Jean-Bruno Itoua accuse les syndicats de l’Université Marien Ngouabi

Le gouvernement du Congo-Brazzaville se défausse sur les travailleurs de l’université. C’est sur le mode : « ce n’est pas moi, c’est l’autre », que le ministre de l’Enseignement supérieur, Jean Bruno Richard Itoua a échaffaudé sa stratégie de défense sur les médias après plusieurs mois de silence.

La meilleure défense, c’est l’attaque. Depuis le 1er septembre 2018, date du déclenchement de la grève de l’unique université publique du Congo-Brazzaville, Sassou Nguesso, Clément Mouamba et Jean Bruno Richard Itoua sont restés de marbre. Quelques Cassandre ont hurlé, à l’instar des leaders des syndicats des enseignants et du personnel du supérieur, aucun Périclès politique n’a agi. Personne n’est venu à la rescousse. Le Khalife d’Oyo n’a jamais montré une attention particulière pour les questions d’éducation. La dégringolade de l’école ne constitue guère une préoccupation majeure pour l’establishment. L’état des infrastructures scolaires et universitaires en est la preuve éclatante. le Congo-Brazzaville et le monde de la Recherche guette désormais, pour les sauver, un Hercules dans une horde de nains.

À l’appel de l’intersyndicale, les travailleurs de l’Université Marien-Ngouabi sont en grève depuis le 1er septembre 2018, suite à la non-prise en compte de leur cahier des charges. En effet, les revendications des agents portent, entre autres, sur le paiement des arriérés de salaires et des heures supplémentaires ainsi que le versement de la contrepartie de l’Etat. Selon le ministre Jean-Richard Bruno Itoua, la situation qui se pose actuellement n’est pas un problème d’arriérés et des heures à payer. « La question qui se pose est celle de l’autonomie financière de l’Université Marien-Ngouabi qui n’est pas un sujet conjoncturel mais structurel. »

Pourquoi les salaires et les primes ne sont-ils pas versés ? La grève des agents de l’Université Marien Ngouabi s’explique-t-elle par un simple caprice du personnel de cet établissement ? Durant deux mois de grève, quelle a été la réaction du gouvernement du Congo-Brazzaville ? Jean Bruno Richard Itoua qui ne manque pas de culot indique que la responsabilité de la grève incombe à l’intersyndicale qui avait renoncé aux négociations et non au gouvernement. La faute revient aux agents de l’université qui réclament le payement des salaires. Avez-vous bien compris ? Lorsqu’on veut noyer son chien, on l’accuse de rage. Jean Bruno Richard Itoua jure la main sur le cœur et sans rire que, cette fois-ci, la grève de l’université Marien Ngouabi ne durera pas quatre mois comme l’année dernière. Trois mois, c’est bon. Pas plus.

Le pognon de dingue de Jean Bruno Richard Itoua cité dans les Panama papers et les Paradis papers suffirait à payer les arriérés des salaires et primes du personnel de l’Université dont les salles de cours, les amphithéâtres et les « dortoirs et restos universitaires  » sont dans un état lamentable.

Comment expliquer un tel mépris à l’égard de cette agora, ce temple du savoir, ce gotha de la connaissance où professa Jean-Pierre Makouta-mboukou, Côme Manckassa, Jean Ganga Zanzou, François Lumwamu, Sékou Traoré, Thomas Silou, Misére Dominique, Hilaire Babassana, Makoundzi Wolo, Massini Foukissa, Augustin Niangouna, Roch Mavounia, Barthélemy Yangongo, Ngon, Ngoyi Ngalla, Jérôme Ollandet, Emmanuel Dongala, Elenga Ngamporo, Jean Poati, Jean-Pierre Poaty… ?

Pourquoi un tel acharnement contre cette institution qui accueillait autrefois les étudiants du Cameroun, du Tchad, de la RDC, du Bénin, du Rwanda pour leurs humanités (une formation et un savoir) ? Et qui faisait la fierté du Congo-Brazzaville. 
C’est clair, le Congo-Brazzaville n’a pas de politique d’éducation axée sur l’avenir. Le site de l’Université qui abrite les différentes Facultés, ce quartier latin de Brazzaville où se détruit l’ignorance, fait peur à Denis Sassou Nguesso, Jean Dominique Okemba, Clément Mouamba et Jean Bruno Richard Itoua, qui y voient un laboratoire d’où pourrait partir la révolte contre le système comme Nanterre pour Mai 68, mouvement social qui balaya le conservatisme gaullien.

Assigner les étudiants à domicile du fait de la grève est une formidable aubaine pour éviter tout rassemblement de jeunes qui pourrait constituer cette étincelle qui embraserait le système. Du temps de sa splendeur, le brutal directeur de la police, selon l’expression de Joan Tilouine du journal Le Monde, Jean François Ndéngué, n’avait-il pas menacé de mort le leader syndicaliste étudiant Nelson Apanga ? Quand on veut détruire un pays, on commence par la culture. Goebbels, ministre d’Hitler disait : « lorsque j’entends parler de culture, je sors mon revolver  ». ( Quand j’entends parler de culture, je sors mon dictionnaire dira en revanche Jean-William Lapierre.)

La culture effraie. Denis Sassou Nguesso, qui est reparti à Brazzaville la queue entre les pattes après les aventures parisiennes sur le dialogue de Marcel Makomé, Clément Mouamba, Jean Dominique Okemba et Jean Bruno Richard Itoua n’en pensent pas moins.

Benjamin BILOMBOT BITADYS

Ce contenu a été publié dans Les articles. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

10 réponses à Jean-Bruno Itoua accuse les syndicats de l’Université Marien Ngouabi

  1. Anonymat dit :

    Cher Bilombot,
    STP.
    C’est mieux de nous parler des parents qui sont privés de liberté. Les informations concernant les idiots de service n’intéressent que les mendiants et tous ceux qui attendent leur tour pour aller lècher les bottes du commandant des idiots de service.
    Le « petit pas mbochi  » ne rendra jamais service au pays.
    Ils ont confisqué par tous les moyens le pouvoir. Qu’ils fassent ce qu’ils veulent. Nous les observons. La roue tourne, même si les idiots de service et les français mal éduqués font tout pour que la roue ne fassent pas des tours complets.
    La nature vient de frapper au Gabon.

  2. Victor Hugo et les syndicats de l'université Marien Ngouabi dit :

    « Tenter, braver, persister, persévérer, prendre corps à corps le destin, étonner la catastrophe, affronter la puissance injuste, tenir bon, tenir tête, voilà l’exemple dont les peuples ont besoin, la lumière qui les électrise » Victor Hugo: https://www.youtube.com/watch?v=C8q2L_UHRbU

  3. mwangou dit :

    « Le Khalife d’Oyo n’a jamais montré une attention particulière pour les questions d’éducation. La dégringolade de l’école ne constitue guère une préoccupation majeure pour l’establishment. »
    Tout est dit ici. L’université peut rester fermer, ce chef de l’Etat n’en dira rien. Ca pourra durer autant que les employés ne s’en lasseront, ce chef de gouvernement s’en moque.
    Voilà.
    C’est presque comptant sur la lassitude des agents que ce même gouvernement a enfin gagné son pari sur la grève au CHU. C’est plus productif de payer les salaires de la force publique. Pour le reste, pourvu que les enfants des hommes politiques trouvent leurs places dans les établissements scolaires dans le privé ou à l’étranger. Toujours ce productif calcul d’assurer l’ignorance dans la société pour que sa progéniture apparaisse très cultivée. Quand KIKI le pétrolier s’exprime, quel est l’enfant du congolais moyen qui va lui tenir tête? Là, ce chef de gouvernement versus chef de l’Etat est aux anges: la succession est assurée. Garantie.
    j’ai eu à coeur le post d’Anonymat.

  4. mwangou dit :

    Tout comme, quand la toiture de l’école d’Owando a été emportée par le vent, il y a de cela 4 mois je crois, télé Congo en a fait un sujet de première ligne, car le président de la rép. s’est déplacé pour aller se rendre compte de par lui-même de ce grave dommage. Mais l’école et le dispensaire du village Mabaya, à 28 kms de Brazzaville sur la nationale 1, dont les toitures et le mobilier ont été détruits par la force publique, n’ont pas été jugé digne d’une quelconque préoccupation de la part du gouvernement. Au contraire. On précise que dans ce village il y a une petite base militaire depuis plus de 15 ans.
    Quand le chef du parti Yuki, a voulu se porter au secours des enfants du coin en achetant les matériaux pour réhabiliter au moins l’école, la force publique l’a empêché d’aller au bout de son action; elle lui a opposé que l’Etat ne lui en avait pas donné mandat. Cet Etat qui ne fait rien.
    C’est donc toujours sur fonds d’un calcul bien présent que ce gouvernement tient à façonner ce pays.
    Depuis un mois environ, un nouveau chant a été entonné : suite au comportement hostile des laris à l’égard du président de la rép. du Congo, ce qui s’est concrétisé par la guerre dans cette zone du Pool occupée par les laris, le gouvernement qui par ailleurs connait de sérieux problèmes financiers, ne peut dégager une enveloppe pour la réhabilitation des structures détruites dans la zone, mais a l’intention de demander une participation à la reconstruction à la population locale. Ceux qui ont tout subi et tout perdu, c’est leur faute; ils doivent prendre part à la facture de la reconstruction.
    En clair, comme le dit Bilombo Bitadys, pour ce gouvernement, c’est toujours la faute aux autres, dans ce cas, c’est Ntumi, ou c’est plutôt les laris qui abritent Ntumi…Mais l’objectif est ici clair, faire du Pool, une région où les laris ne seraient plus que des illettrés. Il s’agit bien donc d’un génocide culturel.

  5. David Londi dit :

    L’analphabétisme, l’illectronisme et le patronage par affinités éthniques au détriment de la méritocratie ramènent progressivement ce pays au début du 20ème siècle. La seule différence est qu’à cette période l’information circulait moins vite, nous étions à la civilisation industrielle, la fracture électronique n’existait pas et l’écart entre les pays développés et sous développés pouvait se réduire beaucoup plus rapidement si l’on disposait des infrastructures adéquates et des ressources humaines compétentes. Actuellement la transmission de l’information est instantanée révolutionnant tous les domaines et il devient de plus en plus difficile de rattraper ce retard que notre pays a pris. Le comportement de la dictature nous jette dans l’obscurantisme qui fait prospérer l’occultisme et progressivement nous conduit vers l’état de sujets malléables et corvéables à merci. Comme le souligne Mwangou, c’est une démarche assumée pour pérenniser le pouvoir au sein de sa dynastie et de son clan. Les uns et les autres doivent savoir que l’occultisme raffermit indirectement le pouvoir du dictateur parce qu’il en devient le grand maître qui abrutit ses sujets. Exercer le pouvoir par la violence exclut toute considération d’éduquer le peuple, cela est antinomique. Un peuple éduqué est conscient de sa situation d’opprimé et finit toujours par se révolter. Il ne faut donc pas l’éduquer. Telle est la stratégie qui conduit à ce genre de comportement de la dictature. Seule l’action libère. Agissons !

  6. David Londi dit :

    A propos de l’occultisme, n’est-ce pas le moyen le plus efficace que le colon ait trouvé pour dominer le colonisé : la violence et l’abrutissement. Ce point capital n’a pas échappé à Marx : « la religion est l’opium du peuple », n’est-ce pas ? Le dictateur, jadis adepte de cette idéologie a bien appris la leçon.

  7. LE LION DE MATAKOU ou MORPION DE MAKANDA dit :

    QUATRE IDIOTS… AU BRISTOL

    LA DIASPOURRI MENDIANTE

    Quel n’a été mon désarroi de voir la photo de quatre « VIEUX CONS » de la diaspora Congolaise de Paris, tranquillement attablés au Bristol, dégustant quelques nectars divers en attendant d’être reçus par le VIEUX NDZOKO sanguinaire.

    Mon désarroi a atteint son comble en voyant que parmi les QUATRE CAFARDS se trouvait aussi un certain VIEUX LION fatigué et en manque d’inspiration après avoir usé sa plume, pourtant l’une des plus acerbes sur les réseaux sociaux contre SATAN NGUESSO sur son site : DEMAIN LE NOUVEAU CONGO.

    Tandis que des hommes intègres et de conviction comme Marc MAPINGOU et Alain MABANCKOU…. déclinaient toute idée même d’un dialogue avec le monstre de l’Alima, voila LES OPPOSANTS DU VENTRE, traduisez OPPOSANTS YA NDZALA, déjà étalés par terre comme des carpettes au Bristol, bave aux lèvres dans l’espoir de recevoir quelques miettes sanguinolentes des festins macabres de TAKOU NGUESSO depuis plus de 40 ans sur environ plus d’un million de morts Congolais à son actif.

    LE LION DE MATAKOU ou LE LION DE MAKATA devrait penser à débaptiser son site et l’appeler :
    – DEMAIN LE VEAU CONGO en sauce bourguignonne
    ou :
    – DEMAIN LE TOMBEAU CONGO

    Et le LION DE MATOUFFI devrait aussi changer sa ligne éditoriale et écrire des LOUANGES à Takou NGUESSO dont il n’attendait en fait que des occasions d’en recevoir quelques billets de banques même entachés des millions de litre de sang des Congolais.

    Conseil d’un nouveau slogan pour le site du LION DE MA CACA :

    –  » BUVONS LA HONTE, POURVU QU’ON RECOIVE LES BILLETS DE BANQUE, MEME EN LES EXTIRPANT DES CADAVRES EN PUTREFACTION DES CHARNIERS DU DICTATUEUR TAKOU NGUESSO  »

    Et si ce vieil écrivaillon se débaptisait plutôt

    MORPION DE MATAKOU ce serait plus approprié non ?

  8. Mwangou dit :

    Le lion de mackanda a son site. Il est mieux de s’adresser à lui là bas.

  9. Anonyme dit :

    Positif Certains ont visiblement peur des rassemblements d’étudiants ou de leurs jeunes frères et collègues des lycées. A Pointe-Noire, j’ai vu des véhicules de policiers encadrer la sortie des apprenants du lycée et canaliser leur sortie jusqu’au niveau du Rond point des 7 chemins de lumumba.
    Que peut expliquer la disparition pure et simple des restaurants universitaires dans un pays pétroliers ou meme les budgets affectés à la recherche dans les contrats de PPP ne sont jamais utilisés? Restaurants pour le fonctionnement desquels d’ailleurs les étudiants apportent toujours leur contrepartie financière.
    A LA DIFFERENCE DE LEURS PARENTS RETRAITES QU’ILS VOYENT PERIR CHAQUE JOUR DANS LES CHAUMIERES QUI LEUR SERVENT DE MAISONS, LES JEUNOTS EUX POSSEDENT CE VENIN TANT REDOUTE PAR LE POUVOIR MAIS QUI MANQUE A LEURS GENITEURS RETRAITES..
    Cette Université qui dépérit à vue d’oeil, fut celle des apprenants modèles tel Alain ASSOUNGA,,,, BAKOUNDA MPELE ains que celle des formateurs comme : COME MANKASSA, Narcisse MAYETELA, Jean Marie BRETTON, Pierre NZETE, Fidèle ONTSETSEYI,Clarisse PEREIRA, Claude PEREIRA,…Placide LENGA, NGABOU MONGO ANTCHOUIN qui effectua des recherches extraordinaires et sans tricherie aucune, sur l’histoire du Congo précolonial. Un cours que je garde depuis 35 ans. .

  10. mwangou dit :

    Il semble que l’intersyndical de l’umng a répondu à son ministre J-B Itoua, en s’adressant plutôt au gouvernement en avertissant qu’il ne veut plus discuter avec ce ministre qui est un nul et irresponsable. L’intersyndical demande au gouvernement de lui présenter un autre interlocuteur moins sauvage… affaire à suivre.

Laisser un commentaire