Inauguré avec fracas par la compagnie Total et ses partenaires (SNPC, CHEVRON) en présence de toutes les autorités du pays et aussitôt mis en production le 15 mai 2017, Moho Nord ne répond plus aux attentes.
Devant les micros de la presse de tous les médias, le ministre des finances du Congo Brazzaville avait annoncé l’amélioration des comptes du pays avec la mise en production de Moho Nord, le plus grand projet pétrolier au Congo Brazzaville, projet qui devait associer innovation, sécurité et développement durable.
En effet, le forage se fait par 800 mètres de profondeur directement depuis la surface à l’aide d’une plateforme flottante appelée TLP, assistée d’une Unité Ancrée d’Assistance au Forage (STAD), ce qui est une première pour la société Total. L’autre grande innovation réside dans l’installation de pompes sous-marines permettant de produire des huiles très visqueuses.
Le projet Moho Nord devait apporté sa pierre à l’édifice dans le développement du tissu économique congolais, puisque Total E&P Congo s’engageait dans une démarche de contenu local mais aussi de diversification économique avec la fabrication de 13 000 tonnes d’équipements au Congo, le développement des infrastructures, une importante sous-traitance locale et des programmes de renforcement des capacités au profit d’entreprises congolaises dans le cadre du programme d’accompagnement BETOSALA (TRAVAILLONS).
Bien plus qu’un projet pétrolier, Moho Nord devait offrir l’opportunité à de nombreux acteurs économiques d’accroître leur savoir-faire, aussi bien dans les métiers du pétrole que dans des activités transversales. Une opportunité pour la diversification économique du pays.
Avec une capacité de production maximale de 140 000 barils par jour, Moho Nord devait commencer la production dès 2015 pour une durée de 30 ans. 3 mois après le lancement officiel de l’exploitation du gisement Moho-Nord, les Congolais qui s’attendaient à une légère embellie de l’économie nationale, très dépendante des cours du baril de pétrole peuvent déchanter. Les grèves sectorielles, le délestage des salaires se multiplient et le défaut de paiement pointe à l’horizon, tous les voyants sont au rouge.
Dans la pratique, depuis le lancement de la production, rien de tout cela ne s’est produit, pour le moment. L’impact du gisement Moho-Nord est nul sur l’économie nationale.
OÙ EST PASSÉ LA BOUÉ DE SAUVETAGE MOHO NORD ?
Moho Nord ne produit que les 3/4 de ce qui a été déjà vendu en prévisionnel à cause d’une erreur sur la viscosité de l’huile dans un des blocs du plus grand gisement pétrolier que notre pays ait connu. Le Congo Brazzaville ne perçoit donc pas les montants qui étaient attendus à cause d’une grosse erreur d’interprétation des géosciences (experts) du siège de la compagnie Total.
En clair Moho Nord produit du mauvais pétrole qui est bradé sur le marché. Personne ne comprend pourquoi la viscosité de cette zone est plus élevée et n’est pas uniforme. Techniquement les hypothèses émises par la société Total semblent farfelues. Car la viscosité du brut est très facile à déterminer avant la mise en service d’un puits, ce qui est souvent problématique et difficile à déterminer c’est la capacité volumique du puits et non la viscosité du brut.
Notons que ce genre de problème (erreur sur la viscosité) n’arrive jamais en Iran, en Algérie, au Nigeria ou dans les autres pays où la société Total est présente ; cette compagnie (Total) possède les meilleurs ingénieurs dans son domaine. Dès lors, on peut se posez à juste titre quelques questions : Total voudrait-il sous-évaluer le projet Moho-Nord pour espérer un retour sur investissement rapide ? Pourquoi le partenaire de la SNPC qui est partenaire dans ce projet ne demande pas une contre expertise ? Il se trouve que le Congo Brazzaville n’a pas ses propres experts pétroliers compétents en la matière, c’est l’un des rares pays producteur de pétrole qui ne maîtrise pas l’amont pétrolier. Notre pays est donc totalement dépendant des données fournies par la société Total aussi bien sur la quantité de brut pompée que sur la qualité de ce brut.
Pour se défendre du fiasco, les décideurs publics servent aux Congolais la thèse du baril de pétrole dont le prix ne s’améliore pas. Des investigations menées auprès des experts en la matière et les dirigeants des sociétés pétrolières, il ressort que la société Total aurait fait une proposition aux autorités congolaises de vendre les cargaisons de pétrole revenant à l’État congolais à 47 dollars américains. Pour ce service, Total retiendrait une décote de 3 dollars sur un prix de 50 dollars le baril.
Malheureusement, la partie congolaise a décliné l’offre, en exigeant de récupérer les cargaisons qui reviennent à l’État congolais via la SNPC, afin de les confier à des traders qui, comme les fonds vautours, sont à l’affut de telles occasions, pour se faire des super profits.
En recourant au trader, la décote varie de 7 à 10 dollars américains. Ainsi, pour un baril vendu à 50 dollars américains, le trader remet à l’État congolais entre 40 et 43 dollars américains. Au deuxième trimestre de cette année (2017) le prix du baril de brut s’est négocié à 46 dollars, donc notre pays n’a pu empoché que 39 à 36 dollars américains dans le meilleur des cas. Tout ce qui est trading pétrolier est le domaine exclusif de Denis Christel Sassou Nguesso qui reverse ce qu’il veut à l’État congolais.
Les grandes compagnies pétrolières obtiennent toujours des meilleurs prix que les traders. Pourquoi refuse-t-on la proposition de Total qui, malgré la dissolution de Elf, est toujours resté l’un des bras armée de la France pour faire pression sur certains monarques africains. Les autorités de notre pays veulent-ils se débarrasser de la société Total ou bien s’en servir comme monnaie d’échange pour étouffer l’administration française ? Il faut admettre que les relations entre le Congo et la France ne sont plus aussi chaudes que du temps où le président français recevait le président congolais pour prendre le thé ; le temps de Jacques Chirac est bien loin.
Cette histoire du champ de Moho Nord qui ne produirait pas et donc ne rapporterait pas autant qu’attendu a l’air biscornu et c’est le moins qu’on puisse dire. Elle ressemble étrangement aux manœuvres d’Elf et de la Compagnie de la Potasse du Congo (CPC) contre le président Marien Ngouabi à partir des années 1975 lorsque la France avait voulut étouffer le pouvoir du PCT.
Moho Nord serait-il entrain de devenir un autre éléphant blanc au cœur de la ville océane comme la nouvelle aérogare de Pointe-Noire abandonnée après son inauguration à très grands frais avec déplacement de tout le gouvernement de l’époque ? Un autre éléphant blanc auquel il faut ajouter les palais présidentiels, les stades abandonnés aux lendemains des célébrations des fêtes nationales budgétivores et le fiasco en préparation des zones économiques spéciales qui elles aussi ne répondront pas aux attentes des congolais. C’est ici l’occasion de redire encore une fois qu’on ne construit pas un pays avec des slogans.
Selon la rumeur populaire, les architectes de l’aérogare de Pointe-Noire auraient oublié de concevoir l’évacuation des eaux usées, ce qui rendrait la nouvelle aérogare non-fonctionnelle. Vrai ou faux ?
Tout comme l’émergence de notre pays en 2025 auquel personne ne croit plus, tel une pirogue sans timonier, lâchée au grès des vagues et des vaguelettes, notre pays trace son chemin avec sa démocratie en perpétuelle construction (un pas devant, deux pas derrière) et son économie aux mains des diseurs de bonne parole.
Patrick Eric Mampouya
Diffusé le 04 aout 2017, par www.congo-liberty.org
il y a quelques annees vous aviez dit que maya maya etait une arnaque et l’on se dirrigeait vers une catastrophe car selon vous pourtant non ingeneire la seconde piste de maya maya refrencee airbus a 380 ne repondait pas aux normes .aujourdhui maya maya est le premier aeroport dafrique centrale en terme de passager traite.cest le seul aeroport (1 200 000 passagers) derreire dakar et abidjan a traite plus d’un million de passagers dans l’espace asecna(17 etats membres). il est suivi de pointe noire 1 100 000 passagers. alors hier c’etait l’aviation vos propheties se sont toutes revelees etre fausses et aujourdhui c’est le petrole quand meme!
vous n’etes pas un expert en economie petroliere.
Pas d’être un expert pour constater le florilège de fiascos qui se succède. Une succession d’éléphants blancs, ce n’est pas avec ça que l’on va développer le Congo. La restructuration de l’aéroport de Maya Maya était une évidence que même un élève de CM2 aurait pu trouver. .
Un aéroport pour une capitale c’est tout de même un minimum. Il faut être plus exigeant. Dans cette affaire de Moho Nord, aucune des parties ne peut être défendues. Entre ces deux escrocs (le pouvoir en place et Total), je choisis le Congo.
Lire. Pas besoin d’être un expert…
Mr Mampouya,je crois avoir deja dit sur cette page que tant que les Congolais n’adopteront pas la posture du peuple Algérien,Cubain ou Vietnamien face a l’empire français et sa croie de transmission (Mr Sassou),les Congolais restaient encore longtemps esclaves de la france.
Q’uest ce que les Congolais attendent de la part d’un homme qui ne pouvait pas honorer le paiement de loyer lorsqu’il était locataire chez son ami Okoko.Mr Sassou nous prouve son incapacité tout le long de sa carrière de traitre et valet,jalonnee d’échec en échec.
Il faut absolument chasser la france du Congo comme l’ont fait les Algériens et les Vietnamiens,c’est la premiere chose a faire avant de parler d’autres choses.Comment pensez vous bouger ou faire quelque chose alors que vous êtes enchaines, c’est la condition dans laquelle se trouve le peuple Congolais.Alors,il faut d’abord ces chaines avant de songer autre.Regardez comment l’Algérie contrôle ses ressources.
Attention à l’intox… Notre pays a déjà assez souffert de ces histoires à dormir debout.
Moyo nord est le tombeau symbolique du passéisme intellectuel Congolais.On n’en saura pas plus car on ignore tout du pétrole.C’est ce qui nous différencie des algériens.Le Congo espace des aveugles économiques.
Et si La France adorait nos mbochis pour la braderie des lnterets du Congo .
Hugh, tu l’as dis.
‘Baka zoba, boueta ntu!’
C’est une aubaine inouïe, inespérée, fabuleuse et ébouriffante; hyper alléchante pour les petits français de la France. Le mbochi-bradeur (sans soucis), c’est leur éponge.
Un (1) mbochi qui vend gaiement tout son pays, il n’y en a pas nulle part ailleurs sur tout le globe terrestre, même pas au-delà, dans tout l’univers…
Aaaah, BON CHIEUR!
CON-go_
PS. (…dit.)
Mais ils sont bien fous ces pêcheurs mbochis!
Après avoir chié dans l’eau, ils chient sur le pétrole. Purement et simplement. Merde!
Piroguiers inconscients.
Alors, comme ça on nous dit qu’il faut cesser avec les mensonges… Je suis de cet avis… Ce qui est embêtant dans cet article, c’est qu’il n’y a pas de source citée…. Ce qui est aussi embêtant dans les interventions, c’est qu’on ne fait pas l’effort de redresser ce que !’on a considéré comme défaillance et autres. Quand on affirme que l’aéroport Maya Maya est devenu le 1er aéroport de la zone asecna, avant Dakar et autres, quelle est la source? A vue d’oeil quand on habite Brazzaville ou Pointé Noire, on peut compter le nombre de vols par jour, pour déterminer le nombre de passagers…bref!
Si cet article n’était qu’une exécution de mensonges, on peut le lire avec une certaine objectivité, et concrètement, sur le vif…par exemple, comment s’expliquerait la situation actuelle où les salaires de certains fonctionnaires et les pensions de retraite de tous retraites de la crf ne sont pas verses, si ce n’est par les difficultés réelles financières du gouvernement et cela en relation directe avec la situation pétrolière de laquelle dépend le budget de l’État ?
Attendons donc de voir… La vérité va très vite triompher…
@ Mwangou
Je valide.