LES CONGOLAIS PRIS AU PIEGE DANS UNE MISE EN SCENE ELECTORALE ENTRE LE POUVOIR ET L’OPPOSITION PRETENDUE, Par Daniel NKOUTA

Les Congolais, victimes de leur chronique absurdité qui pousse à faire confiance à une opposition affamée de gré à gré, viennent d’être, une fois encore, de s’abuser dans un simulacre de vote, dont seuls les naïfs nés ignoraient les résultats préétablis. La première phase de la stratégie envisagée par Denis SASSOU-NGUESSO pour parvenir à la révision acceptable de ce qui nous tient lieu de Constitution nationale, avec l’organisation des dernières législatives fait de truquage élaboré avec la complicité des partis dits de l’opposition, vient de s’achever. La méthode homéopathique conçue par les stratèges du PCT qui nous rappelle les astuces staliniens, inaugurée lors de la réunion d’EWO entre ces mêmes Partis et le PCT, a simplement consisté, secret de polichinelle, à arroser les leaders des Partis de l’opposition, tantôt de copieuses prébendes, tantôt simplement de promesses mielleuses  pour aller faire semblant par des candidatures fantaisistes. La mollesse de la réaction de ces leaders après la proclamation des résultats, qui, tout en dénonçant les grosses tricheries qui ont entaché le processus électoral, se complaisent à déclarer qu’ils ne déposeront aucun recours, témoigne, si besoin est, de leur traitrise. Ils ont respecté la consigne reçue, celle d’accompagner les candidats du PCT jusqu’à la ligne d’arrivée, et se taire, moyennant corruption. ALORS QU’ILS SE TAISENT DONC !

L’on ne peut pas, après avoir accepté de prendre part à un scrutin sans recensement préalable du corps électoral, et sans carte électorale, avec une commission électorale présidée en totale violation du statut de la magistrature, par un haut magistrat de la magistrature judiciaire, Vice-président de la Cour Suprême, homme-lige du pouvoir, on ne peut pas, après s’être compromis à EWO et en totale connaissance du coefficient très élevé de la capacité de tricherie du PCT, espérer ensuite convaincre l’opinion dite nationale et internationale en critiquant le même scrutin. Ces boute-en-train qui portent frauduleusement le label de l’opposition, ne sont opposants que par l’emballage extérieur, ce cénacle de courtisans à la cruauté pathologique et sans honneur, dont la boulimie pantagruélique se caractérise par un militantisme à géométrie variable qui se traduit par une aptitude au retournement de veste devenu un véritable sport national, ces ignobles personnages devraient simplement se taire et digérer tranquillement leurs prébendes issues de la corruption acceptée, et s’abstenir de tous discours trompeurs susceptibles de jeter les gens dans la rue, pour appeler aux représailles d’un régime policier.

Personne n’ignorait en effet, que conscient du fait de ne pas être en odeur de sainteté dans toute la partie méridionale du pays suite au nombreux crimes qu’il y a commis, le PCT a, tout simplement, pris des pantins originaires de chacune de ces régions, qui ont été affichés comme candidats de ce Parti, pour mieux faire passer la pilule. Ainsi, croyant élire un fils ou une fille du terroir, les circonscriptions de ces régions du Sud ont en réalité élu le pouvoir des autres. Nos parents ne savent pas que dans la philosophie du PCT, tous les Députés, selon qu’ils sont issus du Nord ou du Sud, ne se valent pas. Ici, je puis avantageusement citer le cas de Maître Dieudonné MSSIE, paix à son âme, décédé il y a quelques semaines à peine, Député de KOMONO, membre du Comité Central du PCT s’il vous plaît, qui, malgré moult supplications sur son lit de mort, et usant des derniers efforts, et ce jusqu’à la dernière minute n’a pu être évacué à l’étranger : Et si l’on t’évacuait, seras-tu de retour pour la campagne, lui a-t-on rétorqué ; lorsque l’on sait, que LEKOUDZOU, paralysé depuis des années, n’a pas besoin de battre campagne pour être simplement reconduit député de Mboundji.

C’est le lieu de revenir sur la candidature provocatrice d’Aimé Emmanuel YOKA à Vindza. Je l’ai souvent relevé et dénoncé, certaines peuplades véritables vampires de l’ère moderne, avides de sang humain au quotidien, ont la quiétude sociale en exécration ; aussi, comme depuis le génocide de décembre 1998 aucune autre circonstance n’est venue leur offrir l’occasion de tuer, les voilà entrain d’imaginer des brûlots pour justifier ensuite des actions punitives et couvrir ainsi leur incapacité notoire de la gestion d’une République démocratique, où les femmes et les hommes de différents horizons peuvent vivre en paix.

C’est à l’évidence la faute de l’administration coloniale qui, désirant imposer son modèle culturel basé sur sa conception de la nation qui ignore les frontières socio-culturelles, a cru devoir faire accepter de mauvais gré, en terre africaine subsaharienne, la cohabitation de divers peuples aux particularismes souvent hélas antagoniques, s’affranchissant de manière criminelle du sacro-saint principe selon lequel : « Aucune civilisation n’est meilleure en soi, ni plus mauvaise en soi que les autres : mais chacune est la meilleure pour la société humaine qu’elle caractérise, et c’est pourquoi l’évolution normale d’un peuple ne peut se concevoir autrement que dans le cadre de sa propre civilisation, écrivait Maurice DELAFOSSE, dans ‘’La République française’’ le 16 mars 1924.

Il est établi, à l’épreuve des évènements, et cela depuis plus d’un siècle bientôt en tout cas, que la civilisation mboshi est irrémédiablement incompatible et antagonique avec les valeurs morales qui régissent les peuples du Sud, et que donc, toute cohabitation harmonieuse de ces deux peuples s’avère irrémédiablement impossible. La tentative expérimentée par l’administration coloniale, et espérée par les divers gouvernements de la République s’est avérée définitivement décevante.

L’on se souviendra, car, ces deux évènements sont récents, qu’amnistié par le même pouvoir qui l’avait fabriqué quelques années auparavant pour ravager la région du pool-koongo, Frédéric BINTSAMOU alias Pasteur NTOUMI, se croyant encore en odeur de sainteté auprès de ses maîtres, a cru devoir créer un Parti politique pour faire diversion dans l’opposition. Pour l’implantation de son Parti sur le territoire national, telle est l’exigence pourtant de la loi sur les Partis votée par le Parlement nordiste et promulguée par le pouvoir d’Oyo, Frédéric BINTSAMOU alias Pasteur NTOUMI s’est aventuré dans la capitale de la Cuvette centre à OWANDO, d’où il a simplement été expulsé manu militari. La partie nord du pays, a-t-on clamé ostensiblement, est réservée à l’action politique exclusive des Nordistes, mais eux, sont autorisés à s’implanter dans le Sud. C’est ainsi qu’il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais de parlementaires originaires du Sud élus dans le Nord, pendant que les cas inverses sont foison. Et si l’on assiste à une chronique transhumance des troupeaux de l’UPADS, RDPS, et autres Partis à ancrage sudiste vers le PCT, l’inverse de ceux du Nord vers le MCCDI, UDR MWINDA, UPADS, RPDS est impossible.

L’autre exemple, Maître Hervé Ambroise MALONGA et compagnons qui, dans le cadre de leur Parti avaient tenté d’organiser un meeting dans la salle communale de Poto-Poto, s’y sont vu expulser part la force, par des activistes anciens cobras recyclés dans ce qui tient lieu de Force publique. Ils ont été pourchassés en plein jour dans les rues de Poto-Poto, par un groupe de jeunes armés, sans qu’aucune réaction du Gouvernement dit la République n’ait venue dénoncer cet acte crapuleux, sans parler de la sanction.  Il faut convenir qu’au Nord, on a une drôle de conception de la nation. De tels actes auraient été commis à Bacongo, Makélékélé, Mfilou, à Pointe-Noire, ou dans le Niboland, cela serait perçu comme un casus belli.

Et voilà que l’oncle de celui qui est constitutionnellement garant de l’unité nationale, se souvient avoir été quelques mois moniteur à VINDZA dans le Pool-koongo, sans considération des circonstances scandaleuses qui ont conditionné son départ des lieux, le criminel revenant toujours sur le lieu du crime, le voilà, dans un acte de pure provocation délibérée, se positionner chez nous, pour y être nommé Député. Nos ancêtres doivent s’être retournés cent fois dans leurs tombes, en apprenant que leur représentation à ce qui tient lieu d’assemblée nationale, sera faite par un Mboshi. L’angoisse de nos mânes du pays de Mpangala est toutefois atténuée par le fait que le fils du terroir, Isidore MVOUBA qui manie avec maestria la langue de Théophile OBENGA saura leur servir de traducteur. Mais après tout, réplique le candidat, il est Congolais et Vindza c’est bien le CONGO, seule la partie nord du pays est l’exclusivité des nordistes.

Constamment absent du pays pour des raisons qui n’intéressent personne, incapable d’administrer le département ministériel qui lui a été confié par son neveu, et qu’il a laissé se transformer en un véritable bordel, et en voie de tribalisation à grande échelle, Aimé Emmanuel YOKA n’a rien trouvé de mieux pour distraire l’opinion, que de narguer le Pool-koongo. Peut-être souhaite-t-il, que nommé député à VINDZA, il s’emploierait à organiser un transfert massif de leur réserve rwandais dans la localité, en vue d’un déséquilibre démographique pour la présidentielle future. En tout cas, Aimé Emmanuel YOKA, en dehors de grands discours sur la justice au CONGO, aura été, le Garde des Sceaux ou peut-être Garde des sots dont le bilan est simplement catastrophique.

Pour revenir au fameux scrutin législatif, l’on pourrait dire sans être contredit, qu’un tel scrutin est nul et de nul effet pour diverses raisons. D’abord, de nombreux Ministres en fonction, sans avoir préalablement démissionné de peurs postes, se sont portés candidats en violation de l’article 75 de la Constitution. Ensuite, et c’est le cas gravissime, le Ministre de l’Intérieur, organisateur du scrutin, a été lui-même candidat, se faisant ainsi juge et partie. Ce fait à lui seul, dans un Etat de Droit, est constitutif de cause de nullité de plein droit ; un tel scrutin, strictissimae interpretationis n’est pas nul, il est juridiquement inexistant. Pour des gens qui ont vitupéré contre le pouvoir de Pascal LISOUBA accusé d’avoir violé une Constitution adoptée au référendum du 15 mars 1992 à ­96,32% des voies, pour justifier leur coup d’Etat ; une telle organisation dénote simplement que ces gens ignorent la culture du Droit, c’est du ‘’MBOKA MBOKA’’.

Je le redis pour terminer mon propos, le projet national est désormais sans avenir, il nous faut nous séparer, soit par l’autonomie des régions, soit par le fédéralisme. Il nous faut, c’est désormais urgent, quitter cet impérium dans lequel se trouve depuis 1997, enserrée comme dans les griffes de l’aigle, notre société dite nationale, qui fait que c’est la volonté arbitraire d’un clan au pouvoir qui crée juridiquement le crime et le délit, édictant des normes abstraites et non écrites, Aimé Emmanuel YOKA devient la lex animata (loi vivante), dont pourtant les ressortissants du Sud subissent seuls la rigueur. Le moindre propos contraire à la volonté du pouvoir, devient constitutif du crime contre la sureté intérieure ou extérieure de l’Etat.

Par Daniel Nkouta

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Une réponse à LES CONGOLAIS PRIS AU PIEGE DANS UNE MISE EN SCENE ELECTORALE ENTRE LE POUVOIR ET L’OPPOSITION PRETENDUE, Par Daniel NKOUTA

  1. Félix BANKOUNDA-MPELE dit :

    « Je le redis pour terminer mon propos, le projet national est désormais sans avenir, il nous faut nous séparer, soit par l’autonomie des régions, soit par le fédéralisme. Il nous faut, c’est désormais urgent… ».
    Voilà le risque, quand on mélange analyse et émotion! Beaucoup de passages pertinents de ce texte sont gâchés par le fait que l’auteur, même si on peut comprendre sa rage, n’a pas su garder sa tête froide, alors que les instigateurs perpétuels de la bêtise et du crime au Congo, eux, machiavéliques, prennent souvent le temps de réfléchir au geste qu’ils vont poser, même si la raison, le droit et la légitimité ne sont pas de leur côté!
    Pour revenir à l’extrait rapporté, les USA comme on le sait sont un Etat fédéral et personne ne doute de l’existence de la nation américaine, bien qu’il existe des spécificités dans certains Etats. Qu’est-ce donc que l’auteur entend par autonomie des régions puisque les deux seules modalités de mise en oeuvre de celle-ci sont la décentralisation (dans un Etat unitaire) ou le fédéralisme? Aucune des deux ne signifie ‘séparation’!
    On peut peut-être comprendre une méprise de l’auteur dans la rage qui transparait à chaque ligne de ce document, et qu’il adhère plutôt à la thèse impudente et irrationnelle exprimée par les partisans de la tribalité! Celle-ci, comme on le sait, en dehors du chantage qu’il réplique à celui du pouvoir qui, lui, répète dans tous ces discours aux protagonistes que la seule alternative est celle de la guerre ou de la dictature, n’a aucun avenir! Ces deux discours, en même temps qu’ils procèdent d’un mauvais diagnostic de la situation, mais plus favorables au pouvoir établi parce qu’il les impulse, prennent la grande majorité de la population inapte au discernement en otage.
    On n’assènera jamais assez les évidences suivantes:
    1°- L’esprit régional est une naïveté puisqu’il n’est soutenable qu’en l’absence d’un pouvoir. Dès que celui-ci y apparait, la réalité du pouvoir observée à l’échelle de l’Etat s’y transpose, avec toutes les mésaventures que l’on connait, avec peut-être seulement des différences de degré, mais pas de nature en tous cas. Thierry Michalon qui a longtemps soutenu ce point de vue dans l’ouvrage « Quel Etat pour l’Afrique? »(L’Harmattan, 1982) a, depuis, révisé son discours, s’étant rendu compte justement de son mauvais diagnostic à cet égard.
    2°- Le nord ou les mbochis, pour reprendre les termes de l’auteur, procède d’un regard extérieur qui est une caricature parce qu’il confond les populations qui le composent avec la grande majorité (pas toute) de l’élite qui la constitue qui, calculatrice, égoïste, situationniste, manipulatrice et surtout vénale et de mauvaise foi, multiplie les stratégies pour maintenir la dictature et maximiser ses profits car elle, elle sait que cette situation ne durera pas et distribue quelques postes et prébendes auprès de sa base sociologique mais aussi des ressortissants et des élites d’ailleurs pour préparer le marchandage de la situation de l’après-faillite du système. Car, cher monsieur, aucun pouvoir, même avec des milliards de pétro-dollars comme celui de Brazzaville, n’en a assez pour distribuer à toute une ethnie, et encore moins à toute une région. Quand bien même il en aurait, il ne le ferait pas puisqu’il y perdrait de sa domination parce que, un aspect souvent omis de cette accumulation, c’est le complexe de domination, né du statut d’ancien dominé et de l’origine modeste ou pauvre, de l’esprit de « bourgeois non-authentique » comme dirait Max Weber, qui explique que pour ceux-ci, vivre ou exister c’est flamber, s’exhiber voire narguer et humilier parce qu’ils n’ont pas la culture modeste ou normale de l’être authentiquement riche. Dans cet esprit, ces nouveaux riches et autocrates mettent grosso modo dans le même panier nordistes et sudistes et, la petite distribution auprès des uns et des autres, certainement plus à l’endroit des premiers, ne procède que de la stratégie.
    3°- Enfin, le coup d’Etat tribal ou régional n’a jamais existé et n’existera jamais. Il y a certainement des adhésions, plus nombreuses mais pas exclusives, à l’ethnie ou à la région de l’auteur majeur du coup, mais pas initié ou inspiré par ou pour l’ethnie ou la région. L’adhésion plus massive des originaires de l’ethnie ou de la région de l’auteur va du degré de pauvreté ou de disette, plus globalement du degré de sous-développement politique qui a un lien avec le statut matériel, mais aussi parce que certains pensent que les autres ne procèderaient pas différemment. De ce dernier point de vue, un discours globalisant comme celui de ce document et d’autres est toujours une aubaine pour le groupe dirigeant, et c’est dommage.
    Pourquoi les théoriciens du coup d’Etat tribal ou régional n’ont jamais expliqué la raison de la participation ou de l’adhésion, même minoritaire, au coup d’Etat des non-ressortissants de l’ethnie ou de la région de l’auteur! Il semble que l’auteur de ce document ait avoué (clairement ou indirectement) dans un des écrits avoir été d’accord avec ce coup d’Etat, et il n’est pas seul. Oubliant qu’un putschiste c’est en général un homme sans scrupules, qui n’est lié en raison de son mode d’accès au pouvoir par aucune règle, surtout si c’est un serial putschiste comme c’est le cas en l’occurrence. L’intérêt, voilà la raison fondamentale qui mobilise l’adhésion, et non le tribalisme ou le régionalisme naïf qui, même là encore, n’est que circonstanciel parce qu’il escompte à plus ou moins long terme un intérêt. Si, au bout d’un certain temps d’attente, l’escompte s’éternise ou est désespéré, le tribaliste le plus forcené, sauf pathologie (et il y en a, mais strictement marginal), retrouve son objectivité.
    Alors, la tête froide et objectivement, plus de discernement et d’autocritique car, ces confusions, débordements et observations épidermiques ont déjà coûté trop chers à la cause noble, aux compatriotes car les défis, nombreux, sont encore devant nous, sans préjudice d’introspection…

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