LE DÉNI EST SYSTÉMATIQUE CHEZ SASSOU NGUESSO

C’est sans équivoque, le mois d’octobre, en Afrique, a été une parfaite moisson en  actualités turbulentes: ‘Pandora paper’s, Sommet Afrique-France de Montpellier, autres relations franco-africaines, coup d’État encore ce jour au Soudan, etc. Et, comme toujours, le Congo-Brazzaville n’a pas manqué le coche mais, comme toujours encore, avec le déni systématique du pouvoir de Brazzaville.

C’est, ainsi, l’occasion de se rendre compte, avec la rétrospective de sa vie et de ses pratiques politiques, de sa longue, grossière et criminelle carrière politique, et surtout avec la coïncidence du 24 octobre comme anniversaire de son retour sanglant au pouvoir en 1997 où, le 24 octobre de cette année, il avait foudroyé la seule Constitution du pays, celle du 15 mars 1992, régulièrement et démocratiquement adoptée, qu’en fait, le mode opératoire du criminel est littéralement le même: le forfait, le pillage et le crime permanents chez Sassou Nguesso, bien que macroscopiques, sont systématiquement déniés quand ils sont dénoncés, malgré la flagrance des faits!

Du coup, on ne peut ne pas s’empêcher, avec la parfaite similitude de la méthode, de se rappeler tous les dénis du passé de notre cher Denis, très nombreux évidemment, dans de troublantes affaires, dont celle de l’assassinat du président Marien Nguouabi, son « ami et frère » (selon lui-même), le 18 mars 1977,  chez lui à l’État Major Militaire, mais resté une insondable énigme! Et pourtant, c’est lui, Sassou Nguesso, son Ministre de la Défense, qui sera le principal bénéficiaire de cette disparition ! Là, alors qu’il se targuait d’être « le fidèle continuateur de l’œuvre de Marien Ngouabi« , alors que la vacance de la présidence de la République avait été strictement anticipée et réglée par la loi fondamentale, il n’hésitera paradoxalement pas à abroger la Constitution en vigueur du 24 juin 1973 pour un Acte fondamental du 5 avril 1977, comme il le fera vingt ans plus tard, on l’a dit, le 24 octobre 1997, en adoptant encore un Nouvel Acte fondamental, après avoir froidement expédié le régime démocratique naissant et son président en enfer ! Usant du déni pathologique, ici comme là, et droit dans ses bottes, le sinistre et inquiétant individu est égal à lui-même: dans les deux cas, il n’y a jamais eu de coup d’État ! En mars 1977, « le président Marien Ngouabi a été tué par…l’impérialisme et ses valets locaux« , tandis qu’en été 1997, c’est  « l’incroyable agression » contre sa personne qui a justifié l’intervention des armées étrangères les plus féroces de la sous-région au Congo, carbonisé le régime en place, l’ensemble des institutions en vigueur y compris la Constitution, entraîné pas moins de dix mille morts, et accouché d’un nouvel Acte fondamental ! Le croira, qui pourra et voudra !

C’est de cette actualité et d’autres qu’il a été fait état au cours de cette interview. Dont, non moins essentiel, la mise en lumière par Macron de la Société civile africaine, la signification qu’elle compte elle aussi, une façon de la déshiniber, de lui dire en quelque sorte ‘N’ayez pas peur‘, mais curieusement réduite par une certaine élite africaine comme une démarche électoraliste de Macron ! Faites vous votre opinion, si vous le voulez bien…

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Petite correction : le numéro de L’EVÉNEMENT DU JEUDI cité au cours de l’interview, qui faisait état du pactole de 1,2 milliard de Francs français détenu alors par Sassou Nguesso dans les banques occidentales, est du 22 AU 28 MAI 1997, et non du 12 au 19 mai 1997

Diffusé le 28 octobre 2021, par www.congo-liberty.org

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Une réponse à LE DÉNI EST SYSTÉMATIQUE CHEZ SASSOU NGUESSO

  1. Samba dia Moupata dit :

    Cher Bankounda Pélé , je partage totalement ton analyse , car ce sommet est une avancée, le président Macron se rend compte qu’il y’a un désamour grandissant entre la jeunesse africaine et la France !D’ailleurs Sassou Dénis à montrer clairement son hostilité à ce sommet . Ce dernier le sait très bien c’est le sommet de la Baule de Mitterand qui met fin à sa dictature de 77 à 93 . Après c’est claire ce n’est pas aux Français de faire la révolution à notre place ! C’est Benjamin Constant qui disait , une révolution ne peut réellement triompher si elle est menée par des gens issue du même milieu que ceux qu’ils combattent .

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