Congo : extension du domaine de la guerre et futures partitions dans les deux Congo ?

Depuis le 27 janvier 2025, la capitale départementale du Nord-Kivu est tombée partiellement aux mains de Paul Kagamé. Ce qui se joue actuellement à Goma emporte une kyrielle de conséquences et culmine au-delà du pic de la rupture des relations diplomatiques dans l’extension de la guerre aux ambassades de Paris, Bruxelles, Brazzaville et de Kigali caillassées ou brulées par la foule à Kinshasa.

Depuis le 27 janvier 2024, les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo, une partie de Goma, etc. dans l’Est de la RDC sont passés sous l’hégémonie Tutsi/Hima, avec le risque extrême d’une extension du conflit au Congo-Brazzaville et dans la sous-région d’Afrique centrale.

Pour l’histoire récente, en 1996, une coalition de pays convoite les matières premières du Zaïre. Elle contacte le maquisard, Laurent Désiré Kabila de la RDC et commerçant en Tanzanie pour faire tomber Mobutu Sese Seko affaibli par la maladie. Son association à ce projet visait à conférer une légitimité et une identité congolaise à l’initiative dans un contexte où le régime de Mobutu, faisait face à une contestation croissante. Ainsi naquit l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Zaïre (AFDL). Le 15 décembre 2023 à Nairobi, Corneille Nangaa lance le mouvement « Alliance du fleuve Congo » (AFC) en compagnie de Bertrand Bisimwa, président du M23.

La balkanisation des États, les alliances et la suite des évènements

Certes, la littérature sur la balkanisation abonde, mais nous nous limitons à deux faits récents. En 2001, le colonel Ralph Peters, officier supérieur de la stratégie de l’US Army, révèle la nouvelle stratégie du Pentagone, consignée dans l’ouvrage « Endless War » publié aux éditions StackPole Books (2010). Il dévoile la carte des objectifs de l’Amiral Cebrowski au Moyen-Orient. Celle-ci épargne Israël et la Jordanie. En revanche d’autres pays sont visés par des démembrements : la Syrie en trois États ; l’Arabie Saoudite, la Turquie, l’Irak et le Pakistan en deux États chacun. Pour la RDC, la solution 5+1 issue du dialogue de Prétoria en 2000 présageait la partition en cinq (5) États souverains. Celui des Bangala au nord-ouest, celui des Baluba au centre-sud, celui de l’empire Tutsi/Hima au nord-est, celui du Kongo central englobant Kinshasa au sud-ouest et enfin celui du Katanga qui sera l’aboutissement final le plus retentissant.

De la danse infernale de Sassou avec Kagamé, il résultera des micro-États enclavés dont celui du futur Katanga met d’ores et déjà en place son propre corridor économique d’entrées et de sorties avec le port de Lobito en Angola et son chemin de fer. L’existence de deux États sur le fleuve Congo aux liens ethniques puissants avec la république du Congo conduira à une contamination du « Printemps congolais ». En effet, avec la structuration rivale du Congo en Nord et Sud longtemps magnifiée par des tiers, les suprémacistes ethniques de part et d’autre seront tentés d’appuyer la future conflagration qui s’annonce ! Peut-être que les concepts issus des dynamiques panafricanistes peuvent offrir des réponses politiques en termes d’engagement de la jeunesse, mais même sur ce combat, les services de renseignements de Brazzaville, non seulement sont infiltrés par les renseignements rwandais, mais semblent être pris dans une narcolepsie sévère, tant par défaut de professionnalisme que de ressources. En plus, ils sont dépassés par les réseaux sociaux et l’IA.

Avec l’arrivée de Donald Trump, les Occidentaux lèvent légèrement le pied sur Kagamé au profit de Joao Lourenço. Le 27 janvier 2025, ils se sont opposés clairement au Rwanda en lui demandant de se retirer du territoire de la RDC. Connaissant bien l’imprévisible Trump, Paul Kagamé tente de pousser ses pions pour gagner du terrain comme la Russie en Ukraine.

À force de jouer avec le feu, on finit par se brûler et même sacrifier son peuple. L’ambassade du Congo-Brazzaville a été caillassée, celle de France brulée de même que celle du Rwanda. M. Sassou est pris dans le piège de Kagamé comme un vulgaire rat et risque de finir comme M’zee Laurent Désiré Kabila. À moins qu’il ne donne à Kagamé des portions de terre du Congo-Brazzaville, ce que les patriotes et les Évêques refusent car la terre est sacrée.

Le temps des grandes tribulations est là : de très nombreux sans-papiers venus de Kinshasa récemment se baladent au sud Congo-Brazzaville et risquent de…

M. Sassou et collabos doivent comprendre que, dans ce jeu de dupes, seuls le réalisme et les intérêts souverains des États comptent. Or dans la politique d’alliance, M. Sassou privilégie ses intérêts personnels au détriment de l’État qui seul pourra le protéger en dernier ressort. Comme Mobutu, finalement, M. Sassou dépassé par l’âge, s’engage dans un dernier baroud d’orgueil où la probabilité de perdre est très élevée. Les contradicteurs ici sont trop puissants, trop compétents, trop rapides pour lui qui est habitué à jouer avec des amateurs de la politique congolaise et des pseudos-croyants.

La seule appellation de la révolution de Corneille Nangaa « Alliance du Fleuve Congo » démontre qu’à l’origine, il s’agit d’une alliance étrangère aux Rwandais qui sont à 2000 km de là. C’est une alliance entre les Ngalas des deux rives du fleuve. Du moins théoriquement ! La triste réalité est que le Congo-Brazzaville risque d’être « l’idiot utile » d’une vaste manœuvre politique qui consiste à terminer le travail commencé en 1997 avec l’AFDL, mais arrêtée par Laurent Désiré Kabila : faire tomber l’ensemble des deux Congo sous contrôle Rwandais. Nous y entrons de pleins pieds, à moins d’un retournement spectaculaire d’alliance de dernière minute !

L’implication actuelle de la SADC, de l’Union Africaine, de l’Union Européenne, des États-Unis et du Conseil de sécurité de l’ONU démontre la gravité de la situation. La réunion de la dernière chance prévue ce mercredi 29 janvier 2025 à Nairobi devrait encourager M. Sassou à tirer enfin les enseignements quoique très tardifs. Aux croyants, au lieu de se contenter seulement des prières, il faut intégrer toutes les sphères, avoir le renseignement pour mieux combattre avec une cartographie spirituelle des nations très claire.

Ghys Fortune BEMBA DOMBE

Diffusé le 28 janvier 2025, par www.congo-liberty.org

SASSOU NGUESSO DECLARE LA GUERRE A LA RDC EN CEDANT LES TERRES DU CONGO-BRAZZAVILLE AU RWANDA

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Une réponse à Congo : extension du domaine de la guerre et futures partitions dans les deux Congo ?

  1. Le fils du pays dit :

    L’imposteur et agent de l’imperialisme francais au Congo le Beninois Gbesso Albert Mathurin alias Sassou Denis alias Nguesso l’idiot et l’assassin du naif Nguesso Marien son bienfaiteur,son promoteur et l’homme qui l’a ouvert les portes largement pour qu’il puisse servir ses maitres.Il avait commence a ouvrir le chemin en soufflant aux oreilles de Ngouabi d’ecarter tous les cadres civils et militaires qui ne pensaient pas comme eux en particulier ceux du Sud du Pays.
    A bas la fripouille ivoiro beninoise Sassou Denis alias Nguesso,ses enfants,sa caste mafieuse,ses ministres,sa nomenklatura,ses mercenaires et ses courtisans toutes categories confondues.
    Vive le Congo eternel.

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