Honnêtement, nous ne savons pas s’il faut en rire ou en pleurer : le Congo, sous la volonté de son dictateur-président le saigneur Sassou Nguesso, s’enfonce inexorablement dans les abîmes d’un endettement suicidaire, infernal, dont les objectifs non-avoués sont de tromper le peuple et de l’asphyxier à moyen et long terme.
De quoi s’agit-il concrètement : Après avoir levé près de 670 millions de dollars américains en Novembre de cette année, le Congo sollicite un surplus de 260 millions de dollars en ce mois de Décembre sur le marché financier londonien des eurobonds. Les deux emprunts (soit un total de 930 millions de dollars) sont pilotés par la banque américaine Citigroup et sont cotés à la Bourse de Londres. Taux d’intérêt annuel des emprunts 9,875%. Maturité des deux emprunts : 7 ans. Le remboursement des capitaux est prévu de manière progressive, en cinq versements égaux entre 2028 et 2032. Et déjà nous savons que le régime aura l’argent qu’il veut ! Si possible prenez un crayon et une petite feuille de papier.
Mais avant de continuer, je voudrais commencer par reprendre «l’amère devinette» mentionnée par Hector Captagon au début de son dernier excellent article sur Congo Liberty.
DEVINETTE : quelle position de grande responsabilité pourrait occuper, aujourd’hui, un des fils prodigues…qui avaient mis leur père sur la paille ?
Captagon a-t-il fait semblant de ne pas nous donner la réponse à la devinette ?
Réponse : selon une cousine à moi – très belle femme – qui est secrétaire (bien informée) dans une belle université privée d’un quartier nord de Brazzaville, l’un de ces fils est devenu un « très grand quelqu’un du pays » qui aujourd’hui reçoit des ordres directs du « maître absolu. »
A l’approche du vrai simulacre des élections qu’il compte organiser en Mars 2026 – pour toujours duper l’opinion publique internationale – et face aux difficultés financières devenues impossibles à dissimuler à la face du monde et des congolais, le dictateur-président du Congo a ordonné, en l’espace d’un mois, son protégé cousin ministre Yoka Christian d’aller sur les marchés financiers de Londres emprunter 930 millions de dollars américains (soit environ 530,1 milliards CFA) à taux d’intérêt fixe de 9,875% (presque 10%) avec un terme de maturité de 7 ans. Juste pour information, le taux le plus élevé pour les emprunts obligataires sur le marché britannique est de 5.69% (maturité 30 ans) atteint en ce début de mois de Décembre 2025. Le Congo s’engage à emprunter à taux de 10% pour une maturité de 7 ans. Vraiment curieux !
En termes « arithmétiques simplifiées », cela veut dire qu’au plus tard Décembre 2032, le Congo de Sassou nguesso et son cousin ministre receveur des ordres, le Congo devra rembourser au minimum 1572,8625 millions de dollars américains. Cette somme comprend seulement le principal emprunté (valeur faciale de la dette) et les intérêts générés par l’emprunt. Soit environ 896,532 milliards CFA. A cette somme, il faut ajouter les inévitables frais des intermédiaires occidentaux, des lobbies, les commissions des banques occidentales et africaines, et évidemment les commissions de tous les mafieux congolais qui accompagnent les fils, les neveux et nièces, les maitresses, ministres et les barbouzes.
Important de noter : Les créanciers-prêteurs d’argent n’ont pas déboursé les 930 millions de dollars demandés par Sassou et son cousin. Vue la situation de faiblesse extraordinaire et catastrophique du Congo (mauvaise gouvernance endémique, mauvais indicateurs sociaux et économiques, évidemment faible appréciation sur le plan international, …), les créanciers négocient et achètent les eurobonds à hauteur de 89% de la somme demandée par le Congo. C’est-à-dire qu’ils ont déposé sur la table en moyenne près 89% de la somme demandée, soit environ 827,7 millions de dollars. En termes simples des mathématiques économiques, Yoka vous demande de l’emprunter en Décembre 2025 la somme de 10.000 CFA à taux fixe 9,875% , vous lui remettez 8.900 cfa; et Yoka promet de vous rembourser, dans un délai de 7 ans, la somme de 6.913 cfa comme intérêts. Vous recevriez donc 16.913 CFA avec votre capital en 2032. Mais en réalité, votre intérêt réel dans cette opération est de 6.913 CFA plus 1,100 CFA soit un gain total de 8.013 CFA – hors principal (soit 90,03% de la somme que vous auriez donné à Yoka.) Un vrai jackpot pour tout créancier sur une si courte période !
EMPRUNT INIMAGINABLE et SUICIDAIRE.
En termes toujours d’arithmétique simplifiée, cela signifie que le Congo promet de rembourser, en Décembre 2032, la colossale somme 1572,8625 millions de dollars pour avoir reçu en Décembre 2025 la somme de 827,7 millions. Donc, à titre seulement des intérêts de la dette, le Congo payera donc (s’il est en mesure de payer en Décembre 2032 ne fut-ce que les intérêts) la colossale somme de 745,2 millions de dollars (soustraction de 1572 et 827), soit environ 90,03% de la somme reçue en Novembre et Décembre 2025. C’est tout simplement INIMAGINABLE, SUICIDAIRE et CRIMINEL. Si on ajoute à ces intérêts les différents frais et commissions ci-haut mentionnés, on est déjà au-delà de 100% de la somme empruntée. Et gardons à l’esprit le principal de l’emprunt obligataire: les 930 millions US-dollars.
Il faut donc comprendre que le Congo devra au minimum dégager ou économiser, sur les 7 prochaines années, près de 106,5 millions de dollars par an (environ 607 milliards CFA par an, rien que pour la part des intérêts dudit prêt). Si on ajoute à cela le remboursement du principal capital, alors ça sent absolument du souffre toxique. Tous les congolais, et tous les lobbystes du régime, savent que ce régime n’arrivera pas à honorer le remboursement de ces emprunts en 2032, et donc le pays continuera de s’enfoncer dans le cycle infernal de l’endettement nocif sans fin, pour des malheurs sans fin de ses populations. La simple question est de savoir d’où viendront les finances pour payer cette dette alors que l’Etat congolais devra continuer de faire face à des dépenses de fonctionnement absolument incompressibles.
Rien ne sert d’entrer dans les chicanes et complexités des mécanismes financiers, ou de la comptabilité monétaire ou des taux d’échange du dollar américain aujourd’hui et en 2032. Ces chiffres ci-dessous sont donnés juste à titre indicatif que le dollar américain reste à un taux fixe d’échange de 570 CFA, ce qui est presque impossible à prédire à ce jour.
Rappelons aussi qu’en moyenne, sur les marchés financiers européens, le taux d’intérêt annuel moyen est de 3,5% pour les emprunts obligataires et pour une maturité moyenne de 10 ans. Pourquoi alors le Congo, pays producteur de pétrole se lance-t-il dans une telle opération avec des conditions quasi suicidaires, alors que le taux d’emprunt obligataire à trente ans a atteint les 5,69 % sur la place financière anglaise en ce mois de Décembre 2025, le niveau le plus haut depuis 1998 ?
Pourquoi Sassou Nguesso continue d’enfoncer ce petit pays dans les abîmes ?
Quelques éléments non exhaustifs de réponse :
De un, et très vraisemblablement, il semble ne pas aimer ce pays et ses populations.
De deux, à l’approche des pseudo-élections de Mars 2026, le régime a désespérément besoin du cash dans ses mains, et avec du cash, on peut continuer à tromper le peuple en payant artificiellement les salaires des militaires, universitaires et autres nombreux fonctionnaires, les pensions de retraités, les primes des affidés…
Lisons plutôt les écrits de Yoka Christian lui-même : « L’opération, s’inscrit pleinement dans la stratégie de gestion active de la dette publique adoptée par le gouvernement congolais. Les ressources mobilisées serviront au refinancement d’une partie de la dette intérieure de marché, notamment celle arrivant à échéance entre novembre 2025 et février 2026. En conséquence, cet arbitrage permettra d’allonger la maturité moyenne de la dette publique, de réduire les pressions de refinancement à court terme et de soutenir la liquidité du marché financier de la CEMAC, encore marqué par la contraction des ressources disponibles depuis la crise sanitaire et énergétique. » Que c’est beau, ce fleuve du tout pipeau !
De trois, donc ils vont mettre beaucoup de cash en circulation avant les élections, utiliser une partie de l’argent pour acheter de nombreux gadgets de campagne (véhicules pour le PCT et autres pseudo-opposants), pagnes, marinières, etc. pour la duperie de la grande masse…
Quatre, ils vont utiliser une partie de l’argent pour continuer à corrompre une partie de la communauté internationale qui viendra valider le simulacre d’élections.
Cinq, rappelons-nous qu’en Février 2021, Sassou avait ordonné à Calixte Nganongo, lui aussi cousin et ministre d’alors des Finances et du Budget, à emprunter sur les Marchés financiers de l’Afrique Centrale (BVMAC, Douala Cameroun) la somme de 100 milliards de dollars à 6,25% sur une période de 5 ans. La maturité de cet emprunt arrive en Février-Mars 2026. Incapable de rembourser cet argent aux créanciers africains alors que l’échéance arrive dans deux mois, alors Sassou recourt à d’autres emprunts, plus nocifs, pour tenter de rembourser une partie de ces emprunts de la BVMAC. C’est incroyablement criminel de la part de ce régime. Même les créanciers africains de l’Afrique équatoriale ne lui feront certainement pas cadeau.
Comment comprendre les choses de ce petit pays de 5 millions d’habitants aux revenus pétroliers massifs mais mal gérés par Sassou Nguesso depuis 1979 ? Il est presqu’impossible de pouvoir comprendre les choses de ce pays. Il vous suffira de venir vivre ici avec nous et vous aurez le tournis ! Pas d’eau potable. Pas d’électricité fiable. Pas de routes de qualité. Une corruption devenue mode de gouvernance.
Si le Congo et ses dirigeants sont incapables de rembourser une dette de 100 millions de dollars empruntés il y a 5 ans, comment et où trouveront-ils l’argent entre 2028 et 2032 pour rembourser les 1572,8625 millions de dollars aujourd’hui contractés sous de conditions plus draconiennes ?
Des milliards de dollars volées…
Pendant que Sassou Nguesso donne des ordres, à cycles répétitifs, à ses différents cousins ministres des finances et des Budgets, les sommes colossales volées par lui, sa famille, ses ministres, …, dorment dans des banques en dehors du Congo ou à l’intérieur du Congo à travers des circuits de blanchiments variés (maisons, véhicules, maitresses, cacheries, …).
Et pourtant, même une infime partie de ces colossales sommes (pétro-dollars) du Congo volées par ces gens et dissimulées dans des banques occidentales, asiatiques et sud- ou nord-américaines ou gardées dans leurs villas à travers le pays, pourrait servir à soulager un peu les misères incroyables de ce pays si cet argent pouvait être patriotiquement rapatrié dans ce pays où nous vivons sans eau potable, sans électricité fiable dans la grande majorité des localités du pays, sans routes fiables, sans éducation adéquate dans tous les établissements publics (sans exception), sans soins médicaux appropriés dans les centres hospitaliers (là aussi sans exception), et surtout sans emplois pour nos jeunes.
En Novembre 2025, voici ce que son cousin ministre (des Finances et du Budget) Yoka a declaré : « Cette opération illustre le nouvel élan congolais : celui d’un pays qui conjugue, discipline budgétaire, gouvernance exemplaire et ambition. Le succès de cette émission démontre la confiance des investisseurs internationaux et confirme la crédibilité de notre politique économique. » Gouvernance exemplaire ! Il a de l’humour, le Cousin ministre, merci Hector Captagon !
En Février 2021, voici ce que déclarait l’autre cousin ministre (des Finances et du Budget), Nganongo : « Nous sommes fiers d’assurer le lancement de cette émission obligataire. Celle-ci servira directement le développement de notre pays tout en mobilisant l’épargne locale, un signe de la vitalité du marché régional de la CEMAC. L’horizon s’éclaircit pour la République du Congo, à la fois grâce au rebond de l’économie internationale à venir, mais aussi grâce au travail du gouvernement qui, à travers une gestion durable et prudente, assure la stabilité des finances du pays. » L’horizon s’éclaircit pour la République du Congo !
Des propos tenus en Février 2021 ! Nganongo Calixte avait de la vision très juste pour le royaume de son cousin, car l’horizon aujourd’hui en 2025, est plus que clair avec tous ces endettements.
À la fin de tout, les créanciers investisseurs ou les lobbyistes n’auront aucune pitié ni pour le sieur Yoka Christian ni pour les populations du Congo. Tout le monde est conscient de cela !
Abel Ossé
Diffusé le 26 décembre 2025, par www.congo-liberty.org
