DéSASSOUïser le Congo, y compris les hommes politiques. Par Jean Bruce PAMBOU MALONDA

Jean Bruce PAMBOU MALONDA

Jean Bruce PAMBOU MALONDA

La perspective de la fin du mandat de Denis Sassou Nguesso alimente bien de phobies et aiguise plusieurs appétits, tant dans les rangs de la majorité présidentielle que dans ceux de ce qu’on appelle, par défaut, opposition. Les uns redoutent un règlement de compte en cas d’alternance, les autres une plausible révision de la constitution. Les manœuvres dilatoires en cours orchestrées par le PCT et ses génuflecteurs ne font que conforter ces craintes.

Dans sa taxie machiavélique, Denis Sassou Nguesso, Primus inter pares des dictateurs les plus barbares au monde, à moins d’en être empêché par la France et la communauté internationale ou par un improbable sursaut populaire, ne boudera pas le plaisir de se maintenir au pouvoir, quel qu’en soit le prix. La présidence à vie étant pour lui et son clan le seul rempart contre la volonté du peuple de faire la lumière sur les atrocités et les détournements massifs dont ils se sont rendus coupables tout le long de leur règne.

Mais n’oublions pas que les velléités de la révision de la constitution du 20 janvier 2002, peuvent valoir  diversion pour prendre l’opposition, ou ce qu’il en reste, au dépourvu !

L’opposition congolaise, hélas, est volage et cupide, atteinte par la désunion, parasitée par le virus clientelo-tribaliste, elle porte les tares du système. C’est un paradoxe typiquement congolais. C’est dire que le mal du Congo ne relève pas de la bobologie. Il est abyssal ! Son anamnèse nous a permis de mettre en évidence des pathologies graves que seul un ordre politique nouveau avec de nouveaux acteurs (qu’il ne faut pas confondre à un nouveau gouvernement) ne peut conjurer : c’est la Déssassousation !

Déssassouïser le Congo consiste en la destruction ou l’effacement de tous les symboles et icônes qui rappellent le système de Sassou. Cette opération d’assainissement concerne aussi les hommes. 

Sur cette question des hommes, nous nous sommes amusés à faire passer certains prétendus leaders de l’opposition à travers les mailles du tamis de l’innocence, rares sont ceux qui ont montré patte blanche. Du MCDDI au RDPS en passant par l’UPADS, l’UPRN et le RDD, nombreux n’ont pu passés. En revenant ad punctum temporis sur l’histoire récente de notre pays, il nous souvient que tous ces groupes vocaux se sont agrégés autour de la République abattue par le grand guerrier le 5 juin 1997 pour la dépecer. D’autres dans un dernier sursaut abdominal veulent nous emberlificoter en nous invitant à donner le CAP je ne sais où ? Rappelons leur que le bateau helvétique, ils l’ont fait cyniquement chavirer. 

L’opposition, pour ne pas être catégorique, nous semble factice. Qu’à cela ne tienne, nous la construisons. Ses bancs sont déserts, faute de ligne politique ou de doctrine claire. Aussi parce que les effets nocifs et attendus de la sodomie politique et de la corruption se font sentir. Emasculée et honteuse, elle manque de niaque et de légitimité populaire pour faire obstacle au jusqu’auboutisme de l’oligarque  congolais.

Le déficit total de patriotisme chez certains «  tribalocrates » est tel qu’ils ne pensent qu’à succéder au dictateur dans l’état actuel des institutions, au lieu de penser à offrir au Congo des bases solides pour un avenir meilleur. Leur maitre mot est : alternance, malgré l’absence d’un projet de société viable. Quel contenu réel donnent-ils au dialogue ? Non le dialogue ne doit pas être électoraliste, il est cathartique !

Les congolais sont de moins en moins nombreux, à juste titre, à considérer les dirigeants politiques comme leurs meilleurs représentants et intermédiaires. Les affres  dues au retour aux affaires de Denis Sassou Nguesso en 1997, la disparition des leaders des principales formations politiques tels que Jean-Pierre Thystère Tchicaya du RDPS, Bernard Kolélas du MCDDI, André Milongo de l’URD Mwinda et la neutralisation définitive du président fondateur de l’UPADS, Pascal Lissouba, ont concouru à la liquidation de la démocratie au Congo. Avec eux tous les prétendus justes qui se calfeutrent dans un silence pathétique au moment où le peuple a besoin de l’étincelle de leur voix et de leur expérience pour dégager l’horizon 2016.

La crise du militantisme Congo est aggravée par les successeurs de ces principaux leaders. Supposés relever le pari de la démocratie et constituer une alternative crédible au pouvoir en place, ils offrent un spectacle de désolation au peuple. Désabusés, les militants expriment une aversion vis-à-vis des partis politiques. Dans leurs rangs on ne compte plus que  courtisans et gastrolâtres venus pour se faire masturber la conscience par des propos chimériques et hallucinatoires.

Comme si cela n’était pas suffisant, quelques renégats, des taupes de sang et toutes ces personnes qui rotent le pouvoir par toutes les orifices sont venues ajouter à la confusion. Leur stratégie de corps à corps ou de pénétration est pour permettre une meilleure domestication de l’opposition. Ces « Nguessolâtre » viennent s’informer afin jouer aux pyromanes le moment opportun. A moins que ce ne soient que de simples hurluberlus atteints de schizophrénie verbale. Comme dans mon pays le ridicule ne tue pas ! Ils n’éprouvent aucune gène à chercher à se dédouaner.

Voilà que patatras, certains éminents ministres tournent casaque et font flèche de tout bois, font mine de prendre leur distance par rapport au pouvoir pour focaliser l’attention sur eux. Depuis quand Sassou est un homme de paix ? Une chose est vraie est que leur hyperthermie  en dit bien long. Soit ils jouent leur rôle, soient ils enragent. Attention au labrador qui aboie contre son maître, il n’est pas indiqué pour assurer votre sécurité. Aussi, les loups ne bêlent pas !

Devant un tel drame, il nous parait urgent et opportun d’édicter quelques impératifs liés à l’engagement politique, afin que chacun joue réellement le rôle qui lui est dévolu et lutte promptement pour l’éclosion d’une Nouvelle République.

L’éducation politique, la prise de conscience de leurs rôles, dirigeants et militants, dans la vie d’un parti politique nous parait fondamentale et la première étape du processus qui en compte trois pour sortir le Congo de l’ornière. Le militant a besoin d’être outillé afin de se repérer plus facilement dans les Labyrinthes de la vie politique et servir de levain pour le développement économique et social du Congo. Cette mission, me semble t-il, nous incombe.

Jean Bruce PAMBOU MALONDA

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7 réponses à DéSASSOUïser le Congo, y compris les hommes politiques. Par Jean Bruce PAMBOU MALONDA

  1. Amedé Del'eau Loemba dit :

    Vous ne nous enlèvera pas notre vigilance

    Comment voulez-vous que, celui qui nous a sauvagement donné la mort devienne d’emblée notre chef?

    Qui ne sait pas que pendant la guerre du 05 juin, le front 400 qu’il tenait était un abattoir des Congolais au profit d’un individu?

    A mon humble, la conversion d’un tueur à un défenseur des valeurs humaines passe par le pardon. Au-delà du pardon qu’il doit demander publiquement aux familles victimes de ses crimes de sang, André Okombi Salissa doit quitter officiellement le Parti Congolais du Travail (PCT), parti au pouvoir et restituer en investissant dans la lutte des opprimés une bonne partie des milliards volés dans notre trésor. Au cas contraire, il ne sera crédible ni devant nous qui combattons véritablement pour la démocratie et les droits de l’homme au Congo, ni aux yeux de la Communauté Internationale qui nous soutien.

    Que ceux qui connaissent cet ancien ministre du dictateur Sassou, aillent lui transmettre notre message.

  2. CHAQUE PEUPLE MÉRITE SES DIRIGEANTS dit :

    @ Jean Bruce Pambou-Malonda,

    Merci pour cette très bonne analyse.
    La jeunesse doit être vigilante car aujourd’hui, on veut que les Congolais donnent un blanc seing à ceux là qui hier se goinfraient avec le tyran, sous prétexte qu’ils sont contre la modification de la Constitution.
    Le bilan de Sassou-Nguesso est celui de Claudine Munari, Parfait Kolelas, Okombi Salissa et les Tsaty Mabiala qui ont validé le fichier électoral , avec un nord du pays désormais plus peuplé que le sud du pays. Voilà le résultat.
    Le tyran doit partir et en prison et avec lui tous ses complices d’antan ! SASSOUFIT,

  3. tebola babins dit :

    Attention attention!
    On a beau avoir la plus belle plume qui soit, il faudrait peut être l’encapuchonner pour pour l’instant. il faut arrêter de trop tirer sur l’opposition qui se structure ou se restructure de l’intérieur du pays que de l’extérieur. On a besoin, aujourd’hui, de tout le monde pour faire partir le dictateur. Ce n’est plus l’heure des critiques ou d’auto-critiques qui peuvent ressembler à de l’autoflagellation. il faut se battre pour additionner nos forces, car nécessaires pour terrasser le baobab.
    L’union fait la force.

  4. MOBOLA dit :

    @Jean Bruce PAMBOU MALONDA

    « Le déficit total de patriotisme chez certains « tribalocrates » est tel qu’ils ne pensent qu’à succéder au dictateur dans l’état actuel des institutions, au lieu de penser à offrir au Congo des bases solides pour un avenir meilleur. Leur maitre mot est : alternance, malgré l’absence d’un projet de société viable. Quel contenu réel donnent-ils au dialogue ? Non le dialogue ne doit pas être électoraliste, il est cathartique ! »

    Cher ami,
    Au lieu de tirer à boulet rouge l’opposition qui n’a aucun projet et qui ne pense qu’à succéder au dictateur, que proposez vous comme projet. C’est bien la crtique quand on est au frais en France ou ailleurs, mais sachez que ceux qui luttent sur place en affrontant SASSOU qui assassine facilement pour se maintenir au pouvoir ne sont pas que des » tribalocrates ». Pourtant vous parlez bien du déficit total de patriotisme chez certains, ce qui veut dire que dans cette opposition, il y a bien d’autres leaders qui sont patriotes.

    Je ne sais pas à quel coin du congo du Congo vous appartenez, mais vous pouvez me citer un seul candidat à une élection à la députation qui ne se soit présenté hors de son terroir tribal? A part quelques cas rares comme celui de Yoka Emmanuel, à Vindza, Mmes Potignon née Ngondo et Ebiayabo à Pointe Noire qui ont été nommées par le PCT, je n’en connais pas d’autres;
    De grâce, arrêtez d’injurier cette opposition qui se bats à mains nues.

    Ce que nous attendons de vous, c’est, soit venir nous rejoindre sur place pour affronter SASSOU, soit faire du lobbing pour démontrer le mal que SASSOU fait au pays en utilisant vos relations là où vous êtes, au lieu de venir nous raconter votre petite de France. Et si vous aviez un projet pour le Congo, diffusez le, il sera le bien venu.

  5. Puzzle dit :

    Salut Frangin,
    Belle plume…bravo! Voici pour la forme.
    Le fond a présent..tu dis il dessasouiser le pays: je dis amen sauf que la methode proposer en filigrane est loin d’etre la bonne

  6. Puzzle dit :

    oops .. et donc apres lecture je suis encore bien epmtré dans les Labyrinthes de la vie politique. Je suis perdu! Egaré! Pour vous le prochain leader devrait venir du ciel alors?

  7. macktchicaya dit :

    A Jean.B PAMBOU.MAONDA

    Ce compatriote est encore dans des élucubrations littéraires et donc dans ce que le congolais lettré sait diagnostiquer. Oui, la plume est belle mais aussi manque de théorie de remplacement des uns (corrompus) par les autres (parfaits), alors il ira voir Dieu le père pour que désormais en une année le Congo retrouve la ligne démocratique des grandes nations d’occident. Le tribalisme est un fait mais aussi une stratégie mai qui à la fin mal utilisée par le félin n’oublions pas que la base ethnique est le premier socle d’un politique, aussi il est vrai que nul ne peut prétendre aux hautes fonctions au Congo sans s’allier avec un ou des partis d’ailleurs,,,,,ce phénomène est utilisé par le pouvoir actuel dans le sens où qu’il lui procure ce dont il a besoin comme substances vitales. Mais simplement il est aussi facile de s’en débarrasser ….Ma question: critiquer c’est facile comme tous on peut le faire quel est alors sa proposition à ce monsieur qui demande à l’opposition un programme cependant que nous sommes dans la bataille consistant à assainir le chemin pour une alternance au pays? Qu’attend -t-il lui pour aller donner sa contribution au mouvement,,,,de manière à chasser la dictature?

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