LES ORIGINES DU MAL AU CONGO-BRAZZAVILLE : LE MARXISME LENINISME ( 2 ème partie ).

Par Yvon Mounguisa-Nkwansi

Un marxisme mal digéré : l’héritage stalinien.

                          Une large part de l’évolution du Congo, à partir des années cinquante et plus visiblement au travers les années 1963-68, est tributaire de l’influence des éléments « marxistes » ou « marxisants ».

                          Certes, le « Manifeste du Parti communiste » en particulier est en petite circulation dans les milieux scolaires dès la période du gouvernement autonome établi en 1958 après le référendum sur la communauté initié par la France et après l’indépendance en 1961, c’est à partir de 1963 que l’orientation marxiste-léniniste et le socialisme scientifique deviennent officielles.

                          Qui donc est le vecteur de cette philosophie politique? Quel contenu donne-t-on à ce corpus idéologique ? Quelles en sont les conséquences pratiques sur l’évolution (ou la stagnation d’ailleurs) de la société congolaise ?

                          L’histoire récente du Congo est marquée pour une large part par la référence au marxisme. Celui-ci est décliné sous plusieurs formes : syndicalisme ouvrier, parti politique.

                          La plupart des acteurs de cette pénétration idéologique sont des étudiants rentrés de France après leurs études. Ils y ont fréquenté des organisations de gauche tant de la société française que des fédérations d’étudiants d’Afrique noire (Fédération des étudiants d’Afrique noire en France). Sans être une limite en soi, cette particularité aura une grande importance dans les insuffisances de la consistance du fait « révolutionnaire » et la relative facilitée à succomber à la tendance stalinienne.

                          Le fait remarquable est que c’est dans la période des années cinquante que les intellectuels Congolais font la rencontre du marxisme. C’est historiquement la moins féconde, et en vérité ils ont plutôt rencontré le stalinisme.

              Un rapide état des lieux tant en Russie qu’en Chine permet de savoir ce que représente le corpus idéologique de ces militants.

                          Ce marxisme met en avant la discipline et l’obéissance comme qualité morale chez le militant de base. Son niveau politique reste, selon les rapports mêmes des secrétariats des cellules du parti soviétique, généralement insuffisant.

                          Ainsi, prête-ton à Staline cette remarque : les communistes n’ont pas besoins d’être des théoriciens et de comprendre toutes les finesses du marxisme-léninisme mais simplement de bons praticiens[1].  « Prêt à remplir sans broncher les ordres du parti, à pourfendre tous les ennemis du régime, discipliné et réservé, d’origine modeste mais respecté, travailleur et sobre, au passé et aux relations irréprochables, palliant son manque de formation politique par un grand enthousiasme à construire le socialisme, tel apparaît le communiste modèle de l’époque stalinienne. »

                          Par ailleurs, en tant que phénomène social, le communisme d’alors reste essentiellement urbain. Et le militant est noyer dans la structure (la cellule du parti) qui le prend complètement en charge tant pour sa formation culturelle que sa modélisation sociale. « Cette prise en charge du communiste, destinée à assurer le monolithisme idéologique du parti [2]» conduit immanquablement à la perte d’initiative personnelle.

                          Dans ce contexte, le débat au sein de la structure du parti est soigneusement limité, préparé, orienté, encadré : d’une part les lectures sont sélectionnées (histoire et statuts du parti), d’autre par, lors des réunions de cellule où doivent être discutées des questions politiques importantes,  il y a une présence obligatoire d’un représentant du Comité de district qui est le rapporteur attitré et surtout se charge de noter les propos déviants[3].

                          Dès lors la voie est libre pour les dirigeants du parti de capter l’essentiel du pouvoir et ce qui va avec : la bureaucratie, le centralisme et l’enrichissement personnel des membres du parti au détriment de l’autogestion. C’est le règne de la thèse du socialisme dans un seul pays après avoir décrété que le prolétariat a vaincu sur le plan intérieur.

                          Avec la défaite définitive de l’opposition trotskyste en 1927 au XVème Congrès, l’orthodoxie politique des cellules sera de plus en plus surveillée et la thématique tournera en priorité à la lutte contre les  ennemis  extérieurs  de l’URSS, l’impérialisme.

                          Par conséquent, sur le plan général, ce sera le triomphe de la théorie du socialisme dans un seul pays. Ceci va impliquer une construction de l’idée nationaliste tout à fait volontariste et complètement élitiste. Alors que la théorie marxiste fustigeait la nation comme une construction bourgeoise, la nation soviétique servira de paravent face aux nations étrangères mais aussi de prétexte à l’intérieur pour l’affirmation de la domination russe sur les autres peuples de l’union conformément à la conception de la direction du parti[4]. Cette vision sera propagée par les revues contrôlées par le parti, à savoir la Pravda, Bol’sevik…

                          Cet aspect sera spécifiquement remarquable dans  l’évolution de l’histoire récente du Congo. D’une part, la faiblesse de traitement des faits historiques de la lutte contre la traite des esclaves puis de la colonisation n’ayant pu justifier de base véritable au fondement de l’idée nationale, il sera loisible par la classe dirigeante de désigner toute autre menace de la nation en fonction des circonstances  et des besoins : tantôt le voisin immédiat ( le Zaïre- actuel Congo démocratique, ou le Gabon…) tantôt l’Occident.

                          D’autre part, toute tentative de contestation de la ligne du parti ou la simple dissension sur un point quelconque est considérée comme une  véritable menace de l’unité nationale pouvant déboucher à une mise au banc de toute une région du pays. Les innombrables crises qui jalonnent les années 70-80 traduisent cette approche de l’idée nationale.

                          Partant, à ce jour, aucune véritable tentative de construction de convergence d’intérêts  soit pour un secteur d’activité  (agriculture, transport privé…) soit pour l’ensemble de la population en tant que communauté organique n’a pas été amorcée lors même que les faits sociaux les plus élémentaires y invitent régulièrement.

En fait de marxisme, c’est un stalinisme qui a pénétré au Congo-Brazza. Cela a pour conséquence entre autres choses, la pauvreté du débat politique par suite de l’instauration du parti unique qui cultive le monolithisme en son sein. Cela a entraîné aussi l’instrumentalisation de l’idée de la nation sans se donner la peine de lui donner un véritable contenu opérationnel. Enfin le stalinisme à consolider  l’autoritarisme issu  du système colonial, la répression à appuyer le contrôle du parti sur ces membres et toutes les consciences. 

                          La gauche congolaise n’a pu se sortir de cette orientation et se désolidariser de cet héritage colonial.

                          3°-L’impuissance de la gauche historique.

                          L’histoire récente est relativement mouvementée : en trente-six ans, treize textes de nature constitutionnelle ont été adopté; six constitutions et sept actes fondamentaux consacrant des régimes transitoires. Cette pléthore à fait dire à Félix Bankounda-Mpéle que le Congo est le champion de l’instabilité institutionnel et le plus vaste cimetière institutionnel dans l’ensemble de l’Afrique francophone[5]. A la limite serait-ce juste risible sauf que cela traduit aussi les nombreuses tragédies humaines qu’impliquent  différents  coups d’État et autres exécutions sans procès.

                          Si au cours des années 1967-1972 l’instabilité porte dans une certaine mesure la marque de la lutte pour la maîtrise de l’appareil d’État par différentes tendances idéologiques, la décapitation du maquis de 1972 avec Diawara et Ikoko  comme figure de prou laisse place à des agitations qui porteront presque toujours des luttes de pouvoir sans véritable contenu idéologique.

                          Mais eu demeurant, le groupe qui représente la frange la mieux organisée de la pensée de gauche reste à ce jour «Basali ba Congo». Il s’exprime par un moyen de presse «Dipanda».Son secteur d’implantation est surtout la jeunesse lycéenne et estudiantine.

              Une deuxième composante va réunir des anciens éléments du régime youliste, des syndicalistes et quelques «intellectuels» marxisants. C’est cette frange qui donnera naissance au mouvement national de la révolution -M.N.R.

                          Les rapports de ces composantes va influencer l’évolution de la vie publique de façon significative; composition-recomposition en son sein avec une constante cependant: sans être inexistante, la relation  avec les ouvriers sera très faible et ne constituera à aucun moment un chantier central pour occasionner une véritable organisation de lutte avec un travail  politique idoine. Tout au plus, c’est le noyautage syndical au sommet qui sera de temps en temps expérimenté avec des fortunes diverses.

                          Par ailleurs, le M.N.R. qui a bien pu atteindre une partie importante de la jeunesse urbaine, n’intégrera ni la question féminine ni la question paysanne dans sa stratégie.

                          Enfin, entre la composante civile et la branche armée de cette gauche la coopération ne sera jamais efficace; ruinée par les luttes intestines de personnalités au détriment de débat stratégiques ou programmatiques.

                          Ainsi l’intervention dans le secteur éducatif ne se préoccupera à aucun moment de remettre en cause les programmes scolaires de la colonisation; seule sa généralisation sera entreprise. Si cette entreprise est utile dans la lutte contre l’analphabétisme, elle laisse de côté l’importante question de la contradiction entre ce dit programme et la recherche de l’autogestion affirmée par ailleurs par la direction prétendument révolutionnaire revendiquée.

                          Et, de façon plus générale, cette négligence révèle le problème de fond de la recherche du développement au Congo-Brazzaville; quelle est le modèle de développement que recherchent les Congolais? Quels sont les adaptations indispensables quant à l’appareil économico-juridique à opérer pour ce faire ?

                          Toutes ces questions n’ont jamais été sérieusement mises en cœur du débat politique et institutionnel. Or comment œuvrer pour le bien être des Congolais avec le maintien d’un  appareil productif qui originellement avait pour vocation l’extraction des matières premières destinées à l’industrie de la puissance colonisatrice au détriment de l’amélioration des conditions de vie des peuples soumis ? Comment garantir les libertés publiques les plus ordinaires (aller et venir, libre expression des médias, liberté d’opinion…) avec un arsenal juridique issu de la colonisation, en violation la plupart du temps du droit français métropolitain[6], dont la vocation essentielle était l’élimination de toute contestation  du régime d’exploitation imposé aux sujets coloniaux? Enfin comment un régime institutionnel et une administration qui ont rendu possible l’asservissement même des populations congolaises pouvaient-ils se mettre au service de la souveraineté des anciens colonisés sans les réexaminer de fond en comble ?

                          Il appert que nous sommes obligés de poser la question de l’orientation de nos efforts vers un but choisi. Quel objectif assigner à notre organisation nationale aujourd’hui pour faire face aux défis d’accès du plus grand nombre aux soins de santé primaire, à l‘éducation, à l’eau potable et l’énergie.

                          A grands traits, le mode d’insertion du Congo dans ce qu’il est convenu d’appeler le système de l’économie mondiale, se solde, depuis la traite négrière, en passant par la colonisation, jusqu’à la période actuelle, par une extrême fragilité des conditions de vie du plus grand nombre.

              D’une part, une dette colossale place le pays sur la liste des pays pauvres très endettés du monde ! Et les chiffres, incompréhensibles de prime abord, d’une croissance positive même au plus fort des désordres socio-économiques des périodes de guerres successives, n’ont de justification que par l’intense exploitation pétrolière qui reste soutenue pour ne pas interrompre les échéances de remboursement de la dette extérieure du pays[7].  En même temps, les différents plans imposés par la banque mondiale et le FMI ont interdit de soutenir les dépenses de santé et de l’éducation nationale. Dans ces conditions, comment ne pas formuler l’hypothèse d’une rupture du mode de développement  pour espérer autre chose? Autrement pourquoi s’acharner à poursuivre des efforts qui sont voués consubstantiellement à l’échec ?

                          D’autre part, comme la part de remboursement de la dette, les dépenses militaires du pays ont progressivement pris une place non négligeable. Depuis la fin des années 60, l’armée a toujours eu une place de choix dans l’évolution sociopolitique du Congo. Mais fait radicalement nouveau, à partir de 1993 elle à ouvertement inauguré l’ère de l’agression des populations civiles sans s’exposer à tout jugement : à la place des purges politiques qui décimaient par dizaine, c’est par millier que les crises politiques se signalent maintenant. Dans ce contexte est-ce incongrue de se demander si l’armée congolaise a besoin d’être reconsidérée dans son rôle  lors même qu’elle n’a livré aucune compagne pour la protection de l’intégrité du territoire national?  Au regard des besoins de réelle reconstruction de l’infrastructure routière, agricole… n’est-elle pas mobilisable autrement? Les dépenses en matériels lourds, ne peuvent-elles pas servir dans les secteurs de l’éducation, de la santé, du génie civile?  Si la Conférence nationale souveraine de 1991 a pris le parti de fixer le statut civil du président, il faut désormais aller plus loin, repenser toute la place de l’armée dans l’État.

            Mais tout cela n’a de sens que si c’est le contenu même de la structure de base que l’on reconsidère complètement. L’insuffisance de traitement de ces questions, conduit nombre d’auteurs à blâmer les mauvais gestionnaires, faute de les contraindre, de dilapider les fonds publics à leur seul profit, sans pour autant corréler cette question avec la présence de l’investissement privé extérieur, digne successeur de compagnies concessionnaires recommandées par le FMI et la Banque mondiale. Situation elle-même qui ne peut s’analyser sans s’interroger sur la consistance des réelles compétences des assemblées parlementaires chargées de mettre en place l’ordre juridique qui permet la réalisation de telles organisations économiques.

                          Autrement dit , ce n’est pas parce que les Congolais n’ont aucun amour pour l’État de droit qu’ils vivent dans la dictature; le manque de libertés publiques est la condition qui permet, d’une part à la famille locale de politiciens et/ou hommes d’affaires de détourner les biens publics, ignorer le droit  de travail minimal pour une plus grande et rapide rentabilité de leurs  manœuvres, et, d’autre part, aux entreprise privées étrangères de s’installer au Congo à moindre frais en acquittant le moins de droits à l’État congolais tant qu’il n’aura pas de véritables institutions publiques chargées de défendre les Congolais[8].

                          Le soutien à des gouvernements qu’on se presse de décrier de dictature à chaque nouveau coup d’État par ceux là mêmes qui empêchent des patriotes d’exprimer les vœux de populations affamées au Congo comme ailleurs ne peut se comprendre sans tenir compte de se sinistre calcul d’exploitant de tout bord.

                          Ni les capitaux étrangers, ni les défenseurs institutionnels de l’économie de marché ne sauraient volontairement s’accommoder de véritables États africains disposant de parlement capable de délibérations, de gouvernement défendant des intérêts nationaux, des juges protégeant les droits des travailleurs au même titre que ceux des investisseurs, des syndicats et une société civile disposés à peser sur la vie publique.

                          Mais il ne faut pas s’y tromper; ce n’est pas parce qu’il s’agit de l’Afrique que les choses vont ainsi: les progrès sociaux dans une économie capitalisme relève toujours de la lutte, ils ne s’octroient guère, contrairement à ce que prétendent certains  manuels d’histoire. L’État de droit ne s’étend que sous la contrainte des forces sociales organisées pour en élargir progressivement le périmètre et le défendre continuellement.

                          Ainsi, toutes les bonnes intentions qui professent des commissions de biens mal acquis sans lier la question à une remise à plat du mode de développement exogène imposé à différents titres à l’économie congolaise ne peuvent prospérer en toute efficacité. Car le système en son sein ne rencontrera aucune difficulté à générer d’autres sujets qui rempliront les mêmes rôles (restriction des libertés publiques, gestion opaque, détournement…).

                          Il s’agit donc de travailler à l’émergence d’une force sociale apte à porter la charge du projet de bien être collectif, à structurer les moyens de son combat, à la détermination des institutions de sa protection et des mécanismes de leur pérennisation. Le retour à la constitution de 1992 peut en représenter un premier pas en ce sens qu’il s’agit d’un état législatif issu de la concertation sociale, avec ses insuffisances bien sûr.

                          Dans les pays dits du nord, la recherche ou le maintien d’une plus grande rentabilité des investissements s’incommode de plus en plus avec les niveaux de rémunération du travail qui comprennent des parts de droits sociaux par les luttes passées. Cette situation rend une fois de plus les pays dits du sud attractifs du fait des niveaux de rémunération du travail qui demeure très souvent faible. Cette faiblesse est la traduction, dans une certaine mesure du faible niveau de protection sociale que le calcul du coût du travail intègre.

                          Si la vapeur a permis la maîtrise des océans au XIXème siècle, pour aller plus loin dans la conquête des matières premières, la technique financière permet aujourd’hui d’aller placer les lieux de production dans des contrées de plus en plus éloignées des lieux de consommation. Cette pratique permet à son tour de  maintenir à des niveaux très bas la rémunération des salariés du lieu de production des produits finis qui continue de se consommer  à des endroits différents où le pouvoir d’achat est supérieur. Et, du fait de l’importance significative de ce différentiel, les économiques des U.S.A, l’Union européenne… par le biais de différents mécanismes peuvent soutenir les frais nécessaires au maintien de la main d’œuvre à l’endroit où elle est légalement la moins chère.

                          C’est le but réel des accords de coopération, de l’aide publique, de la politique de l’immigration, des plans d’ajustements structurels etc. L’apparente déconnexion des lieux de production et de consommation assure  le caractère relativement désintéressé de ces mécanismes et conforte l’illusion, entre autres,  que les Africains ne sont pas partie prenante de la même évolution historique que les autres humains du globe.

                          Les désordres de la société congolaise ne sont pas  la traduction d’une malédiction historique, elles révèlent plutôt la réussite  de ceux des capitaux étrangers qui en  profitent, et, l’impuissance relative de ceux qui subissent leur cynisme.

              Le capitalisme local qui prospère sous cette protection reste congénitalement dépendant de ce système; il ne peut, par sa faiblesse  économique s’émanciper et jouer le rôle révolutionnaire que la bourgeoisie  naissante à jouer dans les sociétés européennes du XVIIIème siècle. Qui plus est, elle ne brille pas plus par une position idéologique spécifique.

                          Au Congo, c’est directement les travailleurs, les fonctionnaires, les agriculteurs et tous les laisser pour compte qui sont confronter à la rudesse du système. L’intermédiation est à peine réaliser par les survivances du système lignager qui donne l’illusion d’une mise en scène nationale par le jeu complexe du clientélisme politique et de la proximité sociologique des uns et des autres.

                          Dans ces conditions, il importe de déconstruire ce modèle afin de rendre compte de la réalité de la non prise en charge des intérêts du plus grand nombre. Des secteurs comme le transport urbain et intérieur (hors chemin de fer et fluvial qui est assuré par le secteur public), l’agriculture, l’éducation nationale, par l’importance de la population qu’ils mobilisent, sont susceptibles de constituer l’avant-garde de sensibilisation. Mais d’autres, comme les  petits commerçants ne doivent pas être négligés pour saisir leurs intérêts   propres en tant secteur d’activité.

                          Cette prise de conscience peut représenter une base utile pour édifier des politiques publiques réalistes et conduire à des arbitrages conséquents. Partant des remises en cause seraient possible ainsi que de projets nouveaux qui eux-mêmes conduiraient à la mise en place de mode de gestion qui laisseront place au contrôle public ordinaire. Ces fondements impliquent par voie de conséquence la construction de l’État de droit. Et mettant au cœur de la délibération l’intérêt du plus grand nombre, il s’agit de donner une consistance à l’intérêt national simplement.

                          Ainsi, l’examen immédiat révèle de graves insuffisances en approvisionnements alimentaires et des infrastructures publiques très impraticables. L’habitat individuel datant des années 1960 présente aussi une remarquable vétusté. Au regard des besoins l’école publique doit remettre au centre de ses préoccupations les filières techniques susceptibles de permettre l’acquisition des compétences indispensables dans les secteurs concernés. Il convient de redynamiser et compléter les filières de l’enseignement technique consacrées à l’agriculture, la pêche, la pisciculture, l’élevage et les métiers du bâtiment sur tout le territoire national.

                          Dans cette perspective, les sites de formation doivent être installés auprès  des lieux où les besoins de main d’œuvre sont identifiés. Des niveaux de qualification requis pour la satisfaction de ces besoins  doivent être définis avec les professionnels ainsi que les durées de formations adéquates. En même temps, une démarche d’information visant à valoriser tant les formations que les métiers promus doit être entreprise.

                          Sur cette base, une prise en charge effective de l’habitat peut s’organiser pour favoriser son assainissement et lutter par la même occasion contre certaines maladies due à l’insalubrité.

                          Tout cet effort  suppose l’instauration de méthode de gestion publique compatible avec la morale minimale: aucun denier public ne peut être réceptionné sans donner lieu à une quittance. Il s’agit de façon simple, pragmatique et résolue d’aborder la difficile question de l’éthique dans la gestion publique. Le but ultime de cette démarche est d’arriver à rendre indispensable la régularité et la transparence de la gestion des finances publiques. Ceci peut se traduire par l’institution de la publicité des programmes d’action publique tant des principales unités administratives que des entreprises sous contrôle public mais aussi la disponibilité de la loi des finances qui devrait être consacrée et protéger avec vigueur. Ce but est lui-même le moyen de  se replacer fermement au cœur du problème de la maîtrise des recettes de la nation, notamment les produits des principales filières du bois, l’extraction minière en générale et l’exploitation pétrolière par-dessus tout.

                          Rien de tout ceci n’est inaccessible aux Congolais.

Par Yvon Mounguisa-Nkwansi

Diffusé le 1er janvier 2010, par www.congo-liberty.org

LES ORIGINES DU MAL AU CONGO-BRAZZAVILLE : LA COLONISATION ( 1ere partie ).


[1]      Cf Nicolas Werth, être communiste en URSS sous Staline, p42.

[2]      N ; Werth, Op  cit p92.

[3]      N. Werth, op cit p156

[4]      Voir : – Sylvia Rault, le patriotisme soviétique (1934-53) : la question nationale en URSS sous Staline, mémoire2000 ; -Marx, Manifeste du parti communiste, Paris, librairie générale française, 1973.

[5]      Voir : Une constitution mort-née : la constitution congolaise du 20 janvier 2002, Félix Bankounda, C.R.D.E.A.U –C.N.R.S p 12.2003

[6]              Lire, droit public congolais, sous la direction de j-m Breton, pp 6-7 le statut des personnes : « Quant au statut des personnes, il se caractérise par la distinction entre le régime juridique s’appliquant aux citoyens français d’origine, qui n’était que l’extension du droit français au Congo ; et celui des autochtones. Les indigènes étaient sujets français, sans disposer de droits politiques ; ils possédaient néanmoins la nationalité française. Ils pouvaient accéder à la citoyenneté, mais ils devaient renoncer à leurs coutumes. En fait, il existait deux catégories de Congolais. La première est celle des sujets soumis au régime de l’indigénat, qui constituaient plus de 90% de la population. Le régime de l’indigénat défini en 1924, comportait, outre l’incapacité politique, certaines conséquences juridiques. Des tribunaux indigènes leur étaient réservés ; la liberté de conscience et de presse leur était reconnue, mais il fallait une autorisation pour s’associer, se réunir. »

[7]      Encours global 4 milliards de dollars, service de la dette publique extérieure (budget 2001) soit 46% des ressources publiques- sources : PIPC 2000-2002 Budget général. Cité par jean Nanga in Ethnisme néolibéral n°468/469- mars-avril 2002 Inprecor, pp 32-40.

[8]             C’est donc soit par ignorance, soit par complaisance que de gentils négrologues modernes, comme Stephen Smith, se demandent « Pourquoi l’Afrique meurt », faignant d’être sérieux pour mieux débiter des lieux communs les plus lamentables. Voir Négrologie- ed Calman-lévy, 2003

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2 réponses à LES ORIGINES DU MAL AU CONGO-BRAZZAVILLE : LE MARXISME LENINISME ( 2 ème partie ).

  1. Anonyme dit :

    Nous sommes un peuple trop complaisant.

    « La désobéissance civile n’est pas notre problème. Notre problème est l’obéissance civile. Les gens obéissent aux diktats de leurs dirigeants […] et ils oublient la pauvreté, la faim, la guerre et la cruauté. Et pendant qu’on obéit, nos prisons sont pleines de petits voleurs alors que les vrais bandits sont à la tête du pays. L’obéissance est notre problème. »
    Howard Zinn

  2. Isidore AYA TONGA dit :

    10/01/2020, JEAN-YVES LE DRIAN CHEZ L’OGRE DE L’ALIMA SASSOU NGUESSO ET POURQUOI FAIRE ET APRES? https://www.youtube.com/watch?v=-UMsMWpIkNs

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