L’EPOPÉE DU RDA, A TRAVERS LA VISITE OFFICIELLE DU PRÉSIDENT MARIEN N’GOUABI AU SÉNÉGAL ET EN COTE-D’IVOIRE

(Extrait mémoires posthumes de Victor-Justin SATHOUD)

Il y a 44 ans jour pour jour, que le Commandant Marien N’GOUABI à l’époque Président de la République Populaire du Congo, animé par la volonté de jouer sa partition aux côtés de ses autres anciens pairs et homologues Chefs d’Etats africains, prenait son bâton de pèlerin, en date du 12 janvier 1975, accompagné de son épouse et d’une forte délégation, pour effectuer une visite officielle qui le conduira successivement au Sénégal et en Côte-d’Ivoire, sur invitation des Présidents Léopold Sédar SENGHOR et Félix HOUPHOUET-BOIGNY (représentés sur la photo d’archive à la une datant des années 60, avec l’abbé Fulbert YOULOU, le premier Président de la République du Congo).

La délégation présidentielle alors conduite par le Commandant Marien N’GOUABI était composée des Membres du Bureau Politique, ceux du Comité Central, Responsables des Organisations de masses, des Membres du Gouvernement et des techniciens.

L’importance de cette délégation présidentielle répondait au double objectif de cette tournée ouest-africaine du Président Marien N’GOUABI, qui visait entre autre d’une part : resserrer les liens avec le Président Léopold Sédar SENGHOR, les liens d’amitié qui unissent le Sénégal et la République Populaire du Congo, dont les entretiens entre les deux Chefs de l’Etat avaient été amorcés 11 mois plus tôt à Brazzaville.

D’autre part, répondre à cette nécessité absolue d’une conjugaison d’efforts en vue de consolider l’unité des peuples africains à partir de l’harmonisation des rapports entre le peuple congolais et les autres peuples d’Afrique en général, les peuples ivoiriens et sénégalais en particulier.

Dès lors qu’on sait que la République Populaire du Congo d’une part, le Sénégal et la Côte-d’Ivoire d’autre part n’ont pas opté pour une même voie de développement, une telle démarche du Président de la République Populaire du Congo aurait pu laisser perplexe plus d’un observateur, s’il n’était clairement définit le principe directeur de la politique extérieur du Parti Congolais du Travail et qui se décline sur les axes suivants : Entretenir avec tous les Peuples du monde, des liens d’amitié et de coopération « sans discrimination d’ordre politique et idéologique ».

Lorsqu’on sait que certains gouvernements africains entretiennent des relations privilégiées avec des puissances qui exercent encore de nos jours leur domination sur d’autres Peuples d’Afrique, d’Asie et des Caraïbes, il n’y aurait pas de raisons à ce que les Etats Africains n’entretiennent entre eux des rapports privilégiés.

De Dakar à Yamoussoukro « village », en passant par Saint-Louis et Bouaké, le Président du Comité Central du Parti Congolais du Travail, Président de la République Populaire du Congo, le Camarade Marien N’GOUABI, son épouse et sa délégation avaient à cette occasion reçu un accueil fraternel et chaleureux, digne de l’hospitalité légendaire africaine qui caractérise les différents peuples des pays visités.

L’amitié s’édifie on le sait sur la connaissance mutuelle et constitue la plate-forme de toute coopération qui doit, dans le respect strict des croyances ou options politiques de chacun, favoriser les intérêts majeurs des peuples.

C’est dans cet esprit que le Président Marien N’GOUABI s’était attaché à Dakar à faire connaitre l’expérience congolaise aux militants et militantes de l’Union Progressiste Sénégalaise, sur la demande de son Homologue sénégalais.

Dans l’exposé qu’il a fait devant les militants et militantes de l’Union Progressiste Sénégalaise, le Président Marien N’GOUABI a relevé comme il se doit les victoires ainsi que les erreurs inhérentes à tout processus révolutionnaire.

La conférence présidentielle de presse sur l’expérience congolaise se situait ainsi dans le cadre de la réciprocité, le Président Léopold Sédar SENGHOR ayant engagé une démarche analogue à Brazzaville lors de la visite officielle en République Populaire du Congo en février 1974.

A Abidjan, le Président Marien N’GOUABI a tenu à rendre hommage au vieux militant du R.D.A. (Rassemblement Démocratique Africain) le Président Félix HOUPHOUET-BOIGNY dont l’action dynamique pour l’indépendance africaine anime encore les annales de l’histoire de notre continent.

Comme vous le savez, le Président Félix HOUPHOUET-BOIGNY est un homme connu de tous les Africains.

Quand nous étions dans les écoles, à la veille des indépendances, nous apprenions des noms dont les jeunes africains de notre génération se souviennent. Nous savions que votre Président a été parmi les premiers Africains à avoir lutté contre le régime colonial. C’est par conséquent pour le Congo, une fierté de se trouver ici auprès d’un des premiers Africains qui ont planté les jalons de la révolution.

Le Président HOUPHOUET-BOIGNY n’est pas un inconnu pour le peuple du Congo et nous brulons d’impatience de le revoir. Et si nous l’appelons doyen, c’est à juste titre.

A l’époque des indépendances, le mouvement général de lutte pour tous les pays africains était un mouvement de lutte pour l’indépendance.

Le Président HOUPOUET-BOIGNY a œuvré durement et a risqué sa vie pour cette cause, la cause de l’indépendance, non seulement de la Côte-d’Ivoire mais de l’Afrique, car le Rassemblement Démocratique Africain (RDA) n’était pas uniquement un rassemblement démocratique ivoirien. Actuellement, il œuvre ici en Côte-d’Ivoire pour la consolidation de notre Organisation, l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA).

Les Présidents Sedar Senghor, Houphouet-Boigny et Fulbert Youlou

A propos de l’épopée du RDA, sous l’impulsion charismatique du Président Félix HOUPHOUET-BOIGNY

En remontant dans le temps, à l’origine du combat pour la décolonisation pacifique de l’Afrique, pour lequel le RDA à jouer un rôle majeur et déterminant sous l’impulsion charismatique du Président Félix HOUPHOUET-BOIGNY, qui comptait à l’époque de nombreux adeptes, militants et sympathisants dans différents territoires coloniaux français d’Afrique, où il disposait de Section locales telles que : le PDCI (Parti Démocratique de Côte-d’Ivoire) de Félix HOUPHOUET-BOIGNY, le PDV (Parti Démocratique Voltaïque) en Haute-Volta actuel Burkina-Faso, l’US (Union Soudanaise) de Modibo KEITA au Soudan-Français actuel Mali, le PDG (Parti Démocratique de Guinée) de Sékou TOURE en Guinée-Conakry, le PPN (Parti Progressiste du Niger), l’UDS (Union Démocratique Sénégalaise), l’UPC (Union des Peuples du Cameroun) de Rubem Um NYOBE, le PPT (Parti Progressiste Tchadien) dirigé par Gabriel LISETTE et François TOMBALBAYE, le BDG (Bloc Démocratique Gabonais) de Léon MBA, et à l’origine au Congo-Brazzaville, le Parti Progressiste Congolais (PPC) fondé par le Député Jean FELIX-TCHICAYA, alors premier parlementaire du Moyen-Congo et du Gabon à l’Assemblée Nationale Française, avec pour principaux leaders locaux: le Sénateur de la Communauté AEF (Afrique Equatoriale Française) pour le compte du Moyen-Congo, Pierre GOURA qui siégeait d’abord au Palais du Luxembourg en France, avant de se faire élire premier député-maire autochtone noir de la ville de Dolisie puis Ministre des Finances du gouvernement de la première République du Congo, Stéphane Tchitchelle, premier député-maire autochtone élu de la ville de Pointe-Noire par ailleurs Vice-Président de la République du Congo en charge du Ministère de l’Intérieur et des Affaires Etrangères, et Victor-Justin SATHOUD, l’un des principaux poulain et mandataire politique local du Président Félix HOUPHOUET BOIGNY dans le Territoire du Moyen-Congo, qui intègrera le premier gouvernement institué par l’Abbé Fulbert YOULOU, au lendemain de la proclamation de la République du Congo, en qualité de Ministre de la Fonction Publique puis du Plan et de l’Equipement, après avoir assuré les bons offices dans le rapprochement de son mentor politique (Félix HOUPHOUET-BOIGNY) avec l’Abbé Fulbert YOULOU, qui permettra à son parti nouvellement créée, l’UDDIA (Union Démocratique pour la Défense des Intérêts Africain) de supplanter progressivement le PPC comme Section locale du RDA dans le Territoire du Moyen-Congo.

C’est ainsi que dans le souci de rendre notre publication plus intelligible avec des sources d’informations authentiques, il nous a donc paru nécessaire et opportun d’étayer le présent article par les documents d’archives suivants, propice à une analyse sereine et lucide de cette page d’histoire méconnue, par devoir de mémoire pour la postérité :

  • Mémorandum en guise de résolution de la Sous-Section RDA du Niari, en soutien à la nomination du Président Félix HOUPHOUET BOIGNY, dans le gouvernement de la République Française ;
  • Lettre de dénonciation des manœuvres politiques du MSA contre le RDA, adressé au Gouverneur Chef de Territoire du Moyen-Congo ;
  • Intervention présenté par Victor-Justin au Congrès du RDA (Bamako 1957)

RASSEMBLEMENT DEMOCRATIQUE AFRICAIN (RDA)

Section du Niari

DOLISIE (Moyen-Congo

RESOLUTION

Le Comité de la Sous-Section R.D.A. du Niari, réuni le 24 Juin 1958 à 18 heures au domicile du Camarade SATHOUD Victor, à adopté à l’unanimité LA RESOLUTION suivante :

CONSIDERANT L’ACCUEIL ENTHOUSIASTE réservé par les populations de l’A.E.F. à la Loi-Cadre Outre-Mer ;

CONSIDERANT les lacunes et contradictions accusées par cette Loi après un an d’application ;

CONSIDERANT la prise de conscience chaque jour plus marquée des leaders africains de leurs responsabilités ;

CONSIDERANT l’inscription dans le Programme du nouveau Gouvernement de la République de la révision de la CONSTITUTION, et notamment de son titre VIII qui doit permettre l’instauration d’un Communauté Franco-Africaine correspondant à l’évolution des esprits et des hommes basés sur l’amitié et la confiance réciproques : UNE COMMUNAUTE EGALITAIRE ET FRATERNELLE ;

SALUE SOLENNELLEMENT la présence en ce Gouvernement de Monsieur Félix HOUPHOUET-BOIGNY, Président du R.D.A., Pionnier de l’idéal de la Communauté Franco-Africaine, et de Monsieur CORNUT-GENTILLE, dont l’attachement à l’Afrique Noire et la connaissance de sa prise de conscience ne sont pas à démontrer ;

REAFFIRME son adhésion totale aux principes d’émancipation nés de la CONFERENCE DE BRAZZAVILLE, dont le CHEF DU GOUVERNEMENT ACTUEL EST LE PROMOTEUR, ET FAIT CONFIANCE A CE DERNIER, POUR LA CONTINUATION DE L’ŒUVRE DEJA ENTREPRISE EN MATIERE DE POLITIQUE OUTRE-MER ;

SE DECLARE SOLIDAIRE des autres Territoires de l’Union Française, quant à la REVISION DE LA CONSTITUTION, et en particulier de son titre VIII ;

FAIT APPEL à tous les Parlementaires de l’Union Française, pour s’élever avec la dernière énergie, contre toute tentative de scission, tendant à régler différemment le sort et l’avenir de nos Groupes de Territoires respectifs.

L’A.E.F., BERCEAU DE LA FRANCE LIBRE, ENTEND ETRE TRAITEE SUR UN MEME PIED D’EGALITE ABSOLUE AVEC LES AUTRES TERRITOIRES D’AFRIQUE NOIR DE CULTURE FRANCAISE.

Fait à DOLISIE, le 24 JUIN 1958

Pour le Comité de la Sous-Section et p.o ;

V.SATHOUD

H.MAVIOKA

J.D. POATY

N.NIEMET

G.SAOUAMY

P.GOUALA

A.BADINGA

R.BAMA

P.MAKAYA

A.MOUITHYS

LETTRE DE DENONCIATION DES MANŒUVRES POLITIQUES DU MSA CONTRE LE RDA, ADRESSEE AU GOUVERNEUR CHEF DE TERRITOIRE DU MOYEN-CONGO

Victor-Justin SATHOUD

Commis d’Administration en service

au Collège Normal Raymond PAILLET

B.P : 35 DOLISIE

Dolisie, le 17 Juin 1958

Monsieur le Gouverneur,

Je viens d’adresser une lettre à Monsieur Félix HOUPHOUET-BOIGNY, pour lui exposer deux cas très graves qui exigent une intervention urgente de sa part :

  1. Nos adversaires du M.S.A. qui tiennent à la disparition du R.D.A. au Moyen-Congo viennent de demander le déplacement de tous les Responsables de notre Sous-Section de Dolisie, parce que nous avons refusé de suivre le Député TCHICAYA dans sa défaillance.
  1. M. SOUAMY Gabriel, Ouvrier-Instructeur à l’Ecole Urbaine de Dolisie, et Secrétaire à l’Organisation de notre Sous-Section.
  1. M. ZALA Jean-Emile, Directeur de l’Ecole Officielle de DEMBO, et Secrétaire Régional-Adjoint de notre Sous-Section.
  1. M. MAKAYA Pierre, Ouvrier-Instructeur à l’Ecole Urbaine de DOLISIE, et Trésorier-Adjoint de notre Sous-Section.

En ce qui me concerne personnellement, les menaces continuent, mais il n’y a rien d’officiel depuis la dernière intervention du Président, demandant mon maintien à DOLISIE. Mais pour les trois camarades cités ci-dessus, les décisions seront prises avant la fin de l’année scolaire, c’est-à-dire avant la fin de ce mois.

  1. Nous avons des élections partielles dans la Région du Kouilou, en remplacement de notre camarade DUMOND qui est décédé. Nos adversaires du M.S.A. qui se préparent à truquer ces élections ont présenté un candidat qui ne remplit pas les conditions d’éligibilité, conformément aux dispositions de l’article 7 de la loi n°52 – 130 du 6 Février 1952. Il s’agit de M. MAKOSSO qui travail en France depuis 1955, année de la fin de ses études. Il n’est donc inscrit ni sur la liste électorale, ni sur le rôle des contributions du Moyen-Congo.

Etant donné les nombreuses occupations du Président, j’ai l’honneur de vous prier de bien vouloir lui rappeler ces deux cas dont la gravité ne saurait lui échapper, afin que le nécessaire soit fait dans les meilleurs délais.

En attendant le plaisir de vous revoir à Brazzaville au cours de notre Congrès, je vous prie d’agréer, Monsieur le Gouverneur, l’assurance de mon profond respect.

Victor-Justin SATHOUD

Congrès du R.D.A., Bamako 1957

INTERVENTION PRESENTEE PAR VICTOR SATHOUD,

AU NOM DE LA DELEGATION DU MOYEN-CONGO,

SUR LE RAPPORT D’ORIENTATION DU PRESIDENT DU R.D.A.

Monsieur le Président,

Mes chers collègues,

Je tiens tout d’abord à exprimer au Congrès les regrets de nos camarades l’Abbé Fulbert YOULOU, et Stéphane TCHITCHELLE, de ne pouvoir se trouver parmi nous, dans ces assises fraternelles et historiques.

Les devoirs de leurs charges au sein du Conseil de Gouvernement du Moyen-Congo les en ont empêchés.

Nous regrettons également l’absence de notre camarade, le Député FELIX TCHICAYA, dont l’état de santé n’a pas permis d’apporter à ce grand rassemblement de l’Afrique Noire, son expérience toujours éclairée. Nous lui souhaitons prompte guérison.

Au nom de la Délégation du Moyen-Congo, je viens donc rapporter ici les quelques réflexions que nous a inspirées le remarquable discours du Président HOUPHOUET BOIGNY: trois grands points se dégagent de ce pertinent exposé :

  1. Quelles seront les structures institutionnelles de demain ?
  2. Quelle est notre position sur le regroupement des Partis Politiques Africains.
  3. L’Affaire d’Algérie.

Je vais essayer de vous exposer, le plus laconiquement possible, la position de la Délégation Congolaise sur ces divers problèmes.

Quelles seront les structures institutionnelles de demain ?

Deux premières options s’imposent à notre esprit : Indépendance totale avec attributs extérieurs, ou indépendance effective dans le cadre d’une Communauté Fédéraliste.

Sur ce point notre opinion unanime est que – ainsi que l’a si judicieusement dit le Président Houphouët-Boigny – il est inutile de faire perdre à notre pays le temps de l’accouchement national, alors que tout le devenir des peuples se tourne obligatoirement vers de grands ensembles de Communautés économiques et politiques, qui s’imposent à la fois au cœur et à l’esprit.

Pour que cette Communauté soit effective et durable, elle doit se fonder sur les règles les plus traditionnelles de la démocratie et de la révolution, c’est – à – dire sur la liberté, sur la fraternité, et surtout sur l’égalité.

Aussi, souscrivons – nous pleinement à l’idée généreuse d’une Communauté Franco-Africaine à caractère fédéraliste, que nous pouvons imaginer comme étant la Réunion de toutes les Républiques locales, au sein d’une Assemblée unique, à représentation proportionnelle entre les éléments composants : Métropolitains et Africains.

Pour cela, faut-il passer par l’intermédiaire d’exécutifs locaux à l’échelle des anciennes fédérations ?

Nous ne le pensons pas sur le plan politique. Par contre, il est évident qu’un organisme Exécutif à caractère Electif exerce sa souveraineté à l’échelon « Groupe de Territoires » serait intéressant. Il est inconcevable qu’au sein des Territoires régis constitutionnellement par les Exécutifs élus, puissent encore s’ériger les tours d’ivoire de la routine administrative, dernier refuge du Colonialisme administratif. Ce problème est très grave, et cette lacune de la Loi-Cadre demande une solution urgente et démocratique. Il n’est pas superflu de préciser que ce problème à un deuxième aspect : le maintien de la solidarité des territoires.

En ce qui concerne le regroupement des Partis politiques africains, il est souhaitable dans son principe, encore qu’il faille définir avec le maximum de clarté, le but et les moyens de l’action commune. En dehors d’un programme d’actions précises et qui requiert l’unanime volonté des Représentants authentiques des masses africaines, nous ne croyons pas que le pluralisme démocratique soit contraire aux intérêts et à l’esprit de nos peuples, si divers dans leur unité. De toute façon, l’unité d’action politique des Partis africains ne pourra se faire qu’entre des programmes authentiquement africains, exempts de toute philosophie ou influence à caractère étranger à l’Afrique et aux légitimes aspirations des masses africaines.

Quant au dramatique problème Algérien, nous devons affirmer ici notre souci de voir cette guerre fratricide trouver une solution juste et pacifique. Ce drame touche de trop près notre terre africaine pour qu’il nous soit insensible.

Comment après tant d’année de servitude, ne serions – nous pas sympathisants avec les problèmes de nos frères Algériens ?

Comment aussi pourrions-nous douter que la France libérale, cette France humanitaire qui porta l’esprit de l’émancipation et de la dignité humaine au monde, pourrait renier son message ?

Nous ne le croyons pas, et c’est pourquoi nous demandons solennellement au Parlement Français de mettre fin – nous ne cessons de le répéter – à cette guerre fratricide, afin que la France retrouve auprès de tous les peuples qui l’aiment, son vrai visage, sauvé de l’imposture pour que VIVE LA COMMUNAUTE FRANCO-AFRICAINE.

Bamako, le 26 Septembre 1957

Sources : Fonds documentaire Victor-Justin SATHOUD

Transcription et rewriter: Wilfrid Olivier Gentil SATHOUD

Contact : [email protected]

Ce contenu a été publié dans Les articles. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

11 réponses à L’EPOPÉE DU RDA, A TRAVERS LA VISITE OFFICIELLE DU PRÉSIDENT MARIEN N’GOUABI AU SÉNÉGAL ET EN COTE-D’IVOIRE

  1. Val de Nantes. dit :

    Ce fut la genèse de la pensée fédéraliste á l’échelle africaine . Une utopie peut-être á ce niveau ,mais une évidence incontournable au niveau des pays .
    Nous y travaillons.
    Ce travail institutionnel s’effectue par capillarité ,nous nous servons des exemples de ceux qui ont réussi sur cette voie.

  2. PAS DE LAURIER POUR LE TRAITRE ET CANCRE HOUPHOUET BOIGNY dit :

    houphouet boigny cet idiot, un cancre, vrai suppôt de Satan, un cerbère au service de colon français qui a comploté pour faire tuer Thomas SANKARA et mettre COMPAORE au pouvoir.

    Même à titre posthume, il faut appeler un cafard un cafard.

    Et houphouet boigny en était un.

  3. en 1970 le lieutenant jean marie michel mokoko en compagnie des capitaines kimbouala nkaya chef detat major des facs et felix mouzabakani chef detat major adjoint des facs defrichent la foret de la patte d'oie.POURQUOI dit :

    EN VERTU DE QUOI DONC LES GENS DISAIENT QUE MARIEN NGOUABI EST ENTRAIN DECHOUER JE LE VOIS ICI PLEIN DE CHARME ET DE VIE

    QUANT A YOULOU IL DEMEURERA A JAMAIS LE MEILLEUR CHEF DETAT DU CONGO SECONDE DE MARIEN NG

    MERCI BCP A VS CHER AMI POUR TOUT CE QUE VOUS FAITES

  4. HOUPHOUET BOIGNY L'ASSASSIN DE THOMAS SANKARA dit :

    Rendons à César ce qui est à César et à MASSAMBA DEBAT ce qui est à MASSAMBA DEBAT

    Le MEILLEUR Président et de loin que le Congo n’ait jamais eu est et restera MASSAMBA DEBAT

    Cela est et reste incontestable jusqu’à preuve ce contraire avec pour preuve ses nombreuses réalisations sans argent du pétrole comme aujourd’hui.

    Usine Sotexco de Kinsoundi,

    CHACONA (chantier de construction navale)

    Cimenterie de Loutété,

    Usine de poissons fumés dans le nord,

    Usine de Mantsoumba (foufou)

    Usine de cahiers à Mpila

    Stade de la révolution,

    Maternité Blanche Gomèz

    etc etc (on en passe et des meilleurs) ET TOUT CELA EN MOINS DE 5 ANS MESSIEURS.

    IL NE FAUT PAS TRONQUER OU FALSIFIER L’HISTOIRE

    MASSAMBA DEBAT RESTE ET RESTERA LE MEILLEUR DES PRESIDENTS CONGOLAIS

    Et houphouet Boigny n’est pas un exemple. C’est ce « microbe » au service de la France qui a fait tué Thomas SANKARA.

  5. Camarade Président Marien N'GOUABI dit :

    Dixit Président Marien N’GOUABI:  » Comme vous le savez, le Président Félix HOUPHOUET-BOIGNY est un homme connu de tous les Africains.
    Le Président HOUPHOUET-BOIGNY a œuvré durement et a risqué sa vie pour cette cause, la cause de l’indépendance, non seulement de la Côte-d’Ivoire mais de l’Afrique, car le Rassemblement Démocratique Africain (RDA) n’était pas uniquement un rassemblement démocratique ivoirien. Actuellement, il œuvre ici en Côte-d’Ivoire pour la consolidation de notre Organisation, l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA). »

  6. OYESSI dit :

    @ HOUPHOUET BOIGNY L’ASSASSIN DE THOMAS SANKARA

    D’accord avec vous. Personne alors personne ne viendra ici contester que Massambat Débat avec comme Premier Ministre Pascal Lissouba ait été le meilleur Président que le Congo ait connu suivi de l’Abbé Fulbert Youlou qui malheureusement n’est resté Président que pendant quelques 3 ans bien insuffisants pour être bien jugé.
    Rendons à ces deux Présidents fils du Pool en particulier et du Congo en général un honneur bien mérité..

  7. Val de Nantes. dit :

    Sassou devait en rigoler sous cape ,tant la naïveté de ces précèdesseurs l’en dégoûtent .
    En théorisant ma nouvelle offre institutionnelle ,basée sur le sectionnement du poste présidentiel dans notre trame institutionnelle ,je restitue aux congolais la faculté légitime de décider de leur avenir .
    Et je dénie aux juristes congolais,amorphes et improductifs le magistère sur le domaine qui est le leur .
    Nous en avons assez de les voir copier coller les institutions françaises dont la philosophie échappe aux réalités congolaises.
    Celui qui en a trouvé un ,un érudit juriste congolais ,qu’il me jette sa chemise .
    Des diplômes , dont le Congo actuel cherche l’utilité.

  8. Wilfrid SATHOUD dit :

    Pour votre parfaite information l’Abbé Fulbert Youlou avait accéder au pouvoir depuis le 28 Novembre 1958, date de la création de la République du Congo, d’abord en qualité de Premier Ministre Chef du Gouvernement Provisoire, chargé de conduire le pays à l’indépendance, avant d’être élevé à la magistrature suprême en qualité de Président de la République du Congo. De 1958 à 1963, je compte donc 5 ans au pouvoir.

  9. David Londi dit :

    Après lecture de cet extrait des mémoires de Sathoud, force est de constater que nos aînés ne faisaient pas la même lecture de la situation dramatique, sur le plan politique et économique, provoquée par la subordination inconditionnelle à l’ancienne puissance coloniale de Mr Houphouët Boigny. Pilier de la françafrique, il a torpillé toutes les initiatives qui pouvaient conduire l’Afrique francophone à s’affranchir de la tutelle néocoloniale française. Il a torpillé la fédération naissante du Mali ainsi que celle de Boganda pour l’ancienne AEF. Il faut savoir que Félix Tchikaya était cofondateur du mouvement RDA dans lequel était aussi Sékou Touré, au début, qui s’en éloignera quand Houphouët soutiendra le projet d’indépendance-association proposé par la France pour continuer à soumettre et à exploiter les peuples africains.

    En 1956, quand Youlou adhère au RDA, Félix Tchikaya s’en éloigne parce qu’il s’était senti trahi par Houphouët qui était passé de la tutelle du parti communiste français à un soutien inconditionnel de De Gaulle. Youlou s’inscrira dans la même logique, il ne soutiendra le projet de Boganda même si ses convictions étaient dirigées vers la fédération des Bakongo (Angola, Congo Belge et Brazzaville) de l’Abako de Kasa Vubu qu’il finira aussi par lâcher pour s’aligner derrière Houphouët pour l’indépendance-association de De Gaulle.

    Pour avoir poussé les anciennes colonies à accepter l’indépendance-association, Houphouët avait hypothéqué l’indépendance financière et diplomatique des nouveaux pays. Ce fardeau que nous portons et porterons encore pour très longtemps. Ce fossoyeur des énergies naissantes de l’Afrique francophone ne peut pas être considéré comme un héros africain. Il est à l’origine d’une dépendance – soumission à la France dont aucun pays africain francophone ne s’est relevé.

    Quant à Ngouabi, ses motivations étaient essentiellement tribalistes enveloppées sous un marxisme-léninisme tropical qui a enfanté le monstre qui dirige actuellement le Congo. Le trio Ngouabi-Yhombi-Sassou est à l’origine de l' »obumitrisation » de l’administration et de l’armée congolaises. Cette « obumistrisation » a conduit au développement du patronage par affinités ethniques au détriment de la méritocratie qui a laissé sur le bord du chemin des centaines de compétences pour la seule raison qu’elles n’étaient pas issues de leur ethnie. Jusqu’en 1969, ce pays avait utilement intégré toutes les compétences dans un gouvernement que Massamba Débat avait baptisé de gouvernement « des techniciens », nous avons vu la gestion saine d’un pays qui avait tous ses comptes en équilibre sans la manne pétrolière.

    Un pays comme le Congo ne peut se passer de toutes ses ressources humaines pour des politiques de développement stratégiques et solides.

    Il est temps d’administrer au plus près les peuples africains, leur donner la possibilité de développer leurs compétences et de satisfaire à leurs besoins immédiats : gouverner au plus proche des citoyens, exercer la démocratie directe et supprimer toutes les situations qui les mettent dans une compétition mortifère comme l’élection présidentielle au suffrage universel direct, tels sont les objectifs des fédéralistes !

  10. VAL DE NANTES dit :

    Devant ce sacrum silentium ,il nous revient l’impérieux devoir de trouver des solutions institutionnelles irréversibles afin de mieux conjurer les démons du présent et du passé .
    Que disait ,GEORGE ORWELL : celui qui contrôle le passé contrôle le futur ,et que celui qui contrôle le présent contrôle le passé .
    Pour l’heure ,le vrai orwllien congolais est SASSOU .A nous de lui ravir ce titre ,pour libérer le Congo .

  11. val de Nantes dit :

    lire…l’en degoute ,au lieu degoutent…

Laisser un commentaire