Plus connu comme essayiste, Julien Makaya Ndzoundou se découvre comme romancier avec La saison des perversions, un récit où le thème de la sexualité s’accouple avec celui du sociopolitique africain. L’auteur de nous faire découvrir agréablement la République Démocratique de Bongolo, dans un pleure-rire qui caractérise la majorité des gouvernants africains.
La saison des perversions présente, grosso modo, un personnage atypique que l’on peut définir comme l’alpha et l’oméga de l’histoire rapportée car il apparait presque dans tous les méandres du récit. Presque tous les autres personnages ont leur destin lié, plus ou moins, à celui du héros, l’universitaire Prince Imbouanga-Mobé qui deviendra, par la suite, ministre. Mais celui-ci se transforme en anti-héros au fur et à mesure que le lecteur avance vers la clausule du récit.
Brillant universitaire dans son pays et spécialiste en Droit constitutionnel, Prince Imbouanga-Mobé se révèle comme un « homme à femme ». Aussi, avec quelques-uns de ses collègues, il trouve plaisir à coucher avec les belles étudiantes de la faculté de droit. Même la nouvelle collègue mise à sa disposition pour encadrement ne lui échappe pas. Marié à une femme qui s’intéresse à la politique car de la même région que le président de la République, Prince Imbouanga-Mobé voit sa condition sociale changer quand il est nommé, contre toute attente, comme ministre des Travaux publics et de l’Aménagement. Sa femme Laurette a été de beaucoup dans cette nomination. A partir de ce moment, Prince Imbouanga-Mobé et sa femme vont mener une vie de couple on ne peut plus frivole. L’un cocufie l’autre et vis versa dans l’exercice de leurs fonctions politiques jusqu’au moment où ils vont s’expatrier, suite à un coup d’état militaire qui renverse le gouvernement. En exil, dans un pays voisin, notre ex-ministre va découvrir, avec surprise, sa séropositivité, car il avait été contaminé au cours de ses aventures sexuelles. Il intègre une Eglise où sa femme s’occupe des sœurs en Christ tout en le cocufiant avec le pasteur. Prince Imbouanga-Mobé se suicide par pendaison dans le temple après avoir révélé quelques jours plus tôt son sida au pasteur, lui aussi, éventuellement contaminé. Et s’en suit la mort mystique de ce dernier, comme pour payer le péché de l’infidélité devant Dieu. La saison des perversions, un roman où sexe et politique prennent une autre dimension dans la littérature congolaise.
La saison des perversions : un roman dans le clair-obscur érotique ?
L’érotisme souvent vu au second plan dans le roman congolais, est bien mis en exergue dans ce roman à travers quelques scènes perverses. L’auteur nous plonge dans certains coins et recoins de la sexualité sans fausse honte. Prince Imbouanga-Mobé profite de son rang d’enseignant pour coucher avec certaines de ses étudiantes. Et quand il devient ministre, ce sont les collègues femmes qui deviennent ses proies sexuelles, en dehors de la femme du Directeur général des Travaux publics qui résiste à ses avances. Tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins, comme on le remarque à travers ces directives qu’il donne à un de ses étudiants : « Il faudra dire clairement à ces filles (…) que celles qui n’accepteront pas de coucher avec moi pourraient avoir des difficultés pour s’admettre en classe supérieure »(p.21). Prince Imbouanga-Mobé est un obsédé sexuel. Il n’hésite pas à séduire Jolina, la nièce du doyen de sa fac, une jeune enseignante à lui confiée pour encadrement dans le début de sa profession. Et c’est au domicile de Jolina que cette dernière se donne à son prédateur : « [Prince Imbouaga-Mobé] vida (…) son verre de Cognac et bondit sur Jolina (…). Sans perdre le temps, le professeur enfonça son membre viril dans les profondeurs insondables de l’intimité de Jolina » (p.41). En dehors de son épouse qu’il « martyrise » sexuellement, Prince Imbouanga-Mobé se montre entreprenant dans l’érotisme, surtout au cours de ses fonctions gouvernementales. Tour à tour, après avoir forniqué avec Jolina, il va connaitre la nudité d’une certaine Eve Jeanne d’Arc avertie et qui sera une tache noire sur son destin d’homme : « Elle caressa ses épaules (…). Il serra la dame contre le mur du bureau et lui vola un baiser forcé (…). Le ministre [bondit sur Eve] sans contrôle comme un chien libéré de sa cage »(p.124). Pour qu’il ne soit pas inquiété par sa belle-sœur nommée secrétaire particulière sur décision de sa femme pour le surveiller, Prince Imbouanga-Mobé « éteint le feu par le feu ». Aussi, impose-t-il des relations sexuelles à cette dernière : « Il avait réussi à lui imposer des rapports sexuels, en échange de quinze millions de francs bongolais (…). Celle-ci ne pouvait plus rendre compte des frasques sexuelles de son beau-frère à Laurette Imbouanga-Mobé » (p.128). Dans ses expériences amoureuses, le ministre va de découverte en découverte : il n’a pas abandonné l’opération Kilimandjaro qu’il avait commencée depuis l’université. Et, pour ne pas être vu et connu, il fréquente particulièrement les hôtels de la ville pour ses rendez-vous sexuels. C’est dans un hôtel, au cours d’une mission à l’intérieur du pays, qu’il pense assouvir ses fantasmes érotiques dans l’imaginaire pornographique. Il se propose de coucher, en même temps, avec deux prostituées : « Après des séances répétées et croisées de fellations sensationnelles et de cunnilingus sauvages, les deux filles réclamèrent le préservatif avant toute pénétration intime » (p.132). S’il y a un personnage, dans ce roman, qui a surmonté les limites de l’érotisme, c’est Prince Imbouanga-Mobé. Et s’il y a un autre personnage qui conduit les autres vers un chemin sans retour, c’est Eve Jeanne D’Arc par son sida.
Coucher avec la femme de l’autre, un phénomène récurent dans ce récit
En République Démocratique de Bongolo, les femmes prennent plaisir à cocufier leur conjoint. Seule la femme du Directeur général des Travaux publics repoussera les avances du ministre Prince Imbouanga-Mobé, son homme de confiance Sessisselengué n’ayant pas réussi à obtenir le rendez-vous souhaité : «
[la femme]
avait chassé Sessisselengué comme un pestiféré au terme de son exposé au cours duquel il avait proposé à [celle-ci] de rencontrer le ministre »(p.134). Cocufier son conjoint, un phénomène banal dans la société de Prince Imbouanga-Mobé. Pour que ce dernier soit nommé au gouvernement, sa femme Laurette est contrainte de se donner au Secrétaire général du président de la République : « Il avait introduit sa main droite entre les ouvertures abdominales du boubou en Bazin de Laurette » (p.54). On découvre que « dans cette chambre (…) avaient déjà été reçues (…) trois femmes ministres, une douzaine de directrices générales et une demi-douzaine de femmes ambassadeurs (…) auprès des puissances étrangères » (p.51). L’attitude de cocufier son conjoint atteint l’humiliation à travers les relations du président avec la femme du responsable de sa garde, le Général Zozorizo. Naîtra un enfant extraconjugal de cette relation : «Le président de la République avait des rapports sexuels avec la femme du Chef de sa Garde prétorienne (…). Le scandale fut révélé à la naissance du dernier fils du général Zozorizo ( …). Cet enfant était la copie conforme du président » (p.138). Mais l’humiliation du Général par son chef était déjà manifeste car le président « avait déjà eu deux gosses avec sa sœur cadette » (p.139).
Une réalité sociopolitique « made in Africa »
Régionalisme, népotisme, corruption concussion, fétichisme pour se maintenir au pouvoir sont quelques perversités qui caractérisent la République Démocratique de Bongolo. Pour sa garde, le président Kumu Atsaingai Wa Mubu Na Mubu a confiance à son neveu. Quand Prince Imbouanga-Mobé est nommé ministre, il est visité par les « parents » de sa région. Sa femme Laurette est membre du parti car appartenant à la tribu du président. Dans l’exercice de ses fonctions ministérielles, Prince Imbouanga-Mobé ne peut échapper à cette réalité tribale. Et c’est dans cette mer de perversions que va nager le pays jusqu’à sa déchéance totale. Malgré l’apport de son féticheur, le vieux Boutou-Boutou qui lui demande des choses inimaginables, le ministre sera emporté par le vent du changement le forçant à l’exil.
Un style particulier : de la mise en abyme avérée à l’intertextualité
A travers l’une des thématiques développées dans ce roman par l’intermédiaire du personnage d’Eve Jeanne d’Arc, le texte met en abyme l’abstrait du narrateur dans le concret de l’auteur. Eve Jeanne d’Arc est atteinte d’une maladie qui rappelle ce « spécialiste en conseling et en psychopathologie du Sida », qu’est l’auteur, comme on peut le lire sur la quatrième de couverture du livre. Se découvre aussi dans ce récit la technique de l’intertextualité. Dans La saison des perversions, il y a des segments narratifs où le récit parle d’un texte appartenant à un autre écrivain : « Il se procura un aphrodisiaque (…) pour se venger des insultes de Jolina, tout en espérant ne pas subir le même sort que Richard-Dorian dans une des nouvelles du recueil de Jessy Loemba intitulée Une peur morbide » (pp.61-62). Par la caricature du sociopolitique qui émeut plus ou moins le lecteur, le roman de Julien Makaya Ndzoundou se veut didactique en critiquant le négatif social et politique africain et en fustigeant les relations sexuels sans préservatif avec le personnage de Prince Imbouanga-Mobé. Ce livre nous a montré comment un essayiste peut se transformer en romancier en mettant en valeur certaines spécificités de la condition humaine.
Noël Kodia-Ramata
Julien Makaya Ndzoungou, La saison des perversions, éd.LC, Paris, 2019, 16€
Chez les mbochis , c’est une tradition . On couche au sein de la famille .Et ,ils en viennent á voler l’argent public .
Une question: à quand les pages couverture avec les pe-nis ?
Vous êtes toujours là à chosifier la femme qui vous a mis au monde?
Mawa. Tchiadi qu’au 21ème siècle on soit toujours réduit au sexisme biblique.
Dieu merci que les femmes prennent le dessus sur les hommes dans plusieurs domaines tels que la médecine, la gestion, l’éducation. Aujourd’hui , il y a plus de femmes diplômées que d’hommes. Continuez avec vos mentalités rétrogrades.
Bakala Louzolo, vous avez peut être raison. Pour être respecté il faut commencer par se respecter. Sans vouloir des polémiques inutiles, les femmes devraent à mon avis porter des habits descents. Mais aujourd’hui les petites culottes qui exposent tout le corps, ou les mini juppe qui cachent à peine la precieuse chaire devraient être prohibés. Donc les femmes doivent faire attention aussi sur leur tenue qui à la limite provoque quoique cela soit au non de la liberté.
Il s’agit là d’un aspect très sale de ce pays que l’on ne veut plus voir
Une perversion des mœurs écœurante
Quand je pense qu’il y’ a des personnes qui se permettent de venir tenir des propos obscènes sur ce site !!!
C’est tout cela que nous voulons bannir un comportement de bonobos !
a tous
ET SI LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DE BONGOLO ETAIT LA REPUBLIQUE DU CONGO DONT LA CAPITALE EST BRAZZAVILLE
PAYS DANS LEQUEL LE SEXE REMPLACE LE TRAVAIL ET LA BONNE GOUVERNANCE
UN PAYS DANS LEQUEL LE TRAVAIL EST CONSIDERE COMME UNE RESSOURCE ABSURDE
La pudibonderie et le respect de la dignité humaine auraient voulu que cette image de l’entrejambe de la femme ne figura pas sur la couverture. Doit-on encore rappeler que la femme est la mère de l’humanité et l’avenir de l’homme? Et à ce titre nous lui devons des égards au de lieu de la déconsidérer et de lui jeter l’opprobre en permanence. Ne nous laissons pas influencer et dominer par la dictature de l’immoralité sinon du libertinage Occidental : une civilisation fort décadente et aux moeurs corrompues.
à Val de Nantes
Il faut , par nos réactions à propos de nos publications, contribuer à faire connaître l’oeuvre analysée par Congo-liberty.com qui est un site de référence. Comment pouvez-vous faire une relation entre les Mbochi et l’histoire racontée par l’écrivain Julien Mayaya Ndzoundou alors que celui-ci parle d’n pays imaginaire appelé République de Bongolo? Avec de telles réactions , le peuple congolais aurait du mal à s’auto-discipliné.Si vous ne comprenez pas l’instance littérature, gardez vos réactions primaires pour les réflexions politiques qui inondent la Toile. ici, on parle littérature. Et quand la littérature s’engage dans les réflexions politiques, c’est pour éduquer les larges masses populaires, comme le disait Marien Ngouabi. Vous avez été loin du roman de Julien Makaya Ndzoundou, que vous n’avez même pas lu. Dommage! Et cela ne pourrait échapper même à un chroniqueur littéraire. Devant un professeur de lycée, vous auriez la note 00/20 avec l’appréciation « Hors sujet ». Quand on n’est pas un adepte de la création littéraire, on ne dit pas n’importe quoi sur un roman. Cela peut frustrer la société des hommes de lettres. Si tu pouvais savoir que l’art est difficile, la critique aisée. Votre commentaire ne mérite pas d’être associé au roman que j’ai eu à analyser. Vous êtes encore, et c’est malheureux, dans le monde des lecteurs qui fondent « fiction » et « réalité » dans une oeuvre de création de l’esprit. Recyclez-vous, car il y a des moments où vous faites des commentaires intéressants. mais avec la littérature… vous risquez d’avoir des problèmes avec les écrivains en interprétant mal leurs idées.
@Ramata
Lire @Pambou ,et revenez me faire des reproches.
Sachez que je ne dispute à personne le titre du meilleur ėcrivain…
Faites moi l’ėconomie des futilitės et je vous en saurais gré.
Je ne suis animė que par une seule haine, celle de froisser ce clan qui dėtruit mon pays….
Je ne retire rien de ce que j’ai ėcrit…..
Merci…
Je me ferai le plaisir d’acheter et de lire le roman de Julien Mayaya Ndzoundou dont l’analyse vient d’être publiée sur le site de Congo-liberty. Mais Mme Ramata, une oeuvre littéraire fut-elle imaginaire, ne prend-elle pas appui sur le réel ? Et le réel de l’auteur: la Saison des perversions ne serait-il pas,en première hypothèse de lecture, le pandémonium qu’est devenu le Congo-Brazza?
Cordialement,
JB
à JB
Belle réaction qui contribue à la bonne marche de la littérature.Tu as pleinement raison de dire que l’oeuvre d’art, fut-elle imaginaire, prend toujours appui sur le réel. Et c’est là où se trouve la force de l’artiste qui fait la symbiose entre l’imagination et la réalité. Vouloir transposer la réalité sur la fiction peut pousser le lecteur a une « fausse vraie » interprétation. Et c’est de cette « vraie fausse » interprétation jaillit la morale. Mais, nous devons comprendre que l’art, la littérature ne peut obligatoirement moraliser la société; c’est le travail du droit et du sociologue. Le roman de Julien Makaya Ndzoundou est le miroir de presque tous les pays africains. Libre aux Congolais, aux Gabonais, aux Camerounais… bref à tous les Africains de revivre implicitement leurs réalités à travers ce roman.
Une fois de plus merci de ta contribution qui, je suis sûr, sera appréciée par les créateurs des oeuvres de l’esprit. Après lecture, tu pourras donner ton point de vue qui sera profitable à l’auteur qui déjà, en avertissant les lecteurs clame « LES PERSONNAGES ET LES LIEUX INDIQUES DANS CET OUVRAGE RELEVENT DE LA FICTION. TOUT RAPPROCHEMENT AVEC UN INDIVIDU, UN GROUPE D’INDIVIDUS OU UN LIEU REEL N’ENGAGE PAS L’AUTEUR ». De grâce, aucune tribu congolaise, gabonaise, aucun homme polltique africain … n’est citée dans ce texte comme pourraient le penser certains lecteurs.
Cordialement!
P.S: Je ne suis pas une dame mais un homme comme toi malgré le nom de Ramata que je porte pour immortaliser ma mère. Tu peux toujours te référer à l’écrivain français qui a pour nom d’écriture Céline.
“Mais, nous devons comprendre que l’art, la littérature ne peut obligatoirement moraliser la société; c’est le travail du droit et du sociologue”
Et comment? Si vous pouvez être plus clair.
Du temps de la guerre froide, certains livres étaient interdits d’entrée dans certains pays de peur, selon les gouvernements en place, de troubles à l’ordre public. Ce faisant, ces gouvernements jugeaient de ce qui était bien et mauvais dans les œuvres littéraires pour leurs populations. L’étude du mal et du bien, qui guident nos comportements, relève de la moral. Or, les écrivains s’inspirent , très souvent, des comportements humains pour produire des œuvres littéraires. Il y a des auteurs qui ont peint la vertu ou les vices pour permettre à leurs contemporains de réformer leurs conduites. On l’a vu aux siècles passés et dans les pays socialistes de l’est et en Chine où les dirigeants usent des productions littéraires pour créer “l’homme nouveau” sur le plan moral. La littérature apporte donc une certaine éducation morale aux lecteurs.trices; et elle est plus à la portée de tout le monde que ne peuvent l’être le droit ou la sociologie qui exigent la compréhension et le maniement de certains concepts.
La peur est l’alliėe conspirative des dictateurs. ..
Ce roman ,si tant est qu’il en soit un , n’en est pas moins critique de façon mėtaphorique envers ce rėgime dont on souhaite la chute. ..
Il ne faut pas être clerc pour déviner la destination freutrée de ces propos..
Le courage ,c’est assumer les actes que l’on pose…
Un livre peut faire l’objet de plusieurs interprėtations ,le contraire serait faire montre de la bien pensance littéraire. …
à Bakala Louzolo!
Comme j’admire ta soif d’apprendre quand quelque chose te semble flou!
Très bonne et pertinente question et une bonne réflexion; Essayons de cogiter à propos:
Tout est mouvement, tout est changement. Et l’art n’a pas échappé à cette règle.
Le jour où l’art dans son ensemble, la littérature, la musique et les autres créations artistiques arriveront à éradiquer les vices de la société, le monde n’existera plus. Aucun roman, aucune chanson n’a provoqué une révolution. Seules les lois sociales et sociétales des hommes ont provoqué des révolutions. Apprécions plutôt les oeuvres d’art du côté esthétique qui nous poussent à oublier certaines vicissitudes de la société. Pour ta gouverne, nos musiciens ont beau critique l’infidélité à travers leurs chansons, les gens continuent dans l’infidélité. Les musiciens ont beau critiqué la mal gouvernance, elle continue son cours si la loi et le politique « ne tapent pas sur la table » comme on le dit chez nous.La société des romans est une reproduction différente de la société dans laquelle nous vivons. Pour une discussion intéressante, je suis à ta disposition. Contact in box.
Cordialement
Noël Kodia-Ramata,
Votre réponse m’a ramené plusieurs décennies en arrière et au lycée Drapeau Rouge où j’aimais titiller mon professeur de philosophie, Mr Nemtsov, et mon professeur d’histoire, Mr Ntebelet, avec des questions qui menaient à d’interminables discussions. Ah ce Congo de l’échange des connaissances! Il a vraiment existé . Aussi gardons foi.
Je souscris en partie à votre réponse, mais sachez qu’elle droit au chapitre à une antithèse qu’illustre parfaitement le contenu du livre Balzac et la Petite Tailleuse Chinoise, de Dai Sijie. Ce livre nous montre la puissance transformatrice du livre sur le comportement de l’être humain. Ici dans le roman c’est Luo qui fait le serment de transformer la jeune paysanne chinoise grâce à la lecture des œuvres de Balzac. À la fin, son pari fut gagné puisque la jeune paysanne était devenue une femme épanouie , loin de la paysanne quel était avant. Ce n’est pas un hasard aussi que la révolution culturelle chinoise exigea que soient détruit certains livres. Le livre est puissant.
Bon, si vous pouvez perpétuer cet amour du livre et de la discussion autour du livre chez nos jeunes comme nous avions eu cette chance de côtoyer des aînés et autres professeurs qui ont partagé leurs connaissances sans contre-parties. Ce Congo a existé. Il n’est pas imaginaire. Ce Congo a forgé des amitiés, croyez-moi quand les jeunes de divers quartiers de Brazzaville se rencontraient pour discuter ou écouter des exposés aux centres culturels des ambassades. C’était très des enseignements du maniement de la kalashnikov. Bon c’est un autre débat , ce maniement de la kalashnikov qui nous est étranger.
Cordialement,
Bakala Louzolo Téléma