LES DÉFIS DE DEMAIN EN AFRIQUE : LE POSTCOLONIALISME

Par David LONDI

Pour maintenir l’Afrique dans un état de sous-développement perpétuel, les anciennes puissances coloniales sont passées du colonialisme au postcolonialisme en passant par le néocolonialisme. Quelles réalités renferment ces concepts ? Pourquoi cette stratégie ?

Le colonialisme

Le colonialisme est basé sur l’occupation militaire et l’exploitation des ressources humaines et naturelles à des fins économiques. La possession de colonies donnait au colonisateur un poids politique sur le plan international. C’est ainsi que la France a reconquis sa gloire d’Antan perdue après sa défaite face à l’Allemagne de Bismarck en 1870 jusqu’à se hisser au 3e rang mondial des puissances diplomatiques. La population locale n’avait aucun droit de participation dans les systèmes de prise de décisions concernant la région ou le pays. Après la colonisation il fallait maintenir ces avantages par le néocolonialisme.

Le néocolonialisme

Avec l’indépendance, il s’est graduellement établi de nouveaux rapports avec l’ex-colonisateur dans le cadre de la «coopération». C’est ainsi que le «néocolonialisme» avec le concours des élites des anciennes colonies qui, par paresse intellectuelle ou opportunisme, ont laissé se perpétrer le système colonial.

Le néocolonialisme permettait à la Métropole de garder ses marchés, sa puissance diplomatique, sa présence culturelle et sa présence militaire dans certains cas.

Quant à la classe dirigeante en place, elle obtenait une aide technique pour l’exécution de modèles de développement totalement inadaptés et basés sur le schéma de production colonial : exploitation, transport vers la Métropole, transformation, biens de consommation réexpédiés vers l’ancienne Colonie. Pour ce faire, l’ancienne puissance vend des équipements, octroie des prêts, place des experts et acquiert au passage des informations précieuses sur la situation économique, sociale et politique du pays pour avoir un contrôle total de son ancienne colonie. Le système facilite la corruption et l’enrichissement excessif d’une minorité de «responsables» locaux et la collection des points de PIB pour l’économie du néocolonisateur. Pour ce faire, les dirigeants bénéficient, d’une forme de protection politique et militaire leur permettant de rester au pouvoir avec une immunité presque totale. Dans de pareils cas, l’ancienne métropole ne parle ni d’absence de démocratie, ni d’abus des droits de l’homme ni d’excès de corruption. Ce qui compte ce sont les intérêts stratégiques, politiques et économiques du néocolonisateur. L’arrivée des nouvelles technologies et la libération de l’information vont modifier les rapports entre l’ancienne puissance et son ex-colonie pour échapper au jugement de la communauté internationale qui pourrait la taxer de néocolonisatrice. C’est pour échapper à cette mauvaise image que l’ancienne puissance va faire évoluer les relations avec son ancienne colonie en un autre concept qui est le postcolonialisme, plus acceptable aux yeux des autres puissances.

Le postcolonialisme

Le postcolonialisme a ses caractéristiques propres qui le distinguent du colonialisme et du néocolonialisme. Il est un phénomène très récent qui date du début des années 1990, suite à la chute des régimes communistes, à la guerre du Golfe et à l’effritement du peu d’unité que le tiers monde était parvenu à construire (Conférence des non-alignés, Groupe des 77, Organisations régionales…).

Le postcolonialisme est le produit d’une fausse décolonisation dont les populations du Sud sont aujourd’hui pleinement conscientes, d’une part, et de la peur du Nord qui craint les transformations radicales qu’une telle prise de conscience ne manquera pas d’apporter, d’autre part. La peur de la «déstabilisation» explique le renforcement de l’alliance naturelle entre les faux décolonisés et les faux décolonisateurs, et justifie des actions «préventives» à visage découvert. Les faux décolonisés, dans un mimétisme aveugle, revêtent le pays des habits de la fausse démocratie qui les protègent et dédouanent les faux décolonisateurs de leur complicité. Tout le monde y trouve son compte.

Les illusions des indépendances

La colonisation avait bien affecté la vie des peuples africains sur tous les plans (social, politique, économique et culturel). En 1960, de très nombreux pays d’Afrique deviennent indépendants.

Mais malheureusement, l’indépendance une fois acquise, l’espoir s’est transformé en inquiétude par l’installation d’une nouvelle tragédie provoquant ainsi la déception ou l’indignation généralisée.

Si certains esprits peuvent accuser le fait colonial de retarder le développement de l’Afrique, on ne peut plus rendre la colonisation totalement responsable de la mauvaise gestion qui caractérise les administrations des pays africains. Après le retrait du colonialisme, l’Afrique a dû faire face à un certain nombre de problèmes dont la solution dépendait d’une remise en cause radicale de l’héritage colonial. La mauvaise gouvernance, la corruption et l’ethnicisme vont plonger le continent dans des abîmes politiques, sociales et économiques.

De la conduite des affaires politiques 

En Afrique, il nous faut distinguer deux Afrique, celle où la démocratie s’enracine progressivement, et l’autre, celle tenue par les dictateurs et les présidences à vie.

En Afrique, le rêve démocratique des lendemains des indépendances a laissé la place à la confiscation du pouvoir par le biais des armes, à la corruption des consciences des opposants qui n’ont pas de moyens d’existence suffisants et par les modifications des constitutions. Ainsi l’honneur laisse la place au déshonneur. Résultat, la crise de confiance en politique prend effet en même temps que le déficit démocratique. Ce déficit, à l’approche des élections, conduit toujours à un climat de violence et de la triche généralisée, et efface l’espoir ou l’optimisme des sociétés africaines pour la démocratie.  

Dans ce contexte, deux constats peuvent être faits sur le continent africain:

– d’un côté, l’opposition est traquée, intimidée et embastillée par le pouvoir et devient résignée. La presse est muselée, le pouvoir politique n’a plus de contre poids. Dans un tel cas, la démocratie est confisquée et toutes les atteintes sont possibles (atteintes aux droits humains, assassinats, impunité, corruption, fraude …) ;

– de l’autre côté, l’opposition présente une force politique incontournable qui est capable de contribuer à la recomposition du paysage politique mais complètement disloquée.

Le manque de respect du jeu démocratique par les dictatures de présidence à vie crée des forces sociales et populaires incontrôlées, d’où l’explosion de la violence et des troubles politico-ethniques.

On a tous compris que l’alternance démocratique a cédé sa place à la présidence à vie dont la conséquence est l’usure du pouvoir et la violence permanente comme moyen de sa conservation.

L’usure du pouvoir et ses conséquences

L’usure du pouvoir se caractérise par la perte de contact avec la réalité et se traduit, le plus souvent, par une perte de légitimité vis-à-vis des citoyens. Un pouvoir usé ne se rend plus compte de son bilan catastrophique. Généralement, il se fonde sur des jugements insensés et la fuite en avant devient l’ultime bataille. Dans ce contexte les oppositions n’ont pour seule réalité et seul horizon que l’éthnie.

L’illusion des partis politiques

Habitués à vivre sous des régimes de parti unique depuis les années 60 jusqu’aux années 90, les Africains arrivent aujourd’hui, assez difficilement, à se regrouper autour de programmes consistants pour bâtir des partis politiques en vue de l’amélioration de la gouvernance. Les regroupements politiques auxquels nous assistons en Afrique se font sur la base de considérations économiques ou ethniques surtout dans des sociétés en crise économique permanente avec des taux de chômage élevés: se mettre dans un parti politique dont le leader est jugé nanti, ou rejoindre le parti au pouvoir, pour tirer des avantages liés à un poste qu’on espère occuper un jour, ou simplement essayer de se regrouper parce qu’on est de la même ethnie, de la même région ou parce qu’on est coreligionnaire.

De la gestion des affaires publiques

Au temps des partis uniques, le bien public profitait prioritairement aux gouvernants et à leurs familles, la parentocratie. En raison du fait que, d’une façon générale, la recherche du quotidien occupe une grande place dans le programme de chaque citoyen, les hommes aux affaires utilisent toutes sortes d’acrobatie pour faire de la chose publique leur propriété personnelle. Tous trouvent que c’est là une attitude normale: se servir de sa position sociale pour s’enrichir avec la chose publique.  Les nouveaux nantis font naître des injustices sociales insupportables : les petits sergents d’Antan sont devenus des Généraux et les petits bricoleurs de quartier des milliardaires sans aucun mérite.

Des injustices

Faute de transparence et de contrôle démocratique sur les relations financières entre la France et les pays africains, on ne peut avancer que des hypothèses. On estime qu’au moins 25% de l’aide bilatérale est détournée. La comptabilité publique de ce pays interdit la corruption directe. Mais on peut aussi être un corrupteur passif si l’on prête à un pays en sachant pertinemment que cet argent sera détourné.

Comment expliquer aux contribuables occidentaux que l’on apporte des aides financières à des Etats dont les chefs pillent ouvertement les budgets? Le font-ils seulement ? Et comment continuer à subventionner les pays africains si, au vu et au su de tout le monde, des vols réguliers sont organisés vers la Suisse ou divers paradis fiscaux pour y déposer des valises de billets? Ce que la Suisse ne tolère plus pour l’argent de la drogue, l’accepte-t-elle pour le sang des pauvres?

Le défi socio-économique et culturel

Une culture sans emprunt est appelée à disparaître. Mais une culture qui se vide de son contenu pour en adopter une autre perd de son identité, de sa substance et de sa capacité à se projeter dans l’avenir par absence de base solide. Elle ne nourrit plus la créativité et l’inventivité.

Après les indépendances, on a assisté à un phénomène d’acculturation des populations. Elles sont déconnectées et détournées de leur propre marche socio-économique pour adopter des systèmes socio-économiques pour lesquels elles n’ont ni les moyens, ni les compétences requises. Il y a une absence totale ou partielle des pré-requis pour mener les systèmes économiques importés et imposés aux ex-colonisés. On assiste alors à une chute brutale dans l’économie du marché (économie libérale) sans capitaux (sans accumulation des capitaux).

Sur le plan culturel, chaque métropole a imposé à sa colonie sa langue comme langue officielle de communication et de travail. Or, nous savons que, seule, la langue maternelle est capable de véhiculer avec réalité et bonheur les valeurs de la civilisation qui lui a donné naissance; toute autre langue ne peut que s’adapter à des réalités, des situations qu’elle n’est pas originellement appelée à exprimer. Ainsi, les multiples difficultés que rencontrent les étudiants africains et les auteurs africains dans leur production peuvent les contraindre à de nombreuses innovations, surtout dans le domaine romanesque, par exemple.

On peut donc convenir que les multiples problèmes que connaissent la plupart des systèmes éducatifs africains trouvent leur origine dans cette adoption des langues occidentales, dont le corollaire est la dépendance du continent noir vis-à-vis de l’Occident pour les manuels scolaires (leurs ressources traditionnelles ne sont pas conformes aux réalités culturelles africaines). Contrairement aux idées reçues, l’économie est fortement dépendante de la culture.  

C’est ce lien que l’Occident a brisé en Afrique. L’Afrique est en train de payer et continuera longtemps encore de payer un lourd tribut à la présence occidentale sur le continent. Les frontières arbitrairement installées représentent la marque la plus indélébile de cette présence coloniale dont les effets ne sont pas pour disparaître demain matin: le morcellement politique du continent, les murs invisibles dressés entre les populations, la division de ses fils, synonyme de déchirure du tissu social africain et de conflits frontaliers entre Etats rivaux indépendants.  La chute du mur de Berlin n’a pas fait tomber les murs invisibles érigés à la Conférence de Berlin de 1885.

En effet, la gestion de cet héritage colonial plonge le continent noir dans une perpétuelle ébullition et éloigne les Africains de la concrétisation de la promesse de construire des peuples unis et des Nations.

Dans le domaine économique, ce serait une erreur de penser que le pillage des ressources économiques de l’Afrique par les colonisateurs ne peut avoir d’effet sur le développement actuel de notre continent, dans la mesure où les richesses accumulées constituent un important moyen d’investissement dans le cadre de la néo-colonisation, astucieusement appelée coopération.

C’est dire qu’il faut trouver un lien direct entre colonisation, néocolonisation et postcolonisation, qui maintient, encore de nos jours, chaque puissance étrangère dans son ancienne colonie.

Le fait colonial a constitué, sans nul doute, le principal handicap à tout effort de développement économique de l’Afrique. Le commerce extérieur africain tributaire de la détérioration des termes de l’échange, la faiblesse des ressources envoyées par les institutions financières internationales, la présence obligatoire des coopérants ou conseillers pour soi-disant gérer les fonds d’aide au développement, le manque de correspondance entre les projets de développement imposés par l’Occident et les aspirations profondes des populations africaines, telles sont les difficultés qui minent l’illusion de la modernisation à outrance du continent africain et le cauchemar d’un sous-développement mortel.

David Londi

Lecture : le défi du colonialisme par Samuel KAMANO Diffusé le 15 septembre 2020, par www.congo-liberty.org

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11 réponses à LES DÉFIS DE DEMAIN EN AFRIQUE : LE POSTCOLONIALISME

  1. Bulukutu dit :

    Merci @ David Londi pour ce texte. En effet, le post colonialisme est d’un certaine manière, un colonialisme 2.0. Et l’ex colonisateur n’a de cesse que s’adapter en cooptant une nouvelle élite politique qui poursuivra l’œuvre coloniale, pour peu que l’on puisse considérer cela comme étant une œuvre. On utilisera donc le terme de « délit colonial ». Comme cela a déjà été dit par De nombreux penseurs africains, pour détruire une culture, une civilisation, un peuple,… de l’extérieur, il faut qu’il ou elle, soit déjà rongée à l’intérieur. Nos élites cooptées par l’ex colonisateur constituent la graine de traîtrise qui guettent l’Afrique pour les prochaines décennies. Nous sommes à la croisée des chemins. La géopolitique internationale nous commande de faire preuve d’une attention des plus accrue pour faire face au défi de la seconde phase d’indépendance qui s’impose à l’Afrique. Il ne faut surtout pas la rater. Comme dans les années 50, deux tendances politiques se dessinent. D’une part, il y a le courant de l’indépendance réelle et pleine. D’autre part, il y a le courant de la perpétuation de la domination coloniale sous la tutelle d’un tiers. Comme pour chacune des batailles qu’elle mène, l’ex colonisateur déploie systématiquement une stratégie à plusieurs bandes, en cooptant plusieurs groupes de personnes acquises à sa cause. Le but étant d’être toujours gagnant quelque soit l’issue. Question : peut-on faire converger les intérêts de deux États dans le contexte de rapport de force actuel ? Entre un dominant et un dominé, y a t-il la possibilité d’un deal équitable ? Ces questions appellent à la responsabilité de chacun d’entre nous face à l’histoire. A bon entendeur…

  2. David Londi dit :

    Merci Bulukutu,
    « peut-on faire converger les intérêts de deux États dans le contexte de rapport de force actuel ? Entre un dominant et un dominé, y a t-il la possibilité d’un deal équitable ? »
    L’aventure coloniale de la France dans l’Afrique subsaharienne avait pour objet principal, comme je l’ai rappelé au début de l’article, la reconquête de sa grandeur parce que le rapport des forces entre les grandes puissances de l’époque étaient en sa défaveur face à l’Allemagne et l’Angleterre. Cette réalité est toujours d’actualité. En effet, aucun homme politique français n’acceptera la dévaluation sociale, économique et diplomatique. Toutes les relations internationales se bâtissent sur un rapport des forces en présence. Ce rapport se bâtit sur une prise de conscience des citoyens qui doivent être capables de défendre leurs intérêts en créant les conditions d’une indépendance réelle pour s’engager dans la voie d’un développement qui intègre l’ensemble des réalités locales.
    Il n’y a pas négociation tant que le rapport des forces est en défaveur des états africains à la tête desquels trônent des élites qui restent vendues aux puissances dominantes. Après 60 ans de colonialisme, néocolonialisme et postcolonialisme , l’Afrique est à la croisée des chemins parce que le bilan est catastrophique même dans les Etats que l’on pensait démocratiquement avancés. Pour cela, nous devons contourner les murs invisibles imposés par Berlin pour évacuer l’héritage colonial en construisant d’autres formes d’Etats qui préservent nos cultures réciproques, nos traditions, notre inventivité et créativité. Les murs invisibles construits par le Colon ne peuvent être dépassés que par le fédéralisme: l’union dans la diversité pour une paix durable, gage d’un développement harmonieux et équitable. La vraie démocratie donc l’indépendance réelle ne naîtra que de cette forme d’Etat et non d’un Etat-Nation, héritage de la colonisation, dans lesquels la conquête de la magistrature suprême est l’occasion de guerres ethniques meurtrières ! les partis politiques surfent sur les clivages éthniques pour arriver au pouvoir, consolidant ainsi les murs dressés par Berlin !

  3. mwangou dit :

    le syndrome de l’évolué, en somme…Je prends la place du maître pour mieux matraquer mes semblables… Cette trilogie de la misère sociopolitique a son pesant en économie: tiers-monde, sous-développement, émergence … dans les deux cas, l’objectif se transforme en mirage, avec la puissance des effets qu’au désert avec ces ombres si puissamment figées devant le regard et toujours si fuyantes …, rendant le défi encore plus exaltant mais aussi plus démoralisant… mon cher londi, vous lancez aux Congolais, trop de défis… . les pauvres ! ils sont tellement si oubliés qu’ils ont fini par céder devant la traitrise de leurs évolués, sur qui et en qui ils avaient placé tant d’espoir. Mais, un peuple finit toujours par se ressaisir, parce qu’il y a toujours quelque part, un élément, un enfant de ce peuple en qui la conscience est demeurée stable; voilà pourquoi, tes posts feront triompher la cause de ce peuple…

  4. Val de Nantes dit :

    @ D.LONDI .La seule révolte qui vaille est la transgression de la pensée coloniale ,comme modèle de sous développement des africains et notamment des congolais dont le manque de patriotisme politique se traduit par la vente , par paquets, des ressources de notre pays pour la pérennisation de ce système politique inique dont ils tirent une rente à vie ..
    Notre comportement patriotico -politique est interchangeable au gré de nos intérêts particuliers , ce qui apparait comme un talon d’Achille pour un début d’amorce de rébellion intellectuelle …
    En dehors des fédéralistes dont l’appétence pour la déconstruction institutionnelle factuelle est éprouvée ,on ne voit nulle part une envie substantielle de la remise en cause de ce système politique ayant un modèle économique totalement perverti …
    Comment oser manger les crêpes ,si vous conservez l’ oeuf en l’état ?
    Le jacobinisme ,en tant qu’idéologie politico – administrative a plus montré ses vertus dormitives qu’une source des résolutions des diverses problématiques qui émaillent la vie des congolais depuis notre indépendance .
    Le loup n’est pas chez le voisin d’à coté ,mais il réside dans notre incapacité intellectuelle à douter de ce qu’on a pensé pour nous .
    Saisissons nous du « cogito cartésien  » pour qu’enfin nous puissions exister par nous mêmes .
    On peut tout douter sauf de nous mêmes ,puisque nous existons . Le modèle politique importé d’ailleurs ne correspond en rien aux réalités sociologiques , économiques et politiques du Congo actuel taré à la » volonté de puissance » dont parlait Fréderick N .
    L’approche fédéraliste est une prise de conscience de l’état de dépendance morale ,intellectuelle , et spirituelle dans lequel se trouve notre pays …
    Révoltons nous au sens de la Boétie ,qui disait que  » la sève de la dictature est l’excès de l’obéissance aveugle « .. Fâchons nous un peu !!!.
    La duplicité française à l’égard du Congo est d’une monstruosité dictatoriale . Il nous appartient de nous en délivrer par l’usage de notre faculté de penser ,de raisonner ,de juger .

  5. David Londi dit :

    @Mwangou,

    oui, bien sûr, les populations atomisées et trahies ne peuvent avoir une issue favorable à leurs conditions de vie qu’en se révoltant contre le système qui les opprime et les dessert. Mais pour mobiliser une population il faut l’avoir structurée et organisée avant. En effet, on ne peut mobiliser que des populations que l’on a organisées. C’est à cela que les démocrates devraient s’atteler. Esclave, une fois, mais pas esclave toujours parce que tout être humain a le choix !

  6. David Londi dit :

    @Val de Nantes,

    le système d’état-nation naît en Europe n’est pas l’alpha et l’oméga des politiques que l’on peut mener dans nos états africains. Pour dépasser le poids des conflits millénaires qui rongeaient leur société, les Ethiopiens ont opté pour le fédéralisme depuis les années 90. Je le répète, la compétition mortelle pour la magistrature est la mère de tous nos maux au Congo. L’éthnie ou le groupe éthnique qui a le plus fort taux démographique a toutes les chances de remporter toutes les élections nonobstant l’existence d’un programme économique et social digne de ce nom. Face aux vélléités des séparatistes, le fédéralisme est le rempart. Tant qu’il y aura l’élection du président au suffrage universel, il y aura la guerre parce que les minorités n’auront jamais la possibilité d’accéder au pouvoir. C’est bien là, la source de nos problèmes actuels. Profitant ainsi d’un climat de paix durable, l’économie prendra son envol !

  7. Jean OKOMBA dit :

    « (…) La compétition mortelle pour la magistrature est la mère de tous nos maux au Congo (…). « Tant qu’il y aura l’élection du président au suffrage universel, il y aura la guerre parce que les minorités n’auront jamais la possibilité d’accéder au pouvoir. C’est bien là, la source de nos problèmes actuels », Val de Nantes, merci pour ces mots qui mettent le doigt sur la vrai nature du problème de la conflictualité au Congo et en Afrique. Hier Sassou en fin de mandat a violé la constitution qu’il s’était donnée après son coup d’etat en 1997 en brisant la vie des congolais pour une unieme fois. Aujourd’hui, un certain Ouattara en Cote d’Ivoire veut également faire au tant. Tout cela pour conserver le pouvoir véritable source de conflits chez nous.

  8. Jean de Dieu Etoumbakoundou dit :

    « Faute de transparence et de contrôle démocratique sur les relations financières entre la France et les pays africains, on ne peut avancer que des hypothèses. On estime qu’au moins 25% de l’aide bilatérale est détournée. La comptabilité publique de ce pays interdit la corruption directe. Mais on peut aussi être un corrupteur passif si l’on prête à un pays en sachant pertinemment que cet argent sera détourné.

    Comment expliquer aux contribuables occidentaux que l’on apporte des aides financières à des Etats dont les chefs pillent ouvertement les budgets? Le font-ils seulement ? Et comment continuer à subventionner les pays africains si, au vu et au su de tout le monde, des vols réguliers sont organisés vers la Suisse ou divers paradis fiscaux pour y déposer des valises de billets? Ce que la Suisse ne tolère plus pour l’argent de la drogue, l’accepte-t-elle pour le sang des pauvres? »

    Eh oui, on peut seulement avancer les hypothèses. Pour ma part, je pense que le système de la françafrique, c’est à dire d’un pays colonisateur au coeur de l’Europe occidentale, la France fonctionne en vase clos. Et si les fameuses aides au développement constituent des formes des acteurs politiques français les méthodes de subtiliser discrètement à l’abris des regards des français les fonds publics de leur pays en les convertissant en AIDE AU DEVELEPPEMENT et attendre que dans les malles les dictateurs africains leur deversent la part qui leur revient selon les pourcentage qu’ils se sont accordés en secret? Personne ne peut comprendre que l’aide donner au developpement n’est pas perceptible et la France continue d’en accorder! Il faut comprendre le jeu dans ce système a vase clos.

  9. David Londi dit :

    Je ne peux pas voir l’horloge sans penser à l’horloger, je ne peux pas voir la situation socio-économique des pays africains sans penser aux raisons qui ont poussé les occidentaux à se lancer dans l’aventure coloniale. Vider l’Afrique de toute sa substance culturelle pour en faire un réservoir de matières premières nécessaires pour leur développement. Cette réalité, malgré les différentes formes qu’elle a revêtues (colonialisme, néocolonialisme et postcolonialisme), est toujours et reste vraie actuellement: Areva ne peut pas fonctionner sans l’uranium du Niger, le pétrole reste au coeur de toutes les industries malgré son reflux progressif, les nouvelles technologies de la télécommunication ne peuvent pas s’affranchir du Coltan, etc. Autrement dit, le besoin en matières premières va en s’agrandissant dans tous les domaines de l’industrie. Pour sauvegarder ce réservoir les anciennes puissances coloniales font élire ou protègent, au mépris des constitutions qui ne sont que de l’ordre de l’apparat par ailleurs, des dictateurs qui le préservent. L’Etat-nation est plus propice à l’érection des dictateurs et à la corruption. Dépassons-le par le Fédéralisme pour redonner le pouvoir aux populations en gouvernant au plus près de leurs besoins et casser les logiques d’une domination occidentale plus que centenaire !

  10. Jules Jules Sita dit :

    « Ce serait une erreur de penser que le pillage des ressources économiques de l’Afrique par les colonisateurs ne peut avoir d’effet sur le développement actuel de notre continent, dans la mesure où les richesses accumulées constituent un important moyen d’investissement dans le cadre de la néo-colonisation, astucieusement (et abusivement nous ajoutons) appelée coopération ». Le vers est dans les mots. Le mot « coopération »rappelé par D. Londi cache bien le désordre que la France est entrain de faire en Afrique avec l’assistance des dirigeants criminels et esclavagistes pour ne pas dire négriers Sassou Nguesso. Ainsi Mr Londi a bien raison de rappeler ce fait aux congolais qui continuent à dormir et à faire la politique du ventre au lieu de poser les jalons d’une véritable révolte contre la colonisation déguisée avec notre coopération involontaire et/ou volontaire.
    On comprend aussi que la France n’a jamais ou presque vaincu seule aucune guerre contre l’Allemagne ou ses adversaires quasiment depuis 1870.
    Echec en Espagne en 1801 ou VietNam dans les années 40/50, echec en Algérie en 1962 etc. Mais ce pays dont les autorités sont toujours ingrates et oublie sciemment l’effort des africains dans sa survie doit vraiment changer son logiciel. Les schemas dessinés par Foccart et Charles De Gaule semble bien être dépassée. Sans l’Afrique la France serait un pays sous développé au coeur de l’Europe occidentale.

  11. VAL DE NANTES dit :

    @Okomba ,
    C’est l’une des raisons de la naissance d’esprit fédéraliste diasporique .Nous avons contemplé le pays ,au moyen de notre logos et en avons tiré une conclusion d’inspiration politique PROUDHONIENNE .
    Le fédéralisme PROUDHONIEN se résume à deux sortes de démocratie : démocratie directe ou participative où la population s’invite à la gestion des décisions politiques et la démocratie économique où l’économie est mise dans la poche des citoyens .
    PROUDHON fut le parrain du micro -crédit pour la population et à ce titre il était le partisan de l’abolition des propriétés privées indues …
    Il va théoriser la nécessité des peuples à se détacher des systèmes de représentation étatique pour s’émanciper de manière autonome .
    Pour lui ,le fédéralisme ,c’est un principe d’organisation politique et économique où les décisions partiraient de la base ,par exemple un quartier ,une région pour revenir au sommet .
    Le fédéralisme consacre en effet l’autonomie des individus selon une logique de démocratie directe . Cette logique renverse celle de l’Etat centralisateur et autoritaire où les décisions sont prises au sommet et doivent être exécutées par la base .
    in fine ,selon PROUDHON , il faut choisir entre la souveraineté populaire dans sa totalité ontologique ( vox populi ) et le droit divin ( vox dei ) .
    Voilà brossée de manière lapidaire, l’équation politique à laquelle se trouve confronté notre pays ….
    Et puis ,je suis sidéré de voir la myopie intellectuelle qui fait oublier à certains d’entre nous qui se prétendent élites du pays ,la notion de principe de précaution politique . Elle se résume à la suppression des risques potentiels que génère la fonction présidentielle au Congo BRAZZA .
    En tant qu’un ingénieur des risques ,la notion des risques est indissociable de la notion de prévention …
    La prévision n’intervient que quand les éléments de prévention ont échoué .
    L’idée de départ ,c’est éviter la propagation de l’incendie au travers de tout l’établissement .
    La prévention se manifeste par la pose des murs coupe feu ou par flammes ,portes ,y compris .
    En politique , la fonction présidentielle étant un risque potentiel dont l’occurrence est réelle ,on se doit de la supprimer ou en atténuer les effets par la suppression de ses combustibles( politiques )propagateurs des incendies ,des crimes au pays .
    Cette connaissance n’est pas seulement du domaine empirique ,elle est aussi théorique (RAISON ) ou rationnelle ,comme dirait KANT en contredisant HUME …
    NB : CE CONGO doit faire une mue substantielle ,tel un éléphant dans un magasin de porcelaine …

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