De l’enjeu de l’inversion des relations économiques entre les Etats d’Europe centrale (ancienne puissance coloniale) et les Etats du Bassin du Congo.

Jean-Pierre Banzouzi

Jean-Pierre Banzouzi

Propos liminaire

En ce début du 21ème siècle, la résurgence des conflits internes en Afrique autour de la fin ou non  des mandats présidentiels, mais aussi les pandémies réelles et supposées, les flux migratoires et la fragilité des frontières liée à la lutte contre l’islamisme, occupent à juste titre les observateurs africains, les spécialistes de l’Afrique, et les différents médias affidés (médias occidentaux). Sur le plan purement politique, c’est vrai que les peuples du bassin du Congo s’attèlent  à mettre un coup d’arrêt aux dictatures et veulent ainsi  entrer dans une nouvelle ère d’apaisements et de prospérité dû à leur rang d’antan,  tant cette zone géographique a toujours pulsé la dynamique économique et politique autour des Etats précoloniaux. Ces  actions médiatiques inopinées au demeurant généreuses contre les dictateurs, justifient l’amplification et la focalisation sur ces sujets (au nord),  pour un semblant  de soutien  à ces peuples spoliées depuis au moins  le 15ème siècle par la politique des concessions. Est-ce à dire, que devant les pires exactions perpétrées par ces dictatures, le   silence entretenu  émeut  enfin les peuples européens ?  Ou peut-être que la préoccupation de l’Europe est de rendre étanche ses frontières face aux migrants venus justement du bassin du Congo et d’autres régions d’Afrique, qui fuient ces mêmes dictatures.

Paradoxalement, il est une autre problématique, plus pernicieuse celle-ci,  qui ne fait pas autant coulé d’encre au Nord – sans doute pour ne pas écorner l’image abject, historique, de dominante,  que s’est construite l’Europe face au Bassin du Congo  -, c’est  le mouvement de migration économique inversé en main-d’œuvre, de l’Europe centrale vers l’eldorado qu’est le bassin du Congo. Comme si l’émergence des mouvements politiques  anti-immigrés – commode pour justifier les échecs des politiques économiques ultralibérales en Europe centrale – gênait ces africanistes[1] d’habitude très expansifs sur les aspects négatifs de cette zone d’Afrique centrale. Les frontières se referment au Nord, mais s’ouvre à tout va dans l’ancien Congo  sous les mêmes fondements  que jadis sur lesquels nous reviendront dans notre exposé. Des européens,  jeunes  et moins jeunes, tous presque «  diplômés de génie civil » « les nouveaux coopérants », fuient l’Europe en crise pour l’eldorado, l’ancien Congo. Ce phénomène économique peut paraitre anecdotique à côté des épreuves abyssales  de démantèlement des dictatures évoquées au début de ce propos liminaire, difficiles à surmonter dans cette région du monde, soumise au co-pillage[2] économique systématique depuis sa découverte par Diégo Cao à la fin du 15ème siècle (1482). Mais  pour l’observateur averti, une analyse fine des enjeux géopolitiques permet de dévoiler le jeu stratégique de retour en masse des retornados[3] . L’histoire nous  enseigne qu’aucun phénomène économique de cette envergure, n’a pu se développer au hasard du temps sans un fondement théorique majeur. C’est donc sur l’histoire de la pensée économique européenne qu’il faut s’en référer pour comprendre ce paradigme qui y est inscrit de manière structurelle, car il s’agit ici de l’éternelle question des débouchés[4].

Cet article vise d’abord à rappeler succinctement, la pensée  économique qui a précédé l’instauration de l’économie coloniale  et son legs dans cette zone du bassin du Congo. Ensuite, à la lumière de la crise économique structurelle  que connait l’Europe centrale aujourd’hui,   à observer attentivement la place du bassin du Congo dans ces nouvelles stratégies d’émigration européenne vers cette région du monde riche en ressources, comme étant l’une des solution  à la résolution du chômage en Europe.  Enfin de s’interroger sur la capacité de l’élite politique du bassin du Congo  et de sa diaspora éparse à comprendre ces enjeux et à s’organiser pour réinvestir cette région convoitée par l’étranger.

I – Rappels sur les conditions théoriques et historiques d’instauration de l’économie coloniale.

L’histoire de la pensée économique est une mine d’information qui indique le cadre théorique dans lequel  les économistes et décideurs européens ont placé le bassin du Congo, plus généralement les  anciens territoires coloniaux. Nous serons obligés de revenir  brièvement sur les maitres penseurs de cette économie coloniale, parmi eux les économistes dits « classiques »,  Adam Smith, David Ricardo, Malthus,  Jean  Baptiste Say. Ce dernier  disciple d’Adam Smith a longtemps aidé  les gouvernants coloniaux à instituer le libéralisme et  à trouver les solutions aux différentes crises que connait déjà l’Europe au 18ème siècle et au début du 19ème siècle. Dans ces travaux[5] , JB Say invente la loi des débouchés qui sera l’une des solutions à la résolution des crises en Europe. Mais sa théorie scellera le sort du Bassin du Congo dans la dynamique de l’instauration des économies coloniales. En effet, le problème récurrent du capitalisme à cette époque c’est l’offre[6]. Comment alors créer des brèches dans les territoires outre-mer  par tous les moyens y compris agressives  pour écouler les produits manufacturés. Pour Say, les entreprises n’ont pas à se préoccuper de la demande des biens et services. C’est aux Etats de trouver des débouchés pour les écouler. L’économiste français Jean-Baptiste Say (1767-1832) a élaboré cette théorie dont la pièce centrale est constituée par la fameuse loi des débouchés.  Ainsi Say apporte une solution aux crises  de surproduction en Europe. Mais la loi de Say ne s’applique pas qu’au marché des biens et services, mais s’applique aussi au marché du travail, qui présente un excès d’offre de travail dans un contexte de chômage massif en occident. Déjà au 19ème siècle, les bagnards et autres brigands désœuvrés étaient invités à migrer et à trouver les débouchés outre-mer  flanqués à la tête des compagnies concessionnaires sous la direction desquelles ils ont contrôlé le travail forcé dans le bassin du Congo. La trilogie est claire, les colonies sont des débouchés pour les produits manufacturés des  entreprises européennes, les colonies sont des puisards de matières premières gratuites, les colonies désengorgent le marché du travail saturé. C’est donc dans ces conditions que s’installe une  économie de prédation, d’exploitation des produits primaires (bois, mines etc.).  David Ricardo[7] donna   la dimension de négoce internationale à cette stratégie de pillage des colonies. Son  analyse du commerce international, la fameuse loi des coûts comparatifs reste le fondement des analyses orthodoxes des relations commerciales internationales aujourd’hui. Selon cette loi, « le libre échange » voudrait que chaque pays se spécialise dans les secteurs pour lesquels il a un savoir-faire supérieur aux autres pays. Les pays du bassin du Congo n’ont qu’à se spécialiser sur des secteurs primaires à faible valeur ajoutée (matières premières) car ils sont sans expertise. Et si on applique sa théorie au marché du travail, il n’est donc pas nécessaire pour les pays du bassin du Congo de former le capital humain  congolais pour transformer sur place la matière première, mais plutôt d’ouvrir des débouchés aux  chômeurs du nord appelés pompeusement « coopérants» payés dix fois plus,  et résoudre ainsi l’épineuse question du chômage au nord. Thomas Robert Malthus (1766-1834) démographe de son Etat, a encore fait fort. Pour lui la population tend à croître inévitablement plus vite que les biens. Il faut donc freiner la croissance démographique, en limitant les naissances chez les « pauvres » car ils sont trop nombreux à nourrir et ils se multiplient trop rapidement. A l’échelle des pays d’Afrique et plus particulièrement du bassin du Congo où les ressources  minières sont concentrées,  la pauvreté serait donc liée à l’explosion démographique. Un journaliste  au Monde titrait récemment « En Afrique, la maîtrise de la démographie n’est plus un tabou »[8] ; comprenez, le lien malthusien entre la pauvreté et la démographie est la solution pour éradiquer la pauvreté en Afrique. Nous ne partageons pas cette analyse qui d’ailleurs aliment des discours irrationnels sur  la théorie du complot autour des pandémies réelles et supposées en Afrique. A la lumière de  ce  bref constat historique,  nous pouvons observer cette  inversion économique  des flux migratoires en apparence conjoncturelle, mais qui en réalité  est structurelle, viscéralement inscrite dans ce capitalisme  prédateur dont la zone du bassin du Congo est le terrain de prédilection. Et pour cause, c’est la seule région au monde géopolitiquement faible et qui concentre autant de richesse au km2. Le contexte de crise économique en Europe  incite donc les officines à dépoussiérer ce paradigme pour y extraire les mêmes recettes stratégiques du 17, 18, 19ème siècle.

IILa place du bassin du Congo dans la stratégie de sortie de crise en Europe

L’Angola est l’exemple édifiant qui marque  le tournant de ce phénomène d’inversion des flux migratoires économiques de masse de l’Europe vers le bassin su Congo. Nous y reviendrons. Mais  la RDC est inscrite au tableau de chasse de ce paradigme. Le  projet ruminé depuis des siècles par un cartel de pays européens – anciennes puissances coloniales -, projet  nommé l’emphytéose[9] de Moanda en est la preuve. C’est un projet industriel, économique et politique visant soit disant au développement de la province du Bas-Congo en République démocratique du Congo et plus généralement de l’ensemble du bassin du Congo et des régions avoisinantes. Comme si le développement ne peut émaner que de l’ancienne puissance coloniale. A cet effet, l’histoire dit  plutôt  le contraire. Ce projet vise à rétrocéder aux colons la propriété de ce terroir pour en faire une zone franche. Le projet ‘’ Emphytéose de Moanda  » part du postulat selon lequel les réserves pétrolières mondiales seraient épuisées dans 50 ans et que, par conséquent, il faudrait déjà prévoir des énergies de substitution, parmi lesquelles l’hydrogène. Le site d’Inga dans la Province du Bas – Congo offrirait toutes les conditions pour produire l’hydrogène. Plus que cela, le projet s’intéresse aux ressources naturelles que regorge la zone ciblée. La zone envisagée serait la région de la province du Bas-Congo située en rive droite du fleuve, comprenant ainsi la ville de Boma, la localité côtière de Moanda et son territoire, ainsi que les territoires de Lukula, Tshela et Seke-Banza (district du Bas-fleuve) et de Luozi (district des Cataractes). Cette région comprendrait  au nord  le territoire angolais de Cabinda, une partie du sud de la République du Congo-Brazzaville. Les flux migratoires observés aujourd’hui anticipent simplement les décisions stratégiques arrêtées dans les hautes sphères et qui connaîtrons leurs exécutions demain. Le cas de l’Angola est symptomatique de l’accélération de cette politique. Le journal Jeune Afrique lui-même ne se prive pas de faire le constat, je le cite « Frappés par la crise, qui touche très durement leur pays, les portugais sont des dizaines de milliers à affluer vers leur ancienne colonie, riche en pétrole et en diamant(…). Phénomène notable, la vigueur des échanges entre les deux pays s’est accompagnée d’une vague d’immigration croissante de Portugais, qui figuraient pourtant parmi les colons les plus répressifs (..). Car, huit ans après la fin de la guerre civile, l’ancienne colonie connaît un fort développement. Riche en diamants, premier producteur africain de pétrole, l’Angola doit voir son PIB croître de 9,3 % en 2010, selon les prévisions du FMI. À l’inverse, le Portugal est durement touché par la crise. Le taux de chômage a bondi de plus de deux points en 2009 (dépassant les 9 % de la population active), et la dette publique a atteint 80 % du PIB l’an passé. Des particuliers viennent tenter leur chance dans la création d’entreprise, des industriels veulent profiter d’un marché en plein essor, alimentant un mouvement migratoire à contresens des flux traditionnels. »[10]. En dépit de l’évolution normale des économies ouvertes, qui se ne sauraient fonctionner en autarcie,  qui ont besoin de la division internationale du travail, ce phénomène est inquiétant pour la jeunesse diplômée du Bassin du Congo frappée par le chômage endémique et dont les perspectives d’avenir ont été obscurcies par la mal-gouvernance des dictatures sanguinaires. Le Congo-Brazzaville n’est pas en reste. Plusieurs générations n’ont jamais travaillé de leur vie. Le marché du travail est fantomatique. Les diplômés désœuvrés et  livrés à eux-mêmes sont devenus la risée des parvenus du système. En revanche les expatriés ou « coopérants » et autres étrangers  font la pluie et le beau temps d’une économie extractive dont le port de Pointe-Noire est l’eldorado. Les populations du bassin du Congo ont donc toujours fait les frais de cette théorie des débouchés, seule zone dont le développement a été volontairement entravé, par l’installation des dictatures au pouvoir. Les anciennes colonies britanniques progressent, nul n’est besoin de le démontrer. Mais les colonies francophones et lusophones présentent un diagnostic vital inquiétant. D’où la nécessité d’une réflexion globale au sein de la diaspora congolaise d’Europe, d’Amérique, du Canada, etc. autour de cette question fondamentale du retour des élites du bassin du Congo pour réinvestir leur espace et contribuer au management de sa  destinée.

III – La nécessité pour la diaspora congolaise de réinvestir ici et maintenant le bassin du Congo.

 Le retour de la diaspora congolaise doit s’inscrire dans les priorités des différentes rencontres, colloques, conférences, séminaires, concomitamment à la bataille du respect de l’ordre constitutionnel.  En ces périodes où l’agitation politicienne autour des constitutions mobilise la diaspora congolaise, son mérite ne doit pas occulter  les divisions et le manque de réflexion autour d’un Projet non pas partisan mais transcendent (spirituel) qui devrait inaugurer le nouveau temps.  Pourtant il y a urgence, l’avant-propos de ce Projet  ne doit pas manquer de poser deux questions essentielles :

  • sommes-nous prêts à construire une nation qui pour l’instant n’existe pas encore ? Si oui avec quelles règles communes? Si non il faudra en tirer les conséquences ;
  • comment procéder au recensement des Congolais de la diaspora, compétences par compétences, secteurs par secteurs, disciplines par disciplines, métiers par métiers, expertises par expertises en vue du retour imminent au Congo ?

Sur la première question il s’agit de réfléchir sur un modèle d’Etat-nation démocratique. La citée africaine doit certes s’enraciner dans ses propres réalités, mais la dimension universelle de la démocratie implique le respect des règles communes. Alexis de Tocqueville martèle [11] je le  cite « Or il est facile de voir qu’il n’y a pas de société qui puisse prospérer sans croyances semblables, ou plutôt il n’y en a point qui subsistent ainsi ; car  sans idées communes, il n’y a point d’action commune, et sans action commune, il existe encore des hommes mais non un corps social. Pour qu’il y ait société, et, à plus forte raison pour que cette société prospère, il faut donc que tous les esprits des citoyens soient toujours rassemblés et tenus ensemble par quelques idées principales (…) ». Les idées principales dont parle Tocqueville renvoient à la base du vivre ensemble sans lequel aucune société ne prospère. Un seul homme, même pas un petit groupe d’hommes ne peuvent pas à eux seuls déterminer cette base qui doit émaner d’un moment apolitique fondateur qui dépasse les chronogrammes de circonstance autour des procédures électoralistes. Le peuple congolais c’est-à-dire l’ensemble des terroirs (et non seulement l’élite) doit convoquer ce moment majeur pour faire le point sur ses croyances communes. L’alternance n’est pas seulement le changement d’un homme à la tête d’un Etat, c’est aussi l’émergence d’un Projet nouveau d’où découle les « refondations économiques et sociales ou encore les « reconfigurations de l’espace économique du Congo ». De ce point de vue l’élite politique congolaise a des leçons à apprendre des Etats précoloniaux qui ont su bâtir des sociétés cohérentes et des économies systémiques solidaires autour de l’humain.[12]

 Sur la deuxième question, Benjamin Toungamani,  ce militant de la diaspora a une longueur d’avance sur les autres pour clamer le changement comme un moment historique majeur et pour poser concomitamment la problématique du retour de la diaspora à travers le projet EXODUS.

Les élites économiques locales et ceux issus de la diaspora qui maîtrisent les questions économiques doivent travailler ensemble,  produire des monographies sur les économies du terroir pour accumuler les savoirs dans ce domaine et cibler les investissements.  J’invite l’élite politique congolaise à sortir des bureaux et à faire école auprès des dépositaires de ces valeurs ancestrales dans les terroirs pour parfaire leur prise de décision souvent en décalage avec les préoccupations du Congo profond. Une démarche  qui change  le cours de l’histoire ne doit pas  se limiter à l’activisme des militants autour d’une individualité fut-elle honnête devant la gravité d’une problématique qui elle n’est pas  à mettre à l’échelle politique ni technocratique, mais bien à l’échelle spirituelle et transcendantale. L’élite politique seule ne peut résoudre cette quadrature du cercle, il faudra y associer les terroirs. C’est pourquoi, je veux dire à la future élite politique congolaise que les nations se  sont construites grâce à leurs diasporas. Des gouvernants qui méprisent leurs diasporas favorisent le tarissement des énergies,  contribuent au pourrissement du tissu sociétal,  installent  l’invasion de l’adversité et participent à la disparition de l’héritage ancestral.  La gravité des problématiques du bassin du Congo depuis un demi-siècle, crimes à caractère génocidaire, crimes de masse, assassinats d’innocents, crimes politiques, crimes économiques, conflits armées, ethnocentrisme, terreur, gestion criminogène de l’Etat, corruption,  impunité,  incompétence, mœurs barbares , non-respect de la vie humaine, la liste est longue, nécessite ce moment fondateur.

Jean-Pierre Banzouzi

[1] Chercheurs occidentaux spécialistes de l’Afrique

[2] Pillage organisé par des dirigeants africains protégés par leur mentor européens qui bénéficient  des ristournes.

[3]C’est ainsi que  l’on nomme les portugais qui fuient l’effondrement de l’économie portugaise, la montée du chômage et l’austérité, qui s’exilent dans l’ancienne colonie,  l’Angola

[4] Création des marchés outre-mer par tous les moyens y compris par des agressions.

  • [5] JB Say, Traité d’économie politique (1803), éd. Calmann-Lévy, 1972.
  • [5] David Ricardo, Des principes de l’économie politique et de l’impôt (1817), coll. Garnier-Flammarion, éd. Flammarion, 1992.
    • [6] l’offre c’est la production des biens et services  par les entreprises.  Ces biens et services sont destinés à être vendus sur des marchés nationaux et internationaux.

[8] Le Monde.fr/economie/ du 02.04.2014

[9] Selon le Petit Larousse, une  emphytéose  est un  Bail à long terme que confère un droit d’hypothèque (droit réel) qui garantit le créancier sans déposséder le propriétaire ). A Mouanda ce bail est de 99 ans, soit près d’un siècle. Hong Kong, Shanghai, Macao sont les exemples d’emphytéoses connus dans l’histoire de l’humanité et auquel pourrait ressembler l’Emphytéose Moanda au cas où elle arrivait à être concrétisée.

[10] Jeuneafrique.com. du  02 février 2010

[11]  Alexis deTocqueville, De la démocratie en Amérique(1840) éd. Flammarion, 1999.

[12] Jean-pierre Banzouzi, Economie politique des ressources halieutiques en milieu Kongo : terroirs et Etats au Congo-Brazzaville.

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Une réponse à De l’enjeu de l’inversion des relations économiques entre les Etats d’Europe centrale (ancienne puissance coloniale) et les Etats du Bassin du Congo.

  1. macktchicaya dit :

    EN RÉPONSE VOTRE ARTICLE CHER JP BANZOUZI

    Je retiens ici un seul moment de votre article très bien rédigé dont les points forts ne font aucun doute. Il s’agit de l’appel que vous lancer à la diaspora de revenir au pays réinvestir et investir tout l’espace du bassin du Congo. Je voulais dire que vous avez raison, car c’est le souhait de tout enfant un jour de repartir chez lui apporter sa pierre à l’édifice, mais il est encore opportun de ne pas oublier que dans certains états du bassin du Congo les conditions d’accessibilité à l’investissement ne sont pas favorables malgré qu’en théorie les textes existent. Il y a une réalité pour ne rester qu’au Congo qu’il ya une habitude dans ce pays si vous n’êtes pas chapeauté par un baron du pouvoir rien ne peut se faire, il ya des exemples à foison sur cela. Comment voulez-vous que les ressortissants du Congo aient la motivation d’aller chez eux investir? Vous me diriez oui comment font ceux qui sont là bas sur le terrain? Mais il faut aller voir sur place pour comprendre qu’il ya un leurre à vis à vis de la politique mise en place par les autorités en matière d’attraction des porteurs de projets. Le mal du Congo c’est le fait que le gouvernement depuis ne cesse de décourager les bonnes initiatives, mais très méticuleusement, car demander un prêt dans l’une des banques de la place est une utopie.

    Les textes au Congo vous les trouvez, mais aller investir demeure un exercice coûteux tant physiquement que mentalement, voilà pourquoi souvent vous remarquerez qu’il y a du côté de l’Angola une avancée, puisque les mentalités sont de l’ordre à donner un coup de pouce,et la politique d’attraction des porteurs de projets est plus facile. Au Congo aucune banque ne facilite la bancarisation, et d’ailleurs tout est occupé soit par le corps militaire dans les affaires, soit l’homme politique qui se substitue au grand commerçant. Combien n’avons nous pas compté le nombre de voitures en transport urbain appartenant aux politiques et hauts gradé de l’armée. L’informel qui est une base qui fournirait l’éclosion d’hommes d’affaires une fois encadré demeure aussi la chasse gardées de ces mêmes barons du pouvoir en exemple ; les pousse-pousse appartiennent à une caste de gens proche du pouvoir allez-y comprendre à quand la libéralisation d’un petit créneau pour les porteurs de projets hors circuit politique? Tous les ministres sont hommes d’affaires , ce qui est inconstitutionnel, d’ailleurs, tous les hauts gradés également de l’armée sont des commerçants malgré que les textes juridiques le prohibent. Demander donc à la diaspora d’aller investir l’espace et investir dans les affaires est un bon cri mais le problème c’est l’homme politique et sa mentalité à ne vouloir pas faire que le pays avance.

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