Les pères fondateurs de KOONGO DIA NTOOTELA avaient, à l’unanimité décidé que la cité de leur » empire » puisse porter le nom de MBANZA en y associant bien évidemment celui de KOONGO, donnant ainsi, MBANZA KOONGO.
Tout d’abord MBANZA, par application de la loi de KI-BALUKA, ce verlan KOONGO, de type opérationnel, qui consiste, à mettre, en lumière la corrélation qui existe entre certains mots et, au-delà, les valeurs fondamentales qu’ils renferment, donne NZAMBA qui, au regard de la linguistique des populations bantoues, en l’occurrence Koongo, apparaît, comme le domaine du Dieu créateur de tout l’univers ou NZA et, tout ce qu’il comporte, appelé NZAMBI MPUNGU.
C’est dans cette optique que, MBANZA dont l’extrait verbal est BANZA est, par excellence, le domaine de la connaissance, cet espace auquel, il est appelé, à connaître à travers l’exploration des éléments divers et variés qui le composent et qui, par voie de conséquence, l’enrichissent, tant dans sa nature originelle, constitutionnelle physiologique, mentale, intellectuelle qu’environnementale.
D’où, la portée de la dénomination de l’expression de MBANZA KOONGO qui, outre son évocation de la cité royale, apparaît par ailleurs, comme le lieu de la dynamique, celui de la transformation du NZA ou de l’univers par le Muuntu, tout en se transformant lui-même, pour devenir un MBANZULU, c’est-à-dire, cet être des lumières, ayant acquis, par ses savoirs et connaissances, la maîtrise de l’environnement qu’il occupe, accédant ainsi dans cette cité dénommée MBANZA KOONGO qui, en définitive, est la cité du bien-être , du bonheur et de la PAIX ou KI-ONGO.
De plus, c’est dans cet état d’esprit que, les patriarches ou pères fondateurs de KOONGO DIA NTOOTELA concevaient leur fédération qui, absolument devait être, celle du développement intégral et de l’épanouissement du Muuntu.
MBANZA KOONGO est la cité des BA-NTU, de ces êtres qui aspirent pleinement, au devenir, ce devenir qui passe inexorablement, par une acquisition de la part du Muuntu,bdes savoirs et connaissances.
D’où, entre autres, la symbolique de l’arbre plus précisément celle de la désignation et, l’importance, au sein de la grande fédération de KOONGO DIA NTOOTELA de la culture du palmier par le nom de BA.
Autrement dit, le palmier ou le BA est la symbolique même de la croissance et du développement du Muuntu qui est appelé, à répondre, à l’appel perpétuel de son créateur NZAMBI MPUNGU, pour devenir un BA, c’est-à-dire, un MUUNTU-BA, qui perpétuellement est, en pleine croissance et développement.
KOONGO a élevé, comme le rapporte si bien Georges BALANDIER, dans » L’ancien royaume de KONGO du XVI au XVIIe siècle » Hachette 1965. P.77.
» sa civilisation à l’ombre des palmiers. Ils donnent au paysage son allure, ils provoquent l’ingéniosité et l’industrie des Villageois, ils fécondent de leur sève les rapports humains. Dans l’ordre de la symbolique végétale, ils sont arbres mâles et, dans un certain sens, nobles ; c’est montrer leur importance. «
Dans le même ordre d’idées, le précédent auteur ajoute que :
» Le génie KONGO a su exploiter au mieux, jusqu’à une récente, les palmeraies qui ont toujours constitué un patrimoine apprécié. Elaeis guineensis sert d’abord à l’alimentation : il procure l’huile, l’émulsion où se cuisent la viande et le poisson, la boisson nommée maladie ma nsamba. Raphia gentili fournit le plus apprécié des vins de palme, malafu ma tombé, celui que requièrent le commerce des ancêtres et les moments solennels de la vie collective. Raphia laurentii produit également du vin, et des fruits comestibles, et des feuilles qui servent à recouvrir les habitations ; il donne surtout des fibres utilisées pour le tissage des étoffes-monnaies et les pièces nécessaires à la confection des vêtements. Ainsi, partout se retrouvent les dons du palmier : dans les clôtures et les toitures de maisons, dans les pièges à gibier et les nasses des pêcheurs, dans le Trésor Public comme dans l’habillement, dans la cosmétique, la thérapeutique, l’alimentation et, enfin dans le système des symboles qui lient les hommes entre eux et les hommes à leurs dieux. «
Il s’agit là, pour le Mukoongo, d’une plante-miracle, ayant un lien multi dimensionnel avec l’être ou le Muuntu qui, somme toute, est un BA ou un » NTU-BA « , c’est-à-dire, un palmier humain qui, à ce titre, doit apporter dans son environnement ambiant le salut, le bien-être, la tranquillité, la salubrité et la paix dénommée précieusement en langue KOONGO, KI-ONGO lequel dans sa transcription et, sa sémantique, renvoie, en toute simplicité, au KOONGO du Roi dénommé, en l’occurrence, KOONGO DIA NTOOTELA.
TAATA NDUENGA (MFUMU MU-TOMBO OU MU-TUMA-NGO)
Diffusé le 08 novembre 2025, par www.congo-liberty.org
