Congo Brazzaville: Des diplomates abandonnés et traqués depuis 22 ans par Sassou-NGuesso

Quand le 10 octobre 1997, le Général Denis Sassou Nguesso revient au pouvoir par les armes, après avoir été congédié par les électeurs congolais en 1992, au profit du Professeur Pascal Lissouba, l’attention des observateurs de ce petit pays pétrolier d’Afrique centrale est portée sur la recomposition du paysage politique et les efforts de reconstruction du Congo qu’entreprit le vainqueur de cette guerre fratricide.

Aux oubliettes donc le sort des diplomates de l’administration du président sortant et de leurs familles, surtout du corps diplomatique congolais en mission en Amérique du nord: au Canada et aux Etats Unis. Sans ressources financières pour rentrer chez eux certains errent ici et là. D’autres tentent de s’adapter dans leur pays d’accueil. Mais le statut de diplomates qui était le leur freinera la reconversion de plusieurs d’entre eux. Ainsi des foyers se désintègrent, des familles entières s’effritent.

Malgré une embellie de l’économie et des finances publiques pendant plus d’une décennie, grâce aux revenus pétroliers, les différents gouvernements de monsieur Sassou resteront insensibles au sort des anciens fonctionnaires. Maintenant que les excédents budgétaires ont été dilapidés, il serait illusoire de croire que le gouvernement de monsieur Sassou qui a récemment été mis sous tutelle du Fonds Monétaire International (FMI) résoudra cette affaire qui n’honore pas le Congo. Pourquoi un tel traitement cruel de ces diplomates?

La conception et la notion de l’Etat du président Sassou Nguesso et de ses soutiens sont ethno-claniques et non républicaines.

Nommés par le gouvernement du président démocratiquement élu du Professeur P. Lissouba, tous ses diplomates attendaient et certains attendent toujours des affectations et/ou des titres de rapatriement des différents gouvernements Sassou. Ceux-ci ne sont jamais arrivés.

Le constat facile que l’on fait est que ces diplomates sont en réalité victimes de leur courage de citoyens libres quand certains d’entre eux osèrent critiquer et condamner le coup d’état militaire du 5 juin 1997 du général Sassou. Leur diplomatie dynamique auprès du gouvernement américain de l’époque avait abouti à la condamnation par Washington du putsch ayant renversé le gouvernement démocratique et renoué avec un pouvoir autocratique de fait.

Le dictateur de Brazzaville n’avait pas apprécié l’action de ces diplomates et, depuis, en garde comme une longue dent contre ses propres compatriotes considérés, à ce jour, comme des opposants dangereux pour son pouvoir. Depuis son retour sanglant au pouvoir par la force, monsieur Sassou Nguesso dirige d’une main de poigne en s’appuyant sur des bases ethno-tribales et claniques et en excluant les citoyens des autres régions majoritairement peuplées du sud qu’il n’a cessé de bombarder dans l’intention machiavélique de décimer les populations forcées de fuir dans les forêts, en Europe et en Amérique du nord.

Au fait le dictateur Sassou Nguesso ne connaît que la force, la violence et l’état de non droit. Il a une peur viscérale de la démocratie, des élections justes car le peuple n’aime pas la dictature, l’incompétence et la corruption. M. Sassou Nguesso a aussi peur de la paix car pour lui, la paix, ce n’est pas bon; chez lui et chez ses partisans, la paix signifie la fin du pouvoir et la mort. Voilà pourquoi, ayant adopté comme devise la phrase de Mao Tsé Toung, «Le pouvoir est au bout du fusil », Sassou Nguesso viole la loi, il terrorise, il sème la mort au sein des populations asservies et appauvries, il détruit le Congo, pille ses richesses pour se maintenir au pouvoir.

Des menaces aux subites et suspectes conséquences

Bientôt vingt-trois (23) ans que ces anciens fonctionnaires du ministère congolais des affaires étrangères sont comme des apatrides sans leur volonté. Ces anciens diplomates et leurs familles, en particulier ceux, très dynamiques, qui étaient en poste à Washington, D.C., ne peuvent visiter leur pays, le Congo-Brazzaville, au risque d’être arrêtés, torturés, emprisonnés ou tués. Ainsi, ces diplomates ont été contraints de faire fuir leurs enfants en Afrique et en Europe pour les éloigner et les protéger de toute violence au Congo. Il s’agit de Dieudonné Antoine-Ganga, Daniel Mouellet, Jean-Alain Backoulas, Georges Bakala, Auguste Biyo, André Tentokolo, Amphas Mbo Mampouo, Dieudonné Bouemboué, Romuald Matala De Mazza, etc. Car des menaces à peine voilées arrivent à leurs oreilles. Les moins chanceux parmi eux ont disparu ou ils sont morts de manière suspecte dans l’indifférence totale du régime de Brazzaville. Un ancien officier supérieur de l’armée congolaise membre de la sécurité du président Lissouba mourut subitement dans le Connecticut. Dans la région parisienne en France, le général Ferdinand Mbahou, ancien chef de la garde présidentielle a échappé deux fois de suite à un assassinat.

Les gouvernements de l’Union Européenne et des Etats-Unis, qui ont des lois respectueuses et protectrices des droits de l’homme, devraient prendre des dispositions nécessaires pour assurer la sécurité de ces citoyens congolais qui ont obtenu l’asile dans leurs territoires où ils craignent la mort par des inconnus. 

Kanda Kipouba Nzila, Journaliste

Diffusé le 04 novembre 2019; par www.congo-liberty.org

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5 réponses à Congo Brazzaville: Des diplomates abandonnés et traqués depuis 22 ans par Sassou-NGuesso

  1. sassou EST UN IDIOT. CE QU’IL FAIT EST À LA HAUTEUR DE CETTE IDIOTIE.
    CELA NE DOIT PAS NOUS ÉTONNER.
    C’EST UN OBJET QUE LES ÉLITES OCCIDENTALES MAL ÉDUQUÉES UTILSENT POUR CONFISQUER NOTRE LIBERTÉ D’ACTION.

  2. Pourquoi les nègres quoi tant que ça que les occidentaux sont respectueux des droits de la personne?

  3. Robert Paul dit :

    Mr Romuald Matala De Mazza est dcd depuis et enterre aux Etats Unis; Son epouse et deux de ses enfants sont sur place a ce jour.

  4. Val de Nantes dit :

    En voyant ces images de la tragédie Congolaise ,ij’en tire une leçon solennelle ,plus question de Zeus Congolais .
    Sassou a sucé la substantifique moelle de la fonction présidentielle et sa suppression se justifie par cette sentence « au nom des souffrances ,le Congolais d’abord « .á graver sur le fronton de la république ,á l’instar de celle des grecs antiques « gnoti seauton « en français  » connais toi ,toi-même et rien de trop.
    Pourquoi ,ce « rien de trop  » c’est éviter , hubris ,en français ,hybris .L’orgueil ,excès ,la démesure sont á bannir .
    Figurez vous ,cette phrase a chamboulé le destin de l’humanité.
    Ainsi le salaire du président supprimé sera allloué á tous les congolais .Avec 4 millions de congolais ,la promesse sociale est largement réalisable.
    C’est l’essence même de cette sentence nationale.
    Eh oui ,les fédéralistes ont toujours un wagon d’avance .La réflexion exquise est notre ADN.
    Comment peut on devenir , ex nihilo ,riche en quelques fractions de seconde ?
    Réponse : Par la présidence de la république .
    Maintenant ,sassoufit .

  5. Toussaint BANGA dit :

    Vous etes des antis Congolais.Vous ne vous fatigués pas.Toujours soif du pouvoir….
    Les asticos vous attendent …..

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