Congo-Brazzaville : Le mirage de l’élection présidentielle de 2021

C’est l’art de mettre la charrue avant les bœufs. Ainsi le vainqueur rafle toute la mise avec des dés pipés et des règles déjà établies à l’avance. Avions-nous encore besoin de parler de cette parodie ?


Alors que l’horizon est toujours sombre pour les Congolais, à juste titre ou pas, certains d’entre nous de l’opposition congolaise sont sur les starting-blocks de ce non événement savamment orchestré par la dictature pour faire diversion. N’oublions pas et jamais que dans une tyrannie, c’est toujours le tyran qui gagne les élections qu’il organise et ici en l’occurrence Sassou ; Telle est sa devise. Comme une cellule cancéreuse dont aucun traitement ne viendra à bout, il a décidé de polluer notre existence jusqu’à la fin des temps.


Pour rappel, Sassou est toujours l’unique indéboulonnable et indémontable candidat du pouvoir militaire en place à défaut d’avoir pu régler dans la sérénité sa succession monarchique, afin de s’assurer une retraite paisible. Mais qu’il se rassure que tout système a une fin, et comme à son habitude il assumera toute sa forfaiture.


La cohérence de la pensée et de l’action est un élément essentiel du discours politique. Le combat de l’opposition est celui de la ré-instauration d’un État démocratique qui a été fauché dans la fleur de l’âge, avant son éclosion, le 05 juin 1997 par une terrible guerre civile dont il nous faudra revenir froidement sur la genèse. En somme, les nouveaux maîtres éblouis par les fastes du pouvoir voulurent mettre au pas les anciens caciques tout en oubliant l’essentiel de leur mission qu’ils avaient reçu de tout le peuple congolais. Une élection dans l’allégresse se transforma en une chasse aux sorcières. Ainsi, germa les graines de la division, de la mésentente, du tribalisme, du régionalisme qui nous gangrènent aujourd’hui.


La plateforme de l’opposition congolaise, notamment le Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (FROCAD), ne devra pas mourir devant nos ambitions égoïstes pour l’élection présidentielle de 2021.


Aurions-nous renoncé à nos idéaux pour succomber aux sirènes d’une pseudo-élection présidentielle pour laquelle les barons du PCT (Parti congolais du travail) agitent la peur de ne point la gagner en 2021 ? Mais de qui se moque-t-on ? L’heure du débauchage politique ou de la transhumance a commencé avec à la clé de la monnaie sonnante et trébuchante pendant que le peuple crie famine.


Le seul but de cette mascarade est d’attirer les opposants en mal de notoriété dans ce cirque politique afin de légitimer encore et encore un pouvoir dont l’existence ne dépend que de la frange militaire tribale solidement ancrée dans notre armée congolaise tel un abcès. Ne pas le crever signera notre échec.


Avions-nous oublié nos martyrs partis très tôt ou récemment pour nous lancer dans des aventures politiques hasardeuses ? Certains d’entre nous encore vivants vivent le martyr dans les geôles de notre pays qui est une prison à ciel ouvert. Le Congo-Brazzaville a sombré dans les oubliettes des nations civilisées. Le rôle de notre Président ne se résume plus qu’à parrainer des cérémonies funèbres et funestes tant le sort de la nation congolaise lui est dorénavant indifférent.


Je vois d’ici poindre du coin de l’œil les larmes de tristesse de nos compagnons de lutte, prisonniers politiques, qui se sentent abandonnés par nos jeux politiques mesquins. Ceux qui hier dégustaient avec nous le champagne à l’abri du regard du peuple, se voient aujourd’hui délaissés.


Il est plus que temps que nous nous ressaisissions et accordions nos violons afin de poursuivre la finalité, à défaut le but de notre combat d’un Congo-Brazzaville libre dans lequel il fait bon vivre et s’exprimer sans contrainte aucune. Voilà le sens de notre combat. Les mêmes causes produisent les mêmes effets, et les mêmes erreurs les mêmes résultats. Il est plus qu’urgent de revoir notre stratégie politique.


Au Congo-Brazzaville pour le moment, les conditions d’une expression démocratique ne sont pas encore réunies. Toute tentative solitaire à l’élection présidentielle de 2021 ne saurait recueillir l’assentiment du peuple congolais épris de démocratie et d’un bon nombre de démocrates, tant qu’il y aura des prisonniers politiques au Congo et que la liberté n’y régnerait pas. Cela reviendrait à proposer une course entre un âne de l’opposition et un cheval dopé. Dans les deux cas, tant pour l’âne que le cheval dopé, l’image est désastreuse pour notre pays. Nous avons besoin d’un Etat sain et transparent.


Nos exigences vis-à-vis de ce pouvoir qui pille et terrorise le peuple congolais demeurent intactes à savoir :

• La libération de tous les prisonniers politiques,

• Un dialogue national inclusif à l’instar de la Conférence nationale souveraine de 1991 avec cette fois-ci des décisions politiques et non religieuses.


Au grand printemps, le grand nettoyage des écuries d’Augias.


Quant à monsieur Sassou, selon le camp dans lequel on se trouve, après des bons ou mauvais, loyaux ou déloyaux services, il est temps pour vous de tirer votre révérence. Car à travers vous, c’est tout le peuple congolais qui est humilié dans le monde. Tout ceci ne nous fait plus sourire ni rire. Nul n’est indispensable dans ce monde surtout lorsque l’on a brillamment échoué et que l’on est tristement célèbre. Dans un sursaut d’orgueil, mettez fin à cette tragédie qui peine même vos proches.

Pour les mites, les jusqu’au-boutistes d’une candidature à l’élection présidentielle en 2021, ce qui est leur droit le plus absolu, toute comparaison avec la situation en RDC (République démocratique du Congo) serait inopportune. Sassou est toujours l’inamovible candidat et la communauté internationale, notamment la France qui détient des droits de propriété sur le Congo, ne se soucie guère du sort des populations noires congolaises tant que l’or noir et les autres minerais leur sont bradés pour le bien des Gilets jaunes. L’ironie de notre histoire, c’est que ce sont des pauvres qui nourrissent d’autres pauvres ; Seuls diffèrent les continents.


Levons-nous et faisons tomber le mur de la peur. Le salut du peuple congolais ne viendra que des Congolais eux-mêmes, car qui bien que nous-mêmes connaissons nos besoins ? Nous pouvons sauver le Congo-Brazzaville si nous le voulons. Un Congo uni, je sais que nous pouvons le faire.


Comme dans toute chose en santé publique et maintenant en santé politique, mieux vaut prévenir que courir le risque de ne point guérir.


Une hirondelle, l’élection résidentielle de 2021 à laquelle Sassou rafle toujours la mise, ne fera toujours pas le bonheur des Congolais. Nous savons tous que l’essentiel est ailleurs.


Pour changer, il faut changer l’image. Nous autres ne sommes pas obligés de nous installer au pouvoir. Mais nous sommes obligés de préparer le futur pour nos enfants.


Pour l’opposition congolaise, ne pas participer à l’élection présidentielle de 2021 dans l’état actuel des choses au Congo-Brazzaville ne serait pas un boycott mais une question de bon sens, de dignité et de respect pour nos engagements et nos morts tombés sous les balles de la dictature.


Nous devrions rester au dessus de la mêlée et laisser ce pouvoir se désagréger tout seul. Ne perdons pas notre âme pour des subsides. La méfiance de notre peuple à notre égard grandit et cette désorganisation se traduit par notre manque d’efficacité dans nos actions. Une campagne d’explication de nos actions est plus que souhaitable pour clarifier notre ligne qui se perd dans cette nébuleuse cacophonie. Approprions-nous les thématiques chères à nos compatriotes pour lesquelles nous brillons par notre silence de cathédrale.


Nos échecs successifs sont dus au mode de fonctionnement de notre mouvement animé par un petit groupe de personnes difficilement identifiables avec ses thuriféraires. Être responsables, c’est rendre des comptes.


C’est Albert Einstein qui disait : « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent. »


Le peuple congolais vaut mieux !

—-

Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA

Ce contenu a été publié dans Les articles. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

7 réponses à Congo-Brazzaville : Le mirage de l’élection présidentielle de 2021

  1. SAMBA DIA MOUPATA dit :

    Comme d’habitude parfait kolélas , Tsaty Mabiala, Munari, Bowoa sont chèrement payés pour accompagner le chef suprême de la mafia Mbochi à cette parodie d’élection . Je m’en souviendrai toujours de la phrase de Tsaty Mabiala à la gare du midi Bruxelles qu’il faut pas faire la politique de la chaise vide . Voilà comment cet idiot de pascal Tsaty trompe les gens . Cher patrice proposons des stratégies comment fermé cet Ambassade de la république Mbochi sur paris , car cet ambassade ne représente pas le pays qui compte 98% des Mbochis , à l’UNESCO sur Paris cet un autre Ambassadeur Mbochi Henri Ossebi . Réfléchissons comment assiéger toutes ces résidences des Mbochis en France qui sont des biens mal acquis , ces mêmes résidences regorges de millier des fainéants vivent avec l’argent du trésor publique congolais

  2. Isidore AYA TONGA dit :

    La qualité d’un peuple ne se mesure t-elle pas par le rapport de force entre obéissants et désobéissants de ses citoyens face à l’injustice ou à un pouvoir injuste. La question de pouvoir du souverain peuple est ainsi posée.

    De ce fait, si un peuple ne cesse d’obéir à un pouvoir injuste ou illégitime perd-il naturellement sa qualité de peuple? S’il suffisait d’obéir à un pouvoir injuste les sujets d’une tyrannie connaîtraient-ils la liberté, la dignité et la justice ?

    La problématique ici posée est à la fois anthropologique sociale, politique, philosophique et morale… Faut-il obéir ou désobéir à un pouvoir injuste ?

    La vraie question ne réside pas dans l’attitude à avoir face à une situation donnée ou la loi est injuste, illégale et illégitime. Ceci ramène à une réflexion sur ce qu’est l’obéissance. Ainsi, l’obéissance repose avant tout sur la conscience.

    La conscience est basée sur l’altérité et a un caractère volontaire. Dès lors, les liens entre l’obéissance, la résistance, la loi et le droit naturel sont étroits. En effet, la résistance et l’obéissance, voila les deux vertus du citoyen. Par l’obéissance, nous assurons l’ordre même tyrannique.

    Et par la résistance, nous assurons notre liberté. Parmi les droits fondamentaux de l’homme figurent la liberté parce qu’elle est comme première et fondamentale des droits de l’homme. La liberté étant la condition même de tout droit.

    Oui, obéir aveuglement à une tyrannie, c’est renoncer à sa liberté, c’est renoncer au droits de l’humanité. Et ce n’est pas tout : renoncer à sa liberté, c’est renoncer aussi aux devoirs de l’humanité et de la civilisation ou plutôt aux devoirs de l’histoire humaine. Sans liberté, il n’y a ni droit, ni devoir de l’humanité. La liberté apparaît ainsi comme la condition du droit et de la morale.

    Isidore AYA TONGA

  3. Sango dit :

    Tous ceux qui croient et pensent à ces élections sont des cons, des complices, des malades psychiques. Il faut developper les stratégies, se mobiliser et mettre Sassou Nguesso et son régime hors d’état de nuire

  4. passant dit :

    Lu quelque part

    Lion De Makanda Benzila
    4 h ·

    Christian Perrin Jri , je commence par la fin : le Soudan n’est pas le Congo et n’a pas la configuration du Congo. Béchir a été chassé juste par le prix du pain. Chez nous, il y a pire que l’augmentation du prix du pain avec des pensions, des salaires, des bourses non payés mais rien n’y fait. L’environnement islamique ne tend pas la joue droite, plus enclin à l’insurrection que l’environnement chrétien où le pouvoir vient de dieu et où Colossiens 3 : 22 demande aux esclaves de bien obéir à leurs maîtres.
    Tu parles d’un déni de la réalité. Laquelle ? Mokoko et Kolélas n’ont-ils pas été les deux premiers de l’élection présidentielle de 2016 ? Si oui, c’est la réalité que Sassou a niée et que tu renies à ton tour.
    Pour toi, l’important est de ne pas participer. DONC, tu es pour le statu quo, c’est-à-dire, pour Sassou et son régime. En effet, a chaque fois qu’il y a eu boycott, Sassou a été élu sans contestation, sans affaiblissement de son pouvoir. Les élections : elles doivent passer de truquées à non truquées. POUR CELA, ELLES DOIVENT EXISTER ! Dans un processus d’amélioration. C’est par faute d’amélioration du système électoral que les choses stagnent. J’ai dit que PARTICIPER À UNE ÉLECTION SOUS LA DICTATURE EST UN ACTE DE RÉSISTANCE. TU APPARTIENS À CEUX QUI VEULENT EMPÊCHER LE PEUPLE D’EXPRIMER SA VOLONTÉ. SI JE SUIS TON RAISONNEMENT JUSQU’AU BOUT, LES ÉLECTIONS SONT INUTILES. RENONCER AUX ÉLECTIONS EST UN RECUL. Le point de départ de la démocratie, quel est-il ? ONE MAN, ONE VOTE. Je ne crois pas au saut quantique politique mais en une évolution. La France nous prouve que la démocratie dans ce pays n’est pas parfaite mais ELLE NE RECULE PAS. Vous plaidez pour un recul de la démocratie, là où j’appelle à une résistance.
    Après tout, Sassou peut refuser d’organiser les élections. Il ne se passera rien. Joseph Kabila l’a fait pendant deux ans.
    Vous faites une erreur majeure : vous croyez que la démocratie est mûre dans notre pays, alors qu’elle n’est encore qu’à l’étape d’une mangue verte. MOI, J’APPELLE A SA MATURATION EN NE RECULANT PAS À L’ÉTAT DE FLEUR MAIS EN CONTINUANT A APPORTER DU SOLEIL À LA MANGUE VERTE.
    Ce n’est pas moi qui emprisonne les politiciens ou qui vole les suffrages. Même en France, la démocratie n’a pas été une aventure parfaite. La fleur de lys est même revenue à un moment.
    IL N’Y A PAS DE DIALECTIQUE SANS ACTION, SANS OPPOSITION. L’INACTION EN POLITIQUE NE VAUT PAS PLUS QUE L’ACTION. Ce n’est pas parce qu’une graine n’a pas germé qu’il faut s’arrêter de semer. JE VEUX MAINTENIR LA CROISSANCE DE L’ARBRE DÉMOCRATIE, LÀ OÙ VOU DESIREZ CARRÉMENT ABATTRE LA FORÊT…

  5. VAL DE NANTES dit :

    Chers compatriotes ,
    Faisons simple .En supprimant ,sans trémolos ,le poste de président des richesses du CONGO ,nous aurons la possibilité institutionnelle de MILONGOSER le sommet du pays ,c’est à dire , instituer le poste de premier ministre encadré ,par des parlementaires vétilleux .
    Réfléchissez y .

  6. Val de Nantes. dit :

    La période post Sassou sera l’unique occasion pour le pays de renouer avec l’intelligence .Les échecs politiques d’aujourd ‘hui seront les leçons politiques de demain .
    Ainsi ,une réflexion approfondie sur l’opportunité de présidentialiser le pouvoir va s’imposer á nous .
    Deux questions existentielles se dressent sur notre avenir politique .
    Faut il maintenir ce support institutionnel qui régit l’espace politique congolais ? Sachant le code d’accés de ce système institutionnel est detenu par la France ,car elle en est ,de par l’histoire coloniale , l’inspiratrice.
    Soit ,prendre la tangente libératrice et émancipatrice, á savoir une modification substantielle de cette trame institutionnelle , qui se grimerait en un défi intellectuel contre l’occupant cérébral qu’ est la France .
    Pour l’heure , notre attitude est panurgique ,malgré nos bêlements inoffensifs dont la France ne sait que faire .
    Comment être indépendant quand vous avez confié la clef de votre logement á une tierce personne?
    Aux tenants du statut quo institutionnel d’y répondre .

  7. ted dit :

    CLAUDE ALPHONSE SILOU ESR CANDIDAT , il A DECIDER DE METTRE FIN AU REGNE DE SASSOU

Laisser un commentaire