Par EBIATSA Hopiel
La succession du roi Nguempio est ouverte depuis Octobre 2021 avec l’arrivée de la saison des pluies. Dans la tradition Téké, on n’élit pas un roi. On l’attrape dans l’un des six clans royaux héréditaires qui sont : Impaoun, Impio, Inkonsaoun, Inkoui, Issou et Oundzala. Puis, il est porté sur le trône par les dignitaires faiseurs de roi, Inkilimpou réunis au sein du Collège électoral sacré. Ces grands électeurs sont : Ngainlinou, le Premier vassal qui est le Maître des cérémonies, Mouangaou qui est son officier d’ordonnance, le messager du Consistoire et Ngandzion qui le place sous la protection du monde invisible. Voici les différentes opérations qu’ils sont chargés de réaliser et de faire aboutir.
Après de longues investigations secrètement menées pour retrouver l’ascendance et dans celle – ci les raisons objectives pour une validation de la désignation, réconforté par de nombreux oracles, Ngainlinou ordonne à Mouangaou d’aller attraper le pressenti. Une fois par lui attrapé aux aurores, avant que le jour ne soit levé, celui-ci doit être enfermé dans un endroit gardé secret, sous la garde conjuguée de Mouangaou et de Ngandzion qui doit le recouvrir d’un châle rouge pour entériner le choix. Ainsi retiré du monde ordinaire et soustrait de tout regard profane il doit être présenté à Ngantsibi, gardienne des valeurs de Nkoué-Mbali, le génie tutélaire du royaume qui va le mettre en relation avec cet esprit. Après quelques invocations, en signe d’accord, Ngantsibi lui peint le visage de blanc, couleur des ancêtres. On dit ici que l’esprit hermaphrodite a maintenant un mari et l’a accepté. Plusieurs cérémonies vont se succéder dans la hutte de branchage construite par Ngampo, dont les plus importantes sont le port des bracelets qui est l’apanage de Ngambion, l’accueil de l’eau sacrée puisée aux sources de la Lifini par Mbaon avec l’aide de Mampièlè qui lui fait traverser la rivière et le repas communiel sous la conduite éclairée de Ngainlinou. Ce n’est qu’après toutes ces opérations rituelles dont Inkilimpou sont chargés de réaliser qu’à travers tout le royaume, on sait et on dit que le roi règne : Ounko a biali mpou ou a kouon in yali.
Aujourd’hui cependant, l’histoire de l’intronisation du Roi semble bégayer. La règle de la tradition d’accession au pouvoir royal décrite là-dessus ne s’est pas appliquée. Depuis, une crise a vu le jour. Le royaume compte désormais deux prétendants pour un seul et même trône.
Le 23 Novembre 2021, le Gouvernement de la République désigne son successeur au Roi décédé. La cérémonie d’intronisation est patronnée par Ngantsibi à Ngabé en présence de quelques membres du Gouvernement. La surprenante nouvelle rendue publique par voie de presse soulève une série d’indignations dans la population. Dans sa déclaration rendue publique, le CART dénonce cette ingérence du pouvoir politique dans les affaires du royaume, une sorte de remake après la tentative d’usurpation échouée de 2004 quand il fallait succéder au roi Ngouayoulou. Les Dignitaires membres du Collège sacré faiseur des rois sont eux aussi plus que surpris. Ils se voient dupés et humiliés car cette décision du gouvernement qui vient après une série de réunions de conciliation de point de vue dont la dernière se tenait la veille sous le patronage du Premier Ministre.
Le 10 Décembre 2021, un deuxième remplaçant est attrapé à Impo selon leurs propres mots par des Dignitaires attitrés et légaux, les seuls reconnus par leurs familles respectives desquelles elles tiennent toutes les prérogatives.
Depuis dans ce royaume divisé, les deux camps rivalisent de barbarie pour imposer chacun à sa manière son prétendant au trône. Une fois encore, devant cette situation intenable, le CART adresse une correspondance au Premier Ministre pour lui demander de se désengager de cette lourde responsabilité et aux Présidents des Commission socioculturelles du Parlement pour interpeler son Gouvernement sur son ingérence dans les affaires internes au royaume téké. Les réponses sont toujours attendues.
Le 31 Décembre 2021, le Premier Ministre rend visite à Ngantsibi à Ngabé. Le prétendant au trône de leur choix est invité à assister à la petite fête familiale de remise de présents.
Le 12 Janvier 2022, un membre de son gouvernement invite ce même prétendant à venir le rejoindre à Mbé. Il arrivera trois jours plus tard en lui amenant en cadeau, geste personnel et amical, un véhicule double cabine et des vivres et non vivres.
Par un communiqué public, Le CART qui considère que l’étiquette royale n’a pas été respectée fait savoir son indignation.
Autant de gestes et de signes d’encouragement ou de découragement selon là où l’on se situe qui enfoncent chaque camp dans la bêtise. Les échanges deviennent de plus en plus violents, insensés et agressifs. Les mots et expressions employés sont assassins et présagent d’un affrontement. Le 3 février, par une correspondance, le CART invite les deux porte-paroles à échanger avec ses dirigeants par visio tout en leur demandant d’amorcer la désescalade par une modération attendue de leurs propos.
Le 5 Février 2022, ce qui était souhaité arriva. Après des actes de vandalisme, un commando, de plusieurs membres déclenche une attaque armée contre le résident de Impo, faisant un blessé grave. Du jamais vu dans ce royaume réputé si pacifique. Le lendemain, le prétendant menacé d’assassinat fait une déclaration qui décrit de façon plus que détaillée l’attaque dont il a été victime et en appelle directement au Chef de l’Etat pour que les choses soient mises au clair et les responsabilités établies. Alors que le camp de l’agressé attend la suite des demandes formulées, du côté de ceux d’en face, tout s’organise comme si rien ne s’était passé. Pour faire oublier leur forfait, ils font intervenir pêle-mêle des villageois, mènent des intrigues de tout genre, tente de politiser l’affrontement en accusant leurs adversaires de vouloir troubler la quiétude du pouvoir de connivence avec des forces de l’étranger. La situation dure toujours, plus que tendue. Comme si le schisme était à la fois consommé et acté. Pourquoi on est arrivé à cette situation de crise insolite ?
On ne peut pas croire que le Gouvernement enfermé dans un mutisme qui interpelle plus d’un soit intervenu dans cette crise par ignorance des règles traditionnelles de faire des rois car plusieurs réunions tenues avec des personnes assermentées ont précédé sa décision de désigner un roi.
On ne peut pas non plus croire que le Gouvernement en prenant une telle décision ait manifesté sa ferme volonté de déstabiliser une communauté et en finir avec ce royaume restauré par les conclusions de la Conférence Nationale Souveraine et aujourd’hui inscrites dans la loi fondamentale du pays.
Et si ce gouvernement s’était laissé naïvement embarquer dans une affaire téko-téké ? En témoignent les évènements malheureux qui ont agité les villages entre Nsah et Ngo où des brigands en mission commandée sont allés décrocher et déchirer des banderoles à l’effigie de l’un des prétendants au trône ou plus marquants l’attaque armée du village Impo le 5 février par un commando de la mort bien identifié ou encore les prises de parole enflammées et à l’emporte-pièces des Sages de certaines localités qui pour n’avoir rien compris croient qu’ils étaient appelés à élire un Député. Il faut leur dire que les Tékés cherchent à se donner un Roi et eux comme tous les autres sujets ordinaires ne sont en rien concernés par ce qui se passe en rapport avec le choix d’un Roi. Toutes ces agitations et les instrumentalisations des populations constatées ne sont que les conséquences d’un stratagème qui consiste à assouvir une lointaine ambition que l’on caresse en secret pour venir occuper quoi qu’il en coûte le vide laissé dans le monde téké par la disparition des grands hommes dont aujourd’hui les souvenirs restent encore vivaces dans nos mémoires.
En effet, depuis une dizaine d’années à peu près, les Tékés sont orphelins. Ils n’ont plus d’épaules sur lesquelles venir s’appuyer si ce n’est se consoler. Les grandes voix qui jadis portaient leurs espoirs et leur parole se sont depuis éteintes. Le Roi Nguempio qui a constitué le dernier rempart contre quelques unes de nos ambitions s’en est hélas lui aussi allé. Avec sa disparition voilà bientôt huit mois, un espace s’est libéré. Celui-ci ne cherche qu’à être occupé. Une guerre de succession a été ainsi depuis ouverte. Une course effrénée pour la recherche du leadership semble depuis engagée. Et ce ne sont pas les candidats qui manquent : pourvu que chacun ait les moyens de ses ambitions pour pallier au manque chez certains des dispositions naturelles qui font d’un homme, un chef respecté et indiscutable. Alors, on cherche à se faire un allié, technique plus qu’indispensable tant par ce que ce dernier est et par ce qu’il incarne. Chez les Tékés, cette personne, cet allié tant convoité, c’est le Roi qui lui a une grande emprise morale sur tous ses sujets. Ainsi, qui veut devenir cette voix pour en imposer aux Tékés doit nécessairement savoir peu importe les stratégies mises en place s’accorder cette amitié.
Aujourd’hui, la personne choisie par le Gouvernement pour porter ces espoirs est-elle la mieux indiquée ? Celui qui a bien lu et compris le rite d’intronisation décrit dans le paragraphe précédent, la personne qui est sollicitée pour porter ces honneurs semble ne pas avoir respecté le schéma traditionnel pour devenir Roi. Alors, qu’est-ce qui peut faire courir un septuagénaire, prince respecté et respectable qui sans l’ombre d’un seul doute aime son royaume et tient plus que tout à sa survie à renoncer, à se détourner des idéaux de ses ancêtres ?
Avec lui, nous sommes tous les témoins d’une époque, celle du royaume restauré. Nous avons vécu sous le long règne du roi Nguempio. Là, il ne faut pas s’en cacher, on a appris et intégré un fait et non des moindres : la marchandisation du pouvoir royal sacré qui fait que désormais être Roi, c’est assurer de beaux jours pour soi-même et aussi et surtout pour ses proches car depuis, ce qu’un Roi reçoit de ses visiteurs lui appartient en privé et devient de ce fait pour sa suite un héritage à se partager uniquement en famille, entre ses plus proches membres. Et Nkoué-Mbali seul sait : ici, dans notre pays, on donne ; ceux qui sont en position sociale et politique dominante toujours avides de domination en premier. Pourtant, on ne le dira jamais assez : le royaume n’appartient pas à un clan donné en propriété privée. Il n’y a pas de royaume sans sujets.
Ce n’est donc pas trop dire que de venir ici accuser l’argent qui corrompt, qui depuis a corrompu les mentalités des divers membres des familles royales comme étant à l’origine de la crise que vit notre royaume aujourd’hui. Et le mal étant ainsi connu et pointé du doigt, tout comme ceux qui le propagent et gangrènent la société des moindres détenteurs du pouvoir traditionnel, il ne sera pas très difficile de sortir du moins d’envisager quelques pistes de sortie de cette crise qui risque de causer de terribles dégâts sur son chemin.
Le Gouvernement doit :
– sortir de son mutisme et affirmer clairement sa position en retirant son soutien à tout prétendant quel qu’il soit. Faire cela c’est remettre le pouvoir de décision aux Grands électeurs et notamment à Ngainlinou, à Mouangaou, à Ngandzion et à Ngantsibi qui doivent en toutes occasions lire la tradition et l’affirmer comme ayant force de loi.
–Rompre les liens financiers incestueux depuis établis entre certains hommes de pouvoir et d’influence et les tenants du pouvoir traditionnel téké. Le Gouvernement doit pour ce faire prévoir un financement public et officiel de la royauté.
–Ngantsibi et Ngainlinou doivent organiser des réunions des diverses grandes familles patriciennes du royaume, les différents chefs des Nkouobi pour une redéfinition de leurs attributions et le choix irrévocable et consensuel de ceux d’entre eux qui doivent incarner leurs prérogatives. C’est de ces divers conciliabules que devrait sortir la cour royale qui à son tour désignera ou confirmera les différents grands électeurs pour attraper le futur Roi pourquoi pas confirmer l’un des prétendants actuels.
– Ces derniers doivent opérer un rapprochement entre eux. Celui-ci est nécessaire d’autant plus qu’ils appartiennent à la même branche de Inkoui. Ils ont le choix entre garder le pouvoir dans leur clan : ils doivent alors s’entendre pour choisir entre la sagesse de l’âge et l’audace novatrice et la fougue joyeuse de la jeunesse ; sinon, les regards des grands décideurs se tourneront vers d’autres clans plus enclins à s’entendre pour donner aux sujets plus qu’impatients un Roi, leur Roi. Les grands électeurs du royaume doivent être stricts :
Ne pourra devenir Ounko, ce roi que l’on veut consensuel que celui qui obéira aux règles de l’accès au trône et de ce fait acceptera de se plier non seulement au schéma de sa désignation selon la tradition héritée des ancêtres mais aussi de se soumettre aux différents rites décrits ci-dessus.
Voilà de nombreux mois que la crise menace le royaume. Voilà des mois que nous ne nous parlons plus. Peut-on espérer que ces moments de crise et la recherche des voies pour s’en sortir nous offrent l’occasion de renouer avec notre légendaire fraternité pour voir naître une nouvelle société téké, issue de la mise en confrontation de nos intelligences dans la perspective de nous donner un nouveau récit patriotique dans l’unique et ultime but de bâtir un royaume durable et ce pour le bonheur d’un peuple téké qui mérite mieux que de devenir un paillasson sur lequel les ambitieux de tout acabit rêvent de venir un jour s’essuyer les talons.
Que Nkoué-Mbali soit à jamais notre seul et unique guide Marseille, le 03 Mars 2021
Par EBIATSA Hopiel
Historien et Ecrivain, Responsable de la Cellule de crise du Collectif des Amis du Royaume Téké (CART)
Diffusé le 05 mars 2022, par www.congo-liberty.org
Tout ce qui se passe au Congo depuis un demi-siècle a un seul commun dénominateur c’est le régime en place et ses acteurs .Mr Alphonse Poaty souchlaty dans ses interventions médiatiques était clair et formel qu’au Congo régnait un pouvoir maléfique.
N’allez pas chercher de midi à quatorze heures qui sème ce désordre à Tsa,Mbe,Ngo,Mpouya comme dans le reste de vie du pays.
Les fauteurs de troubles dans la vie du royaume Teke sont connus depuis belle lurette, et ils ont des ramifications prouvées avec le pouvoir autiste de Brazzaville. Sinon, comment expliquer que des véhicules de la police aient été utilisés par des brigands pour aller menacer l’un des prétendants au fauteuil royal?
Je me demande pourquoi certains commis de l’état originaires des pays tekes, profitant de leur appartenance dans les hautes sphères du pouvoir de fait au Congo, engagent-ils le pays dans les affaires privées de la communauté tekee? Et pourquoi, diantre, les non Tekes s’immisceraient-ils dans les affaires du peuple TEKE?
C’est plus un secret pour pour les sujets du royaume: le pouvoir politique à Brazzaville veut un roi qui lui soit soumis et donc favorable pour des raisons que seul le maître de ce pouvoir fétide sait.
On n’oublie pas que l’ancien Premier Ministre Alphonse Pouaty Soukoulashi parlant des crises qui secouaient le royaume Louango critiquait l’intervention des autorités congolaises dans les problèmes internes à ce royaume. L’ancien Premier Ministre dénonçait dans la presse pan Africaine les penchants mystico-fétichistes de l’actuel président du Congo.
Donc, ce qui se passe dans le royaume Teke viendrait et relèverait justement des manigances politiques. J’ai dit!
Ces royaumes sont utilisés à des fins mystico – politiques. La sujétion à laquelle ils restent soumis marque le triomphe du pouvoir sur le spirituel ( pouvoir royal , et donc pouvoir divin)…
Ces royaumes ne sont que des farces exotiques ,car la république a longtemps investi toute la sphère publique, Villageoise , urbaine .Leur influence a été réduite en peau de chagrin…
La royauté est ethnique d’où son peu d’impact sur la gouvernance des affaires du Congo .
C’est l’une des manipulations des esprits ,dont ce régime a le secret ,pour contrôler tant soit peu la population congolaise .
Sassou n’y accorde aucun’ intérêt ,sauf à instrumentaliser les serviteurs du roi pour créer cette relation de soumission de maître absolu et celui des esclaves des esclaves…..
Peut-être une inversion de la dialectique hégélienne entre le maître et l’esclave…Le pouvoir s’emploie à meurtrir les consciences ancestrales des rois afin de les asservir au régime …
Monsieur Val de Nantes, bien des fois je partage vos points de vue sur assez de sujets qui concernent notre pays, le Congo. Mais là, vous faites danser le raccourci et presque dans l’offense des sujets de ce royaume dont je suis fier d’être originaire. Faire dans la caricature dilue la pertinence de la juste analyse que vous faites sur les manipulations du pouvoir politique de FAIT à Brazzaville sur les affaires privées qui concernent que la communauté Tekee.
Val de Nantes, vous êtes assez cultivé pour savoir que le royaume Teke n’est pas une institution politique mais plutôt une institution morale et spirituelle dans laquelle se reconnaissent de millions de TEKES du Gabon , de la RD Congo et bien sûre de la République du Congo .
C’est le satrape reptilien congolais qui croit qu’il y’a des pouvoirs mystiques à aller chercher auprès de la cour royale tekee. La Conférence Nationale Souveraineté a bel bien réhabilité les deux royaumes d’autrefois qui ont des sièges sur notre pays.
J’ai eu l’occasion d’accompagner un collègue à Kumasi au Ghana pendant la période où les Ashante de la diaspora et de l’intérieur rendent visite à leur roi . Quelle cérémonie magnifique! Pourtant le gouvernement de Nana Ado le président du Ghana se fait représenter sans s’immiscer dans les affaires du royaume. La classe! Mais au Congo c’est tout simplement le contraire.
Saviez-vous, Val de Nantes que les multiple gouvernements inutiles de monsieur Sassou n’ont jamais respecté le cahier de charge que ce dernier avait signé avec la famille de Pierre Savorgnan de Brazza? En effet, pour accepter le départ des restés mortels de l’explorateur de Brazza d’un cimetière d’Alger vers Brazzaville, le Congo devrait construire des petites infrastructures et une bretelle de la nationale vers Mbe, siège du royaume?
Plus de 20 ans après, même pas un forage d’eau ni un dispensaire. Ce qui étonne c’est l’agissement du pouvoir fétide de Brazzaville, ce qui étonne c’est le manque de dignité de certains Tekes qui acceptent de mêler le royaume dans le jeu politique pour le conte d’un homme qui n’a en réalité aucun respect pour le peuple Teke.
@Mon frangin Bakima ,
Tu sais très bien que je t’estime sur le plan intellectuel,car j’ai eu à vous lire sur des sujets économiques et financiers où vous m’aviez bluffé tant vos analyses étaient pertinentes..Sur la question des deux principaux royaumes au Congo, c’est l’État congolais,plus soucieux de détournements des fonds publics que pédagogique sur la connaissance officielle de notre histoire sur la royauté au Congo…
Pourquoi les royaumes existant au Bénin , Ghana ,et Côté d’ivoire sont plus sollicités et visibles que ceux existant dans notre pays ?….
Les cahiers d’histoire au Congo sont presque vierges des traces de l’histoire ontologique , c’est à dire de la cause de la présence de cette chefferie ancestrale dans nos contrées …
Peu de congolais, d’ailleurs ,en savent moins sur la réalité ontologique de cette chefferie traditionnelle sur laquelle repose la sociologie de certaines tribus congolaises…
L’Etat congolais,dans sa soif de préemption de tous les pouvoirs, a délégitimé le pouvoir royal . C’est
l’une des conséquences des pouvoirs institutionnels attribués à la république,qui impactent la justification de la présence ces royaumes au Congo.
Demandez aux congolais,qu’en pensent – ils ,et vous vous ferez une idée de l’avis de ces derniers sur le sujet…
L’Etat est moins prolixe sur la nécessité de valoriser cette forme de pouvoir concurrent…
La verticalité du pouvoir central a tué l’horizontalité du pouvoir longtemps représentée par les chefs traditionnels locaux dont le roi était l’incarnation…
Il va de soi que mon analyse sur le sujet sous entend une remise du pouvoir des chefs locaux au moyen d’un système politique garantissant les pouvoirs dans nos différents territoires…
La royauté suposse une délimitation des pouvoirs dans un périmètre précis ,or que voit – on au Congo , rien …!!!
La principale difficulté que rencontrent ces royaumes , c’est leur absence de visibilité au sein de la république envahissante ….
Quelle influence a ces rois sur ses sujets dont la vie dépend de l’État central ?.
La résurgence royaliste en dépend ,car une puissance , quelle qu’elle soit , sans contenu ,n’en est pas une…
D’où l’urgence de repenser des institutions qui transfèrent des pouvoirs substantiels à nos différents territoires, par lesquels les royaumes retrouveraient leur utilité séculaire…
@M. Bakima Baliele
J’apprécie votre intervention, tant elle remet en ordre les idées relatives à la part des royaumes dans la constitution de notre univers psychique et historique collectif. Même du côté de la Lekoli -dite stupidement Cuvette Ouest- pour laquelle j’ai une affection toute particulière, nous avons partie liée avec le Royaume Téké, de Mbé.
La succession du Roi NGuempio a bel et bien eu lieu, dans les règles définies de façon invariante, par les usages de la coutume. Il n’y a guère ambigüité à ce sujet.
Sauf que le clientélisme de N’Tsiba Florent et de icelui font comme si tout se réduisait à la fonction marchande, comme si la légitimité manquante parce que fortement contestée par les sujets du Royaume et apparentés pouvait s’obtenir par l’achat convenu des consciences.
La République des fonctionnaires étant postérieure aux Royaumes, celui de Loango et celui de Mbé et le non respect minimal du « cahier des charges » fait désormais obligation de rupture avec les accords coloniaux et avec cette République qui n’entend rien, ne respecte rien, et qui entend soumettre cette spécificité historique à l’argent et à la chose matérielle. On ne peut pas « respecter » les traditions allogènes mbochis-parce que venues d’ailleurs- et discréditer les traditions séculaires royales. Misère de la pensée utilitariste. Misère de raison historique.
En cela, le Royaume a aussi et surtout une valeur politique. Il a des droits et des obligations à l’égard de ses sujets. La République des bureaucrates et des marchands est tenue de les honorer comme il se doit.
La Conférence Nationale Souveraine de 1991 l’a énoncé. Ceci doit être tenu pour vrai. Il en est et en va ainsi de notre identité.