CONGO-BRAZZAVILLE : UNE ÉLECTION RISQUÉE ET TRUQUÉE CE 21 MARS 2021

Le hasard sait faire les choses, ce 21 mars est la date du 44ème an de l’assassinat du cardinal Émile Biayenda, enterré vivant, comble de cruauté. 

6 (six) protagonistes tous antagonistes vont se déployer sous nos regards pour cette élection qui cristallise autant d’enjeux.

* le pouvoir en place

* L’opposition favorable au scrutin.

* L’opposition qui rejette l’organisation des élections.

* Le souverain primaire (population congolaise)

* L’église catholique et la société civile.

* La communauté internationale 

Dans le souci d’apporter une certaine lumière à ceux de nos compatriotes qui sont partagés, angoissés sur l’issue du vote. Nous affirmons d’emblée qu’une opposition qui se scinde en deux blocs diamétralement opposés en faveur ou contre la tenue du scrutin se neutralise, perd la trajectoire, fera du sur-place bonnement face à un dictateur déterminé à prolonger son bail au prix d’une terreur. Le DG de la police a fait défiler expressément à Brazzaville tous les blindés acquis récemment, destinés à mater les manifestants.

La cécité des opposants au régime corrompu de Brazzaville d’une tendance à l’autre, on aura choisi deux adversaires, le dictateur et l’autre aile de l’opposition. Le fardeau s’alourdit unitairement.

1- Le pouvoir en place, va continuer à rémunérer les populations désœuvrées pour faire acclamer le candidat-président Sassou-Nguesso. Le but réel de cette manipulation est de fournir les images qui montrent monsieur Sassou-Nguesso porté en triomphe comme Jules César entrant à Rome, au milieu d’une foule immense forcée d’ovationner en liesse l’incompétent président. 

Vu de l’étranger ces publi-reportages fournissent une opinion d’homme populaire, ces pères africains et ses relais occidentaux se rassurent ainsi de sa prétendue popularité. 

Voilà le but réel de la mobilisation à coup d’espèces sonnantes d’une importante population pour applaudir celui qui se fait appeler « bâtisseur infatigable », malgré son immense incapacité à placer le Congo sur le chemin du développement.

Le long métrage ne s’arrête pas là, la tragique scène des élections est déjà jouée avant que les rideaux ne se lèvent. L’organe d’organisation des élections, la fameuse CNEI, le ministère de l’intérieur et les médias dressés pour annoncer une victoire connue d’avance, certainement au milieu de la nuit, l’armée et la police dressées pour réduire à néant toute manifestation sans sommation.

2- Les opposants favorables à la participation n’ont pas de réponse face à la programmation du nouveau hold-up, personne parmi eux n’a déroulé un plan cohérent, comment faire en cas passage en force du régime surarmé. Quelle est la volonté du peuple à suivre les politiques. Une série de questions auxquelles ils n’ont certes pas de réponses.

Le Général Jean Marie Michel Mokoko avait en son temps, demandé au peuple de prendre sa responsabilité, peine perdue rien ne fut fait. Les Mathias Dzon et autres Parfait Brice Kolelas sont entrain de reproduire le schéma d’il y’a cinq ans. 

Un théâtre d’opérations militaire fut improvisé dans le Pool, des milliers de victimes, maisons et arbres fruitiers livrés aux flammes, la paix des armes s’imposa au delà sur le reste du territoire, malgré nos lamentations sur la toile.

3- L’opposition qui rejette la participation au scrutin devrait avoir un agenda clair sur l’issue de son rejet. Elle est à l’image de toute l’opposition qui refusait en bloc l’organisation du scrutin référendaire en octobre 2015. 

Un rejet sans effet, le pouvoir réussi à falsifier les résultats, au passage des morts inutiles passés dans l’oubli collectif.

4- La population congolaise ou les électeurs congolais ont tout perdu, le discernement, le patriotisme, le lien avec le personnel politique est fragile, se contentant de recevoir les expédients, une instruction limitée, la paupérisation rampante, toutes les expériences des politiques depuis le pluralisme sont essentiellement tournées vers leur famille biologique et quelques courtisans. Tous ces facteurs combinés ont fini par décourager les militants pour une cause politique d’envergure. Comme des esclaves libérés, dans l’incapacité de projeter leur destin, ils retournent auprès du maître qui a réussi l’exploit de désintégrer leurs facultés d’hommes libres depuis la nuit des temps. Ainsi sont devenus les congolais démunis, impossibles de réfléchir par eux-mêmes sans intégrer la convoitise.

5- La société civile dont l’église catholique vient d’offrir une sortie appréciée de tous à travers le message lu par l’évêque d’owando Monseigneur Abagna-Mossa tient désormais une partie du destin du peuple Congolais. Son attitude sera déterminante au terme du processus électorale qui a tout pour ressembler aux précédents. Le reste de ce qui aurait pu s’élever comme société civile est malheureusement muette, inaudible, un homme exceptionnel le célèbre écrivain Alain Mabanckou qui joue seul dans une vaste cour. La dictature prédatrice a œuvré pour empêcher toutes les voix susceptibles de faire de l’ombre à ses projets de répression criminelle. 

Quant à la diaspora, elle doit mesurer à juste titre l’intérêt de porter les vœux du peuple congolais victime de l’hypocrisie des organisations internationales.

6 – La communauté internationale, elle n’existe pas, s’agissant du Congo-Brazzaville c’est avant tout une communauté d’intérêt guidée par les intérêts des multinationales comme le pétrolier français Total. Les droits de l’homme peuvent être bafoués par leur préfet, les choses restent inchangées, aucune ligne ne bouge, les congolais de la diaspora notamment doivent s’investir pour élever les voix, constituer avec les autres frères africains une sorte de panafricaine d’exigence du retour de la démocratie, le but étant l’isolation, la neutralisation de la dictature de Brazzaville.

Enfin les partis politiques congolais qui participent tout comme ceux qui refusent n’ont pas d’issue en dehors d’un soulèvement populaire, nous venons de le démontrer. Ces minables partis continuent d’échouer parce que le leadership a écarté toute transparence de décision à l’intérieur des partis, aucune cotisation ce qui les livrent à une mendicité envers le pouvoir, ces politiciens introvertis ne consultent pas la base pour des options importantes. Les instruments de bon management déconnecté des fondamentaux, la naïveté et l’attachement à la tribu de certains les maintiennent dans ces structures vidées de leurs contenus pour servir, hélas la misère à l’appui, de couloir d’achat de conscience.

Plus grave après le décès du principal initiateur, c’est la progéniture qui s’en accapare tel un vulgaire objet matériel, au détriment de la gestion des ressources humaines quasiment escamotée. Ces facteurs ont éloigné les militants de l’engagement.

Sans oublier qu’au début des années 90, les politiques de mauvaise foi, ont guidé leurs troupes sur des mauvais choix des affrontements inutiles, avant d’abandonner leurs soutiens à leur triste sort, cette posture alimente l’hypothèse d’une démotivation au sein de la population congolaise dont les mauvais souvenirs remontent constamment à la surface.

En 60 ans d’indépendance confisquée, l’Afrique francophone additionne un nombre impressionnant de pouvoir à vie. Les plus connus sont ceux exercés par :

Ahmed Sékou Toure,

Felix Houphouët Boigny,

Yassimgbe Eyadema,

Omar Bongo-Ondimba,

Moussa Traore,

Mobutu Sesse Seko,

Bokassa 1er, 

Blaise Compaoré. 

4 sur 8 soit 50% ont quitté le pouvoir à la suite d’une mort naturelle.

3 par coup d’état ou rébellion armée.

1 seul par soulèvement populaire.

Il faut joindre à ce tableau la survie des régimes Bongo et Eyadema devenus dynastiques, les fils ayant succédé aux pères.

Les passages à trépas et autres coups de force ont eu raison de ces pouvoirs enracinés, protégés par l’ancienne métropole, exception faite d’Ahmed Sékou Toure farouche ennemi de la France, mais solidaire des autres pour la volonté de s’éterniser au pouvoir.

Aucun chef d’état de cet échantillon représentatif du drame de la Françafrique n’est sorti du pouvoir par une élection ou un quelconque boycott, cela devrait faire réfléchir les spécialistes de la science politique, le manque d’objectivité des acteurs, la classe politique actuelle du Congo a étalé toutes ces limites.

Sa déconnexion avec les objectifs d’un peuple livré aux privations soulève interrogation, appelle à une profonde refonte.

J’ai dit

MOUSSI  MASSA

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7 réponses à CONGO-BRAZZAVILLE : UNE ÉLECTION RISQUÉE ET TRUQUÉE CE 21 MARS 2021

  1. Ndiaye Mouko dit :

    Joli papier qui peint la réalité de la situation politique au Congo Brazzaville. Nul ne peut s’arroger le beau rôle devant la trajectoire que prend la démocratie imposée depuis la Baule par les occidentaux et qui n’a cessé d’affliger les populations de nos pays depuis 1992.

  2. Val de Nantes dit :

    Quoiqu’il ait fait , c’est le CONGO qui aura le dernier mot . Qu’il piétine l’âme congolaise pour jouir des richesses du pays ,l’heure de la punition populaire sonnera . Nul ne peut prétendre diriger dans le mensonge et crimes sans en subir les effets diaboliques .
    Sassou ne sait que proroger le courroux populaire auquel il aura du mal à échapper . Le fond de la nature humaine est le siège des passions tristes et méchantes ,la méchanceté est son propre revers ..
    Nous sommes un peuple démocratiquement déclassé ,car nous ne répondons à aucun critère objectif de liberté de choix de nos dirigeants et notamment celui qui a pris l’abonnement de nous abuser dans les urnes depuis belle lurette …
    Le CONGO vit sous cloche ,et sa délivrance de la dictature ne présage en rien des lendemains meilleurs ,tant les rancunes structurelles habitant les esprits des congolais sont tenaces et revanchards .
    Telle une cocotte minute l’avenir du CONGO s’écrit en dents de scie . Les plaies de la division sont profondes au point d’appréhender le futur « vivre ensemble  » post Sassou . Cette future libération du joug tribalo – dictatorial engendrera son lot de revendications dantesques ,car l’absence de la liberté d’expression incarnée par SASSOU mettra à mal cette fausse unité nationale aux allures d’une escroquerie mentale ou d’un manteau de Noé .
    Imaginez la joie de la libération des prisonniers enfermés dans un goulag depuis 37 ans et les dégâts collatéraux qui en dérivent .

  3. congo à liberer dit :

    LE COUP KO CONTRE LES MILITAIRES EST UNE ÉVIDENCE. NOS AMIS QUI ÉTAIENT À L’ÉCOLE DES CADETS DE LA RÉVOLUTION ONT JOUÉ AVEC LE FEU. ILS ONT, POUR LA PLUPART D’ENTRE EUX, CONFONDU L’AMITIÉ ENVERS LES ENFANTS DES IDIOTS ET LEUR MISSION DE CADETS DE LA RÉVOLUTION. SI VOUS NE LES TROUVEZ PAS EN EXIL COMME NOUS, VOUS ALLEZ LES VOIR AUTOUR DE KIKI, CACA, COCO, CUL-CUL,POUR JOUER « AU PARAÎTRE » OU AU « M’AS-TU VU? ». SINON ILS SONT DÉPASSÉS PAR LES ÉVÉNEMENTS COMME LE RESTE DE LA POPULATION PARCE QU’ILS SONT ALLÉS À CETTE ÉCOLE SOIT PAR RECOMMANDATION, SOIT POUR S’ASSURER D’UNE BONNE CARRIÈRE. LES MILITAIRES SONT COMME DES EXTRA TERRESTRES. ILS NE CONNAISSENT PAS LA DÉMOCRATIE. C’EST LA CULTURE DES BLANCS MAL ÉDUQUÉS. OBÉISSANCE, OBÉISSANCE, OBÉISSANCE. L’ARMÉE EST COMPARABLE AU CORPS OU À LA STRUCTURE D’UN POISSON. SI LA TÊTE EST POURRIE, LE RESTE NE PEUT QUE SUIVRE.
    JE NE CONSEILLE PAS À MES AMIS MILITAIRES QUI AIMENT CE PAYS D’AGIR COMME LE DÉFUNT ANGA. C’EST-À-DIRE COMME DES SOLITAIRES. LES CONGOLAIS NE RECONNAISSENT PAS LEURS HÉROS ET LE BLANC MAL ÉDUQUÉ EST TOUJOURS BARBARE. C’EST AU PEUPLE DE FAIRE ET VOUS DEVEZ L’ACCOMPAGNER AVEC VOTRE EXPERTISE.
    VOUS ÊTES SURVEILLÉS COMME DE LHUILE OU DU LAIT SUR LE FEU. DONNEZ OU TRANSMETTEZ AUX JEUNES LES IDÉES DE GUERRIA INTELLIGENTE.
    NOUS AVONS IDENTIFIÉ LE PLAN DES IDIOTS AFRICAINS ET DES BLANCS MAL ÉDUQUÉS. C’EST L’ESSENTIEL. AMIS MILITAIRES CONSCIENTS ! FAITES COMME TOUS LES RÉSISTANTS. CONSCIENTISEZ, SENSIBILISEZ ET MOBILISEZ LES TROUPES ENCORE FIDÈLES À VOTRE VOCATION. LA DÉFENSE DE LA NATION IMPOSÉE. QUE L’UNITÉ DU SUD ET LA DÉSOBÉISSANCE CIVILE NE SOIENT PAS LOIN DE VOS ENGAGEMENTS.
    SI UN JOUR, L’IDIOT ( SON SYSTÈME AVEC LES BLANCS MAL ÉDUQUÉS) EST VAINCU, PENSEZ À LA DÉMOCRATISATION DES FORCES VIVES DE LA NATION. VOUS N’ÊTES PAS DES MOUTONS. VOTRE CHEF NE DOIT PAS ÊTRE UN IDIOT. SINON, VOUS ÊTES PLUS IDIOTS QUE LUI?

  4. VOUS ETES TROP JALOUX DE DENIS SASSOU NG POURQUOI CLAUDINE MUNARI EST ELLE MUETTE COMME UNE CARPE ?POURQUOI P T MABIALA NAPPELLE T IL PAS A VOTER POUR G B P KOLELAS?

    POSEZ VOUS DE TELLES QUESTIONS

    FRANCE 24 VIENT DE RECONNAITRE QUE DENIS SASSOU NG A TOUJOURS REMPORTE TOUTES LES ELECTIONS DEPUIS 2002 TOUT COMME LA FAMILLE KOLELAS QUI DEMEURE IMBATTABLE DANS LE POOL

    POSEZ VOUS DE TELLES QUESTIONS

  5. Isidore AYA TONGA 100% Intérêt général dit :

    ABEILLES ATTAQUER, ATTAQUER SASSOU NGUESSO LE SÉNILE DOIT TOMBER, COMMENT A FINI TON MAÎTRE MOBUTU?
    MOBUTU FUT INHUMÉ HORS DE SA TERRE ET DE SES BIENS. VANITÉ DES VANITÉS, TOUT EST VANITÉ. LE PEUPLE GAGNE TOUJOURS .
    ÉLECTION AU CONGO : AU LIEU DE PARLER DE SON PROJET POUR LES 5 PROCHAINES ANNÉES OU MÊME DE FAIRE SON BILAN DE 40 ANS AU POUVOIR , SASSOU S’ÉTONNE QU’EN 2021 LE CONGO IMPORTE LES SAFOUS DU CAMEROUN , OIGNONS DU TCHAD ET RDC, ET LE POULET SURGELÉ EBEMBE YA DOULA À QUI LA FAUTE ? https://www.youtube.com/watch?v=YSvJw6ihCjE

  6. A SUIVRE dit :

    URGENCE, URGENCE SIGNALEE.

    Le docteur Alex Ibacka Dzabana, activiste et défenseur des Droits de l’Homme, des Libertés et de la Démocratie au Congo-Brazzaville vient d’être enlevé ce matin 11 mars 2021 par la DGST.

    Cet enlèvement intervient après l’interdiction du Mega Meeting programmé conjointement par des Partis de l’opposition et des Organisations de la Société civile dont il est un des militants de première ligne.

    C’est aussi au moment où l’opposition politique congolaise prépare pour donner une réponse à cette nième dérive totalitaire de ce pouvoir aux abois. En réalité la peur a changé de camp et par cet acte le pouvoir tente le tout pour le tout pour maintenir cette peur que les congolais ont résolu de vaincre à jamais.

    Si nous ne donnons pas de réponse à l’arrestation du Dr Alex Ibacka Dzabana, le pouvoir de Sassou va continuer ses manœuvres d’oppression des Congolais.

    Le but visé par le pouvoir de Brazzaville est bien connu, à savoir étouffer la nouvelle dynamique engagée pour renverser les rapports de force.

    Fait le 11 mars 2021.

    La résistance intérieure contre la dictature de Brazzaville.

  7. A SUIVRE dit :

    Les Candidats NDZON ET PAKO arrêtez de parler de la libération de mokoko et okombi dans vos meeting pour séduire leurs partisans bientôt 5 ans qu’ils sont injustement condamnés vous n’avez RIEN fait , ni même leurs rendre visite à la maison d’arrêt un jour !!! TOBOYI COMÉDIE NA BINO ! BOKENDE NA NDENGE NA BINO ! ON ATTEND VOTRE VICTOIRE FACE AU TYRZN LE 21 MARS . https://www.youtube.com/watch?v=CJLFMgn_wCo

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