LA VOIX DU PEUPLE
(Ᾱ la mémoire de Jean-Blaise Kololo, député ancien Ministre des affaires étrangères Professeur de Sciences Politique à l’Université Marien N’Gouabi de Brazzaville)
En mémoire du mémorable
C’est une sorte d’exigence que de rêver parce que les hommes et les femmes pleurent leurs libertés, et l’écrivain peut rendre possible cette vanité. Avec les yeux ouverts, avec une rage chichement concédée, nous livrons au quotidien notre singulier combat. Se révolter, se rebeller jusque dans les replis poussiéreux de nos pensées.
C’est un vaste projet qu’est l’écriture qui vous bouscule et vous fouaille au-dedans. Même en temps de paix, en demi-solde, les citoyens ont toujours peur. C’est un ressort dramatique constant. Les faits sont têtus en tyrannie.
Tous les principes générateurs, les ordonnancements, les normes du pouvoir au sens politique du terme sont souillés.
Nous, le peuple congolais, notre situation est limite, voire monstrueuse face au régime terrifiant de S le jongleur. Il ne s’agit pas de promouvoir ici l’émergence d’un camp, il faut plutôt parler des résistants (bientôt c’est Noël, Alléluia !!!). Nous allons parler de ceux qui ne vont pas à la soupe, de ceux qui ont toujours refusé la becquée !!! Eh oui, la becquée, mon frère !
Parce que nous voulons comprendre. Comment tant d’hommes de bien, des praticiens, des officiers de haut-rang, des intellectuels, des universitaires, des sommités scientifiques ont pu être bernés à ce point jusqu’à se livrer mains et pieds liés à cette mascarade. Ils sont devenus des sentinelles, des employés de maison, des réservistes, des cloportes, des crapules, des égoutiers, de vrais artistes c’est-à-dire de petits huissiers qui veillent à la purgation des passions du père de la Nation alias le parrain en majesté.
Pour remplir ce vide croissant, il y a des possibilités de dire le Congo moderne, structuré, parce que nous sommes fiers de nos origines. Nous nous devons de dénoncer un faux Congo, un pays minable, affaibli, avili par les réductivistes, les représentants, les successeurs, les quincaillers, ceux qui nous flicaillent et qui font méticuleusement carrière dans l’anonymat, ça mange pas de pain !
Ce que nous raconterons à nos petits-enfants est une histoire vécue. Ce n’est pas non plus de la mythologie populaire.
Des meurtres de masse ont été commis jusqu’ici inavoués, invalides. Nous exigerons la survivance, la raison de ces procès. Des disparus, des sacrifiés, des pendus, des brûlés vifs, tout ce sang des martyrs se devra d’être évoqué autant de fois que nous le pourrons, dans notre mémoire collective, dans notre subconscient et dans le souvenir.
Les bouffons, les sous-inquisiteurs, les folkloristes, les seconds couteaux, les vendus nous donnent bonne allure, bonne-conscience, ce sont les premiers à vous dire : le Congo est un pays merveilleux.
De la part de ces cloportes et de ces scanphandriers, méfiez-vous.
Nous sommes tous concernés, nous avons tout à dire. Il faut donner de la voix parce que si l’écrivain ne fait pas son devoir, personne ne le fera à sa place. Par l’écriture, nous avons l’impérieuse capacité à dire ce que l’histoire n’a pas eu le temps de réparer, ce que le mauvais génie de l’homme a escamoté.
Le pays appartient à tous les Congolais. La répression n’est qu’un épiphénomène de parcours, elle disparaitra. Le dire comme cela, c’est cruel mais c’est évident.
Qui d’après vous désire être hué, honni, froissé dans la rue ou dans son foyer … Personne !
Nos réactions les plus intimes convoquent le calme, la paix et la sérénité. Nous refusons d’obtempérer avec la médiocrité. Notre propension spontanée est à l’insoumission et à la réticence face à nos anciens amis, ces courtisans aux gages du système.
De la part de ceux-là, nous n’avons plus rien à nous dire. Chacun est de son côté, et le soleil brille pour tout le monde. Ceux qui plient le genou, ouvrent le derrière, courbent l’échine devant les puissances de l’argent, c’est la becquée mon frère, la becquée !
Et puis, Général nous voilà ! Toujours présents pour les besognes élémentaires.
Face à notre passé commun haïssable, la guerre civile, c’est un espoir impossible de tout recommencer, de ruser et de mentir, de jongler et de trahir les siens, c’est étonnant non ? Quand les années s’accumulent et que la sagesse arrive.
Pauvre Congo Brazzaville, les rues vides d’espoir au passage poli, les gens affamés, des quartiers insalubres, que de souvenirs nébuleux, des délires qui affluent, c’est un lourd sentiment de perte.
Nous, la diaspora, captive, exilée, sommes la chute de l’homme chassé du paradis, en attente de l’au-delà. Qu’avons-nous retenu de là-bas ? Une société grégaire où les valeurs du groupe priment sur les désirs individuels, le poids des lieux, une nature austère. Aussi, la pénombre, la douleur, une solitude effrayante de non-dits, le ténébreux, une image de l’infini, la félicité contrariée, l’action entravée, les désirs insatisfaits, c’est toujours un mélange de dégoût et d’interrogation après la guerre ?
Peut-être qu’à l’étranger, nous, de la diaspora, las de combattre et de dénoncer allons-nous suffoquer de tristesse et d’épuisement ? Après tout, c’est la part rationnelle de l’humain.
Chez les gens bien informés, l’on entend dire : les intellectuels congolais sont comme des chenilles processionnaires qui défilent le long des journées au palais du gouvernement pour la becquée mon frère ! C’est fabuleux, le chef de l’Etat exerce une domination directe sur ses sujets, sur ses plus values, même les plus modestes auxquelles il tient : les mouchards.
De nuit comme de jour, toujours l’opacité des affaires de gros sous. Les images augustes du Commandeur le long des rues pour la réclame. Il s’est formé autour du leader et à l’abri de sa réputation des hommes de loi pour cacher quelques déconvenues. C’est une sorte de Camora très structurée qui revient échoir à la face de la Nation.
Ah ! Monsieur le tyran ! Le « messire grande », le « duce », toutes ces rencontres et quelques détails sont réglés d’avance par les messagers de la loge.
Après la Françafrique, et par la grande porte, le revoilà !
Le tyran et ses héritiers en bloc derrière le pape François au Vatican, faisant copain-copain. C’est triste tout ce cinéma écoeurant entre ces deux notables du premier degré, comme des danseurs de tango.
Les gens avertis disent : mais l’Histoire ? Mais Eh oui, l’Histoire !
La mafia à ses règles, l’argent n’a pas d’odeur. Too much, c’est too much !
……………………………………………..
L’assassinat du Cardinal Biayenda, les meurtres ignomineux de deux présidents de la République du Congo : Alphonse Massamba-débat et Marien N’Gouabi. Et l’empoisonnement du prélat, ce dur d’oreille, étourdi par les feux de la rampe, Feu Monseigneur Ernest N’Kombo.
……………………………………………..
Enfin, passons !
Au tyran, il ne lui reste que les 24 heures du Mans, le prix Cervantès, le Pulitzer, pourquoi pas l’Académie française ? Cet usurpateur est sublime à l’étalage, toutes les portes lui sont ouvertes, les rites de l’exhibition, le fluide monarchique, toutes les grandes farandoles …. L’astucieux, il se sait déjà tout en panache « souverain aux deux corps ».
Il n’est pas seulement que ça, il faut le voir chez lui dans ses palais au Congo Brazzaville !
Avec ses grossiers voraces, ses collaborateurs en gloutonnerie amateurs de lard, les fortes libations, la sainte grande jouissance (lédza-lénoua), la bombance, la beuverie, les ripailleurs aux sermons joyeux, les emplisseurs de panses grasses.
Les indiscrets disent aussi du dictateur qu’il aime frouer les arques avec ses plus hardis, les pauvres suppliants, les coquillards, les mignons, les jolis garçons.
Affligé par diverses épreuves, le Vatican pourrait le proposer sur la liste des bienheureux (après trépas bien entendu).
Alors, dans tout le Congo, l’on entendra du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, dans le fin fond des forêts : Denis Sassou N’Guesso « Sancto Subito ! » Le tyran par extraordinaire rejoindra, comme Lazare, la communauté des béatitudes. Les autres chefs d’Etat de son époque, c’était de la guimauve à côté.
C’est très attachant et je ne fais qu’y penser. Le tyran vivra d’une vie éternelle au milieu d’un monde à l’agonie. Que du bonheur pour le salaud lumineux, « Rest in peace ».
Dina Mahoungou le 15 décembre 2013
Ecrivain et journaliste médias
Auteur du roman : « Agonies en Françafrique » aux éditions l’Harmattan
Auteur du recueil de nouvelles : « Les parodies du bonheur » aux éditions Bénévent
En 1968 , j’étais à l’école primaire de mon village. Et puis passant aux études supérieures, voyant tant de crimes pour la pseudo-révolution tant de misères, ce très grand retard économique et social aujourd’hui culturel ( il n y a au Congo actuellement aucune troupe de théatre), ces replis identitaires, ces brimades des tribus qui ont régné sur d’autres, …alors, j’ai pensé comme vous. Pourquoi n’avons nous pas dit : NON.
Qui doit le dire à ta place mon cher compatriote.? Comment a-t-on pu laisser un jeune adulte de 27 ans prendre en toute immaturité le destin de tout un peuple parce que nos vieux craignaient la mort?
Comment peut-on aujourd’hui accepter sans réaction cette gabegie, ces brimades quotidiennes ,ces divisions répétées et humiliantes?
Nous ramassons avec nos mains nos matières fécales lorsque on ne les parque pas au coin de la parcelle. Les moustiques sont devenus nos amis. Ils nous ont plus tué que le sida depuis 20 ans. Nos déchets sont là gisant devant nos parcelles dégageant des odeurs désagréables et distribuant la thyphoide et la méningite. Aucune ville n’est épargnée.
Le pays est devenue une petite afrique. Aucun contrôle aux frontières. Sauf que tout dernièrement, des zairois et des tchadiens ont été arretés parce qu’ils ont cassé les banques installées dans la zone d’Oyo.
Pourquoi cette léthargie? Pourquoi avons nous été transformés dans notre pays en second couteaux en exécutants? l’autre jour, ce fut un chinois qui administra une retentissante giffle à un gendarme en tenue.avec menaces d’appeler le généralissime denguet..Pitié pour le congo.
Cher compatriote Dina Mahoungou,
Comme vous le dites si bien » nous sommes tous concernés, nous avons tout à dire. Il faut donner de la voix parce que si l’écrivain ne fait pas son devoir, personne ne le fera à la place. Par l’écriture, nous avons l’impérieuse capacité à dire ce que l’histoire n’a pas eu le temps de réparer, ce que le mauvais génie de l’homme a escamoté. » Dire des vérités aussi désagréables soient-elles à entendre, est à mon avis l’un des meilleurs moyens de redresser, de sauver notre Congo qui sombre dans les bas-fonds de la peur, de la misère et de la pauvreté. Une société congolaise plus juste et plus humaine s’impose donc. Tout Congolais quel qu’il soit, doit en être pleinement conscient.
Comme vous le dites, cher compatriote Dina Mahoungou » personne ne le fera à notre place. » Il nous faut compter sur nos propres forces. N’oublions pas que nous vivons malheureusement dans un monde où tout ce qui est défaut, pervers, insensé devient vertu et les vertus, des défauts. Le Congo par exemple, Sassou l’irréprochable y a instauré des primes au meurtre, à l’échec, au vol, à la courruption, à la dépravation des moeurs. Ceux qui ont bénéficié ou bénéficient de ces primes sont légion : Willy Massanga, Maurel, Okombi Salissa, Ntoumi , Jean-Jacques Obouya, Gilbert Ondongo,etc.
N’oublions pas aussi que nous vivons dans un monde où les Chefs d’Etat, y compris le Pape Chef de l’Etat du Vatican, forment au nom du sacro-saint principe » les Etats n’ont pas d’amis mais des intérêts », une sorte de club de « princes complices » et qu’il y aurait entre eux « compréhension », inérêt attentif et donc complicité. Ils oublient que devant Dieu et les hommes, ils se doivent d’éviter d’être complices, ni en pensées, ni en actes. Car là où il y a violation des droits de l’homme, là où il y a privation de liberté, bref là où il y a la tyrannie, l’exclusion, chacun doit se sentir concerné, car il est un maillon de la chaîne.
L’opposition congolaise, digne de ce nom, doit être à l’avant-garde pour dénoncer tout cela et non s’empresser à bénéficier des miettes de Sassou et de son gouvernement. Car une opposition qui s’empresse dit-on au nom de la paix, d’entrer dans un gouvernement d’union, dirigé par celui dont on combat le programme comme le « chemin de l’avenir », est, permettez-moi l’expression, une opposition tarée qui ne croit pas en ses valeurs et à celles de la paix. A ce propos je dirai avec Jean-Paul II » de fait personne me peut se sentir libéré tant que le problème de la pauvreté, qui frappe les familles et les individus, n’a pas trouvé une solution appropriée. L’indigence est toujours une menace pour la stabilité sociale, pour le développement économique et donc, finalement, pour la paix. La paix restera en péril tant que les personnes et les familles se verront contraintes à lutter pour leur survie. »
Quant à Sassou lui-même que tout le monde prend pour saint et à qui l’on donnerait la communion sans confession, pourquoi pas le canoniser de son vivant « Saint Denis », l’homme qui n’a pas de sang dans les mains, qui n’a pas endigué la marche du progrès au Congo, pays où l’on ne connait pas le chômage, où coulent le lait et le miel, où les personnes et les familles sont bien soignées dans les hôpitaux et les dispensaires, où les enfants suivent leurs études dans des classes de moins de 25 personnes assises sur des tables-bancs, où les retraités et les travailleurs ont en permanence leurs pensions et leurs salaires, où les personnes et les familles ont de l’eau potable et de l’électricité à satiétété. où enfin tout court, les peuples et les familles n’ont pas d’avenir incertain. Sassou est un grand homme, plus que Mandela, qui ne l’atteint pas à la cheville.
Jean-Marie DIKAMONA.
Le president Sassou a un carnet d’adresse tres fourni, une vision tres aceree, une regularite dans la realisation de sa strategie et un courage a toute epreuve. En somme, beaucoup de qualites qui auraient pu etre utiles au Congolais si l’homme qui les detient gouvernait pour le bien etre exclusif de son pays.
C’est vraiment dommage que tout son etre respire la passion de detruire son peuple a son profit, a celui de ses proches et des etrangers.
Il est vrai que satan aussi se deguise en ange de lumiere car l’aura de Sassou a l’etranger est presqu’aussi immaculee que le sang purifie de l’apotre Paul a sa conversion. De la a dire que nul n’est prophete chez soi et que c’est le congolais qui n’aime pas son president malgre tout le bien qu’il lui fait, il n y a qu’un pas que ceux-ci (ses proches, les etrangers et……lui-meme) franchiraient volontiers!!
Oui, malheureux congolais parceque temoin impuissant et acteur passif de la decheance de son pays, gouverne par des dirigeants qu’il merite puisqu’il les legitime en les tolerant.
usurpateur de titre … Professeur de mikoui oui … enseignant oui
Mon frère Mahoungou ,merci de dénoncer ces soit disant intellos du congo , personnellement je connais Théophile OBEMGA , jean louis BAKABADIO ou même le jeune Okiémy que j’ai longtemps connu à RIEMS , aujourd’hui ces trois intellos professeurs de la fac qui accompagnent sassou pourtant semi analphabète dans le pillage du pays , alors que si ces intellos étaient blancs ils auraient un peut de pudeur pour accompagner ce fou furieux de sassou dans la démolition du pays . Le mal de l’Afrique c’est aussi ces universitaires !!!