Contribution à la conférence panafricaine sur les Biens mal acquis de la PCCI. Par Benjamin Toungamani

Benjamin Toungamani

P.C.C.I

 Plateforme Congolaise contre la Corruption et l’Impunité

Dénoncer la Corruption et l’Impunité au Congo et en Afrique ; Saisir les juridictions compétentes nationales et internationales; Solliciter une réparation des préjudices ; Contribuer à la bonne gouvernance au Congo

28, Avenue des Fleurs, 45130 Saint-Ay

Tél. : 06 64 88 01 59

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Contribution à la conférence panafricaine sur les Biens mal acquis organisée par de nombreuses associations et personnalités de la diaspora Africaine.

Hôtel Normandy

Paris

19 Octobre 2018

 

Avant de commencer notre bref propos sur la problématique d’aujourd’hui, il serait bon de témoigner toute notre reconnaissance envers tous ceux qui auront été des précurseurs dans cette longue lutte contre la corruption et les biens mal acquis mais qui ne verront jamais les avancées significatives de ce long combat.

Une pensée aux compatriotes congolais,  Bruno Ossebi, assassiné pour avoir osé, à Roger Masséma, celui qui le premier alluma le feu contre le pillage organisé des ressources nationales lors de la conférence nationale souveraine, au gabonais Grégoire Ngwa Mintsa et indirectement à l’ex président de Survie Francois Xavier Verchave qui nous rappelait sans cesse que dans cette affaire de Biens mal acquis, il y avait toujours des corrompus généralement membres des dictatures africaines et des corrupteurs dont nombreux appartenaient aux réseaux de la France Afrique.

Chers camarades sœurs et frères, levons-nous pour applaudir nos illustres disparus.

L’histoire des Biens Mal Acquis nous ramène dans notre pays à celle insupportable de l’enrichissement illicite grassement nourri par la corruption et la prévarication intrinsèques au régime mafieux de Sassou Nguesso.

Depuis l’indépendance, l’opinion publique congolaise a toujours été attentive et mobilisée pour dénoncer le fléau des Biens Mal Acquis. Souvenez-vous de «Youlou a tout volé » en 1963; de l’ouvrier qui en 1967 fut traduit devant le Tribunal populaire, présidée par Ngouonimba Ntsari, pour avoir mis main basse sur des planches de construction au lycée technique de Brazzaville; des dénonciations assumées par le président Marien Ngouabi dans son message du 12/12/1975.

Mais tous ces faits n’étaient rien face au bilan tiré par la

Conférence Nationale Souveraine

En effet, quelle commune mesure par exemple avec les 738 millions de FCFA, détournés à la CCA dans les années 80 pour construire une usine de bière à Oyo qui n’a jamais vue le jour (voir CNS).

‘’Mbongo ébima, Mbongo ébima’’ que l’argent soit restitué que l’argent soit restitué

C’est sur ce mot d’ordre revendicatif que commence et se termine la conférence nationale souveraine de 1991 sensé être un tournant décisif dans la mise en place d’un état de droit au Congo. L’acte que je vous ai distribué, condamnant sans équivoque le potentat actuel au Congo, monsieur Sassou Nguesso, est la preuve la plus évidente de l’âpreté de la condamnation populaire et du désarroi évident de l’OBUMITRI l’oligarchie politique militaire tribaliste et surtout compradore.

La conférence nationale souveraine avait donc déjà commencé la croisade qui nous mobilise aujourd’hui.

Certes, cette grande assise n’était pas un tribunal. Elle a pourtant eu le mérite d’avoir pris des actes et autres décisions qui auraient dû être exécutés. Hélas ! ce vaste mouvement de transparence a été handicapé par l’absence d’une justice agissante et d’une réelle volonté politique, loin s’en faut.

Ainsi, le mal a prospéré de nouveau, de façon impensable et incommensurable.

Que dire de l’appartement de madame Antoinette Sassou, avenue Foch d’un coût de 4 milliards CFA environ, elle qui ne connaît pas la couleur d’un bulletin de salaire ?

Que penser des 21 millions d’euros, soit 9 milliards de FCFA le prix du jet privé que Bouya, des grands travaux, a voulu faire décaisser à une banque chinoise pour l’achat de son jet privé comme dévoilé récemment dans la presse ?

Qui n’a jamais entendu parler des commissions établies par la justice Suisse de 15 millions d’euros soit 90 milliards de FCFA, octroyées par monsieur Pascal de la société Gunvor au clan familial de Sassou Nguesso pour la vente sous le manteau de cargaisons de pétrole ? Non ! N’osez surtout pas demander à la justice Portugaise de vous parler des malfrats du Congo-Brazzaville.

Ne fouillez pas non plus dans les panama papers, j’arrête la liste là-dessus, tellement elle est longue, tellement les milliards détournés en toute impunité sont devenus incalculables.

Tout ceci est lamentable et criminel, lorsque nous savons qu’un seul de ces scandales suffirait       pour doter tous les écoliers de Brazzaville ou de Pointe noire, de tables banc, construire des dispensaires dans toutes les sous-préfectures congolaises.

Au début des années 2000 des voix s’élèvent comme une continuité de la Conférence Nationale Souveraine.

Les livres de Vershave et de Pierre Pean réinscrivent dans l’opinion publique internationale et l’opinion publique congolaise la problématique des Bien Mal Acquis. S’ensuivent aux côtés d’organisations françaises, des initiatives de citoyens congolais, notamment de la Fédération Congolaise de la Diaspora puis de l’association Survie, la PCCI. Des plaintes sont déposées sans constitution de partie civile.

C’est en 2008 que naît en France au tribunal de Paris l’instruction sur la plainte des biens mal acquis que tout le monde connaît aujourd’hui. Nos remerciements les plus chaleureux vont vers le CCFD rédacteur du rapport initial, l’association Sherpa et son président William Bourdon, Transparence internationale qui a accepté d’être la partie civile, l’association Survie, la FCD, la PCCI et tous les amis gabonais.

Cependant, en raison de nombreux obstacles, cette action judiciaire contre les Biens Mal Acquis n’a pas toujours connu le succès définitif tant attendu

Sans aller plus loin sur l’historique de cette plainte, il est regrettable qu’aucune association africaine ne soit partie civile pour donner un coup de main à ces organisations françaises sœurs et pouvoir mener la discussion sur la retro cession éventuelle des fonds détournés. Nous regardons du côté du ministère de la justice française. Accepte a-t-elle de donner un agrément aux organisations africaines qui en feront la demande pour être parties civiles ?

Autrement dit, des blocages institutionnels existent, tel que le témoignent les soubresauts de la plainte contre la BNP et Kiki déposée en 2011 au tribunal de Paris par la PCCI et le cercle de la Rupture de Maître  ZAMBA.

Par ailleurs, l’incapacité de la classe politique congolaise qui lutte contre le régime de Brazzaville et qui n’a pourtant jamais voulu prendre en compte cette volonté populaire.

La Plateforme Contre la Corruption et l’Impunité et tous ses membres à travers le monde, se réjouit aujourd’hui que la plainte contre les BMA soit devenue le cheval de bataille de plusieurs organisations citoyennes de la société civile congolaise et africaine.

De ce fait, il est impérieux de repréciser les objectifs cardinaux visés par cette lutte.

Elle ne répond pas tout simplement à une rigueur régalienne ou comptable.

  1. Un sou est un sou

Si les pays africains n’arrivent pas à endiguer la corruption endémique qui est la principale cause de la fuite des capitaux vers les banques étrangères et les montages opaques, la situation économique du continent n’aura pas changé d’ici une vingtaine d’années. Les économies étant rentières, la vente des matières premières non transformées de surcroît enclenchent tout juste un enrichissement des bourgeoisies politiques nationales. Les potentats s’endettent, détournent la dette et hypothèquent l’avenir de plusieurs générations. Ne limitons pas les BMA aux seuls patrimoines immobiliers connus ou à rechercher. Il faut penser à ces énormes fortunes disséminées à travers le monde dans des paradis fiscaux.

  1. Les biens mal acquis, carburant des dictatures en Afrique

L’accaparement de la richesse nationale est la principale cause du tribalisme et de la dictature au Congo.  Le projet tribaliste et ethnique issu de ce rapt, vise avant tout la richesse du Clan (ici celui de Sassou Nguesso). La tribu n’a que l’illusion du pouvoir qui est avant tout financier. L’Afrique est le continent où les présidents sont les plus riches et les plus vieux (72 ans de moyenne). C‘est la zone géographique où les successions père fils sont les plus nombreux. Couper les robinets financiers est la première étape à réaliser pour des alternances véritables et des alternatives crédibles.

 

En conclusion, la lutte contre les BMA est une base pour la reconstruction de la conscience citoyenne congolaise et un point de départ indispensable pour le projet national.

 

 

Pour la PCCI

Benjamin Toungamani (porte-parole)

 

 

Organisation régie par la loi de 1901, J.O du 10/11/2007 sous le n°20070045-

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7 réponses à Contribution à la conférence panafricaine sur les Biens mal acquis de la PCCI. Par Benjamin Toungamani

  1. OYESSI dit :

    Quand toute cette bande de voleurs quittera le pouvoir quelque soit la forme. Nous reviendrons à l’année 1992 pour appliquer tout ce qui a été décidé à la Conférence Nationale Souveraine (CNS) en commençant par mettre en application de la première décision prise par la CNS que Mgr KOMBO avait mise sous boyau pour nous imposer les lavements de mains. Aujourd’hui nous payons le prix de la non application des décisions prises de commun accord par tous les congolais au cours de cette grande messe populaire.
    En passant, je salue mon collègue de Savorgnan De Brazza de la classe terminale D année 1972 le nommé Benjamin Toungamani.

  2. Merci dit :

    Une très bonne initiative.
    Je soutiens à 101%
    Merci

  3. Samba Moumpata dit :

    Je l’ai déjà dit au frère Toungamani de vive voix , qu’il devrait passé la main sur ce dossier . Vu sa lenteur de plus de 20 ans et présenter maître Bourdon aux frères et sœurs plus dynamique que lui à l’instar des frères Dominique Nkounkou , Amedée Nganga , Séverin Nkounkou ou encore la sœur Mallion , qui récemment en Suisse ont fait plier le chef barbare Mbochi sassou .

  4. Anonyme dit :

    Au frère Moupata
    Ne te trompe pas de responsabilite
    Je n’ai pas organisé à moi tout seul cette manifestation
    Si des organisations ou des personnalités veulent prendre le relais rien de plus facile comme l’intervention des indignes du 242
    Je ne suis pas le seul animateur de cette cause
    Mais attention c’est la justice française qui est mise en mouvement et tu connais le rôle de la France
    Le temps judiciaire n’ est pas le temps citoyen
    Tous les amis dont tu parles n’ont pas besoin de ma permission
    Allez y et n’oubliez pas l’affaire des disparus du beach
    Merci

  5. Val de Nantes , dit :

    Une conférence nationale ,oui ,mais ,pour revoir de fond en comble ,le modèle économique du Congo ,autrement ,la forme d’État qui nous semble adapté aux exigences de notre développement .Les palabres vaseux , qui n’accouchent que des dictateurs ,ne servent à rien ….
    Poser la problématique présidentielle au centre de cette conférence ,pour décider de son importance ou non ,dans la vie politique de notre PAYS….
    Répartir sur des compétitions présidentielles,sans au préalable ,en avoir fait ,les études d’impact sur la vie politique congolaise ,serait une forme d’inconscience criminelle…
    L’après Sassou ,sera le début de la révolution mentale sur la conception de la nouvelle organisation de lÉtat….
    La question centrale se résume en une phrase !!!!
    Faudrait il remettre institutionnellement tous les pouvoirs économiques et militaires à une seule personne fût il président de la république ?????…..

  6. Val de Nantes dit :

    Alors ,une question à mes compatriotes qui sont atteints de la présidenphilie…
    Est ce que ,la prospérité socio -économique du Congo dépend, stricto sensu ,de la nécessité d’avoir un président au sommet de l’État???.
    En supposant que vous ayez fait des grandes études ,j’attends de vous ,une explication rationnelle qui me réconcilierait avec cette fonction ,dont je pense qu’elle crée plus des problèmes tribaux ,économiques ,politiques qu’elle n’en résoud …
    Pour ma part ,je lance ce débat ,pour baliser la voie des nouvelles pensées politiques au bénéfice de notre PAYS…

  7. SAMBA DIA MOUMPATA dit :

    Cher Toungamani Benjamin vous n’aviez pas démérité , mais ce collectif veut un nouveau souffle , donc nous estimons que la capacité de Maître Dominique Nkounkou à foutre le bordel chez les barbares Mbochis nous inspirent le plus grand respect . Car Sassou croyait exterminé tous les cadres du pool et préférant Parfait , Landry kolélas ,Ntoumi et Morel comme les cadres du pool. Mais il s’est lourdement trompé Alain Mabanckou le grand intellectuel africain est un kongo tout comme Dominique Nkounkou qui dénonce le génocide des Laris dans un livre paru chez L’harmattan. Et maître Nkounkou à raison , c’est sassou qui dépêches les génocidaires Rwandais dans le pool pas pour jouer au Lido ,mais pour commettre un génocide , aujourd’hui certains génocidaires Rwandais avec l’argent payés par sassou sont propriétaires des villas en Belgique .

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