« ET SI L’EXEMPLE VENAIT DU LIBERIA » ? Par Lionel Gnali

G Weah, 51 ans, ancienne star de football de Monaco, Paris St Germain et Milan entre autres vient de remporter haut la main, l’élection présidentielle de son pays, le Liberia. Cette brillante élection d’un enfant des bidonvilles consacre une transition démocratique attendue depuis plus de 70 ans. Elle est tout un symbole!

Symbole parce que c’est un passage de témoin. Entre ceux qu’on appelle les Congos, l’élite américano-libérienne dont est issue, la présidente sortante, Ellen Shirleaf Johnson d’une part et la plus grande partie de la population, les Natives, autochtones, qui se sont eux reconnus en George Weah d’autre part. Ce grand moment de respiration démocratique pour ce pays pauvre mais au potentiel riche d’Afrique de l’Ouest,  est une lueur d’espoir pour tout notre continent. Un exemple assurément qu’on aimerait voir se produire plus souvent. 

Le Liberia rime avec sa capitale Monrovia qui doit son nom au président américain de l’époque, James Monroe, favorable au retour des esclaves noirs affranchis en Afrique. Ce come back fut matérialisé par l’acquisition de terres dès 1821 par une société américaine à caractère philanthropique. Composée principalement de missionnaires , cette société de colonisation américaine choisit l’embouchure du fleuve Saint-Paul pour y fixer les esclaves noirs. Ainsi naquit le Liberia, en 1822. Symbolisant la liberté recouvrée, il devint le premier pays d’Afrique à être indépendant en 1847 peu de temps avant le décret d’abolition de l’esclavage du 27 Avril 1848 par Victor Schœlcher.

C’est donc ce pays chargé d’histoire qui allait donner naissance en 1966 à George WEAH. Unique africain à ce jour ballon d’or de football, distinction désignant le meilleur joueur évoluant dans un championnat européen en 1995. C’est encore ce pays qui allait être sur les feux de la rampe en élisant à sa tête, la première femme africaine présidente de la République en 2005.  

A la fois idole et icône, doté de qualités humaines au dessus de la moyenne, celles-ci prédisposaient George Weah à une reconversion d’homme public. Mais de là à devenir président de la République…… 

Indépendamment du plébiscite obtenu par WEAH, 61,5% des suffrages que le monde entier a salué, je voudrais souligner et saluer ici un fait très important que l’élection du nouveau président a paradoxalement éclipsé. C’est la magnifique déclaration de Joseph BOAKAI , vice-président et challenger malheureux de WEAH. 

Reconnaissant sa défaite, voici ce qu’il a dit: 

« Mon amour pour le pays est plus profond que mon envie d’être président » Or, c’est bien souvent à l’inverse que nous avons été habitués, je cite: « Mon envie d’être président est infiniment plus profond que mon amour pour le pays » . Quitte à prendre en otage tout le pays pour assouvir ses ambitions. Les exemples sont légion sur notre continent. 

On aurait dit, une parole sortie de la bouche d’un MANDELA ou d’un Martin Luther KING. Ces  paroles en or qu’on aimerait entendre plus souvent en Afrique de la bouche des responsables politiques et qui feraient l’économie de bien des conflits. 

Cette lumineuse déclaration du vice-président sortant, empreinte d’amour, de sagesse, de responsabilité, et d’humilité devrait pourtant être la règle d’or dans tous les états-majors des partis politiques du continent. Et c’est en cela que l’élection libérienne, en dépit de quelques couacs aura été un modèle aussi bien sur le plan de l’organisation que dans la gestion de l’annonce des résultats du scrutin. C’est une attitude magnanime, tellement rare en Afrique qu’elle mérite d’être relevée, ressassée et pourquoi pas expliquée à nos enfants dans le cadre de l’initiation à l’instruction civique. 

Merci monsieur BOAKAI, vous êtes non seulement un digne fils du Liberia mais aussi d’Afrique tout simplement. 

Le Liberia longtemps traumatisé par les affres de guerres civiles à répétition qui l’ont ravagé et endeuillé pendant près de 15 ans entre 1988 et 2003, semble renaître de ses cendres.  Il a su tirer les conséquences de ce passé très douloureux qui a causé la perte de 250000 personnes. 

Combien de victimes faudra-t-il encore au Congo, au Togo, à la RDC, au Tchad, au Gabon, au Niger, à la Guinée, au Soudan etc pour qu’on arrive à pareille prise de conscience? 

Nos pays sont-ils à ce point dépourvus de femmes et d’hommes de qualité qu’il faille se cramponner à des  bandits de grand chemin ? 

L’Afrique serait elle uniquement une terre peuplée d’assassins et de voleurs ?

Lionel GNALI

Diffusé le 05 janvier 2018, par www.congo-liberty.org

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Une réponse à « ET SI L’EXEMPLE VENAIT DU LIBERIA » ? Par Lionel Gnali

  1. Kimpéné Ya Congo dit :

    Que des Exemples comme celui fait par Georges WEAH se répandent en AFRIQUE NOIRE qui est Noyée que des Anciens Dictateurs à VIE et qui ne s’Occupent pas du Tout de l’Avenir de ce Beau Continent Noir Africain. Cela va faire un Choc si les Jeunes Présidents jeunes et Très Exemplaires dans leurs Exercices de Président dans ce Continent qui Souffre toujours comme lors de la Colonisation, sous la nouvelle Forme par ces nouveaux Présidents Noirs Africains aux Pouvoirs à vie.
    Il y en a même qui a presque 84 Ans du Cameroun qui veut REMPILER encore alors que ce Beau Pays qui a une Jeunesse très Vigoureuse et à Jour pour les Lendemain. Et je ne souhaite plus le Président BIYA de ne plus se représente plus après tout ce qu’il a fait et donné comme Exemple aux Jeunes Camerounais,Merci à l’AFRIQUE NOIRE !

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