Le Congo après Sassou : Le PCT survivra-t-il à Sassou? (1/6)

Pascal Malanda

Ces dernières semaines, le Congo a vécu au rythme des rumeurs macabres concernant le couple présidentiel. Il y avait la mort dans l’air. Elle a commencé par l’agonie de madame avant de passer au trépas assuré de monsieur. Les chroniqueurs attitrés sur Internet s’y sont donnés à cœur-joie. Les uns pour affirmer que le couple diabolique avait acheté un billet aller simple pour l’enfer. Les autres pour démentir les calomnies des éternels aigris-revanchards prompts à noircir deux anges qui ont fait le bonheur de leur peuple. 

Ce grand déballage de haine et de louanges de part et d’autre a fini par se calmer. Monsieur et madame Sassou sont rentrés au Congo, non pas en chaise roulante, mais sur leurs deux pieds. Avaient-ils joué aux morts pour voir comment le peuple congolais allait les pleurer ? Si c’est le cas, je suppose qu’ils sont largement instruits sur l’attitude des uns et des autres.

Cette attitude m’a profondément attristé car, nous, Congolais, avons un étrange rapport à la mort. Nous la donnons trop facilement pour conquérir ou conserver le pouvoir et nous nous réjouissons ouvertement du malheur de nos gouvernants lorsque la mort frappe à leur porte. Cela forme un cercle vicieux qui nous enferme dans la haine viscérale de l’autre.

En dehors de la tristesse, cet épisode rocambolesque de notre vie sociopolitique m’a inspiré une série de questions, auxquelles je vais essayer d’apporter ma réponse citoyenne.

Le PCT survivra-t-il à Sassou ?

C’est la première des 6 questions que je me suis posées. Je crois qu’elle vaut son pesant d’or, vu l’impact que ce parti a eu sur la vie politique de notre pays. 

En effet, ce parti qui vient de fêter ses 50 ans en 2019 a cumulé 48 ans au pouvoir. Sur ces 48 ans, 37 ans portent l’empreinte indélébile de Sassou. La disparition de ce dernier provoquera forcément un séisme au sein du PCT. En 42 ans de règne absolu sur ce parti, de 1979 à ce jour, Sassou n’a clairement pas voulu former et encore moins désigner son successeur. C’est dans ce contexte délétère de vide de leadership qu’on lui prête la volonté de propulser son fils à la tête du pays. Vraie ou fausse, cette rumeur fait son bout de chemin et crée des tensions palpables au sein du parti de Marien. Mais honnêtement, qu’est-ce que le PCT d’aujourd’hui a encore en commun avec les idéaux de son fondateur Marien Ngouabi ? A chacun d’y répondre.

En plus de l’épineuse question de la soi-disant ‘’succession dynastique’’, il y a celle de la refondation du parti. Malgré ses longues années au pouvoir, le PCT n’a jamais réussi à devenir un parti réellement national. Le débat entre réformateurs et conservateurs, dont le but était une plus large et réelle ouverture vers les autres ethnies, n’a jamais abouti et a été gelé. 

Il semble que Sassou, n’ayant pas eu le courage de s’aliéner la frange ethnocentrée du PCT, ossature de son pouvoir, avait refusé de trancher. Il avait ainsi reporté l’épilogue à l’après-Sassou. En réalité, l’échec de la refondation est un succès des caciques du parti, mais un succès en demi-teinte car la question de la refondation reviendra inévitablement à l’ordre du jour après Sassou. 

En l’absence de la figure tutélaire qu’il est, le débat risquerait de déboucher sur l’implosion ou la paralysie du parti. Les cas de L’U.PA.D.S., du MCDDI, du RDD, de l’UDR-Mwinda et du RDPS sont riches en enseignement. La disparition de Lissouba, de Bernard Kolélas, Yhombi, de Milongo et Tchikaya, ont plongé leurs partis respectifs dans la léthargie totale. L’U.PA.D.S. a un temps été divisée en ‘’Fond blanc’’ et ‘’Fond jaune’’ qui n’ont jamais réellement retrouvé l’unité, une frange ayant décidé de créer la dissidence sous forme de CAP, MUST, et autres avatars. Le MCDDI a connu une grande hémorragie à la formation de Yuki, quant au RDPS et au RDD, ils connaissent d’interminables luttes intestines. L’UDR-Mwinda n’est plus que l’ombre d’elle-même.

Le PCT pourra-t-il survivre à la disparition de Sassou ? Rien n’est moins sûr. Les contradictions accumulées depuis 1979 sont quasi insurmontables. Et parmi ces dernières, il y a l’épineuse question des partis ethno centrés débouchant presque inévitablement sur une gestion clanique. Le MCDDI et Yuki dans les mains des Kolélas-fils, le RDD dans les mains d’un Yhombi, le RDPS dans les mains d’un Tchikaya, l’UDR-Mwinda sous la coupe de la veuve ou du rejeton du père-fondateur. Seul l’U.PA.D.S. a échappé à cette implacable logique familiale, mais pour combien de temps ? Si Jérémie Lissouba prend un jour la tête de l’U.PA.D.S., comment la direction du PCT pourra-t-elle échapper à un Sassou-fils ou un Nguesso neveu ?

Au regard de ce qui précède, l’indécision de Sassou ressemble à la devise ‘’après moi, le déluge’’ Or, comme souligné plus haut, cette indécision risque de conduire à un séisme au sein du parti. Vu le poids et l’impact du PCT sur la vie politique nationale pendant de trop longues années, ce séisme aura inévitablement des répercussions sur l’ensemble du pays. La responsabilité politique impose à Sassou de prendre le courage de désigner un dauphin consensuel au sein du PCT. Cela épargnera au pays d’inutiles turbulences. Tout observateur averti, à commencer par Sassou, sait que Kiki est loin de faire l’unanimité, tant au sein de sa famille politique que biologique. 

Je ne saurai clore cette première question sans rassurer mes détracteurs. C’est en citoyen soucieux de la sérénité du pays que j’ouvre ce débat sur l’avenir du PCT. Cela ne fait de moi ni un sympathisant et encore moins un membre du PCT, parti dont je n’ai jamais partagé les valeurs cardinales. Mon rôle se limite à interpeller mes compatriotes évoluant au sein de cette formation politique. Une démocratisation du PCT serait un réel atout pour la stabilité et l’évolution du pays. Ceci étant dit, je ne me fais pas trop d’illusions. 

Pascal Malanda

LE CONGO ÉTERNEL

Diffusé le 28 septembre 2021, par www.congo-liberty.org

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17 réponses à Le Congo après Sassou : Le PCT survivra-t-il à Sassou? (1/6)

  1. Pascal Bayina dit :

    Congo :
    Il agit de déguerpir la cohorte en place !.
    Qui dit qu’après le changement,le pouvoir et le Pct ( parti congolais des tricheurs ) survivront comme maintenant ?.
    Les Congolais en général exigent le changement,la restauration de la démocratie pour la réconciliation des populations et pour le développement !.
    Le pays est en retard d’au moins 40 ans à cause d’un régime criminel, dictatorial et voleur des biens publics !.
    Le changement s’impose !.
    ( Les démocrates congolais )/.

  2. Bernard Kokolo Mouandza dit :

    Après Sassou, le PCT sera comme une armée en déroute

  3. VAL DE NANTES : dit :

    Parler de survivance d’un parti multicriminel est un euphémisme ,mon cher @MALANDA .
    Le pays ,dans sa quête effrénée de rattraper ce retard ontologique , a plus de soucis de se construire une trame institutionnelle et économique ,qui le mettrait sur le chemin du progrès que celui de voir des partis se désintégrer d’eux mêmes …
    Nous aurons déjà fait la croix de la médiocrité édifiée au sein de ces partis tribalistes ,ethnocentriques pour une « disputatio  » ou méditation sur les questions de développement réel de notre pays .
    Ce sera la fin de la distraction des élucubrations élaborées dans ces cuisines ethniques où seul compte l’extinction individuelle de la soif financière …
    C’est la revanche de la théologie rationnelle sur la théologie mensongère , érigée en système de beuverie de l’opium à l’adresse d’un peuple ignorant …
    La lumière rationnelle , principe actif de la théologie rationnelle ,va éclairer les esprits des congolais pour penser par eux mêmes ce CONGO extrait des griffes de ces salopards …
    Cher @MALANDA ,
    Le CONGO DE DEMAIN SERA CELUI DE LA GESTION OPTIMALE DE NOS TERRITOIRES .
    La décision politique ,économique et sociale sera le résultat d’un consensus local pour une gestion transparente de la chose publique .
    Point n’est besoin des grosses cathédrales (partis) pour se voir offrir des offrandes . Le citoyen est la cause efficiente de sa vie locale …
    Il s’agit de descendre la politique sur terre afin que chaque citoyen en vive au quotidien…
    S’il y a un service que SASSOU aura rendu au peuple congolais ,c’est la démonstration de l’inutilité de la fonction présidentielle et nous en avons pris acte .
    D’où l’attrait au système fédéral qui répondrait directement aux attentes légitimes du peuple congolais .
    Nos régions sont riches en ressources naturelles , faisons -en des berceaux économiques indépendants du pouvoir central .
    Plus simple que ça ,mon frérot @MALANDA ,tu me jettes ta chemise .
    Rappelle -toi ,les rasoirs d’Occham ou principe de loi économique de pensée ,selon lesquels ,les solutions les plus simples et explicites sont les meilleures .

  4. Michel Koongu dit :

    @Pascal Bayina,
    Ceux qui seront reconnus devant un tribunal coupables de crimes de sang et de pillage des deniers publics devront être condamnés lourdement. Pas d’impunité. Pas de lavement de mains.

  5. Isidore AYA TONGA 100% Intérêt général dit :

    FRANCAFRIQUE: COMPRENDRE LES ENJEUX DU DÉCLASSEMENT DE LA FRANCE EN AFRIQUE PAR LE BLOC ANGLO-SAXON https://www.youtube.com/watch?v=nUY8yoXZ9Eg

  6. Samba dia Moupata dit :

    Cher Malanda , ayant le courage d’aller à l’idéal et de comprendre le réel . Disait Jean Jaurès . Sassou Dénis paie des rigolos comme Modeste B, Massengo M pour lancer des folles rumeurs , dans le but de les détournés les kongo de choses qui comptés pour leurs bien-être . Alors que l’impératif c’est la scission entre kongo et Ngala . La réponse est que les kongo ont choisis la civilisation à la barbarie Mbochi ! Obenga ou Okiemy les deux plus diplômés sont d’abord Mbochi avant êtres intellectuelles , la preuve ils sont conseillés au rang de ministres de Sassou Dénis .C’est Etienne De la Boëtie qui disait , la seule façon d’être libre , c’est refuser la tyrannie .

  7. le fils du pays dit :

    Tenez.Mr Malanda est de retour et fidel a lui meme.
    Il ecrit un article ou il accorde l’importance a ce machin(le pct),un vrai nid de criminels.Dans d’autres cieux,on serait entrain de penser comme chasser tous ces mercenaires et leur chef de file du Congo.Cette bande des imbeciles qui a brule toutes les chances du Congo d’emerger en siphonnant pres de cent milles milliards de la manne petroliere.

  8. Brioche dit :

    Cher Malanda,
    Personne n’ignore le verset biblique qui dit : »Qui tuera par l’épée, périra par l’épée ». Cher compatriote Malanda, penseriez-vous vraiment que le PCT fera acception à cette loi? Sassou et son PCT ont mit en éclats tous les autres partis et je crois que c’est maintenant leur tour de subir le traitement qu’ils ont administré aux autres.
    Regardez le cas de la Guinée Conakry où l’actuel homme fort, Mamady Doumbouya, a déclaré qu’à la fin de la transition, personne de ceux du parti de l’ex-président ne pourra briguer la magistrature suprême! Mais, je crois que c’est une façon d’effacer complètement les traces d’Alpha Condé! Point n’est besoin de souhaiter calquer une telle réalité pour le Congo, mais nous savons tous qu’après Sassou ce sera le chaos surtout pour le groupuscule PCT et certains Mbochis d’Oyo.

  9. Val de Nantes . dit :

    Une périphrase , donc cette notion de « survie  » accolée à l’avenir putatif de ce PCT post Sassou .
    CHER @MALANDA
    On ne désire que ce dont on est dépourvu .Je ne puis imaginer un amour des congolais pour ce parti dont l’irruption sur la scène politique au CONGO est une conjugaison des idéologies contradictoires associant des anti valeurs et des crimes sur personnes innocentes .Le tout couronné par une décadence nationale en termes économiques et humains .
    Le bon sens voudrait que ce parti se saborde tout seul pour que ces dirigeants répondent ,devant la justice , des extravagances criminelles dont ils sont l’incarnation.
    Le CONGO ne versera plus dans le salut chrétien pour excuser une fois de plus ce comportement de haute trahison à l’égard de notre pays .
    Le colonel guinéen nous en montre le chemin ,lui , par souci patriotique est entrain de lessiver la maison guinéenne par des mesures de salubrité publique au point de renflouer les caisses du trésor public par les seules découvertes des malversations des finances publiques .
    Nous ferons table rase de ce pouvoir à coup d’arrestations de ces « PABLO ESCOBAR « congolais …
    Comment comprendre qu’un pays sous- développé comme le CONGO ne veuille pas exploiter à bon escient l’intelligence diasporique éparpillée de par le monde ?
    A t-on réellement envie de se sortir de la mouise séculaire ?
    Rien que çà ,cher@ MALANDA , ils méritent la guillotine …
    Faire aimer la misère aux autres et s’en prémunir aux frais de l’Etat ,c’est intolérable .
    Penser à nos parents dont les enfants ont acquis des sésames aussi bien utiles au pays et qu’à l’amélioration de leurs conditions de vie , peut difficilement vous arracher à la
    brute revanche …

  10. Val de Nantes . dit :

    Nous avons usé ,à foison , du système politique français ,et les résultats économiques ne sont pas à la hauteur des attentes des congolais et nous estimons qu’il est de notre droit d’en changer le paradigme .
    Nous ne sommes nullement liés au droit constitutionnel français par un acte de subordination de nos intérêts économiques .Notre liberté ou libre arbitre doit se manifester par notre prise de conscience des divers enjeux auxquels le pays se confronté.
    Nous ne pouvons substituer notre pensée à une maison mère sous le prétexte fallacieux d’avoir en partage la langue française …
    Je me languis d’ouvrir une nouvelle page institutionnelle qui rendrait à l’homme congolais sa dignité ontologique c’est à dire l’être congolais considéré ,tel qu’il est et non sous le prisme colonialiste ,comme un objet artificiel qui apparaît ,donc un phénomène , aux yeux du sujet français …
    Comme DESCARTES , nous sommes un sujet pensant ,c’est à dire notre âme a des connaissances innées dont nous pouvons faire l’expérience sur le terrain politique .
    Comme la posture d’un scientifique , le congolais doit observer toutes institutions , théoriser ,c’est à dire faire des hypothèses , et expérimenter cette hypothèse , la valider et enfin en faire notre ligne institutionnelle .
    N’avais -je pas dit que le prochain CONGO sera construit sur un raisonnement mathématique c’est à dire sur la logique ou » logos « …
    NB: Le critère de vérité d’une démarche politique sera son contenu scientifique .
    Nous ne pouvons nous satisfaire de la ‘doxa  » ce savoir trompeur  » dont se nourrit l’opinion ,c’est à dire celui de la facilité issue de l’impensé dont les conséquences sont nos attitudes agressives envers ce pouvoir inique …

  11. Val de Nantes . dit :

    lire ,, le pays se trouve confronté .

  12. Val de Nantes . dit :

    C’est voltaire qui disait : « la raison finit toujours par avoir raison « .
    Pourquoi ?
    Si on suit l’opinion issue du monde sensible connu par nos perceptions sensorielles , nous n’en sortirons jamais ,car nos jugements politiques tirés des comportements ignorants et trompeurs , changeants et corruptibles de nos concitoyens ne peuvent faire l’objet d’un critère de vérité politique .
    On ne bâtit pas une nation sous le terme:  » à chacun sa vérité » dixit MONTAIGNE , ce serait mettre un renard dans un poulailler . …
    Ce critère de vérité sera issu d’une discussion rationnelle ou dialectique d’où surgira un consensuel national sur la pensée politique rationnelle qui redonne sens à notre pays .
    C’est donc le triomphe de la raison sur nos instincts grégaires qui emportera la timbale. .
    L’échec de notre pensée institutionnelle du modèle français est une vérité absolue .Nul besoin d’un doctorat en droit pour en mesurer la chienlit sociale .Il n’est que voir l’état piteux dans lequel se bat ce pays dont l’esprit institutionnel a fait advenir à ce sommet un tyran sanguinaire ….
    C’est à dire que le CONGO , d’aventures à aventures , se doit de retrouver « ce bon sens cartésien « dont il manque …
    Notre désir ,contrairement à celui des stoiciens , doit être celui de SPINOZA c’est à dire notre effort à persévérer dans notre être ou « conatus « .
    Pour simplifier ,ne pas baisser nos bras .
    Nb : la vérité est un critère de la raison .

  13. Bonjour M. Malanda.
    Le devenir du PCT vous paraît préoccupant, à défaut d’être une source d’inquiétude, au point de nous en proposer quelques éléments de réflexion en 6 actes ou épisodes. Je partage cette préoccupation, en étant sur une perspective « pessimiste ». Perspective que certains pourraient considérer comme une sous-estimation d’un « tsunami » socio-politique éventuel. En l’état actuel des rapports de forces, le PCT semble encore avoir un avenir certain devant lui, tant son logiciel lui a permis de se libérer des « oukazes » de Marien N’Gouabi et des Conférenciers de 1991. De quoi est fait ce logiciel? Sans vouloir anticiper sur la suite et le contenu probables de vos épisodes, je vous avance ici cinq énoncés, discutables sans aucun doute.
    1- « Le pouvoir au bout du fusil ». Véritable manifeste disciplinaire de contrôle social et de régulation démographique mis en oeuvre, sans état d’âme et de façon effective avec l’assassinat des Présidents Alphonse Massamba-Débat et Marien N’Gouabi, et du Cardinal Emile Biayenda. Chacun d’eux, à sa manière, représentant une envergure éthique, une conscience morale insoutenable pour les assassins. Avec leur meurtre sacrificiel, tout devenait possible. Plus d’un million de morts en près de 47 ans, sans la moindre émotion du côté du PCT. En somme, la préférence est donnée à la mort contre la naissance, contre le vivant, contre la vie. Alors, « qu’est ce que vivre ? », s’interrogeait Nietzsche en son temps si contemporain.
    2- L’ethno-tribalo-centrisme qui vaut racisme. Véritable manifeste en faveur de la nature (la loi et principe du sang, de l’appartenance) contre la culture (le respect de la loi relative à l’interdiction de l’inceste, par ex), contre l’historicité.
    3- « Le Parti dirige l’Etat ». Véritable manifeste en faveur de la fabrication et du contrôle du marché bureaucratico-tribal du travail, des « fonctionnaires » et du « fonctionnarisme »(formule empruntée à Léon Trotsky, in Le Cours nouveau). Fonctionnaires à la compétence douteuse (les yaka noki noki) définis comme une cohorte d’obligés, sinon de clients, dont l’une des fonctions est d’assurer le détail du contrôle social et de mobiliser les « masses ». La contradiction opposant le PCT à l’individu et donc au citoyen, eu égard à son niveau élevé d’exigence, est réglée par la notion de « masses »: une sorte d’individu impersonnel. D’où « les petits et grands » arrangements avec les urnes électorales.
    4-La dépendance à l’égard du capital étranger, de la Banque mondiale et du FMI. Véritable manifeste de collecte, de répartition (entre des féodalités réunies au sein de bureau politique du PCT) et de redistribution (la corruption en fait partie) des différentes rentes produites (pétrole, bois, mines,…transports, etc.) et rétrocédées par les « investisseurs étrangers ». Les efforts du PCT de création d’une bourgeoisie nationale sur les bases de la confiscation privée des rentes rétrocédées par les forces impérialistes (françaises, chinoises, italiennes,…) et de la gratuité du travail (qui donne lieu à la plus value absolue) restent un échec cuisant, en raison principale d’une inculture économique structurelle. Le capital se prend, alors qu’il est produit. En somme, pour vivre, pour valoriser leur « droit au bonheur », les membres du PCT ont besoin de l’impérialisme. D’où leur violence structurelle à l’égard des « prolétaires », de ces « faibles et ces ratés,…ces mal-venus, brisés de naissance, vaincus, ….ces hommes (..) disgraciés et tarés, une foule de vindicatifs déguisés en juges qui ont éternellement une bave empoisonnée, le mot « justice » à la bouche,….ces hommes du ressentiment. » (Nietzsche Fr., Généalogie de la morale). Ces empêcheurs de voler, de piller, en paix.
    5-« Tout pour le peuple, rien que pour le peuple ». Véritable manifeste en faveur du secret et du mensonge, énoncé et ressassé comme vérité, depuis la fondation du PCT, avec ces intellectuels révolutionnaires, falsificateurs de notre histoire. Usurpateurs. Mensonge devant l’anti-impérialisme. Mensonge devant l’anti-tribalisme. Mensonge devant l’anti-corruption. Mensonge devant la lutte des classes et leur transformation en masses d’individus atomisés et isolés. Mensonge devant le mal, devant sa banalité. Mensonge et violence allant de paire, faisant cause commune.
    Tels me paraissent être les ressorts identifiables du logiciel du PCT. Une seule chose me paraît certaine, comme trait de personnalité structurelle des membres du PCT, c’est « la pure absence de pensée ».
    Avec la complicité théorique d’Hannah Arendt, j’ose énoncer ceci: « L’humanité vivante d’un homme décline dans la mesure où il renonce à la pensée. »(in Vies politiques, Tel, Gallimard, 1974).

  14. Le panafricaniste dit :

    On se soucie déjà de l’avenir du pct, comme l’ont fait certains sur celui des mbochis? Quel a été le devenir de ce parti des canards tristes après le départ de sassou 1? En quoi cela est important d’y penser après le départ de sassou x? Je pense qu’il y a mieux à penser, par exemple l’avenir de la souffrance des étudiants, des rétraités, des diplômés sans emplois et les victimes sans défense des représailles de la dictature…les acrobaties quotidiennes de nos pauvres mamans pour se soigner et manger; comme le fait notre doyen Ministre Nganga. Du reste, c’est aux sympathisants du pct de réfléchir comment restituer les avoirs volés et cachés dans les paradis fiscaux, puisqu’ils seront traqués de partout, rien ne se cache maintenant, andréa gombet et sassoufit font déjà un excellent travail en ce sens.

  15. Pascal Malanda dit :

    Pascal Bayina dit :
    ‘’Il agit de déguerpir la cohorte en place !.
    Qui dit qu’après le changement,le pouvoir et le Pct ( parti congolais des tricheurs ) survivront comme maintenant ?.’
    Cher homonyme, je vous (nous) souhaite bonne chance pour “déguerpir” ce que vous appelez cohorte en place. Toutefois, je pense que vous êtes plus dans l’émotion et les slogans que dans la réalité.
    Bernard Kokolo Mouandza dit : ‘’Après Sassou, le PCT sera comme une armée en déroute’’
    Évitons de prendre nos vœux pieux pour une réalité incontestable. En prospective, tous les champs sont possibles, de l’effondrement du PCT à son rebondissement comme le Phoenix de la fable. Ne vendez pas la peau du PCT avant de l’avoir terrassé.

  16. Pascal Malanda dit :

    VAL DE NANTES : dit :

    ‘’Nous aurons déjà fait la croix de la médiocrité édifiée au sein de ces partis tribalistes ,ethnocentriques pour une « disputatio » ou méditation sur les questions de développement réel de notre pays’’

    cher frangin de Potal,
    J’espère que tu mesures l’étendue de la tâche que renferme cette déclaration. Mais après le lavement des mains à l’issue de la CNS, après les ‘’plus jamais ça…” J’ai mes doutes quant à la sincérité des Congolais. Il nous faut revisiter notre inconscient collectif pour en déloger notre attachement viscéral à nos tribus.

    “Le CONGO DE DEMAIN SERA CELUI DE LA GESTION OPTIMALE DE NOS TERRITOIRES.”
    Que cette musique si douce pénètre la pensée de chaque Congolais.

    ”D’où l’attrait au système fédéral qui répondrait directement aux attentes légitimes du peuple congolais.”

    Frangin, j’ai eu l’immense chance d’avoir vécu dans trois fédérations, la Fédération de Russie, la République fédérale d’Allemagne et le Royaume de Belgique. Cette dernière fédération évolue vers une Confédération sous la pression des nationalistes flamands. Les nationalistes flamands trouvent que l’Etat fédéral coûte trop cher à la Flandre qui transfère chaque année 6 milliards d’euros à la Wallonie. Au Congo, cela aurait déjà conduit à 10 guerres civiles. Je ne m’imagine pas les Congolais (dans l’état actuel de leur niveau de conscience collective) maîtriser la gestion du système de péréquation qu’impose le fédéralisme. Nous sommes déjà incapables de gérer un état pseudo unitaire, alors comment gèrerons-nous la complexité qu’implique le fédéralisme?

  17. Pascal Malanda dit :

    Michel Koongu dit :

    ‘’Ceux qui seront reconnus devant un tribunal coupables de crimes de sang et de pillage des deniers publics devront être condamnés lourdement. Pas d’impunité. Pas de lavement de mains.’’
    Bonne chance, cher Koongu

    Isidore AYA TONGA 100% Intérêt général dit :
    FRANCAFRIQUE: COMPRENDRE LES ENJEUX DU DÉCLASSEMENT DE LA FRANCE EN AFRIQUE PAR LE BLOC ANGLO-SAXON
    Cher Isidore, j’apprécie énormément votre travail de conscientisation. Seul bémol, je trouve que vous accordez une importance disproportionnée à la Françafrique. Cette dernière n’exploite que nos tares. Tant qu’elle trouvera un Congolais prêt à sacrifier ses compatriotes pour recevoir le titre de gardiens des intérêts français, notre riche pays ne sera que l’ombre de lui-même.

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