirates Arabes Unis.

  19. Anonyme dit :

    @le fils
    Ce qui manque cruellement au congo,c’est la vision chevillée au corpus congolais.
    Il nous modifier notre ADN pour que les gènes qui s’ y trouvent répondent au défi de développement auquel le Congo fait face.
    Un eugénisme congolais est à souhaiter , car lier le progrès économique du Congo à la question présidentielle est une véritable folie et même une régression mentale.
    Lorsque,vous suivez le raisonnement de Mapingou sur cette problématique institutionnelle, vous en déduisez que la réflexion intelligente est devenue un talon d Achille à beaucoup d’entre nous .
    En quoi, cette institution criminogène est utile à notre pays ?
    Quelle est l’essence du concept de président au Congo ?
    On ne peut pas essentialister une fonction dont on sait le caractère nuisible au niveau national..
    Voilà, chers amis,il nous faut construire d’autres logiques dynamisantes , qui vont transfigurer l’âme de notre pays.
    Un premier Ministre n ‘est t’il pas en mesurer de mettre tout le monde d’accord.
    Notre compatriote,Alexis Miayoukou pourra en témoigner.
    Arrêtons des reflexes moutonniers , innovons..
    Le Congo ne mourra point d’une absence d’un ZEUS congolais.
    Val de Nantes @ et non anonyme @
    Petit souci informatique.

  20. Anonyme dit :

    A lire les retombées de vos travaux, il semble que les conclusions sont bénéfiques pour le Congo, pays qui, vous le ,fait l’objet d’une conduite de « vol à vue. Comme je l’avais souhaité avant la tenue des assises du 29/10/2019 à Paris, il aurait de bon aloi que les leaders parisiens du PCT y soient conviés.
    Transmettez les résultats de vos assises aux journaux locaux du Congo, au Conseil national du Dialogue, au PCT ,UPADS, au FORD de Claudine Munari , au MCDDI….
    qui doivent en faire une base de réflexion lors de leurs sessions futures.
    Il est souhaitable qu’une autre réflexion similaire à celle-ci soit encore envisagée.
    Le Congo appartient à tous.
    Le PCT ne tient pas compte ni des enjeux de l’heure au plan international,ni de son lugubre passé quand il envisage organiser une autre mascarade candidature pour 2021
    Il n’ y aura pas de pouvoir à vie après tant d’échecs et de sang versé.
    A bas le tribalisme, le régionalisme, la monarchie-.
    Il est question de réfléchir sur une autre forme de gouvernance inclusive, consensuelle

  21. Val de Nantes dit :

    @Anonyme
    Tu m’excuseras de ces incidents m’affichant en anonyme.
    C’est un problème technique auquel j ‘ai vite remédié….
    Je reste fédéraliste,car elle me paraît être la solution la plus équilibrée pour un développement harmonieux de notre pays.
    Le centralisme présidentialiste est une imposture dont nous ne cessons de pays les écus.
    Les expériences du passé doivent nous servir de leçon négative à la poursuite des objectifs qu ‘un pays peut s’assigner .
    Quand vous vous achetez un couteau tranchant, qui ne cesse de vous blesser à l’occasion de sa manipulation , et quand cette maladresse devient récurrente,le premier réflexe ,c’est d’en changer pour prendre le moins tranchant.
    Cette métaphore vaut pour notre pays qui , pour des raisons des multiples crimes engendrés par cette institution de merde ,doit lui préférer le poste de Premier Ministre.
    Une fois de plus ,le Congo n’en mourra point.
    J’ai failli me faire tuer à poto poto , lors de la mort de Ngouabi,ba Kongos , ba bomi, Ngouabi, j’en garde un terrible souvenir et j avais juré qu’on ne m ‘y reprendra point .
    D’où ma préférence pour le fédéralisme où le président est une statue de cire .
    Voilà, chers amis,je reste viscéralement et ontologiquement opposé à la résurgence de cette institution après Sassou….
    Cette fonction a fait de Sassou, le Dieu congolais .
    Non , chers amis,on est sur de rien .D’où le doute cartésien.
    Descartes doutait de tout ,sauf son  » cogito egon sum « .Je pense donc je suis ..
    Si je ne suis pas donc je ne peux pas penser.

    L’expérience présidentielle congolaise est comme le soleil qui se lève chaque matin.
    Merci.

  22. Pambou Mkaya Mvoka dit :

    A Val de Nantes

    Le modèle fédéraliste est tout à fait possible pour un pays comme le Congo structuré autour d’un Etat de droit et avec lui des institutions fortes et une conscience démocratique des populations. Pour l’instant il n’en est rien. Il faut donc rester pragmatique, partir d’une situation existante pour la modifier. On peut avoir un collège présidentiel tournant. On peut aussi avoir un modèle institutionnel articulé autour du premier ministre qui permet de bâtir la fédération, mais on ne peut sortir de ce que d’aucuns considèrent comme un chaos institutionnel pour aller vers un modèle, innovant certes, dont les seules élites profiteraient.

    On peut construire un modèle fédéral, avec une décentralisation des régions et une responsabilisation de celles-ci; encore faut-il définir de manière précise le nombre de régions (Londi en a fait un descriptif), les budgets qui sont affectés à chacune de ces régions, l’attribution des compétences régionales concrètes, leurs marges de manoeuvre.

    Il faut éviter, cher frangin, de réfléchir hors sol. On n’est pas intelligent tout seul. Il faut partir du connu, de l’élection présidentielle et inscrire dans la nouvelle constitution à bâtir que la fédération doit être dans un délai à préciser le modèle à atteindre. Pendant ce temps, il faudrait donc faire la pédagogie du modèle fédéraliste. Quand on t’écoute et quand on te lit, on a l’impression que tu es à toi tout seul le modèle fédéral, non pédagogisé et non expliqué.

    Concernant un autre problème, quand je parle du réseau, les faits politiques m’ont donné raison car depuis les indépendances la classe politique fonctionne en connexion réseautale formée par la mouvance présidentielle et l’opposition actuelle. La plupart d’entre vous, dont toi, n’avaient pas compris cette notion de réseau avec ses prolongements internationaux que d’aucuns qualifient comme étant la Françafrique. Le réseau congolais est tenu par la France, que vous le vouliez ou non, c’est la réalité. Est-ce une bonne chose ? Réponse: non. Comment fait-on pour en sortir ? La reconsidération et la nature du mandat présidentiel dans son fonctionnement, pourquoi pas une duopolisation (un président et un vice-président avec un mandat non renouvelable et une perspective de rénovation institutionnelle, la fédération. Mais entre temps, on n’aura pas mis la charrue avant les boeufs, il faut pédagogiser les élites congolaises corrompues, les populations, les partis politiques, la société civile.

    Voilà frangin le boulot qui t’attend si tu veux être crédible à l’intérieur du Congo et vis à vis des partenaires du réseau Congo, dont la France et de plus en plus la Chine et la Russie. C’est bien de discourir, c’est mieux d’être pratique et compétent professionnellement pour exploiter nos richesses. Pour l’instant nous sommes des incompétents professionnels. Il faut s’organiser et le temps économique n’est pas toujours le temps politique. Il faut choisir et faire des choix souhaitables et non normatifs car la politique est le domaine du souhait, du possible et non pas de la norme. Même les Etats-Unis finissent par se plier à la réalité de la vie.

  23. ITOUA ONDONGO dit :

    Bonjour à tous
    Ce texte est une contribution à la compréhension, montre le chemin qu’il faut emprunter, tout en étant accusateur.

    Tribalisme oui, disons simplement les choses, quelles sont les causes du tribalisme qui continue à nous hanter depuis, mises en relief après la C.N.S ?

    En répondant à cette question, nous marquerons un pas dans la recherche et la résolution de ce phénomène au lieu de le stigmatiser.

    Nos tribus sont toutes porteuses de valeurs, nous gagnerons à mieux les gérer.

    Un peuple intelligent, sage ou bien éduqué peut il suivre des mauvais leaders qui appellent à la haine de l’autre à cause de son appartenance ethnique ?

    Le Sénégal nous semble t’il ne connait pas des clivages ethniques sur le théâtre politique, cherchons à comprendre pourquoi ?

    Au Cameroun, les concours dans les administrations publiques sont gérés de manière équitable entre régions.

    Il est encore temps, analysons dans les moindres détails, les actes posés par chaque leader politique au sortir de la C.N.S jusqu’au déclenchement de la guerre du 5 juin 1997, il y’a matière à réflexion je vous le garantit.

    En globalisant les faits, cela jette le doute, qui a fait quoi, dans quel but ?
    L’histoire récente du Congo sortie de la CNS peut être repérée chronologiquement, quelle est la part de chacun en suivant l’enchaînement des événements dans la chute de la maison Congo.

    Quelle est la place du pétrole sur la balance de nos échecs, quelqu’un a eu l’intelligence de faire le lien avec la Côte d’Ivoire, et la présence de Laurent Gbagbo à la CPI.

    A Suivre

  24. Anonyme dit :

    A Val de Nante
    Vous parlez du Rwanda sous le charme des images publicitaires de Kagamé. Allez chercher comment vivent les rwandais derrière les collines, loin des caméras. Les Rwandais sont dans une misères noire, dans un pays rempli comme un oeuf.

  25. La Sentence dit :

    Chè(e)r(e)s compatriote(s),
    Le règne de la « tribu-classe » rendit bon nombre de congolais nostalgiques d’un nomade en pleine traversée du désert : la suite, nous la connaissons depuis 97. « A chasser le naturel, le naturel revient toujours au galop », tout porte à croire que ce sont les mêmes qui aujourd’hui encore passent leur temps à ressasser du « bon vieux temps » et de ce passé révolu qui était tellement plus agréable à vire que le présent, caressant le rêve illusoire d’un homme providentiel pourtant en fin de vie. Comme si l’histoire n’était qu’un éternel recommencement. Vivre dans la nostalgie du passé : bon ou mauvais ?
    Le plus souvent, l’être humain aime rappeler le bon vieux temps : c’est ce qu’on appelle le « mythe du bon vieux temps ». C’est une manière de se rassurer par rapport à un présent difficile à vivre. Certes !
    Or, nous ne pouvons pas résoudre les difficultés du moment en nous absorbant dans des souvenirs nostalgiques. Gardons-nous d’idéaliser le passé et d’en faire une vache sacrée, ce n’est pas sagesse que de se consacrer à pareil exercice ! Et entre nous, ce passé a-t-il toujours été idéal ? La mémoire humaine n’est-elle pas sélective ?
    A chaque période de la vie, ses joies et ses peines… A chaque époque de l’histoire, il y a des défis, des dérapages, des soucis, comme des moments heureux. Le sage avance pas à pas, en se fiant à soi-même, en comptant sur soi et en s’appuyant sur ses espérances. Hélas, trop souvent les gens manquent de foi…. Marchant sur l’eau, au lieu de regarder l’horizon, ils s’abandonnent aux circonstances et ils s’enfoncent toujours plus dans l’eau… Le rappel du bon vieux temps ne peut pas même faire office de bouée de sauvetage.
    Notre peuple doit aller de l’avant, affronter avec bravoure les choses qui sont en avant et avancer droit au but. Car la victoire est proche. Notre peuple a été, est et sera jusqu’à l’infini. VIVE LA RESISTANCE ! VIVE LE CONGO LIBRE !

    La Sentence
    Du 5 novembre 2019

  26. Val de Nantes dit :

    @la sentence .
    Grosse validation,si tu peuxpasser á Cologne .
    Comme disait sénèque : le passé n’est plus (un néant ) et le futur n’est pas encore ,un autre néant .
    A force de regarder le passé (souvenir ),et le futur (espoir ),nous manquons de vivre.
    Il nous faut suivre Horace disait :carpe diem  » et Nietzsche qui ajouta : amor fati.
    c’est-à-dire ,vivre au présent .
    Sassou a extrait la substantifique moelle de la fonction présidentielle ,par conséquent la suppression de ce poste est justifiée par la sentence nationale á l’instar des grecs antiques « gnoti seauton « en grec ,en Français « connais toi, toi même ,et rien de trop. »
    La sentence nationale  » au nom des souffrances ,le congolais d’abord « á graver sur le fronton de la république .
    Le salaire présidentiel supprimé sera distribué au peuple congolais,c’est l’essence de cette fameuse sentence .
    Si nous sommes 4 millions ,combien aurait gagné ce salaud au sommet de l’olympe?
    Cette promesse répartitrice est largement faisable .
    Voilà le réalisme fédéraliste .

  27. marcel M. dit :

    Merci pour cette remarquable intervention sur ce site. En effet, il est temps que le congolais se donne le courage de se regarder dans le miroir. Il lui faut prendre conscience de son manque de courage dans la conduite de sa vie d’homme adulte. Que d’accuser tout le monde de ses malheurs. Chers compatriotes, prenons le temps de faire notre examen de conscience, scruter serieusement le chemin qu’aura pris notre pays depuis les independances, faire le parallele avec un pays comme la cote d’ivoire. A la fin de cet exercice, la plupart d’entre nous auront compris pourquoi nous vegetons tandisque les autres africains avancent allegrement.
    Fin 70 debut 80, sur les bords de la garonne a Toulouse, etudiants congolais, marocains et autres avions le meme espoir : participer a l’evolution socio economique de nos pays. 2019, c’est le maroc qui devient la destination des etudiants congolais; l’universite du Congo est devenue la derniere d’afrique. Est ce la faute des francais?
    Compatriotes A nous de reflechir
    N’oublions jamais que le tribalisme est une formidable force d’inertie a effet sclerosant fantastique.

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