Congo-Brazzaville : Le ministre des Télécommunications Thierry Moungalla architecte des écoutes téléphoniques ?

Les spécialistes du monde arabe et la presse internationale consentent volontiers que les révolutions arabes en cours n’auraient pu se faire sans les nouvelles technologies de l’information que sont internet , les réseaux sociaux et les téléphones mobiles.

Depuis la chute et la fuite en exil de l’ex dictateur Tunisien Ben Ali le 14 janvier 2011, les tyrans encore aux affaires essayent d’anticiper sur les outils dont pourraient se servir les révoltes populaires inéluctables dans leurs pays.

C’est ainsi que le gouvernement de Brazzaville par le biais de Thierry Moungalla et Raymond Mboulou respectivement ministre des télécommunications et de l’intérieur lança le 25 janvier 2011 dans la précipitation la plus totale la campagne d’identification des abonnés de téléphonie mobile.

Pour convaincre et rassurer une population congolaise méfiante et hostile au gouvernement , Thierry Moungalla s’empressa d’inclure ce fichage des citoyen dans le cadre de la lutte contre le banditisme «La campagne d’identification des abonnés est bénéfique pour la sécurité de chaque abonné. Cette opération est d’une importance capitale pour la protection des citoyens contre les abus des personnes inciviques et mal intentionnées et d’ajouter , le téléphone mobile étant devenu un outil de communication populaire, il n’est pourtant pas à l’abri d’utilisation peu catholique par certains usagers pour commettre plusieurs infractions à savoir: menace, injure… »

Cette argumentation n’ayant convaincue personne, maintenant la communication du ministre des télécommunications et l’ARPCE du Pasteur Yves Castanou, s’articule sur la mise en conformité des normes internationales et que l’identification des usagers des téléphones mobiles en fait partie .

Je vois déjà les grands esprits nous dire que le Congo ne dérogent pas à la règle et que même en France le pays de nos ancêtres les GAULOIS, tous les abonnés de téléphonies sont identifiés.

Sauf que dans les pays modernes et démocratiques ,ce que le Congo-Brazzaville de Sassou Nguesso n’est pas, les fichiers d’identification des citoyens sont contrôlés par des organismes indépendants comme la CNIL en France, pour veiller que l’informatique soit au service du citoyen et qu’elle ne porte atteinte ni à l’identité humaine, ni aux droits de l’homme, ni à la vie privée, ni aux libertés individuelles ou publiques et les écoutes téléphoniques légales se font sur commission rogatoire d’un juge.

Les citoyens des pays démocratiques peuvent par le biais de ces commissions indépendantes accéder aux informations contenues dans tous les fichiers d’identifications, ainsi que ceux de la police et de la gendarmerie qui les concernent et peuvent adresser des plaintes lorsqu’ils constatent la violation de leurs droits et une atteinte à la vie privée. Ce qui est loin d’être le cas au Congo-Brazzaville qui est un Etat policier.

Mais à y regarder de plus près, le décret n°2010-554 du 26 juillet 2010 portant identification des souscripteurs d’abonnements aux services de téléphonie mobile au Congo-Brazzaville, est un décret liberticide qui s’est inspiré des lois les plus antidémocratiques qui ont essaimé à travers le monde au lendemain du 11 septembre 2001, pour lutter contre le terrorisme et dont plusieurs associations des droits de l’homme n’ont cessée de dénoncer.

Le but non avoué de cette manœuvre qui ne s’est pas faite dans les règles de l’art du monde des télécommunications et des nouvelles technologies, c’est la mise en place des écoutes téléphoniques sauvages à grande échelle dans notre pays qui techniquement ne sont pas compliquées à mettre en place de nos jours.

Je ne vous expliquerai pas comment les écoutes téléphoniques fonctionnent, mais je vous expliquerai les grandes lignes du « BIG BROTHER CONGOLAIS » mis en place par le pouvoir de Brazzaville.

Dans mon article intitulé : Comment les appels téléphoniques internationaux enrichissent le Ministre des Télécommunications Thierry Moungalla , j’expliquais comment les amis du ministre des télécommunications, représentés par la société Global Voice Group contrôlent les appels téléphoniques entrants en provenance de l’étranger, en ayant installé des SERVERS dans les DATACENTERS des opérateurs de téléphonie mobile. Il suffit ensuite d’activer un logiciel spécifique dans ces serveurs « ROUTEUR » pour récupérer les communications transmises et faire un routage vers les cellules d’écoute téléphonique.

La seule bonne nouvelle dans cet univers d’apprentis espions, c’est que contrairement à d’autres sphères de la société Congolaise, toutes les ethnies du pays y sont représentées équitablement car chaque ethnie ayant son champion et seul un membre d’une ethnie donné, peut écouter le leader de son village. Un Mbochi ne pouvant pas écouter un Dondo, ni un Bembé un Makoua…cette fois ci, les sudistes ne pourront se plaindre !

Mais que les Congolais se rassurent,les écoutes téléphoniques pour être efficientes ne se font pas au hasard, mais sur des cibles précises qui pour le pouvoir de Mpila sont les hommes politiques  tous azimuts ,de l’opposition comme du pouvoir, des officiers supérieurs, ainsi que leurs femmes, enfants, proches collaborateurs et les membres de la société civiles, avocats, hauts fonctionnaires… ne sont pas à l’abri non plus pour éventuellement scruter leurs vies privées et recueillir des informations compromettantes qui pourront le moment venu servir d’armes et d’éléments de chantagepourquoi le pouvoir sécuritaire de Sassou Nguesso s’en priverait, lui qui s’est toujours immiscé dans la vie privée des Congolais !

Les puissants de Brazzaville se sont rués sur les abonnements téléphoniques de la RDC voisines pensants se mettre à l’abri, sauf que le programme des écoutes téléphoniques à tout prévu car des agents de la police politique du régime sont équipés de gadgets électroniques mobiles qui selon les modèles peuvent intercepter les appels téléphoniques sur un rayons de 50 à 100 mètres . Pour ceux qui en doute encore, une petite recherche sur internet, vous permettra de trouver ces petites merveilles.

Eh oui, vous n’êtes pas dans le scénario du futur James Bond, mais dans le monde merveilleux du Prince de l’alima.

Là s’arrête la plaisanterie car les premières arrestations ont eu lieu à Pointe-Noire où deux lycéens, Matondo Patrick et Missamou Bienvenu ont passé des heures à la DST avant d’être relâchés parce qu’ils avaient usé de mots argotiques dans leurs SMS .

Des solutions pour se protéger des écoutes téléphoniques existent et la première est que les hommes politiques ne se dotent pas de smartphones et ensuite…et ensuite seulement.

Je ne vais quand même pas énumérer les solutions pour que les hommes politiques, sans foi ni loi, se prémunissent des grandes oreilles de Sassou Nguesso , eux qui se sont décrétés opposants et dont la duplicité à l’égard du régime de Mpila n’ à d’égale que leur vénalité,  participant aux différentes élections truquées. Non, ils ne le méritent pas et tant pis pour eux.

Les congolais doivent savoir que pour se maintenir au pouvoir, les écoutes téléphoniques sont une arme essentielle et que le ministère de la communication et son ministre de tutelle que les apparatchiks du PCT appellent le Colonel Thierry Moungalla y joue un rôle majeur.

Je ne peux pas croire un seul instant , que le Colonel Thierry Moungalla est à ce point naïf pour ignorer que cette identification des souscripteurs des abonnements téléphoniques dans un Etat policier, est en réalité un fichage des populations qui aurait pu faire pâlir de jalousie les membres éminents du défunt KGB et permet à Sassou Nguesso de réaliser son rêve.

De quoi est capable Thierry Moungalla et jusqu’où ira t-il pour s’attirer les bonnes grâces de Sassou Nguesso ?

Je demande au peuple Congolais de remonter à tous les canaux de la résistance, toutes informations relatives à d’éventuelles arrestations motivées politiquement dont nous tiendrons responsables Thierry Moungalla pour n’avoir pas mis en place une commission de contrôle du fichier d’identification électronique.

Mingua mia Biango

Président du Cercle de réflexion pour des idées nouvelles

www.congo-liberty.org

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