Congo-Brazzaville : dégradation inexorable de la situation sécuritaire , conséquence de la culture de la violence incarnée par le pouvoir tyrannique

Séance de torture au commissariat central de Brazzaville

S’il est un constat lucide et sans équivoque qu’il convient d’établir, c’est qu’au Congo-Brazzaville, pendant des décennies, les Congolais sont face à une expression hystérique graduelle de la violence armée relative à l’hyper militarisation du pouvoir dictatorial. Pour ce faire, le tyran sanguinaire doublé d’un bourreau du peuple aura réussi l’exploit de faire du pays, le deuxième budget militaire d’Afrique, au mépris des urgences et priorités sociales. Hélas, la sécurisation, la stabilisation et la pérennisation du pouvoir maléfique et criminogène passent par une violence armée récurrente à l’endroit des paisibles citoyens. Jamais un pouvoir ne s’est illustré par une telle folie meurtrière au point de s’engager dans une incessante campagne d’acquisition des armes, toujours des armes et encore des armes qui, hélas, ne servent qu’au massacre d’un peuple innocent. Aussi, le pays est le théâtre de carnages et bains de sang récurrents !

Alors que le pays est confronté à une grave crise multidimensionnelle et sans précédent, on comprend très mal que l’on puisse continuer à dilapider et engloutir allègrement des masses d’argent public dans l’achat d’armes , dans le but d’équiper une milice tribale ayant pour seule mission de terroriser, réprimer et perpétrer des crimes de masse ? On peut cependant déplorer le fait que ces dernières années, il ait été signalé nombre d’incursions des redoutables Forces Armées Populaires de Libération de l’Angola (FAPLA), muées depuis en  Forces Armées Angolaises (FAA), sur le territoire nationale, avec mort d’hommes, du côté de Kimongo et Tchiamba-Nzassi, mais sans la moindre réaction des forces de défense congolaises. Quelle est donc la nécessité d’engloutir des masses d’argent dans l’achat d’armes quand on assiste sans réaction à ces violations sporadiques des frontières nationales?

Il y a aussi lieu de signaler que dans cette prétendue armée qui n’a rien de républicain, et sans aucune loyauté au souverain primaire, car à la solde d’un tyran sanguinaire au petit pied, est une institut à pyramide inversée dont les soldats et la légion de généraux d’opérette sont grassement payés pour les maintenir loyaux et soumis au bourreau du peuple. Comment pourrait-il en être autrement quand on sait que jamais le tyran sanguiniare n’a été l’objet de la moindre tentative de coup de force, alors que le président Alphonse Massamba Debat avait été débouté du pouvoir en juillet 1968 par Marien Ngouabi des suites d’un coup d’État. Ce dernier subira, à son tour, nombre de putschs dont celui du 18 mars 1977 qui lui couta la vie, orchestré par Sassou Nguesso « himself ».

En outre, la région du Pool est devenu un théâtre quasi permanent de la guerre en vue de la poursuite de l’extermination des Bakongo, selon « l’opération Mouebara » concoctée par le bourreau des bords de l’Alima en 1998-2002. En fait, elle a comme objectif l’éradication des populations du sud du pays. On ne dira jamais assez que d’un point de vue démographique, les Bakongo, dans la partie sud du pays, représentent une majorité écrasante. C’est pourquoi leur réduction drastique au moyen des armes de guerre devait donc permettre de changer la donne lors des scrutins. À terme, les originaires de la partie septentrionale devraient, en conséquence, peser lourd démographiquement dans la balance des suffrages et l’emporter facilement lors des élections présidentielles.

Au Congo-Brazzaville règne un climat de peur et de terreur généralisée en raison de l’existence d’une violence armée , des exactions de tout genre et autres vexations incarnées par un État policier à la solde d’un pouvoir militarisé à outrance. De l’analyse factuelle sur les agissements des forces de l’ordre sur le terrain, il ressort que nous avons affaire à des escadrons de la mort qui agissent en toute impunité. C’est ainsi que nous déplorons de nombreux meurtres suite à des séances de torture cruelle, qui surviennent très souvent dans les commissariats. En effet, la situation des droits de l’homme demeure préoccupante, tant les citoyens sont face à un risque accru d’atrocités et d’assassinats par les soudards du pouvoir.

Ceux des congolais qui osent braver le pouvoir tyrannique en affirmant ostensiblement leurs opinions et convictions politiques, notamment en dénonçant la mégestion et les crimes tant économiques que de sang du régime de Sassou Nguesso ,subissent moult intimidations et menaces, quand ils ne sont pas traqués comme du gibier et embastillés dans les geôles du tyran et, au pire, trucidés sans autre forme de procès. Il convient de souligner que les congolais oppressés et terrorisés par la une féroce tyrannie sombrent dans la résignation. De tout ceci, il sied d’inférer que la situation sécuritaire est extrêmement précaire, tant les rares manifestations pacifiques sur la place publique sont systématiquement réprimées dans le sang. Devant une telle situation, il n’est pas exagéré d’arguer qu’une véritable épée de Damoclès est non seulement suspendue au-dessus de la tête des Congolais, mais n’a de cesse de faire des victimes.

En outre, le mépris de la dignité humaine est tel que les citoyens sont violentés, brutalisés, molestés et passés à tabac au quotidien par des soudards brutaux du pouvoir tyrannique ; et ce, dans des lieux publics et même dans leurs domiciles devant des proches. À cela s’ajoute les arrestations arbitraires suivies de tortures et exécutions sommaires. C’est ainsi que la vie des gens demeure sous une constante menace avérée par les forces de l’ordre d’un pouvoir qui prospère sur l’autel du terrorisme d’État. Bien évidemment, le satrape des bords de l’Alima n’a peur de rien, ne recule devant rien, pour la confiscation, conservation et la jouissance « ad vitam aeternam » du pouvoir. Il tient cependant à ne rien lâcher, quitte à nourrir une réelle volonté politique et machiavélique de transformer le peuple congolais en chair à canon.

On est manifestement devant la dramatique et ubuesque situation d’un pouvoir qui tue son propre peuple au seul motif de la confiscation du pouvoir. Et c’est dans ces conditions que les tenants de ce pouvoir foncièrement maléfique et criminogène ont l’outrecuidance de balancer au visage du monde un prétendu État de droits et de démocratie au Congo-Brazzaville !

On ne peut que déplorer le fait que depuis toujours ce pouvoir, nimbé d’ethnicisme et dont la préoccupation est “l’avenir des Mbochi”, sombre dans une culture de la violence et qui se nourrit du sang des citoyens. Aussi, il sied d’affirmer sans coup férir que le tyran sanguinaire s’est allègrement arrogé le droit de vie et de mort sur les congolais. Pour ce faire, il y a une obstination de l’usage des moyens de l’État caractérisée par l’achat d’armes de guerre ; lesquelles ne servent qu’à la destruction du pays et le massacre des paisibles populations. La triste et dramatique réalité est telle qu’après 60 ans d’indépendance, le peuple congolais demeure le dindon de la farce et aura payé un lourd tribu de la violence politique récurrente. Plutôt que de travailler au développement socio-économique du pays, notamment au bien-être global du peuple congolais. Puisse la raison triompher sur la cruauté, la barbarie, la folie humaine et tous ces actes abominables qui révoltent la conscience humaine!

En somme, tout patriote digne de ce nom voudrait voir le Congo, dont le tissu économique est littéralement laminé par une crise multidimensionnelle et détruit de fond en comble, renaître de ses cendres. Mais la dérive dictatoriale, dont les effets pervers sont patents dans la société, et la violation constante et systématique des libertés fondamentales sont telles qu’il n’y a aucune perspective d’ouverture en vue d’une alternative vers l’alternance, encore moins une insurrection populaire salutaire que nécessite l’état de destruction avancée du pays pour sa refondation sociale, notamment l’élaboration d’un nouveau contrat social sur fond d’une révolution culturelle.

Hélas, la volonté de puissance du tyran sanguinaire passe par la soumission du peuple ! C’est ainsi qu’on est réduit à déplorer le fait que, quand un peuple rendu docile à son corps défendant et soumis par la force, subit la loi scélérate d’une tyrannie sanglante et n’ose plus défendre ses droits, il est mûr pour l’esclavage. Mais le drame des Congolais c’est qu’avec cet effroyable tyran, qui a un goût immodéré du sang des autres et qui en raffole allègrement, la parenthèse de sang ouverte est loin de se refermer. Aussi une longue page de l’histoire du pays aura été écrite et continue à s’écrire en lettres de sang des Congolais.

René Mavoungou Pambou

Activiste politique et leader d’opinion

Cordonnateur de l’UPC au Royaume Uni

Diffusé le 26 juillet 2020, par www.congo-liberty.org

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3 réponses à Congo-Brazzaville : dégradation inexorable de la situation sécuritaire , conséquence de la culture de la violence incarnée par le pouvoir tyrannique

  1. Isidore AYA TONGA 100% Intérêt général dit :

    Pourquoi Denis Sassou Nguesso, son clan, leurs dignitaires et la diaspourie s’acharnent-ils contre les dignes fils du Congo Brazzaville, contre le peuple congolais et contre leur propre pays et jusqu’à combien de temps encore? https://www.youtube.com/watch?v=sODF0Dyy5_w

  2. Padi dit :

    Le Congo dirigé par Sassou Nguesso est un Etat totalitaire. Sassou Nguesso est un président illégal, autoproclamé. Ses Crimes, genocides et ceux de sa clique ne se comptent plus. Jamais aucun chef d’état et autorités d’état ne se sont si comportés en criminels et n’ont maltraité leur propre citoyens, peuple que Sassou Nguesso et sa bande.Sassou Nguesso et son Gouvernement veut encore continuer à confiner le peuple Congolais et instaurer de nouveau l’état d’urgence alors que les Congolais ne déplorent pas réellement des parents, des proches qui meurent de COVID 19. Sassou Nguesso et son gouvernement en publiant des faux chiffres des victimes de
    COVID 19 qui n’existent pas,veulent continuer l’escroquerie car ils ont un agenda caché.

  3. Isidore AYA TONGA 100% Intérêt général dit :

    DENIS SASSOU NGUESSO: AUCUNE TYRANNIE N’A SURVÉCU PAR LA BARBARIE CONTRE LE PEUPLE ET POURQUOI?
    Historiquement et dans 100% de cas, lorsqu’une dictature utilise les dix mots-clés suivants comme mode de gouvernance et de conservation de la tyrannie ; il est évident que ce régime politique est à la fin de son règne. Parmi ces dix mots-clés figurent 1- les dialogues à la con, 2- le mensonge, 3- la dissimulation, 4- la ruse, 5- les achats de conscience, 6- les intimidations, 7- les injustices, 8- l’oppression, 9- la barbarie, 10- les homicides ( meurtres et assassinats). Dans le cas de la tyrannie de Denis Sassou Nguesso, ces mots-clés précités sont activement en marche en ce moment sur l’ensemble du territoire national et des diasporas. Tenez-bon, peuple congolais, la fin de la dictature est à tout instant inévitable. Le peuple gagne toujours…. DENIS SASSOU NGUESSO: AUCUNE TYRANNIE N’A SURVÉCU PAR LA BARBARIE CONTRE LE PEUPLE ET POURQUOI?

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