CONGO-BRAZZAVILLE : LE SOIR DE LA DICTATURE DE SASSOU-NGUESSO

Combien de temps dure une dictature, difficile de répondre à cette question. Les plus longues ont une durée maximale de 40 à 50 ans, le temps pour le monarque d’être pris par l’âge, la perte des soutiens et le rejet d’une population abusée.

Le Congo-Brazzaville est justement pris par les tenailles d’une dictature militaire depuis plus de 43 ans, le chemin garni de cadavres.

Après une série de rencontres, le FMI vient de confirmer ce 10 septembre une fin de non-recevoir à la dictature de Brazzaville, aucun pécule ne viendra réconforter le régime aux abois. Les mensonges, l’opacité des montagnes de dettes auprès des Chinois, le discrédit, la rue congolaise ajoute la disparition des 14.000 milliards de FCFA. Tout était réuni pour un désaveu prévisible avec l’institution financière internationale.

PARIS, LE  FAVORI  DES  DICTATURES D’AFRIQUE FRANCOPHONIE.

Pour marcher en toute impunité sur les dépouilles des Congolais Sassou-Nguesso a obtenu l’accord de l’Élysée, même le socialiste François Hollande est tombé sous le charme du fils de Mouebara.

A force de gagner toutes les batailles, le bâtisseur infatigable des courtisans du PCT se passe pour un surhomme, un Dieu qui ne connaît pas une fin, tout lui réussit.

Tenez-vous en alerte, ce n’est nullement une scène de ménage, aux dernières nouvelles, entre ses éternels soutiens français et son régime, le courant est rompu, les causes sont les suivantes :

Le khalife des bords de l’Alima fait partie du carré gênant des pouvoirs à très long terme qui fait la risée de l’Afrique Centrale avec Biya, Idriss Deby. Ce collège vieillissant agace la diplomatie française taxée de protéger ses dirigeants vomis par leurs populations respectives. Leurs âges avancés n’arrangent rien. Au sein de l’Union européenne, malgré l’hypocrisie collective face aux pays fournisseurs de matières premières, Sassou-Nguesso et ses collègues menacent l’équilibre d’approvisionnement des pays de l’union européenne. 

Les coffres du Trésor public étant vide, le régime dépensier de Brazzaville s’est saisi du dossier du Terminal de Djeno, pour exiger une forte somme pour le renouvellement du contrat, le cumul envisagée secoue le siège de Total à Paris  la Défense.

Pendant longtemps Sassou-Nguesso a bien servi ses maîtres occidentaux, cette relation a pris malencontreusement des nombreuses rides, les pillages des ressources par ses enfants, mis en relief par les tristement célèbres biens mal acquis (BMA) entre l’Europe et l’Amérique, la mise à sac par ses lieutenants des deniers publics et la mauvaise réputation de gestion calamiteuse, les crimes de sang de son armée au Beach de Brazzaville et dans le Pool, l’emprisonnement sans merci des opposants, un passif lourd de conséquences qui pousse le cœur du capitalisme français à tourner la page Sassou-Nguesso difficile à assumer. 

Évidemment les diplomates européens n’ont plus d’arguments pour présenter Sassou-Nguesso et compagnie comme de dirigeants fréquentables, crédibles, ce n’est plus à l’ordre du jour. Son bilan économique catastrophique enfonce le clou. 

L’irruption inattendue sur la scène politique des réseaux sociaux agissant comme un acteur invisible, mais efficace tournant au ridicule toute la clique du cirque des dirigeants françafricains reste une menace majeure, capable de soulever une population déterminée, mais surtout cela paraît imprévisible. 

Pour la survie de leurs intérêts, l’approvisionnement en matière première, les occidentaux sont en perpétuel changement pour garantir l’avenir et limiter les risques de mauvaises surprises à l’image du Burkina Faso le 30 octobre 2014 et au Mali récemment.

La vague des 3èmes mandats n’arrangent rien, elle épingle également Sassou-Nguesso parmi les pionniers dans cette voie ténébreuse. Alpha Condé et Alassane Ouattara suscitent une grave incertitude pour les jours à venir, venant grossir le discrédit né en Afrique Centrale.

Mobutu Sesse Seko était un véritable allié de l’occident en Afrique Centrale, le Zaïre un impressionnant réservoir de matières premières, mais face au blocage de la démocratisation dans les années 90, gagné par la maladie, les USA ont encouragé une rébellion qui l’a expédié en exil. Tel est le sort réservé aux Africains qui passent le plus de leur temps à plaire aux occidentaux. 

L’âge de Sassou-Nguesso constitue aussi une menace, officiellement né en 1943, soumis à l’analyse cela paraît, absurde. 

Quelqu’un qui débute l’école à 10 ans d’après ses propres affirmations dans son ouvrage « le manguier, le fleuve et la souris » peut-il être lieutenant à 20 ans en 1963 ?

Faites le calcul, école primaire 6 ans, collège 4 ans, formation militaire 2 ans, durée du grade de sous-lieutenant à l’époque 6 mois avant d’être promu lieutenant. 

Le cumul fait 13 ans environ. Il s’agit là d’une impossibilité matérielle manifeste. 

Pris comme tel, le tendre époux d’Antoinette Tchibota serait plus jeune que son épouse qui a somptueusement célébré son 70ème en mai 2013 sur la côte d’Azur pour plus d’1 million d’euros, rémunérant ses propres invités accourus par convois entiers du Congo et de toute l’Europe. 

Par contre si on recule son âge de 5 ans, cela devient plausible. Notre prétendu bâtisseur infatigable probablement né en 1938 aurait en toute vraisemblance 82 ans, malgré ses cheveux aussi noir qu’un jeune homme de 19 ans. Les costumes croisés qu’il affectionne peuvent continuer à le rendre télégénique, le temps court malgré tout. 

Même si sa nourriture affrétée par vol spécial vient d’Italie, c’est suffisant pour émettre des craintes dans les analyses des conseillers élyséens.

Pour comprendre le présent et l’avenir la sagesse nous recommande d’examiner le passé.

L’Afrique est le terrain de prédilection du capitalisme occidental. Pour assurer la production en Amérique, la traite des Noirs a été un apport considérable pour la réussite de l’essor économique des Amériques et la prospérité de l’Europe. 

Avant d’arrêter cet odieux commerce, les acteurs s’étaient rendus compte que les esclaves se multipliaient sur place, la machine à vapeur était d’un apport essentiel. Conclusion il a fallu au monde capitaliste mettre un terme à cette escalade, laissant sur le carreau tous les intermédiaires sur les côtes africaines à leur triste sort.

Après la seconde guerre mondiale, les deux puissances naissantes veulent étendre leur influence aux quatre coins du monde, USA et l’ex URSS n’ont pas de colonie, pour assurer la croissance de leur domination sur le monde, ils demandent à l’Angleterre, la France et le Portugal de libérer les colonies.

La France mal préparée à laisser les colonies s’est empressée de contourner la difficulté avec des marionnettes et le franc cfa, pour continuer à ronger les ressources naturelles dont elle a besoin pour son épanouissement. C’est la naissance de la relation incestueuse de la France avec les dirigeants du pré-carré africain dénommée pompeusement « Françafrique » de triste réputation. Sassou-Nguesso et son clan ont donc accepté de louer leurs services au cœur de ce bail, les yeux fermés.

Nelson Mandela d’heureuse mémoire n’a pas vaincu seul l’apartheid par sa seule volonté, il s’agit d’un concours de circonstances, la fin de la guerre froide, l’angoisse des industriels sud-africains devant les sanctions à leurs productions, la conjugaison de ses facteurs ont croisé la détermination du leader noir anti-apartheid, le combat a porté ses fruits. 

L’occident est appelé perpétuellement à se renouveler, se mettre en cause pour la survie de sa domination. Il faudra comme c’est le cas actuellement laisser tomber les dictateurs pour traverser cette mauvaise passe. 

Sur tous ces repères, les historiens auront le loisir d’apporter un éclairage meilleur, une approche mieux élaborée. 

Le temps est donc un élément déterminant qui souffle le changement de direction de l’histoire. 

Pour Nicolas Machiavel dans son célèbre ouvrage, il affirme que le « Le prince ne maîtrise pas le temps »

Arrive un moment où plus rien ne marche, c’est la descente en enfer, les Nguesso doivent se préparer à leur sortie du théâtre congolais et attendre ce que l’histoire leur réserve. Nous prenons tous les amateurs des sciences politiques à témoins. 

Les Présidents à vie, les biens mal acquis, la mauvaise gestion, la corruption endémique, les crimes de sang, les prisonniers politiques, les intimidations, le culte de la personnalité, le clientélisme sont la proie des critiques qui secouent l’actualité, les réseaux sociaux en raffolent.

Comme les reptiles de nos forêts tropicales qui laissent tomber leur vieille peaux, le capitalisme occidental a désormais honte de son idylle avec les dictateurs d’Afrique, il tient à changer de peaux, épousant les contours des nouveaux moments, la gestion des informations n’est plus l’exclusivité des états et des groupes constitués, elle entame d’échapper royalement à l’ordre établi grâce à la Maggie d’internet, le déploiement est désormais horizontal, il apparaît difficile à contenir comme ce fut le cas du siècle écoulé. 

En 60 ans d’indépendance les élites intellectuelles nombreuses et mieux formées, ont le loisir d’instruire contre les dictateurs et leurs complices occidentaux alimentant un cycle d’incertitude. 

Le clan du pouvoir au Congo-Brazzaville doit s’attendre à un fleuve de mauvaise nouvelle, les temps ont changé. 

La roue de l’histoire tourne, avec elle les changements d’événements importants, Nos ancêtres égyptiens avaient la faculté de lire les événements dans la position des étoiles, les crues du fleuve Nil. Nous avons perdu cette connaissance, il n’en demeure. 

Ceux qui peuvent s’élever sur une autre dimension l’ont déjà perçu, après 60 ans d’indépendance, les compteurs sont repartis à zéro, une 3ème échéance s’ouvre bientôt, imprévisible, elle pointe à l’horizon. 

J’ai dit

MOUSSI – MASSA

Diffusé le 02 octobre 2020, par www.congo-liberty.org

Ce contenu a été publié dans Les articles. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

6 réponses à CONGO-BRAZZAVILLE : LE SOIR DE LA DICTATURE DE SASSOU-NGUESSO

  1. Samba dia Moupata dit :

    La dernière cartouche de Sassou Dénis a été l’octroie des 300 milliards des Fcfa ,a ses parents Mbochis escrocs hommes et femmes d’affaires ,pour soit disant redynamiser l’économie . Avec Sassou Dénis ,on prend les mêmes et on recommence c’est Paul Obambi , ANguios Engambé, Yela Ngakosso, Guy Bouala , Richard OKESSI , colonel iloki ,Cendrine Sassou NGUESSO , Andréa Sassou nguesso , Madame Christine Dabira ,Ines Ingani , voilà quelques noms qui vont se partager les 300 milliards pour la relancer de l’économie congolaise . On est chez les fous ! Seule la révolte pourrait hors d’état de nuire ces fous furieux mbochis .

  2. Anonyme dit :

    C’est vraiment déplorable

  3. Anonyme dit :

    Soyons juste Unis chères frères Africans, sans quoi RIEN du tout n’ira chez nous.
    Ayons l’ESPRIT de bonnes Analyses, mais surtout soyons Unis, à la Vie à la Mort soyons Unis.
    Balla B, straight outta Bamako/Mali.
    Bigs thanks !!!

  4. Anonyme dit :

    On était bien tranquilles ici, chez nous en Afrique. On a appelé PERSONNE !!!
    Ce sont ces occidentaux qui ont décidé de lier leur destin au notre et après ils ont Juré de ne JAMAIS nous laisser ne serait qu’un bout de souffle pour nous développés.
    En dépit de cela certains d’entre eux souhaitent même une Afrique sans les Africains.
    Ils sont déjà puissants et s’unissent !
    Alors nous, affaibli plusieurs fois pars nos propres frères INCIVIQUES qu’est ce qui nous Reste à faire !??

    Comment un pays comme la france peut-il Continuer à prendre ses pieds en Chiant encore sur nous 14 Pays Africains qui ont déjà TOUTES LES RESSOURCES NATURELLES DU MONDE en ce 21ème siècle ???
    Et c’est encore toujours nous disent-ils: ces africains, ces BON à Rien, ces menteurs, ces Voleurs, ces hypocrites.
    Et on les PAYES même des dettes indéfiniment…
    Sans oublier leur franc cfa qui est un tout autre sujet à part entière: le franc des colonies françaises d’Afrique.

    CHÈRS, TRÈS CHÈRS AFRICAINS, AFRICAINES UNISSONS NOUS, UNISSONS NOUS ! RIEN QUE POUR CETTE COULEUR BÉNIE QUI EST LE NOIR !!!
    Balla B, straight outta Bamako/Mali

  5. Ann Honyme dit :

    « le capitalisme occidental a désormais honte de son idylle avec les dictateurs d’Afrique… »

    Le capitalisme ne connait pas la honte…
    Ce système basé sur l’égoïsme des individus et des nations s’est construit et renforcé sur des crimes comme la traite des noirs, les diverses guerres impériales et autre coups d’etats ou déstabilisations de nations ayant des ressources naturelles…
    Le fait que les dictateurs de la françafrique puissent être lachés à un moment ou à un autre, indique juste le changement d’orientation que le capitalisme prend vis à vis des energies fossiles. Le petrole ne sera plus aussi interessant dans quelques années. Il suffit d’observer l’industrie automobile qui se tourne lentement mais surement vers l’electrique… Les terres rares et le coltan deviennent plus interessants que les puits de petrole. Il suffit pour le comprendre d’observer le conflit le plus meurtrier depuis la fin de la seconde guerre mondiale qui a lieu en afrique centrale depuis plus de 20 ans… A savoir celui de la guerre de RDC. Les multinationales capitalistes y financent mercenaires et groupes armés…
    Le capitalisme ne connait décidément pas la honte…

  6. Gabio dit :

    D’apres les archives du journal officiel, sassou denis, devenu nguesso plus tard, fut forme comme sous officier de reserve, donc sergent. Il fut fait sous lieutenant de reserve en 1962 par un decret du president Youlou. Philippe Bikinkita raconte dans son livre que sassou, ngouabi et yombi sont des sergents (sous officiers) faits officiers par simple decret du president Youlou en 1962. En d’autre terme, ils n’ont jamais suivi les 2ans de formation d’officier comme Louis Sylvain Ngoma, Raoul, Kimbouala Nkaya… C’est comme le caporal Mobutu fait colonel par Lumumba. Ce sont donc des officiers de pacotille.

Laisser un commentaire