Congo-Brazzaville : quelle Opposition ?

cfaElle applaudit des deux mains quand ça l’arrange et quand il y a quelques enveloppes et billets de banque à ramasser. Mais elle crie « au voleur » lorsque le manipulateur des pantins se met à faire valser les marionnettes ! A qui la faute ? Et elle s’étonne que le peuple ne la suive plus.

De quoi se plaignent-ils, ces messieurs de l’opposition ? Rongés par des querelles intestines de leadership, vieux réflexes hérités de leur appartenance au monopartisme, ils n’ont jamais eu le temps de se remettre en question, de se recycler et de s’occuper des vrais problèmes du pays et de la nation. Ils passent leur temps à se soucier d’abord de leurs besaces et à cogiter sur le « comment évincer « X » ou « Y » ? », sur le « pousse-toi que je me place ». Ils sont incapables de se mettre d’accord sur un candidat à présenter et derrière lequel ils se rangeraient tous.

Des individus dits « personnalités politiques congolaises » sont interpellés en France dans les dossiers des « Biens mal acquis » et des Rafles du Beach dit « Disparus du Beach ». A ce jour, personne, aucun membre se revendiquant de l’opposition congolaise n’interpelle le gouvernement, encore moins le parlement.

Des détournements de fonds publics, des viols, des vols, des arrestations arbitraires de membres de partis politiques d’opposition pour crime de lèse-majesté parce qu’ils ont osé manifester, des crimes sont commis dans le pays chaque jour. Aucune interpellation des pouvoirs publics de la part de cette prétendue opposition.

Récemment, une journaliste africaine travaillant pour l’agence Reuters a été molestée à Brazzaville par les « anges de la mort » de M. Ndengue, aucun ténor de l’opposition n’a moufté et n’a interpellé le gouvernement. Il y a quelques jours, le journal en ligne, MEDIAPART, a publié un article incendiaire dans lequel sont dénoncées les turpitudes, les affres, la boulimie, la goinfrerie, la ripaille de M. Sassou Nguesso et son clan, et donc remet en cause la probité morale des femmes et des hommes qui nous « gouvernent ». Là aussi, c’est le silence total. Pourtant, ce ne sont pas les sujets qui manquent qui permettraient à cette opposition de monter au créneau. Pouvons-nous donc dire qu’au Congo-Brazzaville, il n’y a qu’une opposition circonstancielle, une opposition du ventre, c’est-à-dire alimentaire ?

Cependant, à chaque fois qu’on annonce des prétendues élections, tout le monde se réveille. Même quand ils appellent les populations à l’abstention, ils courent comme des lapins s’inscrire dans les listes ouvertes par les tenants du pouvoir pour mieux les humilier, tout en sachant d’avance qu’ils n’auront aucune chance de figurer parmi « les admis ». Il n’y a pas longtemps, ils ont couru à Ewo où ils étaient allés avaliser les listes déjà arrêtées depuis Mpila et qu’on a rendues publiques les 15 juillet et 5 août 2012, lors de la mascarade électorale. Ces messieurs dits de l’opposition, quand se rendront-ils compte que la synarchie se moque d’eux depuis des décennies et qu’elle les fait tourner en bourrique ?

Regardez-les bien, ces gens sans honneur, sans dignité ! Demain, quand les oligarques annonceront des élections municipales, cantonales ou sénatoriales, vous les verrez, toujours les mêmes, se précipiter dans la fosse, encore, têtes baissées et toute honte bue, dans le but d’aller grappiller les quelques miettes qui tombent sous la table où mangent le chef des piranhas et son clan.

Qu’on le veuille ou non, que peut-on attendre des gens qui sortent d’un même moule ? Tous les prétendus chefs de l’opposition sont tous des produits du monopartisme, ils sont tous issus du PCT. Certains d’entre eux n’ont même jamais rendu leur carte d’adhésion au PCT, certainement. Et ils viennent toujours nous divertir, matin, midi et soir. De l’autre, ils appartiennent tous à la GLC, la prétendue loge maçonnique de M. Sassou ; cette loge qui est devenue une secte, avec ses rituels sataniques, dans la mesure où la GLUA a exclu de sa juridiction la GLNF, la maison-mère dont dépend la loge de M. Sassou Nguesso. Ce qui fait que la loge de M. Sassou et ses « obligés » sont devenus une loge sauvage, illégale, donc une secte. C’est la loge des truands, des malfaiteurs, des prédateurs et autres criminels.

Le jour, ils viennent faire du boucan, nous casser les tympans, et la nuit, ils se faufilent et se retrouvent, en sorciers, entre frères en train de se congratuler dans des convents et des agapes où ils font ripaille. De toutes les façons, les vieux démons ont depuis refait surface car, si hier on criait : « le Parti dirige l’Etat », aujourd’hui, plus fort que jamais, le nouveau slogan est : « la Loge dirige l’Etat ». Ainsi, la franc-maçonnerie à la sauce clanique de Sassou Nguesso est devenue le Bureau politique clanique et a remplacé celui du PCT réduit à l’état de coquille vide et gardé ainsi pour la forme.

Aux dernières élections, La Lettre du Congo-Mfoa (LCMF) avait demandé aux populations congolaises de rester chez elles, de ne pas aller voter. Elle avait lancé un mot d’autre : CARTON ROUGE !  Les populations l’avaient écouté. Résultat : 95 % de taux d’abstention. Qu’y a-t-il donc de mieux que cela ?

Peuple congolais, laisse tomber ces gourous, ces truands, ce tabac de la même pipe. Le temps est venu de te trouver d’autres leaders dignes de foi, des leaders qui n’ont jamais fait partie des organisations gravitant autour du PCT. Il y en a encore dans le pays, même s’ils ne sont pas nombreux. En cherchant bien, vous les trouverez. Ils sont à l’intérieur du pays, ils sont aussi au sein de la diaspora congolaise, vivant loin du pays.

L’Equipe du Réseau Asso Congo-Mfoa

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5 réponses à Congo-Brazzaville : quelle Opposition ?

  1. MFOA VILLE dit :

    C’est ce qu’on appelle ecrire pour ecrire, sinon pour exiter.
    Combien de fois n’a-t-on pas vu des declarations des opposants sur des sujetos d’actualite?
    La veáis question est celle de reflechir sur la portee des simples denonciations et sur des methodes de lutte plus efficace susceptibles de faire plier le systeme clanique.

  2. Anonyme dit :

    Si vous demontez la seule opposition au regime, construisez donc une nouvelle opposition que vous direz plus legitime de combattre le pouvoir.
    Il faut savoir penser dans la vie. Soit on est avec le pouvoir, soit on est contre. mais malgre les defauts de chacun, il faut s’entraider. Si l’opposition actuelle est la seule entendue, il faut l’appuyer malgre tout car le but est commun. c’est a dire la chute du pouvoir actuel.
    Critiquer sans proposer d’alternative n’a aucun sens. la jeunesse Congolaise ne se leve pas, alors laissez donc ces vieux gourous et truands comme vous dites parler pour le peuple.
    Voyez donc Mathias Dzon par exemple qui fait parler du Congo dans les medias occidentaux, qui d’autre le fait ouvertement? Vous caches derriere vos claviers?
    On ne critique pas pour la forme, on critique pour construire et votre article n’apporte rien de constructif. Vous dites aux congolais de se resigner puisqu’il n’y aurait pas d’opposition sans leur dire une alternative. C’est bas, c’est minable, c’est navrant.
    Donnez donc des noms de ces opposants de la diaspora congolaise, ou sont ils? Le combat c’est au Congo pas en France. Les vrais opposants sont ceux qui vivent les realites sur place, par des gens qui ne savent que dire de belles phrases et critiquer parce qu’ils ont l’avantage de l’age.

  3. Edouard-Roger Ladentdure dit :

    M. Anonyme, souffrez que je vous dise que le coup de gueule de celui ou ceux qui ont écrit cet article vous a bien piqué. Contrairement à ce que vous dites, moi pour ma part je vois en leur réaction un coup de pied au cul pour que cette opposition sur laquelle tout le monde comptes e réveille et travaille à l’unisson. Vous parlez de Mathias Dzon? D’accord, mais il est soutenu par qui en Europe? Cherchez bien, vous verrez. Je ne critique pas, mais je constate. Sera-t-il le moindre mal? Et que savez-vous de lui? J’ai l’impression que vous roulez pour lui. Tant mieux… ???!!! Non, je pense que tout le monde devrait travailler à l’unisson et non en solo, car les temps sont tres difficiles. Voilà ce que je crois comprendre dans cet article. Mais il faut aussi avouer que nombre de nos opposants sont devenus et se comportent comme des prostituées. Demande de changement de comportement et d’attitude ? Certainement… Ce qui est bien c’est les auteurs de cet article n’insultent ni n’injurient personne. Ils sont écoeurés sans doute. Ce n’est qu’un coup de gueule, rien de plus.

  4. Pierre DJOUE dit :

    Ce texte ne fait que reprendre les états d’âme que beaucoup de congolais affichent sur des réseaux sociaux.
    Quand on veut tenir un discours de rassemblement, dans un combat aussi difficile que celui de l’alternance à la confiscation du pouvoir, l’idéal serait de faire une lecture objective de la réalité sociopolitique congolaise dans sa complexité et son hétérogénéité.
    Vouloir mettre toute l’opposition dans le même sac, s’approprier le succès du faible taux de participation aux faux scrutins, cela est tout, sauf une démarche constructive.
    Dans mon environnement où les gens se sont abstenus de participer, il n’y a aucune personne ayant connaissance du réseau Congo MFOA.
    A mon sens, les hommes d’actions ne devraient pas se focaliser sur des questions subsidiaires que je retrouve dans ce texte.
    Il serait mieux de s’interroger sur la portée de nos actions, et de ce qu’on apporter aux autres pour rendre notre combat plus efficace.
    Le principal combat à mener est celui de la lutte contre les injustices de toute sorte, sans pour autant se limiter à des cas médiatiques.
    Il y a des personnes qui souffrent, meurent dans le silence, à l’abri de toute publicité. Et, il s’agit du plus grand nombre. Je garde à l’esprit cette personne dans l’incapacité de se payer des soins à 2 500 FCFA…
    Notre action en faveur de l’alternance doit avoir pour finalité le bien être de la majorité des congolais.
    Les opposants qui luttent sur place au Congo, c’est avant tout au peuple qu’ils ont à rendre compte. Car c’est lui qui est confronté à la réalité au quotidien et qui est mieux à même de pouvoir se faire une opinion sur les leaders.
    Travaillons pour renforcer leur combat et arrêtons des croc e jambe sans effet.
    Nous menons une guerre de tranchée, pas un combat de prise de position médiatique.
    Si les choses étaient aussi simples, je pense que nous n’en serions pas au stade de critique et exhortation « au peuple »…
    Et si le salut venait du milieu ?

  5. AnoNyme dit :

    Je suis ok avec Pierre Djoue. Les coups de gueule il y en a tellement sur internet, on ne sait pas si on a affaire a des journalistes ou a de simples blogueurs donnant leur point de vue et le presentant comme une verite absolue.
    Je dis juste que ce combat va dans tous les sens alors que tous devraient se concentrer sur un but unique. Et non je ne crois pas que sur place, au Congo, tout le monde aurait le meme coup de gueule que celui de l’auteur de l’article. Si l’opposition etait si boudee personne n’assisterait a leurs conferences, contrairement aux rassemblements du pouvoir, l’opposition de paie pas ses partisans.

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