ENI, NOUVELLE ENQUÊTE SUR LA CORRUPTION AU CONGO

LAUREA HONORIS CAUSA A DESCALZI (nella foto con la moglie Madeleine),
16-12-2016 – foto di SARA MINELLI / Imagoeconomica

L’étau se resserre autour de l’Etat mafieux du clan Nguesso et de ses partenaires du secteur pétrolier. Alors qu’un « effet domino » laisse présager d’un effondrement total du système kleptocratique congolais, les pétroliers s’inquiètent de lendemains  démocratiques qui pourraient mettre un terme aux abus qu’ils pratiquent depuis deux décennies. L’heure des comptes sonnera-t-elle bientôt ?

Sans attendre celle-ci, les juges du parquet de Milan viennent de dégainer leurs assignations, alimentées par les réseaux habituels des lanceurs d’alertes ainsi que, semble-t-il, par des requêtes de la Security Exchange Commission (SEC) de  New-York accrochée aux conditions d’attribution du permis Marine XII qui correspond aux années 2013 à 2015.

Serge Ndeko se retrouve ainsi aux premières loges et devra éclairer les arrangements entre amis qui amenèrent ENI à rendre 25% du permis à une société nouvellement créée et sans expérience aucune dans l’exploitation pétrolière. Sous les feux des projecteurs d’une cour pénale européenne, le responsable congolais aura beaucoup de mal à jouir tranquillement de l’exil doré qu’il se préparait au bord de la Loire en France…

Mais ENI n’est pas tout seul. Tous les autres opérateurs se font un sang d’encre, tant l’avenir sans Sassou Nguesso pourrait leur poser problèmes. Il y a eu tant et tant d’abus, de fraudes et de conflits d’intérêts en tous genres dans l’activité pétrolière ces vingt dernières années qu’un retour de bâton est inéluctable.

Il y a quelques mois, lorsque les Indignés 242 avaient manifesté dans le hall du siège de TOTAL à la Défense (à coté de Paris), ils avaient été rejoints très discrètement par des employés de la compagnie pétrolière avant qu’ils ne s’engouffrent dans la station de métro. Ils leur avaient alors prodigués encouragements en regrettant les abus qui avaient été commis par leur employeur, la multinationale française.

Chaque jour apporte son nouveau lot ingérable de casseroles. Jusqu’à quand pourra tenir ce pouvoir comateux ?

LA RÉDACTION

La liste des affaires judiciaires concernant la société dirigée par Claudio Descalzi s’est agrandie. Après le Nigeria et l’Algérie, c’est le tour du Congo.

MILAN – Nouvelle enquête pour corruption internationale par Eni. Poursuivi par la magistrature italienne pour ses activités en Algérie (le cas) et le Nigeria (lire les charges), où il est accusé d’avoir payé de riches pots de vin en échange de contrats et de champs de pétrole, le nom d’Eni apparaît dans une nouvelle enquête judiciaire ouverte par le bureau du procureur à Milan. Cette fois, le pays où le crime de corruption internationale aurait été commis est le Congo, qui est gouverné depuis près de 40 ans par l’ancien soldat Denis Sassou Nguesso et où Claudio Descalzi [ Marié à une congolaise Madeleine Ingoba proche de la famille Sassou ] , Directeur Général d’Eni, a grandi professionnellement.

Le 6 juillet, La Brigade financière “la Guardia di Finanza” a notifié à la multinationale ENI une information sur l’ouverture d’une enquête judiciaire pour corruption internationale en vertu de la loi 231 de 2001. Les financiers ont demandé au groupe des documents qui devraient permettre aux magistrats de Milan de savoir les détails des « accords signés par Eni Congo dans les années 2013/2014/2015 avec le Ministère des hydrocarbures Congolais [ André Raphael Loemba, ministre et Directeur des Hydrocarbures Serge Aimé Ndeko, l’homme de Sassou Nguesso au ministère depuis plus de 15 ans qui a la gestion discrétionnaire de la chaîne de corruption en vue de l’octroi des permis d’exploration], visant à l’exploration, le développement et la production de certains permis et la manière dont les entreprises avec lesquelles Eni a conclu un partenariat ont été choisies « .

Juste au cours de la dernière assemblée, l’Association italienne Re: Common (http://www.recommon.org/) a abordé la gestion d’Eni plusieurs questions critiques sur la relation entre le groupe italien et ses partenaires congolais

Traduction Le Collectif Sassoufit

Le Collectif Sassoufit félicite la justice italienne pour cette ouverture d’enquête et appelle la justice française à prendre des mesures similaires sur la société TOTAL.
TOTAL a fait appel le 13, 14 et 15 juillet 2017 au seigneur de guerre Jean-François Ndenguet pour menacer les syndicalistes congolais et obtenir par la terreur la reprise du travail sur ses plateformes.]

Publié en italien dans La Repubblica

http://www.repubblica.it/economia/finanza/2017/09/08/news/eni_nuova_inchiesta_per_corruzione_in_congo-174957783/

Ce contenu a été publié dans Les articles. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

4 réponses à ENI, NOUVELLE ENQUÊTE SUR LA CORRUPTION AU CONGO

  1. Val de Nantes dit :

    On se perd en vols et scandales avec Sassou .La seule efficacité dont il ne cesse de faire preuve ,c’est la destruction économique de notre pays .La triche fait partie de son ADN.

  2. Anonyme dit :

    Pas d’enquête ouverte sur ECAir et ses fournisseurs en Europe?

  3. Anonyme dit :

    Ces gens du pouvoir ethnique n’ont pas honte, chez le mot honte a été banni

Laisser un commentaire