LA REVOLUTION DES 13 14 ET 15 AOUT 1963 AU CONGO-BRAZZAVILLE : QUEL BILAN SOCIAL CINQUANTE ANS APRES (1963-2013) ?

congoAprès la chute du président abbé Fulbert Youlou, à la suite du coup de force d’août 1963, qualifié par ses auteurs de révolution des trois glorieuses, le système social et éducatif congolais avait connu un profond changement.

Les nouveaux maîtres du pays introduisirent dans les enceintes scolaires de nouvelles méthodes importées des pays d’Europe de l’Est. Ils changèrent les mouvements des jeunes servant, entre autres, de structures éducatives issues de la colonisation par d’autres organisations. C’est ainsi que des mouvements des jeunes de morale chrétienne comme les Scouts, Cœurs vaillants, Âmes Vaillantes, Jeunesse Ouvrière Chrétienne (J.O.C.), etc étaient remplacées par l’Union Générale des Elèves et Etudiants Congolais (U.G.E.E.C.).

Le scoutisme avait pour but, comme le rappelle si bien le professeur Justin Gandoulou, de contribuer au développement des jeunes en les aidant à réaliser pleinement, leurs capacités physiques, intellectuelles et spirituelles, en tant que personnes humaines, en tant que citoyens et en tant que membres de la communauté internationale. Le scoutisme était aussi une école de la vie.

Oui le scoutisme était effectivement et ce, à la fois, une école humaine et sociale tendant en la formation de l’être ou du muùntu ! cet être qui, par sa formation et son éducation relayées, entre autres, par les instances traditionnelles comme le Mboòngi allait devenir pleinement un citoyen congolais.

Outre l’Union Générale des Elèves et Etudiants Congolais (U.G.E.E.C), le paysage de la vie éducative congolaise était aussi dominé par la Jeunesse du Mouvement National Révolutionnaire (J.M.N.R).

Qu’il s’agisse de l’U.G.E.E.C ou de la J.M.N.R. le but poursuivi en matière de formation et d’éducation, n’était pas en soi mauvais, mais dans la pratique l’ordre naturel des choses comme le respect que les enfants doivent à leurs parents ou celui des élèves à l’endroit des enseignants ne fut guère respecté.

Comme le relève à juste titre le professeur Justin Gandoulou, « A l’école, certains élèves osaient se présenter en treillis (ici uniforme de l’armée cubaine). Parfois la moindre remarque désobligeante de l’enseignant, quand bien même elle se faisait dans le cadre du cours, était vite rapportée par l’élève aux chefs de section de la JMNR qui n’hésitaient pas à interpeler l’éducateur. Certains parents qui, pourtant ne faisaient qu’user de leur devoir naturel d’éducation, pouvaient subir le même sort. Lorsque, par exemple, un parent faisait remarquer à sa fille qui avait l’habitude de rentrer tard à cause de réunions des pionniers, il pouvait aussi faire l’objet d’un « rappel à l’ordre » par les chefs de section. » (Justin Gandoulou in « Les Nouveaux Enjeux Pastoraux entre tradition et modernité Hommage au Cardinal Emile Biayenda éditions ICES avril 2013 P.118).

Dans le même ordre d’idées, le modèle d’éducation traditionnel congolais dans ses principes de morale sociale avait connu un certain déclin en faveur de nouvelles valeurs instituées par le Mouvement National de la Révolution (M.N.R.).

Ici, force est de rappeler que la morale traditionnelle congolaise imposait à ce que les plus jeunes appellent leurs aînés par l’expression yaaya ou yaa en forme abrégée ou les papas par taata ou taa suivi du nom ou prénom s’agissant d’un adulte (homme) ayant des enfants ou susceptible de procréer, et maama ou maa pour les femmes ayant des enfants ou susceptibles d’en avoir.

Cependant, la morale sociale du Mouvement National de la Révolution (M.N.R.) introduisit, en quelque sorte, et en le vulgarisant surtout le mot camarade lequel terme, dans une certaine mesure, remplaça celui de monsieur même quand il s’agissait de s’adresser au chef de l’Etat. Comme si cela ne suffisait pas, les autorités politiques participaient, observe à juste titre le professeur Justin Gandoulou, à la culture de la médiocrité voire de l’immoralité, quand ils osaient lancer publiquement en les vulgarisant des slogans comme « Ebonga, ébonga te, toujours meilleur… » et qu’ils hissaient à des postes importants de responsabilité les citoyens qui détournaient les deniers publics ?

Encore mieux, chacun se souviendra de ces slogans inscrits sur de larges bandes en tissu rouge qui bordaient les clôtures des ministères quand elles n’étaient pas simplement suspendues entre deux lampadaires au-dessus d’une des artères du centre-ville. On pouvait alors y lire : «  le Parti doit diriger l’Etat ». Cela revenait à dire, pour le commun des Congolais, qu’un simple commis de l’Etat pour peu qu’il fut membre du Parti Congolais du Travail devait se savoir plus important que son chef de service. (Justin Gandoulou idem P.119.).

Alors quel bilan ou jugement peut-on tenir face aux changements opérés par la révolution des 13 14 ET 15 août 1963 cinquante ans après ?

Il n’est pas injuste d’affirmer que le laisser-faire né, par voie de conséquence, du nouveau mode de vie décrété par la soi-disant révolution de 1963 est cette période au cours de laquelle les mœurs ont connu au Congo-Brazzaville un profond relâchement. Ce relâchement est tel qu’aujourd’hui, l’oisiveté qui est, dans une certaine mesure, entretenue du fait de l’abandon ou d’un manque d’encadrement sérieux de la jeunesse congolaise par les instances étatiques devient la règle et une des causes de perdition de celle-ci.

L’alcool, le sexe, la sape, deviennent des centres d’intérêt d’une jeunesse qui est en perte de vitesse. D’une jeunesse congolaise qui, malgré elle, est aux abois par manque de repères et surtout d’orientation sociale, morale et spirituelle.

Et ce n’est que chose exacte lorsque le professeur Gandoulou relève, « On voit ici, les conséquences de modèles importés dans un environnement social et culturel particulier dont les nouveaux maîtres du pays ne maîtrisaient pas efficacement les contours ».

En somme, cette inadéquation a engendré une sorte de désordre et de confusion dans bien de domaines dont celui de l’éducation qui avait été fortement atteint. Cela s’était traduit par une crise sociale et culturelle, une sociopathie entendue comme maladie de la socialité. (Gandoulou idem P.120.)

Par TAATA N’DWENGA

Diffusé le 13 aout 2013 , par www.congo-liberty.org

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12 réponses à LA REVOLUTION DES 13 14 ET 15 AOUT 1963 AU CONGO-BRAZZAVILLE : QUEL BILAN SOCIAL CINQUANTE ANS APRES (1963-2013) ?

  1. Sassou Dégage dit :

    Dans discour de l’etat de nation d’hier, le president sassou a bien elabore sur les realisations socio-Economiques. Tres impressionant ce travail, ces infrastructures. En ecoutant tous ce qu’il a dit, nous avons l’impression qu’au Congo, il fait beau y vivre. Et pour au tant, nous tous savons que concernant la politique, le president a menti devant le Monde entier. Bien qu’il a reconnu, il y a beau coup a faire. Il n’a pas volonter politique qu’il y est de la democratie au Congo. Il a triche a tous les elections organisees depuis qu’il a fait la Guerre a la constitution issue de la conference nationale. Maintenant il veut la loi fondamentale edifiee par Lui meme pour être condidat en 2016.
    Il fait regner l’injustice sociale, a tous les nivaux. Les innocents Sont en prison, les malfaiteurs Sont au pouvoir. L’opposition est baillonet. Il n’y a pas d’espoir pour la jeunesse CONGOLAISE, intellectuelle, car il y a que les petits Boulots pour eux.
    Alternance au pouvoir est la seule maniere d’esperer un future meilleur pour Notre pays.
    Alors CONGOLAISES et CONGOLAIS debout tous pour degager, sassou sa famille en 2016

  2. Après 50ans le bilan est plus que chaotique sur tous les plans ! Et sassou porte l’entière responsabilité , après avoir cassé tout l’héritage industriel laissé par Massamba Débat et brader le pétrole du pays , il s’est attaqué aux mœurs , il viole les filles de ses collaborateurs, Belinda , Elia ect… Il finance la sapologie a Bacongo et encourage l’installation des sectes zaïroise pour créer d’avantage des abroutis dans le pays , bref sassou est le poisson de cette révolution des 3 glorieuses!!!!

  3. LOUSOLO dit :

    Ahhh notre président, même les sapeurs sont maintenant financés par lui? Parlons sérieusement sans parti prie, dite moi qui pouvait battre DSN pendant les deux election precedent ? Le Congo tout entier a dit oui a DSN ne nous laissons pas distraire . Quand on parle de vote on ne fait pas seulement allusion a MBOKO mais il y a aussi Dolise et les autres . Une fois de plus tous les jeunes Congolais adhérent massivement a la politique du président, donnons lui le suffrage nécessaire pour qu’il reste au pouvoir car comme vous le savez nous avons encore besoin de lui, plus de risque inutile comme autrefois avec LISSOUBA.

  4. LOUSOLO dit :

    Les élections précédentes ont été organisées avec tt le sérieux possible pour éviter tt amalgame, mais que voulez vous.

  5. le fils du pays dit :

    Que pouvez vous attendre des gens incompetents,faineants,sans vision et sans un projet nation qui se hissent au sommeil.Depuis juillet 1968 nous vivons que l’amateurisme.Ou sont les 40000 emplois par annee promis par la fripouille d’edou.Il parle de la reduction du chomage,quand a t-il cree les emplois et comment a-t-il reduit le chomage.Le cynisme de cet homme depasse l’entendement.Ce Monsieur et ses amis pour masquer leur incompetence chroniqie et legendaire font la diversion avec la sape et autres futilites pour detourner l’attention sur les vrais problemes du pays.Il est le premier sapeur du Congo ainsi que le reste de sa cour.

  6. Rodgers dit :

    Honte à vous.En égypte tout brûle puisque le président démocratiquement élu avait été évincé par un coup d’état militaire.Chez nous depuis,c’est le sommeil paradoxal.
    Blablablablablabla…………..

  7. PCT dit :

    Chers compatriotes,

    Ce qui a été fait dans le domaine du social n’est ni parfait, ni suffisant. Le calendrier des promesses du Gouvernement en faveur des populations n’a toujours pas obéi aux délais et aux impatiences légitimes des uns et des autres.

    Le plus important reste que les promesses se réalisent. Le plus rassurant c’est que le Gouvernement s’offre toujours de garantir la distribution équitable des fruits de la croissance, chaque fois que la conjoncture économique et financière le permet… Extrait du message à la nation de DSN

  8. TSIBISI dit :

    Comme quelqu’un a su le dire plus haut. Qui des candidats en course pour la présidence en 2002 et en 2009 a été susceptible remporter ses élections devant le président Sassou? Je voie que vous souffrez d’une frénésie médiatique et tous maux similaires. Si non comment qualifier la victoire de celui à qui tout le monde reconnais le mérite d’être le président du peuple de trucage !!!!

  9. Bec jaune dit :

    DSN est l’un des plus grand président de cette planète, disant merci au très haut de l’avoir envoyé au Congo.

  10. PCT, avec vous c’est possible de discuter. Mais quant à Bec jaune et Tsibisi; c’est vraiment pathétique. À travers leurs écrits qui ressemblent à du français, on perçoit tout de suite à quel niveau de bassesse s’est enfoncé le pays. Dans la république de bananes où le pouvoir est d’inspiration jmnr, ebonga ebonga te toujours meilleur. D’ailleurs, le ridicule ne tue pas. Le chien aboie, la caravane passe…Alors, vous avez fait la fête à Djambala après y avoir construit la va vite un palais, un bâtiment administratif puis une route pour défiler… Des milliards ont été sortis pour quelque chose sans réel intérêt en tout cas pas pour les populations mais pour les nouveaux riches qui paraderont demain dans les rues de Brazzaville en VX ou autres grosses cylindrées acquises avec l’argent facile du contribuable…

  11. TSIBISI dit :

    Jules placide ubert Ondongo, Je comprends que vous parlez des choses que vous n’avez pas vues!
    Pour votre gouverne la municipalisation des plateaux n’est l’apanage de Djambala qui a d’ ailleurs su profiter pleinement du passage de cette dernier, mais aussi les autres districts de ce dit département dans les quels plusieurs chantiers exécutent selon les règle de l’art.

  12. MAYINDOU dit :

    C’est triste tout ce qui se passe au Congo, au lieu d’évoluer, le Congo ne cesse de se dégrader, se décroître, les gens vivent du jour au jour, pas d’avenir, pendant ce temps, les hommes de tête en profitent pour bien se remplir les poches en mettant à l’abri leur famille et leurs descendants
    Où va-t-on ? quel avenir pour notre pays le Congo Brazza ? Que fait le gouvernement ? que font les policiens ?.

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